L'URSS dans le monde d'après-guerre. La défaite de l'Allemagne et de ses satellites dans la guerre a radicalement changé l'équilibre des forces dans le monde. L'URSS est devenue l'une des premières puissances mondiales, sans laquelle, selon Molotov, aucun problème de la vie internationale ne devrait plus être résolu.

Cependant, pendant les années de guerre, la puissance des États-Unis s'est encore accrue. Leur produit national brut a augmenté de 70 % et les pertes économiques et humaines ont été minimes. Devenus créanciers internationaux pendant les années de guerre, les États-Unis ont eu l'occasion d'étendre leur influence sur d'autres pays et peuples. Le président Truman a déclaré en 1945 que la victoire de la Seconde Guerre mondiale "a amené le peuple américain à la tâche de gouverner le monde". Le départ progressif de l'administration américaine des accords de guerre a commencé.

Tout cela a conduit au fait qu'au lieu d'une coopération dans les relations soviéto-américaines, une période de méfiance et de suspicion mutuelles s'est installée. L'Union soviétique s'inquiétait du monopole nucléaire américain, des tentatives de dicter les conditions dans les relations avec d'autres pays. L'Amérique voyait une menace pour sa sécurité dans l'influence croissante de l'URSS dans le monde. Tout cela a conduit au début de la guerre froide.

Début de la guerre froide. Le "refroidissement" a commencé presque avec les dernières volées de la guerre en Europe. Trois jours après la victoire sur l'Allemagne, les États-Unis ont annoncé la fin de la fourniture d'équipements militaires à l'URSS et ont non seulement arrêté son expédition, mais ont également renvoyé des navires américains avec de telles fournitures qui se trouvaient déjà au large des côtes de l'Union soviétique.

Après les essais réussis d'armes nucléaires par les Américains, la position de Truman est devenue encore plus dure. Les États-Unis se sont progressivement écartés des accords déjà conclus pendant les années de guerre. En particulier, il a été décidé de ne pas diviser le Japon vaincu en zones d'occupation (seules des unités américaines y ont été introduites). Cela a alarmé Staline, le poussant à accroître son influence sur les pays sur le territoire desquels se trouvaient à l'époque les troupes soviétiques. À son tour, cela a conduit à une augmentation de la méfiance des dirigeants occidentaux. Elle s'intensifie encore du fait de la forte croissance du nombre de communistes dans ces pays (leur nombre triple en Europe occidentale entre 1939 et 1946).

L'ancien Premier ministre d'Angleterre, W. Churchill, a accusé l'URSS "d'expansion illimitée de sa puissance et de ses doctrines" dans le monde. Truman a rapidement proclamé un programme de mesures pour "sauver" l'Europe de l'expansion soviétique (la "doctrine Truman"). Il proposa d'apporter une aide économique à grande échelle aux pays d'Europe (les conditions d'octroi de cette aide furent fixées plus tard dans le "plan Marshall"); créer une union militaro-politique des pays occidentaux sous les auspices des États-Unis (c'était le bloc de l'OTAN créé en 1949) ; déployer un réseau de bases militaires américaines le long des frontières de l'URSS ; soutenir l'opposition interne dans les pays d'Europe de l'Est; utiliser des armes conventionnelles et des armes nucléaires pour faire chanter Direction soviétique. Tout cela était censé non seulement empêcher une nouvelle expansion de la sphère d'influence de l'URSS (la doctrine de l'endiguement du socialisme), mais aussi forcer l'Union soviétique à se replier sur ses anciennes frontières (la doctrine du rejet du socialisme).

Staline a annoncé ces plans comme un appel à la guerre contre l'URSS. Depuis l'été 1947, l'Europe est divisée en alliés de deux superpuissances - l'URSS et les États-Unis. La formation des structures économiques et militaro-politiques de l'Est et de l'Ouest a commencé.

Formation du "camp socialiste". VKP(b) et le mouvement communiste. À cette époque, les gouvernements communistes n'existaient qu'en Yougoslavie, en Albanie et en Bulgarie. Cependant, depuis 1947, le processus de leur formation s'est accéléré dans d'autres pays de "démocratie populaire": Hongrie, Roumanie, Tchécoslovaquie. La même année, un régime pro-soviétique a été établi en Corée du Nord. En octobre 1949, les communistes arrivent au pouvoir en Chine. La dépendance politique de ces pays vis-à-vis de l'URSS n'était pas tant assurée par la présence militaire Troupes soviétiques(ils étaient loin d'être dans tous les pays de "démocratie populaire"), mais une aide matérielle plutôt colossale. Pour 1945-1952 le montant des seuls prêts concessionnels à long terme à ces pays s'élevait à 15 milliards de roubles. (3 milliards de dollars).

En 1949, les fondements économiques du bloc soviétique sont formalisés. À cette fin, le Conseil d'assistance économique mutuelle a été créé. Pour la coopération militaro-politique, un comité de coordination a d'abord été créé, puis, déjà en 1955, l'Organisation du Pacte de Varsovie.

Après la guerre, les communistes étaient au pouvoir non seulement dans les démocraties populaires, mais aussi dans un certain nombre de grands pays occidentaux. Cela reflétait la grande contribution des forces de gauche à la défaite du fascisme.

Depuis l'été 1947, dans les conditions de la rupture définitive naissante entre l'URSS et l'Occident, Staline a tenté de réunir organisationnellement les communistes de différents pays. Au lieu du Komintern, qui a été aboli en 1943, le Kominform a été formé en septembre 1947. Il s'est vu confier la tâche "d'échanger des expériences" entre les partis communistes. Cependant, au cours de cet «échange», des «études» de partis entiers ont commencé, qui, du point de vue de Staline, n'ont pas agi assez énergiquement contre les États-Unis et leurs alliés. Les partis communistes de France, d'Italie et de Yougoslavie ont été les premiers à recevoir de telles critiques.

Puis la lutte contre "l'opportunisme" a commencé dans les partis communistes au pouvoir en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Bulgarie et en Albanie. Le plus souvent, ce souci de « propreté des rangs » se traduit par un règlement de compte, une lutte pour le pouvoir à la direction du parti. En conséquence, cela a entraîné la mort de milliers de communistes dans les pays d'Europe de l'Est.

Tous ces dirigeants des pays du "camp socialiste" qui avaient opinion personnelle sur les moyens de construire une nouvelle société. Seul le chef de la Yougoslavie, I. B. Tito, a échappé à ce sort. Cependant, les relations entre l'URSS et la Yougoslavie ont été rompues. Après cela, aucun des dirigeants des pays d'Europe de l'Est n'a parlé de "voies différentes" vers le socialisme.

Guerre de Corée. L'affrontement le plus grave entre l'URSS et les États-Unis a été la guerre de Corée. Après le retrait des troupes soviétiques (en 1948) et américaines (en 1949) de Corée (qui s'y trouvait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale), les gouvernements du Sud et Corée du Nord intensifié les préparatifs de l'unification du pays par la force.

Le 25 juin 1950, faisant référence aux provocations du Sud, la RPDC lance une offensive avec une armée colossale. Le quatrième jour, les troupes du Nord occupent la capitale des sudistes, Séoul. Il y avait une menace d'une défaite militaire complète de la Corée du Sud. Dans ces conditions, les États-Unis, par l'intermédiaire du Conseil de sécurité de l'ONU, ont adopté une résolution condamnant l'agression de la RPDC et ont commencé à former une coalition militaire unique contre elle. Une quarantaine de pays ont déclaré leur volonté d'aider à la lutte contre l'agresseur. Bientôt, les troupes alliées débarquèrent au port de Chemulpo et commencèrent la libération du territoire sud-coréen. Le succès des alliés était inattendu pour les nordistes et créa rapidement une menace de défaite pour leur armée. La Corée du Nord a fait appel à l'URSS et à la Chine pour obtenir de l'aide. Bientôt de l'Union soviétique a commencé à arriver vues modernes matériel militaire (y compris avion à réaction MiG-15), des spécialistes militaires arrivent. Des centaines de milliers de volontaires sont venus de Chine pour aider. Au prix de lourdes pertes, la ligne de front est rasée et les combats terrestres cessent. La guerre de Corée a coûté la vie à 9 millions de Coréens, jusqu'à 1 million de Chinois, 54 000 Américains et de nombreux soldats et officiers soviétiques. Elle a montré que guerre froide"peut facilement se transformer en "chaud". Cela a été compris non seulement à Washington, mais aussi à Moscou. Après la victoire du général Eisenhower à l'élection présidentielle de 1952, les deux parties ont commencé à chercher un moyen de sortir de l'impasse dans les relations internationales .

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Les résultats de la Seconde Guerre mondiale ont radicalement changé l'équilibre des pouvoirs dans le monde :

1) l'URSS est devenue l'une des principales puissances mondiales, sans laquelle aucun problème de la vie internationale n'était désormais résolu;

2) dans le même temps, la domination et la puissance des États-Unis ont augmenté pendant les années de guerre, ce qui a permis l'administration américaine déjà dans les années 40. commencer à s'éloigner des accords de la période de guerre.

Tout cela a conduit au fait qu'une période de refroidissement brutal s'est installée dans les relations soviéto-américaines, le début de la «guerre froide» a été posé.

L'Union soviétique était préoccupée par le monopole nucléaire américain, leur tentative de dicter dans les relations avec d'autres pays. Dans le même temps, les États-Unis s'alarment de la forte croissance du prestige de l'URSS en Europe et dans le monde.

L'administration américaine en 1947 a adopté le "plan Marshall", dont l'essence était de relancer l'économie de l'Europe occidentale grâce à la fourniture d'une aide financière et des dernières technologies de l'autre côté de l'océan. Une telle assistance n'était pas fournie aux régimes où les partis communistes exerçaient une influence. La volonté des pays d'Europe occidentale et des États-Unis d'assurer la stabilité politique et la sécurité militaire a abouti à la formation du bloc de l'OTAN en 1949.

Parallèlement, les activités suivantes ont été menées dans les pays d'Europe de l'Est :

1) dans les pays occupés par les troupes soviétiques, un système socio-politique s'est développé, similaire au modèle stalinien de socialisme d'État ;

2) la formation de régimes politiques amis en Europe de l'Est était l'objectif principal de la politique étrangère des dirigeants soviétiques dans les premières années d'après-guerre ;

3) en 1945-1948. L'URSS a conclu des accords bilatéraux avec la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie, l'Albanie et la Yougoslavie ;

4) un bloc militaire d'États socialistes a été créé - l'Organisation du Pacte de Varsovie (OVD);

5) une association économique a été créée - le Conseil d'assistance économique mutuelle (CMEA).

Après le début de la Seconde Guerre mondiale effondrement du système colonial mondial. L'URSS en profita pour asseoir son influence dans un certain nombre de pays qui s'étaient affranchis de la dépendance coloniale sur presque tous les continents - en Asie, en Afrique, et plus tard en Amérique latine. Cela a été facilité avec succès par l'image internationale de l'Union soviétique et son opposition aux anciennes puissances coloniales.

Un monde bipolaire a émergé, dans lequel le camp des pays capitalistes dirigé par les États-Unis et le camp socialiste dirigé par l'URSS s'affrontaient. La rivalité des pays, appelée la "guerre froide", s'est manifestée non seulement dans le domaine militaro-technique, mais aussi dans les domaines de l'économie et de la culture.

Les relations entre les USA et l'URSS se sont particulièrement aggravées pendant la guerre de Corée (1950-1953). Pendant la guerre, l'URSS et la Chine ont soutenu les forces pro-communistes et les États-Unis - leurs adversaires. À la suite de la guerre, le pays a été divisé en deux États : la Corée du Nord et la Corée du Sud.

La contribution décisive de l'Union soviétique à la victoire de la coalition antihitlérienne sur le fascisme a entraîné de graves changements sur la scène internationale.

L'autorité mondiale de l'URSS s'est accrue comme l'un des pays vainqueurs dans la lutte contre le fascisme, elle a de nouveau été perçue comme une grande puissance. L'influence de notre État en Europe de l'Est et en Chine était prédominante. Dans la seconde moitié des années 1940. des régimes communistes se sont formés dans ces pays. Dans une large mesure, cela était dû à la présence de troupes soviétiques sur leurs territoires et à l'importante aide matérielle de l'URSS.

Mais peu à peu, les contradictions entre les anciens alliés de la Seconde Guerre mondiale ont commencé à s'aggraver.

Le discours de W. Churchill "Muscles du monde" à Fulton (USA) le 5 mars 1946, où il appelle les pays occidentaux à combattre "l'expansion du communisme totalitaire", devient le manifeste de l'affrontement.

A Moscou, ce discours a été perçu comme un défi politique. I.V. Staline a vivement répondu à W. Churchill dans le journal Pravda, notant: "... qu'en fait, M. Churchill est maintenant dans la position de fauteurs de guerre." La confrontation s'est encore intensifiée et la guerre froide a éclaté des deux côtés.

Ensuite, l'initiative de développer des actions de confrontation dans la lignée de la guerre froide est passée aux États-Unis. En février 1947, le président G. Truman, dans son message annuel au Congrès américain, proposa des mesures spécifiques contre la propagation de l'influence soviétique, qui comprenaient une aide économique à l'Europe, la formation d'une alliance militaro-politique sous la direction des États-Unis , le déploiement de bases militaires américaines le long des frontières soviétiques, ainsi que le soutien aux mouvements d'opposition en Europe de l'Est.

Une étape importante dans l'expansion américaine a été le programme d'assistance économique aux pays touchés par l'agression nazie, proclamé le 5 juin 1947 par le secrétaire d'État américain J. Marshall.

Moscou a refusé avec défi de participer au "plan Marshall" et a fait pression sur les pays d'Europe centrale et orientale, les forçant à faire de même.

La réponse du Kremlin au "plan Marshall" fut la création en septembre 1947 du Bureau d'information des partis communistes (Cominform) afin de renforcer le contrôle sur le mouvement communiste dans le monde et les pays d'Europe centrale et orientale. Kominform s'est concentré uniquement sur le modèle soviétique de formation du socialisme, condamnant le concept existant auparavant de «voies nationales vers le socialisme». En 1947-1948 à la suggestion des dirigeants soviétiques dans les pays d'Europe de l'Est, une série de révélations a eu lieu contre un certain nombre de dirigeants de partis et d'États accusés de sabotage et de déviations de la ligne convenue de construction socialiste.

En 1948, les relations entre l'URSS et la Yougoslavie se détériorent fortement. Le chef de cet état I.B. Tito s'est efforcé d'exercer un leadership dans les Balkans et a avancé l'idée de créer une fédération balkanique sous la direction de la Yougoslavie. En raison de ses propres ambitions et de son autorité, il a refusé d'agir sous les diktats d'I.V. Staline. Le Kominform en juin 1948 a publié une résolution sur la situation au sein du Parti communiste de Yougoslavie, accusant ses dirigeants de s'écarter de l'idéologie marxiste-léniniste. De plus, le conflit s'est approfondi, ce qui a conduit à la rupture de toutes les relations entre les deux pays.

Refusant de participer à la mise en œuvre du "plan Marshall", les pays d'Europe de l'Est, à l'initiative de l'URSS, créent en janvier 1949 leur propre organisation économique internationale - le Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM). Ses tâches principales étaient le soutien matériel des pays du bloc pro-soviétique, ainsi que leur intégration économique. Toutes les activités du CAEM étaient basées sur des principes de planification et de direction et étaient imprégnées de la reconnaissance du leadership politique de l'URSS dans le camp socialiste.

Fin des années 1940 - début des années 1960. l'affrontement entre l'URSS et les USA s'intensifie en Europe et en Asie.

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan Marshall, à l'initiative des États-Unis, le 4 avril 1949, une alliance militaro-politique a été créée - l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), qui comprenait les États-Unis, la Grande-Bretagne, France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Canada, Italie, Portugal, Norvège, Danemark, Islande. Plus tard, la Turquie et la Grèce (1952) et la RFA (1955) ont rejoint l'OTAN.

Un problème aigu restait la confrontation en Allemagne occupée par les forces alliées, dans laquelle le pays était divisé en deux parties : occidentale et orientale. En septembre 1949, la République fédérale d'Allemagne (RFA) a été formée à partir des zones d'occupation occidentales, et en octobre de la même année, la République démocratique allemande (RDA) a été formée dans la zone soviétique.

En Extrême-Orient en 1950-1953 La guerre de Corée a éclaté entre le Nord et le Sud, qui est devenue un affrontement militaire presque ouvert entre les blocs opposés. L'Union soviétique et la Chine ont fourni une assistance politique, matérielle et humaine à la Corée du Nord, et les États-Unis à la Corée du Sud. La guerre continua avec un succès variable. En conséquence, aucune des parties n'a réussi à obtenir un avantage militaire décisif. En juillet 1953, la paix est établie en Corée, mais le pays reste divisé en deux États, qui ont survécu jusqu'à ce jour.

19.2. La création d'armes atomiques et le début de la confrontation nucléaire

Dans les années 1940 des armes atomiques ont été créées, qui sont devenues le facteur déterminant des relations internationales.

Sur le territoire des États-Unis, à Los Alamos, en 1942, un centre nucléaire américain a été créé. Sur sa base, les travaux ont commencé sur la création d'une bombe atomique. La direction générale du projet a été confiée au talentueux physicien nucléaire R. Oppenheimer. À l'été 1945, les Américains ont réussi à assembler deux bombes atomiques. La première explosion a eu lieu sur le site d'essai d'Alamogordo le 16 juillet 1945 et a été programmée pour coïncider avec la réunion des dirigeants de l'URSS, des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France à Potsdam.

Comme indiqué précédemment, les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques ont été larguées sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki.

L'utilisation d'armes nucléaires n'a pas été causée par une nécessité militaire. Cercles de pouvoir Les États-Unis poursuivaient des objectifs politiques. Ils voulaient démontrer leur force pour intimider l'URSS et d'autres pays.

Le début du projet atomique soviétique remonte également à 1942. Quand I.V. Staline a reçu des informations sur le désir des États-Unis et de l'Allemagne de maîtriser cette super-arme, il a prononcé une phrase: "Nous devons le faire".

Au printemps 1943, I.V. Kourtchatov.

Le 29 août 1949, la première bombe atomique soviétique a été testée avec succès sur le site d'essai près de Semipalatinsk au Kazakhstan. Le monopole nucléaire des États-Unis a été éliminé et l'affrontement entre les deux grandes puissances est devenu thermonucléaire.

Les créateurs d'armes atomiques nationales étaient des académiciens I.V. Kurchatov, Yu.B. Khariton, Ya.B. Zeldovitch.

Yu.B. Khariton à la fin de sa vie en 1995 a prononcé des mots d'avertissement : « Conscient de mon implication dans des réalisations scientifiques et techniques remarquables... aujourd'hui, à un âge plus que mûr, je suis conscient de notre implication dans la mort terrible de personnes, dans les dommages monstrueux causés à la nature de notre maison - la Terre…

Que Dieu accorde à ceux qui viendront après nous de trouver un chemin, de trouver en eux-mêmes fermeté d'esprit et détermination, s'efforçant de faire le meilleur et non le pire.

19.3. Développement économique du pays après la guerre

La guerre a détruit environ un tiers de toute la richesse nationale du pays. Un grand nombre d'usines et d'usines, de mines, les chemins de fer et autres installations industrielles.

Les travaux de restauration ont commencé pendant la Grande Guerre patriotique, immédiatement après la libération d'une partie des territoires occupés. En août 1943, une résolution spéciale du Comité central du Parti communiste des bolcheviks de toute l'Union et du Conseil des commissaires du peuple de l'URSS "Sur des mesures urgentes pour restaurer l'économie dans les zones libérées de l'occupation allemande" fut adoptée. A la fin de la guerre, grâce aux efforts titanesques de nos travailleurs, il a été possible de recréer une partie de production industrielle.

Cependant, les principaux processus de restauration ont eu lieu après la fin victorieuse de la guerre, au cours du quatrième plan quinquennal (1946-1950). Comme dans les années des premiers plans quinquennaux, l'accent a été mis dans le développement de l'industrie sur l'industrie lourde. Le niveau de production industrielle d'avant-guerre a été atteint en 1948. Au total, 6 200 grandes entreprises ont été restaurées et reconstruites.

L'agriculture du quatrième plan quinquennal n'a pas eu le temps de retrouver le niveau d'avant-guerre. Cela n'a été réalisé qu'au cours des cinq années suivantes.

Dans le même temps, le pays était confronté à d'énormes difficultés et problèmes. En 1946, la famine éclate dans plusieurs régions, conséquence à la fois de la sécheresse et de la politique traditionnelle de l'État en matière d'agriculture. Du village, comme à l'époque de la collectivisation, des ressources et des fonds ont été prélevés pour le développement de l'industrie et, par conséquent, pour assurer les tâches de politique étrangère (en particulier, en 1946-1947, l'URSS a exporté 2,5 millions de tonnes de céréales vers l'Europe à des tarifs préférentiels). des prix).

La guerre et ses séquelles - le système d'approvisionnement en cartes de la population - ont bouleversé le système financier du pays. La situation critique du marché de la consommation, l'expansion des échanges naturels, les processus inflationnistes ont mis en péril le programme de restauration de l'économie nationale, de sorte que la question de la réforme monétaire s'est posée. Le 16 décembre 1947, la mise en œuvre de la réforme monétaire a commencé en URSS, les cartes pour les produits alimentaires et industriels ont été annulées. L'argent a été mis en circulation, qui a été échangé en une semaine (jusqu'au 22 décembre 1947) contre l'ancien argent liquide existant dans un rapport de 1:10 (c'est-à-dire que 10 anciens roubles étaient équivalents à un nouveau rouble).

Les prix du pain, de la farine, des pâtes, des céréales et de la bière baissaient partout. Mais dans le même temps, les prix de la viande, du poisson, du sucre, du sel, de la vodka, du lait, des œufs, des légumes, des tissus, des chaussures, des tricots n'ont pas changé.

Il est bien évident que la réforme poursuivait des objectifs de confiscation et « mangeait » une partie de l'épargne du peuple soviétique.

Depuis 1949, les prix ont commencé à baisser régulièrement, mais le pouvoir d'achat de la population était extrêmement bas, ce qui créait l'illusion de l'abondance et d'une amélioration de la vie. La situation financière de la population a été aggravée par les emprunts publics obligatoires du peuple par souscription et achat de diverses obligations.

19.4. Vie sociale et politique

Après l'abolition de la plus haute instance du pouvoir d'État du pays pendant la Grande Guerre patriotique - le Comité de défense de l'État - tout le pouvoir est resté entre les mains de l'appareil du parti et de l'État, dirigé uniquement par I.V. Staline, qui était à la fois le chef du gouvernement (depuis 1941) et le chef du parti communiste. Combiné les plus hauts postes de l'État et du parti et d'autres dirigeants (G.M. Malenkov, N.A. Voznesensky, L.P. Beria, L.M. Kaganovich, K.E. Vorochilov, etc.).

En fait, tout le pouvoir du pays était encore entre les mains d'I.V. Staline. L'organe suprême du parti - le Politburo du Comité central du Parti communiste des bolcheviks de toute l'Union - s'est réuni de manière irrégulière et extrêmement rare. Pour le travail quotidien I.V. Staline a créé un système de "trois", "six", "sept" avec une composition changeante. Après avoir esquissé une décision, il l'approuve avec des personnalités désignées appelées à délibérer, membres du Politburo, de l'Orgburo, du secrétariat du Comité central du parti ou du Conseil des ministres. Ainsi, jusqu'à la mort d'I.V. Staline, le système du plus haut parti-pouvoir soviétique fonctionnait.

Immédiatement après la guerre, une nouvelle vague de répression politique a commencé dans le pays. Cela était principalement dû au désir de Staline de recréer l'atmosphère de peur comme principale composante du régime autoritaire, d'éliminer les éléments de liberté apparus à la suite de la victoire du peuple dans la guerre. Une telle politique a également été utilisée comme moyen de lutte pour le pouvoir dans la direction politique.

Le traitement des prisonniers de guerre rentrant en URSS, déjà à partir de l'été 1945, témoigne du durcissement du régime. Seuls 20 % des 2 millions de prisonniers de guerre rapatriés ont reçu l'autorisation de rentrer chez eux. La plupart de ceux qui ont été capturés ont été envoyés dans des camps ou condamnés à l'exil pendant au moins cinq ans.

I.V. Staline ne faisait pas confiance aux militaires, les maintenait constamment sous le contrôle des agences de sécurité de l'État et les soumettait systématiquement à la répression. L'une des premières fut en 1946 "l'affaire des aviateurs". Le commandant en chef de l'Air Force AA a été arrêté et condamné pour naufrage dans l'industrie aéronautique. Novikov, commissaire du peuple à l'industrie aéronautique A.I. Shakhurin, maréchal de l'air S.A. Khudyakov, ingénieur en chef de l'Air Force A.K. Répine et autres.

Il a été soumis à la disgrâce en 1946-1948. et le maréchal G.K. Joukov, qui a été démis de ses fonctions militaires de premier plan et envoyé pour commander Odessa, puis le district militaire de l'Oural. Les chefs militaires proches de lui sont réprimés : les généraux V.N. Gordov, F. T. Rybalchenko, V.V. Krioukov, V.K. Telegin, ancien maréchal G.I. Bécasseau.

Le soi-disant "cas de Leningrad" (1949-1950) a été fabriqué, à la suite de quoi d'éminents travailleurs de l'État et du parti ont été réprimés (N.A. Voznesensky, A.A. Kuznetsov, P.S. Popkov, M.I. Rodionov, I F. Kapustin, P. G. Lazutin et d'autres ).

Tous ont été accusés de trahison, consistant prétendument à organiser un travail subversif dans les organes du parti et de l'État, s'efforçant de transformer l'organisation du parti de Leningrad en leur soutien à la lutte contre le Comité central du Parti communiste des bolcheviks de toute l'Union, violant l'État plans, etc

Le tribunal a condamné six des accusés (mentionnés ci-dessus) à la peine capitale, les autres à divers termes emprisonnement.

Cependant, à ce stade, «l'affaire Leningrad» n'est pas terminée. En 1950-1952 plus de 200 hauts responsables du parti et des travailleurs soviétiques de Leningrad ont été reconnus coupables et condamnés à mort et à de longues peines de prison.

Le 30 avril 1954, après la mort d'I.V. Staline, la Cour suprême de l'URSS a réhabilité tous les accusés dans cette affaire, dont beaucoup à titre posthume.

Après la terreur stalinienne des années 1930. la vague de répressions de masse a de nouveau augmenté. Une campagne antisémite a commencé à se dérouler sous le couvert de la lutte contre le « cosmopolitisme sans racines ». Il y a eu des arrestations et des exécutions de représentants de l'intelligentsia juive.

Le Comité antifasciste juif a été dissous, qui pendant les années de guerre s'était engagé à collecter des fonds auprès des communautés juives de différents pays (principalement aux États-Unis) pour soutenir l'Union soviétique. Ses dirigeants - S. Lozovsky, B. Shimelianovich, P. Markish, L. Kvitko et d'autres ont été arrêtés et condamnés à l'été 1952 par le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS, puis ils ont été abattus. Dans des circonstances mystérieuses, le célèbre acteur et réalisateur S. Mikhoels est décédé, P. Zhemchuzhina (épouse de V.M. Molotov) a également été emprisonnée.

Le 13 janvier 1953, TASS a annoncé l'arrestation d'un groupe de médecins - M. Vovsi, B. Kogan, B. Feldman, J. Etinger et d'autres. Il a été annoncé qu'un groupe terroriste de médecins voulait abréger la vie de travailleurs actifs dans l'État soviétique par le traitement de sabotage. Ils ont également été accusés d'être impliqués dans des services de renseignement étrangers.

Le 5 mars 1953, I.V. est décédé. Staline. Un mois plus tard, les médecins arrêtés ont été libérés et déclarés non coupables.

Police étrangère URSS.

1945 ouvre une nouvelle page dans l'histoire du XXe siècle. La structure géopolitique du monde à la suite de la défaite de l'Allemagne et de ses alliés a acquis de nouveaux centres d'influence, le monde est devenu de plus en plus bipolaire. Dans l'alignement des forces entre l'Ouest et l'Est, le rôle principal appartenait désormais aux États-Unis et à l'Union soviétique.

La position internationale de l'URSS après la guerre, dans laquelle elle a gagné au prix de lourdes pertes, était contradictoire.

Le pays était ruiné. Dans le même temps, ses dirigeants avaient droit légal revendiquer un rôle de premier plan dans la vie de la communauté mondiale. L'URSS a bénéficié de l'occupation du vaste territoire de la majeure partie de l'Europe et son armée était la plus nombreuse au monde. Dans le même temps, dans le domaine de certains types de technologie militaire, les États-Unis et la Grande-Bretagne étaient loin devant l'URSS.

Politique étrangère développée dans les domaines suivants :

1) les relations avec les anciens alliés : la lutte pour les sphères d'influence en Europe, les problèmes de l'Allemagne d'après-guerre ; le travail de l'URSS contre la propagande et le déclenchement d'une nouvelle guerre ;

2) relations avec les pays du camp socialiste : aide économique, pression politique, conflits ;

3) les activités de l'URSS à l'ONU.

Avec la fin de la guerre patriotique, les relations entre l'URSS et les anciens alliés de la coalition antihitlérienne ont changé. "Guerre froide" - c'est le nom donné à la politique étrangère menée par les deux parties l'une par rapport à l'autre dans la seconde moitié des années 40 et au début des années 90. Elle se caractérise principalement par les actions politiques hostiles des partis. Des méthodes énergiques ont été utilisées pour résoudre les problèmes internationaux. Le ministre des Affaires étrangères de l'URSS dans la période initiale de la guerre froide était V. M. Molotov, et de 1949 à 1953 - A. Ya. Vyshinsky.

Le début de la guerre froide est considéré comme le discours de W. Churchill à Fulton en mars 1946, où il parlait de la menace communiste. En février 1947, dans un message au Congrès, le président américain G. Truman lança un programme de mesures pour sauver l'Europe de l'expansion soviétique : assistance économique, formation d'une alliance militaro-politique sous les auspices des États-Unis, déploiement de bases militaires près des frontières soviétiques, soutien à l'opposition interne en Europe de l'Est , si nécessaire - utilisation des forces armées contre l'URSS, etc.

La confrontation des partis s'est clairement manifestée en 1947 à propos du plan Marshall proposé par les USA. Le programme prévoyait la fourniture d'une assistance économique aux pays européens qui ont souffert pendant la Seconde Guerre mondiale. L'URSS et les démocraties populaires ont été invitées à participer à la conférence à cette occasion. Le gouvernement soviétique considérait le plan Marshall comme une arme de politique antisoviétique et refusa de participer à la conférence. Sur son insistance, les pays d'Europe de l'Est invités à la conférence annoncent également leur refus de participer au plan Marshall.

L'une des manifestations de la guerre froide a été la formation de blocs politiques et militaro-politiques. En 1949, l'Alliance de l'Atlantique Nord (OTAN) est créée. Il comprenait les États-Unis, le Canada et plusieurs États d'Europe occidentale. Deux ans plus tard, la signature de l'alliance militaro-politique entre les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande (ANZUS) a eu lieu. La formation de ces blocs a contribué à renforcer la position des États-Unis dans différentes régions paix.

La confrontation entre les deux blocs d'États s'est manifestée dans un certain nombre de situations de crise, la confrontation sur la question allemande a été particulièrement aiguë. La conférence de paix de Paris (1946) s'est terminée sans succès, n'a pas conduit les anciens alliés à un accord sur le problème de la réunification allemande. Un certain nombre d'actions ultérieures des deux côtés n'ont conduit qu'à une scission en Allemagne : les pays occidentaux ont refusé de reconnaître la frontière exacte de l'Allemagne le long des fleuves Oder et Neisse, l'URSS dans sa zone d'occupation a procédé à des transformations socio-économiques (nationalisation de industrie, réforme agraire) selon le modèle soviétique, les puissances occidentales organisent des élections à l'Assemblée constituante ouest-allemande et mettent en circulation une nouvelle unité monétaire, l'URSS établit un blocus des transports de Berlin-Ouest (1948).

En conséquence, en 1949, deux États allemands ont été formés - la RFA et la RDA . Au début des années 50. La question allemande s'est à nouveau aggravée à propos du réarmement de la RFA et de ses tentatives d'adhésion à l'OTAN.

L'affrontement entre les anciens alliés atteint son apogée au tournant des années 1940 et 1950. en rapport avec la guerre de Corée. En 1950, les dirigeants de la République populaire démocratique de Corée ont tenté d'unir les deux États coréens sous leur contrôle. Selon les dirigeants soviétiques, cette association pourrait renforcer la position du camp anti-impérialiste dans cette région d'Asie. Pendant la période de préparation de la guerre et pendant les hostilités, le gouvernement de l'URSS a fourni une assistance financière, militaire et technique à la Corée du Nord. La direction de la RPC, sur l'insistance de I. V. Staline, a envoyé plusieurs divisions militaires en Corée du Nord pour participer à des opérations militaires. La guerre ne fut arrêtée qu'en 1953 après de longues négociations diplomatiques.

L'Occident a commencé à soutenir activement les forces et les mouvements antisocialistes au sein du "camp socialiste" - en URSS et dans les pays d'Europe de l'Est.

L'Union soviétique a pris une part active à la résolution des problèmes internationaux les plus importants et, surtout, au règlement de la situation d'après-guerre en Europe. Des forces démocratiques de gauche sont arrivées au pouvoir dans sept pays d'Europe centrale et orientale. Les nouveaux gouvernements créés en leur sein étaient dirigés par des représentants des partis communistes et ouvriers. Les dirigeants de l'Albanie, de la Bulgarie, de la Hongrie, de la Roumanie, de la Pologne, de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie ont mené des réformes agraires dans leur pays, la nationalisation grande industrie, banques et transports. L'organisation politique établie de la société s'appelait la démocratie populaire. Elle était perçue comme une forme de dictature prolétarienne.

En 1947, lors d'une réunion de représentants des partis communistes des pays d'Europe de l'Est, le Bureau d'information communiste a été créé. Il était chargé de coordonner les actions des partis communistes. Les documents de la conférence ont formulé la thèse de diviser le monde en deux camps - impérialiste et démocratique, anti-impérialiste. La position sur la confrontation sur la scène mondiale de deux systèmes sociaux sous-tendait les vues de politique étrangère de la direction du parti et de l'État de l'URSS.

En 1949, le Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM) a été formé, conçu pour organiser et fournir un soutien économique aux «pays de démocratie populaire» dans la sphère d'influence de l'URSS. Et en 1955, en réponse à la politique hostile des puissances occidentales, l'Organisation du Traité de Varsovie a été créée.

Des traités d'amitié et d'assistance mutuelle ont été conclus entre l'URSS et les pays de l'Europe de l'Est. Une assistance militaire et autre était envisagée si l'une des parties était impliquée dans les hostilités. Il était prévu de développer les liens économiques et culturels, d'organiser des conférences sur les questions internationales affectant les intérêts des parties contractantes.

Dans les conditions de confrontation plus dure dans les relations entre les anciens alliés, l'Union soviétique a mené un travail contre la propagande d'une nouvelle guerre. L'arène principale de son activité était l'Organisation des Nations Unies (ONU). Cette organisation internationale a été créée en 1945. Elle réunissait 51 États. Son objectif était de renforcer la paix et la sécurité et de développer la coopération entre les États. Lors des sessions de l'ONU, les représentants soviétiques ont présenté des propositions de réduction des armes conventionnelles et d'interdiction des armes atomiques, ainsi que de retrait des troupes étrangères des territoires d'États étrangers. Toutes ces propositions, en règle générale, ont été bloquées par les représentants des États-Unis et de leurs alliés. L'URSS a retiré unilatéralement des troupes des territoires de plusieurs États, où elles avaient été introduites pendant les années de guerre.

Ainsi, l'activité de politique étrangère de l'URSS dans la seconde moitié des années 40 et au début des années 50. était contradictoire. La politique de la "guerre froide" - la confrontation entre l'Est et l'Ouest - a largement contribué à la montée de la tension dans le monde. De plus, les coûts de l'assistance aux pays de «démocratie populaire» et aux pays qui sont tombés dans la sphère d'influence de l'URSS étaient importants. L'expansion de l'influence internationale de l'URSS s'accompagne d'une aggravation des tensions politiques tant au sein du « bloc socialiste » qu'à l'intérieur du pays.

Mise en œuvre des réformes politiques et économiques en 1953-1964. période de leadership collectif. XX Congrès du PCUS. Réformes de N.S. Khrouchtchev dans le domaine de l'agriculture et de la gestion de l'industrie. Perte politique de N.S. Khrouchtchev.

Le 5 mars 1953, Staline meurt. L'absence d'un mécanisme fiable et légitime de transfert du pouvoir a provoqué une longue crise, une lutte pour le droit de le posséder. N. S. Khrouchtchev, M. A. Suslov, P. N. Pospelov et d'autres ont été élus au secrétariat du Comité central du PCUS.

Officiellement, après la mort de Staline, la soi-disant "direction collective", le cercle restreint du dictateur, est arrivée au pouvoir. Le 6 mars 1953, lors d'une réunion conjointe du Plénum du Comité central du PCUS, du Conseil des ministres de l'URSS, du Présidium du Soviet suprême de l'URSS, les membres du Présidium du Comité central du Le PCUS a été approuvé: G. M. Malenkov (président du Conseil des ministres de l'URSS), L. P. Beria (premier vice-président du Conseil des ministres de l'URSS, ministre des Affaires intérieures et de la Sécurité de l'État), V. M. Molotov (premier vice-président du Conseil de ministres de l'URSS et ministre des Affaires étrangères), K. E. Vorochilov (président du Présidium du Soviet suprême de l'URSS), N. A. président du Conseil des ministres de l'URSS), A. I. Mikoyan (ministre du Commerce), M. V. Saburov ( Président du Comité de planification d'État de l'URSS) et M. G. Pervukhin (Ministre des centrales électriques et de l'industrie électrique).

Basée sur le rapport de force en vigueur, la lutte pour le pouvoir s'est déroulée au sein de la "jeune" génération, tombée dans l'environnement immédiat de Staline dans les années 30. Au cours de la lutte, trois personnages clés ont été identifiés : Malenkov, Beria et Khrouchtchev. La lutte pour le pouvoir qui se déroulait entre eux était objectivement aussi une lutte pour le choix d'une variante des transformations sociales.

D'une part, il y a un besoin de changement dans la société, dans l'économie, dans les structures des partis et de l'État. Le chagrin de la mort de Staline n'était pas partagé par ceux qui ont souffert pendant les années du stalinisme. Au début de 1950, il y avait 5,5 millions de prisonniers en URSS et il y avait environ 140 camps spéciaux du ministère de l'Intérieur.

En revanche, aux yeux de la plupart de ses contemporains, Staline était le porte-parole des intérêts publics, le garant du progrès vers le communisme et le défenseur du peuple. Pour de nombreux Soviétiques, la mort de Staline a été un grand choc. La veille et le jour des funérailles à Moscou, des milliers de personnes se sont rendues dans la salle des colonnes pour dire au revoir au chef. Et ce fait doit faire l'objet d'une évaluation objective. Loin de là, toutes les personnes qui ont dit au revoir à Staline ce jour-là étaient motivées par la simple curiosité. À notre avis, le mécanisme de ce phénomène est beaucoup plus compliqué. La mort de Staline n'a pas détruit le système totalitaire, il y avait des facteurs qui ont entravé ce processus :

Victoire dans la Grande Guerre patriotique ;

Sentiment de fierté pour la Patrie, confiance en demain;

Succès dans la restauration de l'économie détruite, préservation des opportunités de développement ultérieur de l'économie ;

Des décennies de peur et de purges ont créé une atmosphère d'unanimité - il n'y avait pas d'opposition organisée dans le pays ;

Caractère semi-paysan du développement du pays (malgré les succès de l'industrialisation) ;

La diffusion du modèle soviétique de socialisme dans d'autres pays, la création d'un mythe sur sa perfection.

Cependant, après la mort de Staline, un processus spontané de déstalinisation de la société a commencé.

En 1953-1956. (avant le XX Congrès du PCUS), conformément à cette politique, les mesures suivantes ont été prises:

Un examen du "cas de Leningrad" a commencé;

Le Goulag a été liquidé ;

En 1953, L.P. Beria a été expulsé du parti en tant qu'ennemi du peuple, L.P. Beria a été arrêté et fusillé ;

En avril 1954, le MGB a été transformé en Comité de sécurité de l'État sous le Conseil des ministres de l'URSS;

Depuis septembre 1953, un examen des décisions des anciens collèges de l'OGPU, du NKVD, etc. a commencé.Une commission spéciale a été créée sous la présidence de P. N. Pospelov pour réhabiliter les victimes innocentes de la répression. Au début de 1956, environ 16 000 personnes avaient été réhabilitées;

Certains anciens responsables de la sécurité ont été jugés pour avoir falsifié des dossiers ;

La presse a commencé à critiquer le culte de la personnalité de I. V. Staline.

Ainsi, le début du cours vers la démocratisation de la vie de la société était posé.

En 1953-1954. Une lutte pour le pouvoir s'est déroulée entre Malenkov, Khrouchtchev et Beria. Ayant hérité du poste traditionnellement important - après Lénine et Staline - de chef du gouvernement, Malenkov disposait de puissants leviers de pouvoir. Présidant les réunions du Présidium du Comité central, Malenkov s'est en fait avéré être la première personne du parti. Cependant, lui et son concurrent alors plus faible Khrouchtchev, et toute la «direction collective» avaient peur et détestaient Beria, ressentant une certaine précarité de leur position à cause de lui.

Khrouchtchev, au péril de sa vie, a réussi à rallier toute la haute direction contre Beria et à gagner l'armée.

Le 26 juin 1953, lors d'une réunion du Présidium du Conseil des ministres de l'URSS, qui s'est transformée en réunion du Présidium du Comité central en cours de route, Beria a été inopinément accusée d'un certain nombre de crimes et immédiatement arrêtée par Joukov, K.S. Moskalenko et un certain nombre d'autres généraux et officiers. Après une courte enquête en décembre 1953, Beria a été reconnu coupable et fusillé comme "un ennemi du Parti communiste et du peuple soviétique". Selon les informations officielles, le procès qui a prononcé la condamnation à mort et l'exécution de Beria a eu lieu en décembre 1953 ; selon d'autres versions, émanant notamment de Khrouchtchev, il aurait été fusillé immédiatement après son arrestation.

Le retrait de Beria a affaibli la position de Malenkov face à son rival politique, Khrouchtchev.

Déjà lors du premier Présidium du Comité central après les funérailles de Staline le 10 mars 1953, Malenkov annonça la nécessité de mettre fin à la « politique du culte de la personnalité ». Initialement, la question du dépassement du culte se réduisait à la restructuration de la propagande, et le Comité central voulait s'y limiter. Mais en juillet, lors d'un plénum du Comité central, Malenkov a déclaré qu'« il ne s'agit pas seulement de propagande », mais des principes mêmes du leadership.

En août 1953, Malenkov propose un nouveau parcours :

Le développement de l'industrie légère, la production de biens de consommation, la réduction de la production des moyens de production ;

Résoudre le problème alimentaire et sortir l'agriculture d'une crise prolongée. Pour ce faire, il était prévu de réduire la taxe agricole (2,5 fois en 1954), d'amortir les arriérés, d'augmenter la taille des parcelles familiales des agriculteurs collectifs, d'augmenter les prix d'achat des produits agricoles, d'élargir les possibilités de développement de l'agriculture collective marché agricole, ainsi qu'une augmentation significative des investissements en capital et des fournitures d'équipements au village. Le développement de terres vierges et en jachère au Kazakhstan, en Sibérie et dans la région de la Volga a été reconnu comme un moyen important d'augmenter rapidement la production céréalière.

La situation précaire de Malenkov se détériorait rapidement. Au plénum de janvier (1955) du Comité central du PCUS, Khrouchtchev accusa Malenkov de ne pas se montrer comme un «dirigeant bolchevique suffisamment mûr et ferme», «affirma non seulement diriger les activités du gouvernement, mais aussi diriger le Présidium du Comité central » et s'efforçait d'obtenir une « popularité bon marché » parmi le peuple. J'ai rappelé les relations étroites avec Beria et la participation à "l'affaire Leningrad".

En février 1955, lors d'une session du Soviet suprême de l'URSS, Malenkov "demande" officiellement sa démission. La demande a naturellement été acceptée. N. A. Boulganine l'a remplacé à la présidence du Conseil des ministres. Bien que Malenkov ait été nommé ministre des Centrales électriques et en même temps - vice-président du Conseil des ministres de l'URSS, son carrière politique a été complété.

Khrouchtchev, étant allé (sous l'influence de la logique de la lutte pour le pouvoir) beaucoup plus loin que Malenkov dans la libéralisation de la société, en démystifiant Staline, n'a cependant pas réussi à préserver certaines des entreprises importantes de Malenkov dans le domaine socio-économique.

XX Congrès du Parti.

Tentatives de démocratisation de la vie sociale et politique. Jusqu'au printemps 1956, les changements dans la sphère politique de la société soviétique étaient à peine perceptibles. En 1954-1955. seuls quelques milliers de prisonniers politiques ont été libérés. Certains changements ont eu lieu dans l'appareil administratif, où une lutte s'est déroulée contre les méthodes bureaucratiques d'administration. Les Présidiums des Soviets suprêmes des Républiques fédérées commencèrent à fonctionner régulièrement et le rôle des Plénums du Comité central fut rétabli.

Le 20e Congrès du PCUS (février 1956) a été d'une grande importance dans le début de la libéralisation de la vie sociale et politique. Le rapport sur les travaux du Comité central du Parti et les directives du sixième plan quinquennal de développement économique national ont été discutés au congrès. En raison de la position fortement négative de V. M. Molotov, K. E. Vorochilov, L. M. Kaganovich et G. M. Malenkov, la question de Staline n'a pas été soulevée.

À la suite du compromis, le rapport "Sur le culte de la personnalité et ses conséquences" a été lu lors d'une séance à huis clos du congrès.

L'importance de cette étape sans précédent, que Khrouchtchev a décidé de franchir, était énorme. Après avoir renversé Staline du piédestal, Khrouchtchev a retiré du même coup le « halo d'inviolabilité » de la première personne et de son entourage en général.

Le 20e Congrès a marqué le début d'une refonte critique de la pratique socialiste mondiale et du développement du mouvement communiste international. Le processus initié par le XXe Congrès a ensuite conduit à une scission du mouvement communiste pratiquement monolithique. Groupes du Parti formés :

1) reconnaître certaines des « erreurs » de Staline et s'orienter vers le PCUS ;

2) ceux qui ne reconnaissent pas la critique de Staline et sont guidés par le Parti communiste chinois ;

Les principales orientations du cours vers la décentralisation du système d'administration et de développement de l'État (dans des formes d'activité de masse strictement contrôlées):

En janvier 1957, des mesures ont été esquissées pour étendre quelque peu les pouvoirs de la base matérielle et financière des soviets locaux, pour surmonter la bureaucratie en eux et pour impliquer le public dans leur travail;

Le Conseil central des syndicats de toute l'Union a été réorganisé. Au lieu de 47 syndicats sectoriels, 23 ont été formés.L'appareil du Conseil central des syndicats de toute l'Union et des comités centraux des syndicats a été divisé par 3. La grande majorité du primaire organisations syndicales dirigé non pas par des "travailleurs libérés", mais par des militants. Les droits des syndicats se sont élargis ;

Un essor de l'activité sociale des jeunes et la relance des activités du Komsomol. Environ 350 000 jeunes hommes et femmes sont partis pour le développement de terres vierges. À «l'appel» du PCUS et du Komsomol, environ 300 000 jeunes se sont rendus sur les plus grands chantiers de construction. Le cours de Khrouchtchev pour étendre les contacts internationaux s'est reflété dans la formation en 1956 du Comité des organisations de jeunesse et dans la tenue du VI Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à Moscou en 1957, qui est devenu un événement sans précédent pour un pays fermé;

L'attention a été portée sur le développement d'autres organismes publics travaillant sous la direction des soviets locaux : comités de rue et de quartier, commissions d'assistance publique dans les administrations des maisons, équipes d'assistance policière, conseils de parents dans les écoles et les administrations des maisons, équipes sanitaires, conseils de club, conseils d'administration des orphelinats, conseils des anciens combattants, etc. .

Dans la seconde moitié des années 50. poursuite de la politique visant à rétablir l'État de droit dans le domaine sociopolitique. Le système judiciaire a été réformé pour renforcer l'État de droit. Une nouvelle législation pénale a été élaborée et approuvée, et le Règlement sur le contrôle des poursuites a été adopté. Les pouvoirs législatifs des républiques fédérées ont été élargis. Des droits supplémentaires dans les sphères économiques et politiques ont été accordés aux plus hautes structures de l'URSS et des républiques fédérées. Le travail de réhabilitation des victimes de la répression ne s'est pas arrêté.

A la fin des années 50. les accusations infondées contre les déportés ont été abandonnées.

Ainsi, au milieu des années 1950 une certaine libéralisation du système totalitaire qui existait dans le pays a été réalisée. Mais les mesures prises étaient généralement de nature transitoire. La portée et l'orientation des étapes suivantes dépendaient des facteurs suivants :

les actions de Khrouchtchev en tant que réformateur ;

Alignement direct des forces dans la direction ;

Les réactions de la société aux mesures déjà mises en place et aux slogans mis en avant.

La politique de déstalinisation menée par N. S. Khrouchtchev, de nombreuses restructurations dans le domaine politique et sphères économiques provoqué un mécontentement croissant à l'égard d'une partie de l'appareil du parti-État. La croissance rapide de la popularité de Khrouchtchev a contribué à la formation d'une opposition anti-Khrouchtchev au sein de la direction, appelée plus tard le "groupe anti-parti". Ils étaient unis non seulement par la peur de nouvelles révélations (cela n'affectait pas tout le monde), une attitude plus conservatrice en général et un désaccord avec Khrouchtchev sur certaines questions de politique spécifique. Tout d'abord, les membres du groupe ont été unis par les tentatives de Khrouchtchev de s'imposer comme le seul chef - sans "direction collective". La mise en œuvre de son plan signifierait un effondrement politique, à la fois pour tous les anciens associés de Staline et pour les personnes qu'il a nommées aux postes de responsabilité du parti et du gouvernement.

Lors d'une réunion du Présidium du Comité central en juin 1957, Molotov et Malenkov ont soulevé de manière inattendue la question de la destitution de Khrouchtchev du poste de premier secrétaire du Comité central du PCUS. 7 des 11 membres du Présidium du Comité central du PCUS (Boulganine, Vorochilov, Kaganovitch, Malenkov, Molotov, Pervukhin et Saburov) ont exigé la démission de N. S. Khrouchtchev. Ils l'ont accusé de violer les principes de « leadership collectif » et d'établir leur propre culte, d'actions de politique étrangère non autorisées et irréfléchies, et de volontarisme économique.

Cependant, Khrouchtchev a refusé d'obtempérer et a exigé la convocation du plénum du Comité central. Avec le soutien des membres du Comité central renouvelé, de l'armée représentée par Joukov et du KGB (I. A. Serov), le Plénum était déjà convoqué le 22 juin. Il a travaillé jusqu'au 29 juin. Sur celui-ci, les actions des opposants ont été condamnées comme factionnelles.

Après l'élimination de "l'opposition", des modifications ont été apportées à la composition des plus hautes autorités. En particulier, K. E. Vorochilov a été démis de ses fonctions de président du Soviet suprême de l'URSS - T. I. Brejnev a pris sa place.

Le prochain acte de lutte politique a été le retrait inattendu de Joukov du poste de ministre de la Défense (lors de sa visite en Albanie). Apparemment, cette personnalité forte et populaire dans le pays a instillé quelques craintes à Khrouchtchev, entravé l'établissement de son contrôle sur l'armée. Par conséquent, malgré l'absence de conflits entre eux, Khrouchtchev a décidé de "s'assurer". Le maréchal Malinovsky, lié à Khrouchtchev par des liens familiaux, a été nommé au poste de ministre de la Défense.

L'élimination de l'opposition conservatrice et la transformation de Khrouchtchev en leader unique ont eu, paradoxalement, des conséquences très contradictoires sur le sort du « dégel ». Ayant perdu l'opposition de la droite, Khrouchtchev a rapidement commencé à "gaucher": c'est à partir de ce moment que les fameux sauts de la "grande décennie" et les campagnes très médiatisées de ces années ont commencé. Dans le domaine politique, la démocratisation a été temporairement suspendue.

Dans le même temps, le culte de Khrouchtchev se forme. Dès 1958, il commence à cumuler deux postes : premier secrétaire du Comité central du Parti et président du Conseil des ministres (chef du gouvernement). Ainsi, depuis la fin des années 1950 Khrouchtchev a concentré entre ses mains le plus haut pouvoir du parti et de l'État.

En 1959, le 21e Congrès extraordinaire du PCUS (convoqué pour adopter un plan économique national de sept ans pour 1959-1965 au lieu de l'échec du sixième plan quinquennal) a déclaré que le socialisme en URSS avait remporté une victoire complète et définitive. De là découlait la conclusion que l'Union soviétique était entrée dans une période de construction extensive du communisme.

Le 22e Congrès (1961) a adopté un nouveau, troisième programme du Parti - un programme pour construire le communisme d'ici 1980. Pour ce faire, il était censé dépasser les principales puissances capitalistes en termes de production par habitant, réaliser une abondance d'avantages matériels et culturels, éliminer le dur labeur physique, etc. La conclusion est tirée que l'état de la dictature du prolétariat en URSS s'est transformé en un état national. La mise en œuvre des tâches du programme était prévue pour les deux prochaines décennies. Le congrès a adopté une nouvelle charte du PCUS, prévoyant l'élargissement des droits des cellules du parti, l'introduction d'un système de rotation (renouvellement) des postes du parti et l'expansion des principes sociaux dans le travail du parti.

Ainsi, dans la sphère socio-politique du milieu des années 50 au milieu des années 60. des tendances contradictoires ont été observées. D'une part, le processus de démocratisation politique s'est poursuivi dans le pays. En revanche, le système de commandement administratif a continué d'exister. Khrouchtchev n'a pas pris conscience de la nécessité de changements structurels, il n'était pas prêt pour la démocratisation des institutions publiques, la réforme de la vie publique.

Les transformations de l'économie et du social. Dans la seconde moitié de 1953, les transformations ont commencé dans l'économie du pays. La nécessité de réformes dans l'agriculture a été causée par les raisons suivantes :

A partir des années 20. le village s'est développé comme une matière première annexe de la ville ;

L'échange des produits n'était pas équivalent ;

En raison des bas prix d'achat, les coûts agricoles ont dépassé les bénéfices;

Les impôts ont été augmentés;

Les services MTS sont devenus coûteux ;

Les activités de toutes les entreprises agricoles étaient strictement réglementées;

Les bas salaires prévalaient.

Il fallait des changements dans la production agricole, son essor accéléré pour fournir à la population des produits alimentaires et de l'industrie légère. L'amélioration du bien-être du peuple a été déclarée l'une des tâches centrales de la nouvelle direction. Pour le résoudre, le développement d'une nouvelle politique agraire a commencé, dont les fondements ont été approuvés lors du plénum de septembre (1953) du Comité central du PCUS. La place centrale y était occupée par :

1. augmentation des investissements dans la production agricole. Augmentation du financement des secteurs agricoles. En 1956, le montant des fonds alloués au secteur agricole s'élevait à 18% du total des investissements en capital (en 1955 - seulement 7%);

2. augmentation des prix d'achat de l'État pour les produits agricoles. Le système de planification de la production agricole a changé. Désormais, l'État ne déterminait que le volume d'achat des produits à livrer ;

3. amélioration de la politique fiscale. Les impôts ont été réduits sur les parcelles subsidiaires privées des paysans et un nouveau système d'imposition a été introduit (par unité de superficie de terre);

4. expansion de l'indépendance économique des exploitations collectives. Les règlements des exploitations avec MTS ont été rationalisés : des taux fixes ont été fixés pour le paiement des services, en fonction de la récolte réelle. Des mesures ont été prises pour améliorer l'équipement technique des fermes collectives et des fermes d'État. Les livraisons de tracteurs et de machines agricoles aux campagnes ont augmenté.

Cependant, les méthodes administratives de direction et le désir de succès immédiat ont conduit à l'incohérence de cette ligne dans la politique agraire.

Le plénum du Comité central du PCUS en 1954 a fixé un cap pour le développement des terres vierges et en jachère. Plus de 350 000 colons sont arrivés dans les régions orientales du pays - dans le sud de l'Oural, en Sibérie, au Kazakhstan - pour soulever les terres vierges. La raison du développement des terres dans la zone d'agriculture à risque est la crise alimentaire. La mise en valeur des terres vierges, menée d'assaut, a bloqué la voie aux investissements, à la technologie, au personnel de l'agriculture dans la partie européenne du pays et a ralenti la progression de la réforme. Facteurs positifs: une large base pour la production de variétés de blé de valeur a été créée, le rôle de la Sibérie occidentale et orientale dans le développement de l'agriculture a augmenté et l'essor de l'agriculture a commencé.

Le début des réformes a apporté des résultats positifs (pendant trois ans, la production agricole a augmenté de 25%). Cependant, en mai 1957, lors d'une réunion de représentants des agriculteurs collectifs, Khrouchtchev a lancé le slogan "Rattraper et dépasser l'Amérique!" (principalement pour la production de viande et de produits laitiers). 1957-1959 marquée par une série de réformes administratives et de campagnes ("maïs", "viande", "registres laitiers"). En 1957, les MTS sont liquidées, dont les équipements sont transférés aux kolkhozes en propriété par le biais d'un rachat. Cela a entraîné une réduction du parc de machines agricoles et le retrait de fonds importants des fermes collectives. La réforme progressive n'a pas été pensée jusqu'au bout, car les kolkhozes et les sovkhozes n'avaient pas assez de fonds pour acheter du matériel.

La deuxième réforme était un nouvel élargissement des fermes collectives. Son objectif était la formation de grandes associations susceptibles de promouvoir davantage l'industrialisation de l'agriculture. Dans un effort pour remplir leurs obligations gonflées, les dirigeants des kolkhozes lancent une offensive contre les parcelles familiales (ils coupent les parcelles des ménages, les forcent à vendre du bétail personnel à la kolkhoz, etc.). En mars 1962, l'administration de l'agriculture est restructurée. Des administrations des fermes collectives et des fermes d'État (KSU) sont apparues dans les districts, des comités similaires sont apparus dans les régions et les républiques.

Réformes des années 50-60 n'améliorèrent pas la situation de l'agriculture, au contraire, elles contribuèrent à l'approfondissement de la crise : en 1963, pour la première fois dans l'histoire de l'URSS, des céréales furent achetées à l'étranger.

Les causes de la crise agricole sont multiples :

1) principalement affecté par le manque de fonds pour financer le village ;

2) le recul de la politique de protection des campagnes, caractéristique du milieu des années 1950, a eu un impact extrêmement négatif sur l'agriculture. Les principes de l'intérêt matériel des fermiers collectifs dans les résultats du travail recommencèrent à être violés. D'innombrables réorganisations et campagnes administratives et économiques, parfois manifestement mal conçues, ont commencé. Réorganisation de la gestion agricole, transformation d'une partie des fermes collectives en fermes d'État, consolidation des fermes, réorganisation des machines d'État et des stations de tracteurs avec la vente de leur équipement aux fermes collectives, plantation généralisée de maïs, même dans les zones où il ne mûrit pas , l'appel volontariste de Khrouchtchev à tripler la production de viande en 3 ans et, enfin, la politique de limitation et même d'élimination de la ferme personnelle des paysans - tout cela a causé des dommages irréparables aux campagnes ;

3) les causes sous-jacentes de la crise dans les campagnes soviétiques étaient les changements qui avaient commencé dans le système des fermes collectives après la liquidation du système de répression stalinien. La délivrance de passeports aux paysans leur a permis de gagner en liberté de mouvement et de s'installer dans des villes où le niveau de vie était beaucoup plus élevé. L'élimination de la menace de représailles en cas de non-respect du nombre établi de "journées de travail" dans la ferme collective a sapé une incitation importante à travailler dans "l'économie publique", car le travail dans une ferme personnelle était beaucoup plus rentable. Cette circonstance, ainsi que le désir de se rapprocher d'une économie communiste pleinement socialisée, ont incité Khrouchtchev à tenter d'éliminer la ferme paysanne personnelle. Cela a non seulement causé d'énormes dommages à la production agricole, mais a également poussé de nouveaux millions de paysans vers les villes, servant d'étape importante dans la « dépaysantisation » de la campagne soviétique.

La réorientation de l'économie vers le développement du secteur agricole et de l'industrie légère fut de courte durée. Les dirigeants du pays n'avaient pas une conception détaillée des transformations dans le domaine de l'économie. En 1955, le principe du développement prioritaire de la production des moyens de production a commencé à être rétabli, ce qui s'est reflété dans les plans du sixième plan quinquennal et du plan septennal (1959-1965). Au tournant des années 50-60. près des 3/4 du volume total de la production industrielle étaient représentés par le groupe "A" (production de moyens de production). L'ingénierie mécanique et la fabrication d'instruments se sont développées à un rythme élevé. La mécanisation des processus de production dans l'industrie s'est poursuivie. La construction d'immobilisations s'est généralisée.

Dans la seconde moitié des années 50. le développement de l'industrie du pays a atteint un niveau qualitativement nouveau. Il comprenait environ 300 branches et types de production. Dans le même temps, un système de contrôle rigide et centralisé a entravé le développement de l'industrie. Les évolutions qualitatives de sa structure ont nécessité des changements dans les formes et les modes de gestion des filières industrielles.

En 1957, une loi a été adoptée sur la restructuration de la gestion de l'industrie et de la construction. Conformément à celle-ci, l'ancien système sectoriel de direction, exercé par les ministères et les départements, a été aboli. La principale forme d'organisation de la gestion est devenue les Conseils de l'économie nationale - conseils économiques. Le pays a créé 105 régions économiques sur la base de la division administrative existante. Tout entreprises industrielles et les chantiers de construction situés sur leur territoire ont été transférés à la compétence des conseils économiques locaux, à l'exception des entreprises de défense. La plupart des ministères sectoriels ont été supprimés. Il était supposé que la transition vers un système de gestion territoriale supprimerait les obstacles au développement de l'industrie et renforcerait les liens économiques au sein des régions et des républiques. L'effet de la réforme fut de courte durée. En général, il s'est manifesté jusqu'à ce que les nouveaux organes directeurs aient été renforcés et formés en un système stable. Ayant conservé l'essence du mécanisme administratif-commandant, la réforme a remplacé les lacunes du système de gestion sectorielle par les défauts du système territorial avec un déséquilibre sectoriel et des tendances paroissiales des conseils économiques qui se sont rapidement manifestées. De plus, une politique technique et technologique unifiée au sein des secteurs industriels a été violée. Suite à la réforme, la gestion de l'industrie est devenue plus complexe et moins qualifiée.

Ainsi, les réformes de Khrouchtchev dans le domaine de l'agriculture et de l'industrie ont stimulé la décentralisation de la gestion économique. Cependant, ils étaient mal conçus, ce qui a affecté le développement économique et social.

Début des années 60. a révélé de graves problèmes dans l'économie, qui ont été en grande partie causés par des réformes et des tempêtes irréfléchies. Le gouvernement a tenté de résoudre ces problèmes aux dépens des travailleurs (de près d'un tiers, les taux tarifaires pour la production ont été réduits et les prix des denrées alimentaires ont augmenté de presque le même montant). Cela a conduit à une augmentation des tensions sociales : les événements de Novotcherkassk, où en 1962 a eu lieu une manifestation de travailleurs, provoquée par une augmentation des prix des denrées alimentaires et leur pénurie. La manifestation a été réprimée par les autorités. 1962 est considérée comme l'année de la fin du "dégel de Khrouchtchev".

En octobre 1964 Khrouchtchev a décidé de se reposer dans sa datcha de Pitsunda.

La journée du 12 octobre s'est avérée particulièrement tendue. Pour la première fois dans l'histoire, trois cosmonautes - V. Komarov, K. Feoktistov et B. Egorov se sont élevés au-dessus de la Terre dans un seul navire. Khrouchtchev était constamment appelé par les directeurs de vol et rendait compte des affaires du cosmodrome. Pendant ce temps, une réunion élargie du Présidium du Comité central du PCUS a déjà commencé au Kremlin, au cours de laquelle Suslov et Shelepin ont soulevé la question de la destitution immédiate de Khrouchtchev de tous les postes.

La réunion du Présidium du Comité central du PCUS a réuni 22 personnes. Outre les membres et les candidats membres du Présidium, les ministres de l'URSS A. Gromyko et R. Malinovsky, plusieurs secrétaires de comités régionaux étaient également présents.

Khrouchtchev lui-même a présidé la réunion, aucune transcription n'a été conservée. La discussion a été orageuse, vive, franche, parfois très grossière. Khrouchtchev a résolument nié les accusations portées contre lui, il a lui-même accusé les membres du Présidium présents des erreurs qu'ils avaient commises. Khrouchtchev a été défendu par un Mikoyan, qui a déclaré que l'activité de Khrouchtchev est un grand capital politique du parti, il n'a pas le droit de le gaspiller si facilement. Mais Mikoyan n'a été soutenu par personne présente. Il était évident - y compris pour Khrouchtchev - que le Plénum du Comité central du PCUS, qui en juin 1957 le soutenait et rejetait la décision du Présidium, cette fois ne serait pas du côté de Khrouchtchev. Néanmoins, parmi les 330 membres et candidats membres du Comité central, Khrouchtchev pouvait avoir plus d'une douzaine de partisans, et la discussion au Plénum ne pouvait pas être très fluide - et les membres du Présidium du Comité central ont cherché à éviter cela. Cependant, il n'a pas été possible de convaincre Khrouchtchev de démissionner "volontairement" et la réunion, qui a commencé le 13 octobre, a dû être interrompue tard dans la nuit pour se reposer. Chacun rentra chez lui, convenant de reprendre la réunion le matin du 14 octobre. Cependant, la nuit, Khrouchtchev a appelé Mikoyan, qui ne s'est pas non plus couché: «S'ils ne veulent pas de moi, tant pis. Je ne m'en soucierai plus."

Le lendemain, la réunion du Présidium du Comité central ne dura pas plus d'une heure et demie. Il a été recommandé d'élire L. I. Brejnev au poste de premier secrétaire du Comité central du PCUS et A. N. Kosygin au poste de président du Conseil des ministres de l'URSS.

Dans l'après-midi du 14 octobre, le Plénum du Comité central du PCUS s'est ouvert au Kremlin, dont les membres sont arrivés à Moscou à l'avance de tout le pays.

La session plénière a été ouverte par Leonid Brejnev. AI Mikoyan a présidé. Khrouchtchev, qui n'a pas prononcé un mot, était également présent à la réunion. Le rapport au Plénum a été fait par M. A. Suslov. Le rapport ne contenait pas une tentative d'analyser les activités de Khrouchtchev pendant 11 ans, de résumer ou de tirer des conclusions. C'était un document extrêmement superficiel, dans lequel tout se résumait principalement à énumérer les lacunes ou les erreurs personnelles de Khrouchtchev, et à côté de critiques sérieuses, le rapport contenait également des détails mineurs, des petites tatillonnes.

Suslov a déclaré que Khrouchtchev avait commis des erreurs majeures dans son travail, dans la direction du parti et du gouvernement, il avait pris des décisions irréfléchies et hâtives. Au cours des 2-3 dernières années, Khrouchtchev a concentré tout le pouvoir entre ses mains et a commencé à en abuser. Il a attribué toutes les réalisations et tous les succès du pays à des mérites personnels, a complètement cessé de compter avec les membres du Présidium, les a traités, les a insultés, n'a pas écouté leur opinion et a constamment fait la leçon. Malgré les appels répétés des membres du Présidium, il a ignoré leurs remarques.

Pour la plupart, ces commentaires étaient corrects. Mais Khrouchtchev a concentré tout le pouvoir entre ses mains il y a 5-6 ans, et les membres du Présidium se sont tournés vers lui avec des remarques critiques trop peu, et plus souvent d'accord avec lui. La plupart des personnes mal conçues et décisions hâtives Khrouchtchev a néanmoins fait passer le Présidium et le Plénum du Comité central du PCUS.

En conclusion, Suslov pose la question : Khrouchtchev aurait-il pu être rappelé à l'ordre plus tôt ? Les membres du Présidium l'ont fait, ont-ils averti Khrouchtchev, mais à part une grossière rebuffade et des insultes, ils n'ont rien entendu de lui, bien qu'il n'ait pas entrepris de répression contre les membres du Présidium. Il est plus difficile de combattre une secte vivante qu'une secte morte. Si Staline a détruit physiquement, alors Khrouchtchev a supprimé moralement. À la fin du rapport, Suslov a déclaré que le retrait de Khrouchtchev n'était pas une manifestation de faiblesse, mais de courage et de force, et cela devrait servir de leçon pour l'avenir.

Lors du rapport de Suslov, les membres du Comité central ont souvent crié des propos dirigés contre Khrouchtchev et témoigné de l'irritation accumulée. Lorsque Suslov a dit que cela allait au culte de Khrouchtchev, ils ont crié du public: "Il a longtemps été un culte." Suslov a déclaré que, à en juger par les remarques, le Plénum a approuvé la décision du Présidium et qu'il n'était donc pas nécessaire d'ouvrir le débat. La décision a été adoptée à l'unanimité dans la formulation suivante : N. S. Khrouchtchev est démis de ses fonctions en raison de son âge avancé et de son état de santé. Une autre décision a été prise : empêcher désormais de cumuler les fonctions de premier secrétaire du Comité central du PCUS et de président du Conseil des ministres de l'URSS en une seule personne.

URSS au milieu des années 1960 - la première moitié des années 1980. LN Brejnev. Réforme économique (Kosygin) de 1965 Crise croissante dans les domaines économique, politique et socio-spirituel.

Changement de cap politique et construction constitutionnelle. Le 14 octobre 1964, lors du plénum du Comité central du PCUS, N. S. Khrouchtchev a été démis de tous les postes de l'État et du parti. Il était accusé de : l'effondrement de l'économie, la dévalorisation du parti et des organes soviétiques, le désir d'un seul homme.

Avec la démission de N. S. Khrouchtchev, le processus de libéralisation de la vie socio-politique était achevé, les transformations qu'il avait entamées étaient achevées. Une nouvelle direction est arrivée au pouvoir.

Les postes de premier secrétaire du Comité central du PCUS et de président du Conseil des ministres étaient divisés. L. I. Brejnev est devenu le premier secrétaire du Comité central du PCUS (depuis 1968 - le secrétaire général du Comité central du PCUS). C'est lui qui a été l'un des initiateurs et organisateurs du retrait de N. S. Khrouchtchev. Homme prudent et conservateur, il a surtout lutté pour la stabilité de la société. A. N. Kosygin a été nommé chef du gouvernement.

L'"équipe" Brejnev arrivée au pouvoir n'avait pas un seul programme d'activité positif. Cependant, il y avait une attitude négative, et elle consistait à arrêter les innombrables transformations qui violaient la stabilité de l'existence de la bureaucratie. Cela, à son tour, signifiait la cessation de nouvelles tentatives de démocratisation de la société et du parti et la réduction de la critique du «culte de la personnalité», puisque la nouvelle démystification de Staline sapait les fondements du système totalitaire. Cependant, le nouveau cours n'a pas décollé immédiatement. Il est allé dans la lutte des trois directions.

1. Certains des nouveaux dirigeants, dont A. N. Kosygin et le secrétaire du Comité central du parti Yu. V. Andropov, ont jugé nécessaire de poursuivre le cours réformiste de l'économie et de libéraliser davantage la vie sociale et politique afin de renforcer l'actuel système. Le facteur d'inertie a également agi dans le même sens, puisque l'élaboration de plans de transformations économiques a été activement menée dans les dernières années du règne de Khrouchtchev.

2. L. I. Brejnev, en tant qu'"apparatchik" typique, n'avait pas de plate-forme politique définie. Il a été contraint de former un parcours qui lui fournirait le soutien de l'appareil. Parmi la nomenklatura, non seulement les sentiments conservateurs, mais aussi pro-staliniens prévalaient. Ces circonstances, combinées aux penchants personnels de Brejnev (étrangers à l'extrémisme), ont conduit à l'établissement d'un cours conservateur. Cependant, même dans la sphère politique, ce tournant s'est déroulé relativement sans heurts et les réformes se sont poursuivies dans l'économie pendant plusieurs années.

3. Une voie de développement plus conservatrice a été défendue par M. A. Suslov, A. N. Shelepin et quelques autres travailleurs du parti et de l'appareil d'État. Ils ont associé la réalisation de la stabilité sociale à une révision du cours politique de ces dernières années, au rejet de la politique de déstalinisation et de réformes. Cependant, malgré la nostalgie de l'époque de Staline, qui s'est poursuivie et même intensifiée tout au long du règne de Brejnev, lui-même n'a pas opté pour une restauration ouverte du stalinisme.

De nouvelles tendances politiques ont commencé immédiatement après la destitution de Khrouchtchev. En novembre 1964, le plénum du Comité central du PCUS rétablit "l'unité" des organes du parti, soviétiques et autres, divisés en 1962. Le XXIIIe Congrès du PCUS (1966) retire de la Charte du Parti les instructions sur les normes et le chiffre d'affaires de la composition des organes du parti et des secrétaires des organisations du parti. Seul le principe formel du renouvellement systématique des organes du parti et de la succession à la direction était inscrit. Brejnev a été "élu" non pas le premier, mais le secrétaire général du Comité central du PCUS (1968). La session du Soviet suprême de l'URSS tenue en août 1966 a "élu" N.V. Podgorny à la présidence du Présidium du Soviet suprême de l'URSS.

Après la destitution de Khrouchtchev, une période de "réhabilitation" tranquille de Staline a commencé. De plus en plus, non seulement son nom, mais aussi l'image commencent à être présents dans les œuvres d'art, les films, les mémoires, les périodiques. Bien que les staliniens n'aient pas réussi à réaliser la pleine réhabilitation de Staline, la question même de surmonter le "culte de la personnalité" a été supprimée. La réhabilitation des victimes des répressions staliniennes s'est également arrêtée.

L'expression ouverte du cours conservateur s'est manifestée dans les directions suivantes:

En politique étrangère : le « Printemps de Prague » et l'entrée des troupes en Tchécoslovaquie ;

Dans la vie politique et culturelle : le durcissement de la censure et la lutte contre la dissidence, les faibles tentatives de protestation de l'intelligentsia ont été utilisées par les autorités pour « serrer la vis » ;

Dans l'économie: la réforme du mécanisme économique a commencé à se réduire (cependant, il y avait aussi des problèmes internes, en fait des raisons économiques);

Les tendances conservatrices et dogmatiques dans l'idéologie et les sciences sociales se sont intensifiées.

Dans la seconde moitié des années 60. les idéologues du PCUS ont été contraints de chercher des réponses aux questions héritées de la période précédente, si turbulente pour le système. En conséquence, le concept de « socialisme développé » a été construit.

Dans les documents officiels, le «socialisme développé» était interprété comme une étape obligatoire sur la voie de la société soviétique vers le communisme, au cours de laquelle il était nécessaire de parvenir à une connexion organique de toutes les sphères de la vie publique. Les principales dispositions du concept:

1) les dispositions théoriques sur la perspective communiste contenues dans les documents du parti des années précédentes, en particulier dans le Programme du PCUS, n'ont pas été remises en cause ;

2) les carences et les phénomènes de crise qui existaient dans la société étaient considérés comme le résultat de contradictions inévitables dans le processus de son développement. La politique d'"amélioration" du socialisme était censée contribuer à l'élimination de ses défauts ;

3) a déclaré la réalisation en URSS de l'égalité des républiques en termes de développement économique et culturel et la solution de la question nationale;

4) la disposition a été approuvée sur l'homogénéité de la société et la formation d'une nouvelle communauté historique - le peuple soviétique;

5) la persécution de la dissidence a reçu une justification idéologique sous la forme d'une thèse officiellement adoptée sur l'aggravation de la lutte idéologique entre les deux systèmes dans les conditions de la coexistence pacifique. Cette conclusion était une modification de la thèse stalinienne bien connue sur l'aggravation de la lutte des classes à mesure que nous nous dirigeons vers le socialisme.

La nouvelle Constitution a été adoptée le 7 octobre 1977 lors de la septième session extraordinaire du Soviet suprême de l'URSS de la dixième convocation.

Le Conseil des ministres, le gouvernement de l'URSS, est devenu l'organe exécutif et administratif suprême de l'État.

Selon la nouvelle Constitution, la structure de l'État restait la même: le Soviet suprême de l'URSS, qui se réunissait chaque année lors de la session, était l'organe législatif le plus élevé, les députés des conseils de différents niveaux, pour ainsi dire, représentaient le intérêts de toutes les couches de la société. L'économie était gérée par le Conseil des ministres, dont les questions de la culture, des sciences humaines et de l'éducation étaient pratiquement retirées et subordonnées au département idéologique du Comité central du Parti.

Dès la fin des années 60. Le président du Conseil des ministres n'est devenu que le «chef de la direction des affaires», mais pas le chef officiel de l'exécutif. Fonctions de représentation du pays à l'étranger depuis le début des années 70. passé au secrétaire général, qui était ainsi de facto reconnu comme le chef de l'État soviétique.

Il y avait fusion du pouvoir suprême de la nomenclature du parti avec le commandement des forces armées: le ministre de la Défense était membre du Politburo, le rang de premier secrétaire du comité régional du parti était assimilé à rang militaire général.

Dans le développement de la vie sociale et politique, deux tendances ont été tracées : démocratique et anti-démocratique. D'une part, dans les années 70 et au début des années 80. le nombre d'associations publiques (syndicats, Komsomol, etc.) a augmenté de manière intensive. D'autre part, toutes les associations de masse étaient sous le contrôle des organisations du parti. Les activités des structures publiques ont créé l'illusion d'une participation à la gestion des larges masses de la population.

Sous le contrôle du parti se trouvait le travail quotidien de toutes les structures du pouvoir d'État au centre et sur le terrain. Sa gestion de l'économie est devenue un phénomène naturel. Au début des années 80. le système « parti-État » se dessine progressivement, qui conserve la continuité des institutions de pouvoir générées par la Révolution d'Octobre et prend finalement forme dans les années 1930. Les aspects les plus importants de cette succession étaient:

Rejet du principe de séparation des pouvoirs ;

Absence de parlementarisme ;

Monopole politique ;

La transformation des structures partisanes en structures supranationales.

Une continuation naturelle des processus de décadence morale de la société a été la croissance du crime, en particulier le vol et la corruption. Selon des estimations approximatives, la capitale de l'économie souterraine au tournant des années 70-80. atteint 70-89 milliards de roubles. La criminalité dans la société a augmenté rapidement. Cependant, la thèse de sa réduction a été officiellement largement diffusée.

années 70-80 marquée par une forte stabilisation de l'élite et l'arrêt de son approvisionnement par l'extérieur, se transformant en une caste privilégiée assez fermée. La "stabilité" obtenue des cadres dirigeants n'a pas stimulé les réformes et les innovations dans toutes les sphères de la vie. Le conservatisme politique s'est approfondi à mesure que les dirigeants au pouvoir vieillissaient. En 1980 âge moyen membres du Politburo avait 71 ans. Le noyau de l'élite dirigeante était: L. I. Brejnev - Secrétaire général du Comité central du PCUS, A. N. Kosygin - Président du Conseil des ministres de l'URSS (jusqu'en 1980), puis - jusqu'en 1985 - N. A. Tikhonov, M. A. Suslov - Secrétaire du Comité central pour l'idéologie (jusqu'en 1982).

Les processus qui ont eu lieu dans les sphères idéologiques et dans d'autres sphères de la société sont dus à des changements dans les mécanismes réels du pouvoir, dans l'équilibre des pouvoirs au sein de l'élite du parti. La tendance principale ici était le renforcement constant du pouvoir personnel de Brejnev.

Contrairement à Staline et même à Khrouchtchev, Brejnev a utilisé le pouvoir avec prudence. De plus, il préférait même ne rien faire s'il était confronté à un problème complexe et insoluble, et de tels problèmes devenaient de plus en plus nombreux. Sa "faiblesse" était de collectionner les titres, les récompenses et d'accepter la flatterie pure et simple. Au début, peut-être, tout cela a été utilisé pour renforcer le pouvoir du "jeune" secrétaire général, mais s'est ensuite rapidement transformé en une fin en soi. La campagne pour exalter Brejnev a commencé à la fin des années 1960, mais n'a pris de l'ampleur qu'au cours de la décennie suivante. En 1973, une résolution spéciale a été adoptée sur les méthodes pour "améliorer l'autorité" du chef. La télévision a été obligée de montrer Brejnev et d'autres membres du Politburo dans un rapport de 3: 1. En juin 1977, il est devenu président du Présidium du Soviet suprême de l'URSS. Il reçoit cinq étoiles du Héros de l'Union soviétique et du travail socialiste, l'Ordre de la Victoire, huit Ordres de Lénine, deux Ordres de la Révolution d'Octobre, devient lauréat du Prix Lénine de la paix et du Prix Lénine de littérature (pour la trilogie "Petite Terre", "Renaissance", "Terre Vierge").

Traitant les dirigeants d'entreprise avec un certain dédain, Brejnev cherche à renforcer son alliance avec l'armée. À l'occasion du 30e anniversaire de la Victoire, il a reçu le grade de général d'armée et, un an plus tard, celui de maréchal de l'Union soviétique. En tant que président du Conseil de défense, il dirigeait, au moins formellement, l'ensemble du complexe militaro-industriel du pays.

Parallèlement à cela, il y avait une décadence morale de la société. Il semble avoir légalisé double moralité, double standard de vie - officiel et réel. L'exemple a été donné par le secrétaire général lui-même, qui, dans des conversations privées, a reconnu l'économie normale et souterraine et les pots-de-vin de fonctionnaires. Brejnev lui-même a donné des "exemples" de politique du personnel. Comme nous l'avons déjà noté, il a nommé ses proches ou des personnes qui lui étaient personnellement dévouées à des postes de responsabilité.

La désintégration des cadres dirigeants du parti et de l'État, qui s'est produite sous les yeux de millions de citoyens ordinaires, a entraîné non seulement une baisse du prestige du gouvernement et du système social qu'il représentait, mais a également provoqué l'apathie sociale et propagation de l'ivresse. Évident de toute folie des plus hautes autorités, incapables de gouverner le pays, de la corruption et du népotisme aux plus hauts échelons du pouvoir - tout cela a provoqué l'apathie politique et le ridicule du peuple soviétique, qui se sont traduits par des blagues.

Ainsi, au milieu des années 60 et au début des années 80. il y a un détour de politique libérale au conservateur, qui s'accompagne du renforcement du système de commandement et d'administration.

Contradictions du développement économique et social. Réformes et réorganisations dans l'économie de la fin des années 50 et du début des années 60. n'a pas entraîné de changements positifs dans l'économie nationale, qui était encore extensive par nature :

Le rythme du développement économique ralentissait;

La croissance du revenu national s'est ralentie ;

Diminution de la productivité ;

La construction en cours a augmenté;

Des produits ont été fabriqués qui n'ont pas trouvé de marché, etc.

La mise en œuvre de la réforme économique a été précédée d'une longue discussion à laquelle ont participé des économistes et d'éminents scientifiques et économistes, dont V. S. Nemchinov, L. M. Birman et d'autres. Au cours de la discussion, des réflexions ont été exprimées sur la nécessité d'introduire la comptabilité du coût complet. et l'autosuffisance des entreprises. Ces idées ont été considérées comme inopportunes, cependant, certains principes d'une économie de marché (profit, comptabilité analytique) ont été intégrés à la réforme.

Il y a deux points de vue sur les façons de réformer l'économie :

Poursuite du développement prioritaire de l'agriculture, puis de l'industrie lourde (L. I. Brejnev);

Orientation vers le développement de l'industrie légère (A. N. Kosygin).

En 1965, une nouvelle centralisation administrative a commencé, la suppression des conseils économiques et la restauration des ministères industriels. De grands comités d'État ont été créés (Goskomtsen, Gossnab, Comité d'État pour la science et la technologie). Les entreprises ont acquis une certaine autonomie.

Le début de la réforme a été posé par les décisions des plénums de mars et septembre (1965) du Comité central du PCUS. Le plénum de mars s'est concentré sur les mécanismes de gestion agricole :

installée nouvelle commande planification : l'accent principal de la politique rurale est mis sur l'augmentation du rôle du ministère de l'agriculture dans la planification et la gestion de la production agricole, le plan d'achats obligatoires de céréales a été réduit, qui a été déclaré inchangé pendant 10 ans ;

Les prix d'achat ont augmenté (en outre, les achats supérieurs au plan devaient être effectués à des prix plus élevés);

Investissement accru ;

Il y a eu une redistribution du revenu national en faveur de l'agriculture ;

Des mesures ont commencé à être prises pour résoudre les problèmes sociaux du village;

Taxes réduites;

Les restrictions sur l'agriculture privée ont été levées.

La réforme de l'agriculture a été poursuivie en 1977-1978.

dans les associations de production : fermes collectives, fermes d'État, entreprises Industrie alimentaire, laboratoires de recherche. En 1982, le "Programme alimentaire" a été adopté, qui prévoit la création d'un complexe agro-industriel - complexes agro-industriels. Un enjeu est mis sur l'intégration agro-industrielle, c'est-à-dire la coopération organisée entre les kolkhozes et les sovkhozes avec les branches d'activité qui les desservent. La construction des groupements agro-industriels régionaux (RAPO) commence. En 1985, l'Etat Agroprom de l'URSS a été créé. Malgré tous les efforts, l'agriculture est restée le secteur le plus faible de l'économie. En seulement 15 ans, le pays a connu les pires mauvaises récoltes à 8 reprises (1969, 1972, 1974, 1975, 1979, 1980, 1981, 1984). Les pertes se sont produites non seulement en raison des conditions naturelles et climatiques, mais aussi en raison d'une mauvaise organisation du travail, d'une administration excessive, etc.

Le plus radical depuis les années 20. La réforme de la gestion industrielle a marqué le début de la décision du plénum de septembre (1965) du Comité central du PCUS. L'essence des innovations était de renforcer les leviers économiques et d'étendre l'indépendance des entreprises en tant que maillon économique.

La réforme économique était basée sur les développements d'un groupe d'économistes dirigé par Lieberman, énoncés dans deux résolutions: "Sur l'amélioration de la planification et la stimulation de la production et de l'économie" et "Sur l'entreprise de production d'État sous le socialisme".

Les principales dispositions de la réforme :

Le nombre d'indicateurs obligatoires issus d'en haut a été réduit ;

La part des bénéfices restait à la disposition des entreprises (des fonds étaient créés pour les incitations matérielles, le développement social, culturel et domestique, l'autofinancement de la production) ;

L'autofinancement est proclamé ;

Un paiement ferme, indépendant du profit, a été introduit pour les actifs de production utilisés par les entreprises ;

Le financement de la construction industrielle a été réalisé à l'aide de prêts;

Il n'était pas permis de modifier les plans sans accord avec les entreprises.

D'une manière générale, prévoyant un mécanisme d'autorégulation interne, intérêt matériel des producteurs dans les résultats et la qualité du travail, la réforme n'a pas empiété sur l'économie directive. Malgré ses contradictions internes, la réforme de 1965 produit quelques résultats positifs à court terme : les indicateurs de performance du 8e plan quinquennal (1966-1970) sont positifs, surtout en comparaison avec les plans quinquennaux ultérieurs. Mais ensuite, en 1972-1973, il y a eu un changement dans les priorités économiques.

Ce tournant s'expliquait par un ensemble de raisons objectives et subjectives, externes et internes. En particulier, dans le cadre de l'aggravation des relations soviéto-chinoises, le développement de l'Extrême-Orient (qui a entraîné la construction accélérée du BAM) a acquis une importance stratégique et le rôle du complexe militaro-industriel et des forces armées a augmenté. En lien avec l'augmentation depuis le début des années 70. sur le marché mondial des prix du pétrole et de l'énergie, les dirigeants soviétiques ont choisi la voie facile, qui donnerait les résultats les plus rapides - la voie de l'exportation de matières premières et de ressources énergétiques. Uniquement dans les années 70. L'URSS a reçu environ 170 milliards de «pétrodollars», la structure de ses exportations a acquis un «caractère colonial» prononcé: en 1985, près de 55% représentaient les exportations de carburants et de matières premières. Mais depuis le début des années 80, dans le cadre de la transition de l'économie occidentale vers des technologies économes en énergie, le flux de «pétrodollars» a commencé à diminuer - les maladies internes de l'économie socialiste ont commencé à faire surface.

En général, dans le développement économique du pays dans les années 60-80. les chercheurs distinguent trois périodes :

1965-milieu des années 70 - une tentative de mise en œuvre du cours économique de Lieberman : la construction accélérée d'entreprises pour la production de biens de consommation commence.

Milieu des années 70-1983 - le début "de la stagnation et des tentatives individuelles de transformation". En 1972-1973. la priorité est passée de l'industrie légère à l'industrie lourde. Les principaux fonds ont été dirigés vers le développement de la Sibérie, le développement de l'énergie, l'industrie de la défense.

1983-1984 - Tentatives de réformes économiques par Yu. V. Andropov. Une tentative de réaliser une "expérience économique à grande échelle" impliquant l'affaiblissement de la planification centrale et de la distribution, une plus grande liberté des entreprises, une augmentation du rôle des travailleurs, des changements de prix au niveau des entreprises et des régions, etc.

Au tournant des années 70-80. une nouvelle étape de révolution scientifique et technologique a commencé dans le monde. Le niveau de développement du pays a commencé à être déterminé par l'utilisation de la technologie microélectronique.

Résultats de développement économique :

Réduction des réformes dans la seconde moitié des années 70 et au début des années 80 ;

Formalisation de la planification ;

Usure physique et obsolescence des équipements ;

Investir l'argent principalement dans la construction de nouvelles entreprises, et non dans la modernisation, ce qui a conduit à une forte proportion de main-d'œuvre manuelle et peu qualifiée ;

Une augmentation significative des dépenses militaires (les industries de haute technologie travaillaient pour les commandes militaires, la part des dépenses militaires dans le produit national brut était d'environ 23 %, ce qui entraînait de fortes disproportions) ;

Croissance importante de l'économie souterraine.

Les tâches du onzième plan quinquennal (1981-1985) n'ont été remplies pour aucun des indicateurs.

Dans les années 70 et début des années 80. les investissements dans le domaine social ont été fortement réduits. Croissance les salaires a été menée sans tenir compte des résultats réels du travail des travailleurs. Le financement selon le principe « résiduel » a eu un impact particulièrement dur sur les conditions de vie de la population rurale. La dotation du village en matériel médical et établissements préscolaires, entreprises de services aux consommateurs.

Parallèlement, pour la période allant de 1965 au début des années 80. Certains succès ont été obtenus dans l'élévation du niveau de vie matériel du peuple soviétique. Les agriculteurs collectifs ont commencé à recevoir des salaires mensuels en espèces, les pensions et les bourses ont augmenté, il y avait un système développé de services sociaux gratuits, des avantages tangibles ont été établis pour les retraités, les handicapés et les participants à la guerre patriotique. La construction de logements s'est poursuivie - coopérative agricole d'État et collective.

L'incapacité des autorités à diriger le développement de la sphère sociale a provoqué d'inévitables contradictions :

De nombreuses initiatives syndicales et diverses formes de concurrence sociale, en l'absence d'incitations, se sont transformées en campagnes à court terme (d'ici le prochain anniversaire) et en façade ;

L'égalisation des salaires production sociale l'initiative privée éveillée, la soi-disant « économie souterraine » dans ses manifestations mineures : gains « à gauche », vol dans la production, etc. ;

Les gens étaient insatisfaits des files d'attente dans les magasins et du manque d'une gamme diversifiée de produits alimentaires et industriels (déficit). La faible qualité des produits nationaux a incité à se tourner vers les produits importés (ce qui, à son tour, a donné lieu à la spéculation) ;

L'épargne de la population dans les caisses d'épargne, qui ne disposaient pas de biens et de services, a augmenté, ce qui était considéré par les autorités comme un indicateur de la croissance du niveau de vie du peuple soviétique;

Le travail des transports, la faible efficacité des soins médicaux gratuits et la qualité des services ont été critiqués.

La réforme économique (Kosygin) était un complexe de cinq groupes de mesures :

1. Les organes de gestion économique territoriale et de planification ont été liquidés - les conseils de l'économie nationale, créés en 1957, les entreprises sont devenues la principale unité économique. Le système de gestion sectorielle de l'industrie, les ministères et départements de l'ensemble de l'Union, de l'Union républicaine et de la République ont été rétablis.

2. Le nombre d'indicateurs directifs prévus a été réduit (de 30 à 9). Les indicateurs sont restés valables pour : le volume total de la production aux prix de gros courants ; les produits les plus importants en termes physiques ; la masse salariale générale ; montant total le bénéfice et la rentabilité, exprimés comme le rapport du bénéfice au montant des immobilisations et du fonds de roulement normalisé ; les paiements au budget et les crédits du budget ; le volume total des investissements en capital; missions pour l'introduction de nouvelles technologies; volume des livraisons de matières premières, matériaux et équipements.

3. L'indépendance économique des entreprises s'est élargie. Les entreprises étaient obligées de déterminer de manière indépendante la gamme détaillée et la gamme de produits, d'investir dans la production à leurs propres frais, d'établir des relations contractuelles à long terme avec les fournisseurs et les consommateurs, de déterminer le nombre d'employés, le montant de leurs incitations matérielles. En cas de non-respect des obligations contractuelles, les entreprises étaient passibles de sanctions financières et l'importance de l'arbitrage économique s'est accrue.

4. Une importance capitale a été accordée aux indicateurs intégrés l'efficacité économique production - profit et rentabilité. Au détriment des bénéfices, les entreprises ont pu constituer un certain nombre de fonds - fonds pour le développement de la production, des incitations matérielles, des objectifs socioculturels, la construction de logements, etc. Les entreprises pouvaient utiliser les fonds à leur discrétion (bien sûr, dans le cadre du cadre de la législation existante).

5. Politique des prix : le prix de vente en gros était censé assurer à l'entreprise une certaine rentabilité de la production. Des normes à long terme ont été introduites - des normes du coût de production prévu qui n'étaient pas sujettes à révision dans un certain délai.

Dans l'agriculture, les prix d'achat des produits ont été multipliés par 1,5 à 2, un paiement préférentiel pour les récoltes excédentaires a été introduit, les prix des pièces de rechange et des équipements ont été réduits et les taux d'imposition sur le revenu des paysans ont été réduits.

Les grandes orientations de la politique étrangère de l'URSS en 1965-1985. Doctrine Brejnev. Événements en Tchécoslovaquie 1968 Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (1972-1975). L'entrée des troupes en Afghanistan 1979

Depuis 1945, la politique étrangère de l'URSS a été menée à plusieurs niveaux :

La diplomatie de l'État soviétique en tant que telle ;

Relations du PCUS(b) - PCUS avec les partis communistes et ouvriers étrangers;

L'URSS - les pays du camp socialiste et le reste du monde.

La corrélation de ces divers aspects de la politique étrangère dépendait de nombreux facteurs, et surtout des tendances et des contradictions dominantes de la politique intérieure de l'Union soviétique.

Le principal trait caractéristique de la politique étrangère de l'URSS au milieu des années 1960 et au début des années 1980 était son idéologisation encore plus grande.

Principal Tâches en politique étrangère est resté :

Élimination de la menace d'effondrement du système socialiste, sa consolidation dans les relations politiques, militaires et économiques ;

Normalisation des relations entre l'Est et l'Ouest (« coexistence dans la coopération »). Ce cours n'a été suivi qu'après l'exacerbation du début des années 70. le conflit avec la Chine et le début du rapprochement de cette dernière avec les États-Unis, lorsque les dirigeants soviétiques ont senti l'émergence d'un nouveau danger ;

Soutien aux régimes et mouvements "amis" dans les pays du "tiers monde". Cette politique a été particulièrement active (évoluant parfois vers une intervention directe) vis-à-vis des pays qui se trouvaient dans la sphère d'influence directe de l'URSS (par exemple l'Afghanistan).

L'événement le plus important des années 70. était la reprise des sommets soviéto-américains. A commencer par la visite de R. Nixon à Moscou en mai

POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE L'URSS DANS L'APRÈS-GUERRE. LE DÉBUT DE LA GUERRE FROIDE

L'URSS dans le monde d'après-guerre. La défaite de l'Allemagne et de ses satellites dans la guerre a radicalement changé l'équilibre des forces dans le monde. L'URSS est devenue l'une des premières puissances mondiales, sans laquelle, selon Molotov, aucun problème de la vie internationale ne devrait plus être résolu.

Cependant, pendant les années de guerre, la puissance des États-Unis s'est encore accrue. Leur produit national brut a augmenté de 70 % et les pertes économiques et humaines ont été minimes. Devenus créanciers internationaux pendant les années de guerre, les États-Unis ont eu l'occasion d'étendre leur influence sur d'autres pays et peuples. Le président Truman a déclaré en 1945 que la victoire de la Seconde Guerre mondiale "a amené le peuple américain à la tâche de gouverner le monde". Le départ progressif de l'administration américaine des accords de guerre a commencé.

Tout cela a conduit au fait qu'au lieu d'une coopération dans les relations soviéto-américaines, une période de méfiance et de suspicion mutuelles s'est installée. L'Union soviétique s'inquiétait du monopole nucléaire américain, des tentatives de dicter les conditions dans les relations avec d'autres pays. L'Amérique voyait une menace pour sa sécurité dans l'influence croissante de l'URSS dans le monde. Tout cela a conduit au début de la guerre froide.

Début de la guerre froide. Le "refroidissement" a commencé presque avec les dernières volées de la guerre en Europe. Trois jours après la victoire sur l'Allemagne, les États-Unis ont annoncé la fin de la fourniture d'équipements militaires à l'URSS et ont non seulement arrêté son expédition, mais ont également renvoyé des navires américains avec de telles fournitures qui se trouvaient déjà au large des côtes de l'Union soviétique.

Après les essais réussis d'armes nucléaires par les Américains, la position de Truman est devenue encore plus dure. Les États-Unis se sont progressivement écartés des accords déjà conclus pendant les années de guerre. En particulier, il a été décidé de ne pas diviser le Japon vaincu en zones d'occupation (seules des unités américaines y ont été introduites). Cela a alarmé Staline, le poussant à accroître son influence sur les pays sur le territoire desquels se trouvaient à l'époque les troupes soviétiques. À son tour, cela a conduit à une augmentation de la méfiance des dirigeants occidentaux. Elle s'intensifie encore du fait de la forte croissance du nombre de communistes dans ces pays (leur nombre triple en Europe occidentale entre 1939 et 1946).

L'ancien Premier ministre d'Angleterre, W. Churchill, a accusé l'URSS "d'expansion illimitée de sa puissance et de ses doctrines" dans le monde. Truman a rapidement proclamé un programme de mesures pour "sauver" l'Europe de l'expansion soviétique (la "doctrine Truman"). Il proposa d'apporter une aide économique à grande échelle aux pays d'Europe (les conditions d'octroi de cette aide furent fixées plus tard dans le "plan Marshall"); créer une union militaro-politique des pays occidentaux sous les auspices des États-Unis (c'était le bloc de l'OTAN créé en 1949) ; déployer un réseau de bases militaires américaines le long des frontières de l'URSS ; soutenir l'opposition interne dans les pays d'Europe de l'Est ; utiliser des armes conventionnelles et des armes nucléaires pour faire chanter les dirigeants soviétiques. Tout cela était censé non seulement empêcher une nouvelle expansion de la sphère d'influence de l'URSS (la doctrine de l'endiguement du socialisme), mais aussi forcer l'Union soviétique à se replier sur ses anciennes frontières (la doctrine du rejet du socialisme).

Staline a annoncé ces plans comme un appel à la guerre contre l'URSS. Depuis l'été 1947, l'Europe est divisée en alliés de deux superpuissances - l'URSS et les États-Unis. La formation des structures économiques et militaro-politiques de l'Est et de l'Ouest a commencé.

Formation du "camp socialiste". VKP(b) et le mouvement communiste. À cette époque, les gouvernements communistes n'existaient qu'en Yougoslavie, en Albanie et en Bulgarie. Cependant, depuis 1947, le processus de leur formation s'est accéléré dans d'autres pays de "démocratie populaire": Hongrie, Roumanie, Tchécoslovaquie. La même année, un régime pro-soviétique a été établi en Corée du Nord. En octobre 1949, les communistes arrivent au pouvoir en Chine. La dépendance politique de ces pays vis-à-vis de l'URSS n'était pas tant assurée par la présence militaire des troupes soviétiques (elles étaient loin d'être présentes dans tous les pays de "démocratie populaire"), mais par une aide matérielle colossale. Pour 1945-1952 le montant des seuls prêts concessionnels à long terme à ces pays s'élevait à 15 milliards de roubles. (3 milliards de dollars).

En 1949, les fondements économiques du bloc soviétique sont formalisés. À cette fin, le Conseil d'assistance économique mutuelle a été créé. Pour la coopération militaro-politique, un comité de coordination a d'abord été créé, puis, déjà en 1955, l'Organisation du Pacte de Varsovie.

Après la guerre, les communistes étaient au pouvoir non seulement dans les démocraties populaires, mais aussi dans un certain nombre de grands pays occidentaux. Cela reflétait la grande contribution des forces de gauche à la défaite du fascisme.

Depuis l'été 1947, dans les conditions de la rupture définitive naissante entre l'URSS et l'Occident, Staline a tenté de réunir organisationnellement les communistes de différents pays. Au lieu du Komintern, qui a été aboli en 1943, le Kominform a été formé en septembre 1947. Il s'est vu confier la tâche "d'échanger des expériences" entre les partis communistes. Cependant, au cours de cet «échange», des «études» de partis entiers ont commencé, qui, du point de vue de Staline, n'ont pas agi assez énergiquement contre les États-Unis et leurs alliés. Les partis communistes de France, d'Italie et de Yougoslavie ont été les premiers à recevoir de telles critiques.

Puis la lutte contre "l'opportunisme" a commencé dans les partis communistes au pouvoir en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Bulgarie et en Albanie. Le plus souvent, ce souci de « propreté des rangs » se traduit par un règlement de compte, une lutte pour le pouvoir à la direction du parti. En conséquence, cela a entraîné la mort de milliers de communistes dans les pays d'Europe de l'Est.

Tous les dirigeants des pays du "camp socialiste" qui avaient leur propre opinion sur les moyens de construire une nouvelle société ont été déclarés ennemis. Seul le chef de la Yougoslavie, I. B. Tito, a échappé à ce sort. Cependant, les relations entre l'URSS et la Yougoslavie ont été rompues. Après cela, aucun des dirigeants des pays d'Europe de l'Est n'a parlé de "voies différentes" vers le socialisme.

Guerre de Corée. L'affrontement le plus grave entre l'URSS et les États-Unis a été la guerre de Corée. Après le retrait des troupes soviétiques (en 1948) et américaines (en 1949) de Corée (qui s'y trouvaient depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale), les gouvernements de la Corée du Sud et du Nord ont intensifié les préparatifs de l'unification du pays par la force. .

Le 25 juin 1950, faisant référence aux provocations du Sud, la RPDC lance une offensive avec une armée colossale. Le quatrième jour, les troupes du Nord occupent la capitale des sudistes, Séoul. Il y avait une menace d'une défaite militaire complète de la Corée du Sud. Dans ces conditions, les États-Unis, par l'intermédiaire du Conseil de sécurité de l'ONU, ont adopté une résolution condamnant l'agression de la RPDC et ont commencé à former une coalition militaire unique contre elle. Une quarantaine de pays ont déclaré leur volonté d'aider à la lutte contre l'agresseur. Bientôt, les troupes alliées débarquèrent au port de Chemulpo et commencèrent la libération du territoire sud-coréen. Le succès des alliés était inattendu pour les nordistes et créa rapidement une menace de défaite pour leur armée. La Corée du Nord a fait appel à l'URSS et à la Chine pour obtenir de l'aide. Bientôt, des types d'équipements militaires modernes (y compris des avions à réaction MiG-15) ont commencé à arriver d'Union soviétique et des spécialistes militaires sont arrivés. Des centaines de milliers de volontaires sont venus de Chine pour aider. Au prix de lourdes pertes, la ligne de front est rasée et les combats terrestres cessent.

La guerre de Corée a coûté la vie à 9 millions de Coréens, jusqu'à 1 million de Chinois, 54 000 Américains et de nombreux soldats et officiers soviétiques. Elle a montré que la "guerre froide" peut facilement se transformer en une "guerre chaude". Cela a été compris non seulement à Washington, mais aussi à Moscou. Après la victoire du général Eisenhower à l'élection présidentielle de 1952, les deux parties ont commencé à chercher une issue à l'impasse des relations internationales.

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Difficultés croissantes du développement économique. Baisse du taux de croissance socio-économique.

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Vie socio-politique de l'URSS dans les années 1970 - début des années 1980.

Politique étrangère : Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Consolidation des frontières d'après-guerre en Europe. Traité de Moscou avec l'Allemagne. Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Traités soviéto-américains des années 70. relations soviéto-chinoises. L'entrée des troupes soviétiques en Tchécoslovaquie et en Afghanistan. Exacerbation des tensions internationales et URSS. Renforcement de la confrontation soviéto-américaine au début des années 80.

L'URSS en 1985-1991

Politique intérieure : une tentative d'accélération du développement socio-économique du pays. Une tentative de réforme système politique société soviétique. Congrès des députés du peuple. Élection du président de l'URSS. Système multipartite. Exacerbation de la crise politique.

Exacerbation de la question nationale. Tentatives de réforme de la structure de l'État national de l'URSS. Déclaration sur la souveraineté de l'État de la RSFSR. "Processus Novogarevsky". L'effondrement de l'URSS.

Politique étrangère : les relations soviéto-américaines et le problème du désarmement. Traités avec les principaux pays capitalistes. Le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan. Changer les relations avec les pays de la communauté socialiste. L'effondrement du Conseil d'assistance économique mutuelle et du Pacte de Varsovie.

Fédération Russe en 1992-2000

Politique intérieure : "Thérapie de choc" dans l'économie : libéralisation des prix, étapes de privatisation des entreprises commerciales et industrielles. Baisse de la production. Tension sociale accrue. Croissance et ralentissement de l'inflation financière. L'escalade de la lutte entre l'exécutif et corps législatif. La dissolution du Soviet suprême et du Congrès des députés du peuple. Événements d'octobre 1993. Abolition des organes locaux du pouvoir soviétique. Élections à l'Assemblée fédérale. La Constitution de la Fédération de Russie de 1993 Formation de la république présidentielle. Aggravation et dépassement des conflits nationaux dans le Caucase du Nord.

Élections législatives 1995 Élections présidentielles 1996 Pouvoir et opposition. Essayer de revenir sur la bonne voie réformes libérales(printemps 1997) et son échec. La crise financière d'août 1998 : causes, conséquences économiques et politiques. "Deuxième Guerre tchétchène". Élections législatives en 1999 et élections présidentielles anticipées en 2000 Politique étrangère : la Russie dans la CEI. Participation des troupes russes dans les "points chauds" de l'étranger proche : Moldavie, Géorgie, Tadjikistan. Relations de la Russie avec les pays de l'étranger lointain. Retrait des troupes russes d'Europe et des pays de la CEI, les accords russo-américains, la Russie et l'OTAN, la Russie et le Conseil de l'Europe, les crises yougoslaves (1999-2000) et la position de la Russie.

• Danilov A.A., Kosulina L.G. Histoire de l'Etat et des peuples de Russie. XXe siècle.