L'impact de la guerre russo-japonaise sur le Japon. Guerre russo-japonaise

raison principale le début de la guerre entre le Japon et la Russie en 1904 est en surface 1 . Les ambitions géopolitiques de ces puissances se sont heurtées au Nord Asie de l'Est. Mais, comme dans de nombreux autres conflits armés, les causes immédiates de la guerre sont plus confuses.

Ce sont les plans de la Russie pour construire un chemin de fer sur le russe Extrême Orient, et la victoire du Japon dans la guerre avec la Chine en 1895, et le projet de certains officiers des gardes de Saint-Pétersbourg d'ouvrir une entreprise forestière sur le fleuve Yalu, et les craintes de Tokyo quant à l'influence de Saint-Pétersbourg en Corée. Une diplomatie désordonnée et incohérente a également joué un rôle important.

Mais, comme pour le déclenchement de la Première Guerre mondiale, une compréhension claire de la façon dont le conflit russo-japonais a éclaté peut nous emmener au-delà du champ de la science historique.

La réponse concerne un concept important mais souvent insaisissable de la diplomatie, à savoir l'honneur 2 . Lorsque les tentatives d'empiètement sur l'autorité internationale d'un État peuvent être considérées comme aussi dangereuses qu'une invasion militaire de son territoire. Alexandre II a dit un jour que dans la vie des États, comme dans la vie de toute personne, il y a des moments où il faut tout oublier sauf protéger son propre honneur 3 .

CONFUSION SUR LE PONT DE CHANT

La Russie et le Japon sont entrés en guerre depuis 1895, à partir du moment où les Japonais ont infligé une défaite spectaculaire aux Chinois lors d'un bref conflit sur la Corée. La tentative de la Russie d'empêcher le Japon de prendre pied sur le territoire chinois a provoqué une extrême indignation dans l'empire insulaire. Et l'intervention russe a commencé après la conclusion du traité de paix de Shimonoseki le 17 avril 1895, qui a marqué la fin de la Chine guerre japonaise. Parmi les exigences de la partie japonaise figurait la possession de la péninsule de Liaodong, située près de Pékin, avec la base navale stratégiquement importante de Port Arthur. La dynastie Qing a accepté de céder les droits sur la péninsule, mais Pétersbourg a incité Berlin et Paris à exiger conjointement la cession de Liaodong à la Russie.

La démarche russe a été faite après des débats houleux entre les dignitaires de Nicolas II, causés principalement par la proximité de la Sibérie orientale avec le théâtre d'opérations du conflit sino-japonais. L'objectif principal des Romanov était un accès libre de glace à l'océan Pacifique. Possédant le port pacifique de Vladivostok, entouré d'une mer glaciale, la Russie n'avait pas de port pratique et lavé eaux chaudes port pour la gare terminale du chemin de fer transsibérien, qui était en construction à cette époque. D'éminents commandants navals russes pensaient que le moment était venu de capturer le port en Corée. Cette idée a été partagée avec enthousiasme par Nicolas II. N'ayant pas le soutien nécessaire pour entreprendre une telle démarche, le ministre des Affaires étrangères, le prince Andrei Lobanov-Rostovsky, a proposé un accord avec Tokyo pour un nouveau port dans la région.

Mais il y avait un autre point de vue. Son partisan le plus influent était le ministre des Finances, Sergei Witte, qui considérait les bonnes relations avec la Chine comme essentielles au développement de l'Extrême-Orient russe. Il ne doutait pas qu'avec le temps les Romanov domineraient la Chine. Mais l'empire doit y aller pacifiquement et méthodes économiques. Les chemins de fer russes et chinois, les banques, les maisons de commerce et non les troupes devraient se faire concurrence. Entre autres choses, Witte rappelait souvent à Nikolai : "... pour situation générale affaires à l'intérieur de la Russie, il est essentiel d'éviter tout ce qui pourrait entraîner des complications extérieures" 4 .

En conséquence, après la paix de Shimonoseki, la Russie a davantage joué le rôle de défenseur de Pékin. Le ministre des Finances a rapidement tiré des dividendes de la bonne volonté des Chinois. Il a obtenu le consentement du Zongli Yamen (ministère chinois des Affaires étrangères. - Environ Per.) pour poser le chemin de fer transsibérien à travers la Mandchourie, ce qui a considérablement raccourci le segment oriental du chemin de fer. Et le 3 juin 1896, les deux empires concluent un accord secret d'affrontement commun en cas d'éventuelle agression du Japon 5 .

Cependant, après seulement un an, l'empereur Nicolas a brusquement changé de cap. Imitant son cousin Wilhelm, qui a capturé Qingdao, il a occupé la partie sud de la péninsule de Liaodong, qui comprenait Port Arthur. Trois ans plus tard, les cosaques sont soudainement entrés dans les provinces héréditaires de la dynastie Qing en Mandchourie. Bien que les diplomates de Nicholas aient officiellement promis de les retirer, les militaires n'ont pas bougé et ont même comploté une campagne contre la Corée voisine.

Une telle incohérence reflétait de profondes divisions dans la politique extrême-orientale de Saint-Pétersbourg. Sergueï Witte, qui a été soutenu par le comte Vladimir Lamsdorf, ministre des Affaires étrangères de 1900 à 1906, est resté un partisan inébranlable des relations amicales avec la Chine.Une coalition de "faucons" s'est opposée à différentes époques, y compris des commandants navals, au prédécesseur de Lamsdorf, le comte Mikhail Muravyov. , un capitaine de garde à la retraite et l'homme d'affaires douteux Alexander Bezobrazov et le vice-roi impérial de l'Extrême-Orient russe, l'amiral Evgeny Alekseev. Cependant, les divergences n'ont pas empêché les opposants de s'entendre sur une chose : la Russie devrait jouer un rôle actif en Asie du Nord-Est.

"LA CORÉE POUR LA MANDCHOURIE"

Les dignitaires japonais s'accordaient également sur une chose : l'objectif principal de la géopolitique de leur pays était la Corée, un État ermite, longue duréeétait un hommage à la dynastie Qing. Cependant, à la fin du XIXe siècle, la faiblesse progressive de la Chine a conduit à l'affaiblissement de sa domination sur la péninsule et a permis à des puissances plus fortes d'y opérer. Ce dernier comprenait le Japon, qui, pendant la restauration Meiji, a mis fin à son isolement médiéval et est devenu un État moderne avec une armée européanisée et ses propres aspirations coloniales.

La logique simple de la géographie désignait la Corée comme l'une des principales cibles du genro, le groupe de neuf hommes d'État qui déterminait la politique de l'empire. À son point le plus étroit, seulement 60 kilomètres séparaient le Japon de la Corée.

Déjà en 1875, les troupes japonaises se sont affrontées avec les Coréens sur l'île de Ganghwado, et 20 ans plus tard, l'empire a commencé une guerre avec la Chine, affaiblissant son influence sur le pays ermite. Alors que les puissances occidentales divisaient la Chine en sphères d'influence, les Genro ont décidé qu'ils pouvaient réaliser leurs ambitions coloniales en donnant à la Russie un rôle dominant en Mandchourie en échange de leur contrôle de la Corée. Au cours des huit années suivantes, le slogan "Man-Kan kokan" ("Corée pour la Mandchourie") est devenu l'un des principaux impératifs de l'armée japonaise. police étrangère 6 .

Le 13 avril 1898, le baron Rosen, l'envoyé russe, et le ministre japonais des Affaires étrangères Tokujiro Nishi ont signé un protocole conjoint à Tokyo reconnaissant la domination économique japonaise en Corée. Mais en même temps, les deux parties se sont engagées à défendre la souveraineté politique du pays. Rosen lui-même a qualifié le traité « d'incomplet et de vide de sens », les Japonais n'étaient pas non plus du meilleur avis à ce sujet 7 .

Les quatre années suivantes, alors que la Russie s'éloignait de plus en plus des affaires coréennes, le Japon tenta à plusieurs reprises d'obtenir la reconnaissance officielle de sa supériorité sur la péninsule. Cependant, les diplomates russes n'ont pas pu obtenir l'autorisation du gouvernement pour un tel virage politique. Comme l'expliquait Alexandre Izvolsky, alors envoyé à Tokyo, le tsar et ses amiraux « s'intéressaient trop à la Corée » 8 . Dans le même temps, Lamsdorf se méfiait de l'hostilité japonaise, avertissant dans des lettres à Witte, au général Kuropatkin et au ministre de la Marine Tyrtov que si la Russie ne parvenait pas à apaiser le nouveau rival sérieux, "le danger évident d'un affrontement armé avec le Japon" demeurerait.

Lorsque le gouvernement japonais était dirigé par le marquis Hirobumi Ito, la tête froide régnait à Tokyo. Dès la paix de Shimonoseki en 1895, le marquis tend vers une politique prudente envers la Russie. L'un des hommes d'État les plus éminents de l'ère Meiji, Ito avait une grande autorité parmi les dignitaires et l'empereur. Mais malgré cela, en mai 1901, son cabinet perd la confiance du parlement et un nouveau Premier ministre, le prince Taro Katsura, prend ses fonctions. Les membres les plus jeunes de son cabinet étaient beaucoup plus agressifs envers la Russie 10 .

Certes, le marquis d'Ito, qui s'est retrouvé en dehors du gouvernement, n'a pas baissé les bras. Lors d'une visite privée à Saint-Pétersbourg en novembre 1901, il chercha les moyens de mener une politique de réconciliation. Un dignitaire expérimenté a reçu un accueil chaleureux à Saint-Pétersbourg et a reçu l'Ordre de Saint-Nicolas II. Alexander Nevsky et lors de réunions avec Witte et Lamsdorf ont défendu le projet coréen-mandchourien. Mais alors que le ministre des Finances était favorable à cette idée, le ministre des Affaires étrangères était toujours contre.

Surtout, alors qu'Ito négocie avec le tsar et ses officiers, l'ambassadeur du Japon à Londres, le comte Tadasu Hayashi, conclut secrètement une alliance défensive avec la Grande-Bretagne 12 . Les diplomates russes ont été surpris par cette nouvelle. Les deux principaux adversaires en Extrême-Orient ont uni leurs forces, modifiant d'un coup le paysage politique de la région du Pacifique.

LA CONFUSION DE PETERSBOURG CONTINUE

Les ministres de Nicolas II ont assuré à la hâte au monde que les troupes russes quitteraient la Mandchourie dans un proche avenir. Cependant, même ici, les opinions à Saint-Pétersbourg étaient fortement divisées. Le comte Lamsdorf et Witte pensaient que la Mandchourie devait être rendue le plus tôt possible. Ils ont prédit que la réticence à calmer l'atmosphère dans la région y provoquerait de nouveaux troubles 13 . Ce point de vue a également été soutenu par de nombreux Russes - pour la simple raison qu'il y a au moins 14 problèmes à la maison. En outre, le "Royaume de Witte" - la construction du chemin de fer chinois oriental (CER) - a prospéré et la présence militaire en Mandchourie a constitué une menace sérieuse pour les plans du ministre des Finances.

Cependant, l'idée de conserver la Mandchourie à la Russie n'avait pas de défenseurs moins influents. Les militaires croyaient que la Mandchourie ferait partie de l'Empire russe, comme Khiva, Kokand et Boukhara, annexées dans la seconde moitié du XIXe siècle 15 . Le "faucon" le plus important était l'amiral Evgeny Alekseev, qui était à Port Arthur. Ce commandant naval avait autorité non seulement dans la flotte du Pacifique, mais aussi parmi la garnison de la péninsule de Liaodong. Son tempérament et ses ambitions irrépressibles, ainsi que les rumeurs selon lesquelles Alekseev était le fils illégitime d'Alexandre II, assurèrent l'inimitié de nombre de ses contemporains. Et surtout, Sergei Witte, qui voyait en lui un dangereux rival dans l'Extrême-Orient russe.

Nicolas II, pathologiquement indécis, hésita. La politique confuse et instable de l'empire a fortement accru l'hostilité des autres puissances. Néanmoins, après un an de négociations difficiles avec la Chine, le 8 avril 1902, la Russie signa un accord à Pékin, selon lequel le retrait des troupes de Mandchourie devait s'effectuer en trois étapes dans un délai de 18 mois 16 . Le 8 octobre 1902, la première phase de l'évacuation des troupes a commencé dans la partie sud de la province de Fengtian, y compris dans l'ancienne capitale de la dynastie Qing, Mukden (Shenyang moderne). Mais la deuxième étape, prévue en avril 1903, n'a pas eu lieu, les dignitaires russes n'ont pu s'entendre entre eux. Pétersbourg n'a pas tenu parole.

"VAIN NÉGOCIATIONS"

À l'été 1903, la Russie et le Japon entrent à nouveau en débat, voulant résoudre leurs différends en Asie de l'Est. D'ailleurs, l'intraitable Premier ministre japonais Taro Katsura a fait preuve d'initiative. À ce stade, la ligne russe s'était également considérablement durcie, car l'influence de Witte, un défenseur de principe de la paix en Asie de l'Est, avait chuté à la cour. Le tsar appela la ligne dure adoptée au printemps 1903 le « nouveau cap » 17 . Son but était « d'empêcher la pénétration de l'influence étrangère en Mandchourie sous quelque forme que ce soit » 18 . La Russie soulignera sa détermination, écrit-il à Alekseev, alors qu'il s'embarque dans une présence militaire et économique en Asie de l'Est.

Fatigué des querelles sans fin entre les ministres, Nikolai a pris deux décisions importantes cet été. Le 12 août, il nomme l'amiral Alekseev vice-roi en Extrême-Orient, ce qui fait de lui le représentant personnel du tsar dans la région du Pacifique avec les pleins pouvoirs ici 20 . Et deux semaines plus tard, Nikolay a démis le principal adversaire d'Alekseev, Sergei Witte, du poste de ministre des Finances 21 .

L'ascension d'Alekseev a provoqué une vive réaction à Tokyo. Le baron Roman Rosen, l'envoyé russe, rapporta qu'au Japon l'apparition du gouverneur de l'Extrême-Orient était perçue comme un acte d'agression 22 . Les Japonais ont été particulièrement offensés par le fait que la nomination intervienne deux semaines après que leur gouvernement ait proposé d'entamer un nouveau cycle de négociations.

Tout au long de l'année 1903, les ministres européens des Affaires étrangères furent déconcertés, alarmés et souvent irrités par les revirements constants de la politique tsariste qui exposaient la Russie à un isolement international toujours plus grand. Mais un compromis était encore possible même à ce stade tardif. Cependant, le roi et son gouverneur ne prenaient toujours pas le Japon au sérieux.

Nikolai, bien sûr, ne considérait pas les négociations interminables comme une raison valable d'interrompre ses longs voyages d'automne à l'étranger ou à la chasse. Et il croyait qu'"il n'y aura pas de guerre, parce que je n'en veux pas" 24 . À la suite de négociations infructueuses jusqu'à l'hiver même, le cabinet japonais est finalement parvenu à la conclusion qu'une résolution pacifique du conflit était impossible. Le 6 février 1904, le ministre des Affaires étrangères Komura convoqua le baron Rosen à son bureau pour lui annoncer que le gouvernement avait perdu patience face à toutes ces « vaines négociations ». Il a donc décidé d'y mettre fin et de rompre les relations diplomatiques avec la Russie 25 .

De retour à sa résidence, l'envoyé russe apprit de l'attaché naval que plus tôt dans la journée, à 6 heures du matin, heure locale, deux escadres japonaises avaient levé l'ancre pour des raisons inconnues. Peu après minuit le 8 février 1904, des torpilles de destroyers japonais frappèrent trois navires russes dans la rade de Port Arthur. Deux empires sont en guerre...

CONCLUSION

La guerre russo-japonaise est souvent considérée comme un conflit impérialiste classique. Ce n'est que partiellement vrai. Bien que les objectifs expansionnistes aient conduit Petersburg et Tokyo à être en désaccord sur l'Asie du Nord-Est, une telle rivalité n'est pas unique à une époque de guerres coloniales agressives. Dans les décennies depuis les années 1880 et avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, en Asie et en Afrique, il y avait des affrontements répétés entre les grands États d'Europe. Cependant, aucun d'entre eux n'a dégénéré en guerre ouverte. Les différends étaient invariablement résolus par la « diplomatie impérialiste 27 », un instrument pour échapper aux conflits coloniaux qui prenaient de l'ampleur dans fin XIX siècle.

Un code non écrit déterminait les relations entre les grandes puissances européennes. Bien qu'il n'y ait pas ici de règles strictement fixes, elles sont assez claires. Basée sur des calculs rigoureux et un sens du fair-play, la diplomatie de l'impérialisme a été efficace. La clé de son succès était la compréhension par les grandes puissances qu'elles avaient toutes des intérêts légitimes en dehors de l'Europe. Et cette ligne a sauvé avec succès des pays d'une lutte ouverte sur d'autres continents.

Mais la diplomatie de l'impérialisme elle-même n'était pas sans défauts. La principale d'entre elles était l'incapacité des États à reconnaître de nouveaux pays en développement non européens. Comme un club de gentlemen à l'ancienne, seuls les gouvernements européens recevaient l'adhésion. Ainsi, la minuscule monarchie belge est considérée comme une puissance coloniale, tandis que les ambitions des États-Unis ou du Japon sont remises en cause. C'est précisément cette incapacité d'un membre de ce club - la Russie - à prendre au sérieux les aspirations coloniales d'un étranger - le Japon - qui, le 8 février 1904, a conduit au déclenchement de la guerre en Asie de l'Est.

Tokyo a vu comment Petersburg a bafoué son honneur. Et les hommes d'État qui ne respectent pas correctement les intérêts des autres pays ont mis les leurs en danger. Et plus de cent ans plus tard, ce conflit n'a pas perdu de sa pertinence dans les relations internationales.

Traduction par Evgenia Galimzyanova

Remarques
1. Cet article est basé sur le chapitre Relations de la Russie avec le Japon avant et après la guerre : un épisode de la diplomatie de l'impérialisme du livre : Le traité de Portsmouth et ses héritages. Steven Ericson et Alan Hockley, éd. Hanover, NH, 2008. P. 11-23, et aussi dans ma monographie : Schimmelpenninck van der Oye D. Toward the Rising Sun : Russian Ideologies of Empire et le Chemin vers la guerre avec le Japon. De Kalb, 2001.
2. Honneur parmi les nations : intérêts immatériels et politique étrangère. Elliot Abrams, éd. Washington, DC, 1998 ; Tsygankov A.P. La Russie et l'Occident d'Alexandre à Poutine : Honneur dans les relations internationales. Cambridge, 2012. P. 13-27.
3. Wohlforth W. Honor as Interest in Russian Decisions for War 1600-1995 // Honor Among Nations...
4. Witte à Nicolas II, mémoire, 11 août 1900 // RGIA. F. 560. Op. 28. D. 218. L. 71.
5. Recueil de traités entre la Russie et d'autres États en 1856-1917. M., 1952. S. 292-294.
6. Nish I. Les origines de la guerre russo-japonaise. Londres, 1985. P. 45.
7. Rosen R.R. Quarante ans de diplomatie. Vol. 1. Londres, 1922. P. 159.
8. A.P. Izvolsky L.P. Urusov. Lettre du 9 mars 1901 // Archives Bakhmetevsky. Encadré 1.
9. V.N. Lamsdorf S.Yu. Witte, A.N. Kouropatkine et P.P. Tyrtov. Lettre du 22 mai 1901 // GARF. F. 568. Op. 1. D. 175. L. 2-3.
10. Okamoto S. L'oligarchie japonaise et la guerre russo-japonaise. N.Y., 1970. P. 24-31.
11. V.N. Lamsdorf, rapports 20/11/1901 // GARF. F. 568. Op. 1. D. 62. L. 43-45 ; V.N. Lamsdorf à Nicolas II, mémorandum, 22/11/1901 // Red Archive (M.-L.). 1934. T. 63. S. 44-45 ; V.N. Lamsdorf A.P. Izvolsky, télégramme, 22/11/1901 // Ibid. p. 47-48.
12. Nish I. L'alliance anglo-japonaise : la diplomatie de deux empires insulaires 1894-1907. L., 1966. P. 143-228.
13. V.N. Lamsdorf A.N. Kouropatkine. Lettre du 31 mars 1900 // RGVIA. F. 165. Op. 1. D. 759. L. 1-2. Voir aussi : A.N. Kouropatkine V.V. Sakharov. Lettre du 1er juillet 1901 // Ibid. D. 702. L. 2.
14. Suvorin A. Lettres minuscules. Nouvelle heure. 1903. 22 février. S. 3; Chemin de fer chinois // Nouvelle heure. 1902. 3 mai. S. 2; Kravchenko N. De l'Extrême-Orient. // Nouvelle heure. 1902. 22 octobre. C.2.
15. Pour un bon exemple de telles opinions, voir : I.P. Balashev à Nicolas II, mémorandum, 25 mars 1902 // GARF. F. 543. Op. 1. D. 180. L. 1-26.
16. Glinsky B.B. Prologue de la guerre russo-japonaise: matériaux des archives du comte S.Yu. Witte. Pg., 1916. S. 180-183.
17. Bien que Nikolai ait inventé le terme, B.A. Romanov l'a popularisé parmi les historiens pour décrire l'influence croissante de Bezobrazov.
18. Romanov V.A. La Russie en Mandchourie. Ann Arbor, 1952. P. 284.
19. Idem.
20. Nicolas II E.I. Alekseev, télégramme, 10 septembre 1903 // RGAVMF. F. 417. Op. 1. D. 2865. L. 31.
21. Nicolas II S.Yu. Witte, lettre, 16 août 1903 // RGVIA. F. 1622. Op. 1. D. 34. L. 1.
22. Rosen R.R. op. cit. Vol. 1. R. 219.
23. Gurko VI Faits et caractéristiques du passé. Stanford, 1939. P. 281.
24. MacKenzie D. Imperial Dreams/Harsh Realities: Tsarist Russian Foreign Policy, 1815-1917. Fort Worth, 1994. P. 145.
25. Nish I. Les Origines... P. 213.
26. Rosen R.R. op. cit. Vol. 1. R. 231.
27. L'expression est tirée du titre de l'ouvrage classique de William Langer sur la diplomatie européenne au tournant du XXe siècle : Langer W.L. La diplomatie de l'impérialisme. NY, 1956.

* Mikado est le titre le plus ancien du souverain suprême séculier du Japon.

Des événements historiques dont nous savons très peu de choses. La mort des Varyag, Tsushima, défense héroïque Port Arthur - c'est peut-être tout ce qui apparaît immédiatement dans notre mémoire lorsque nous nous souvenons Guerre russo-japonaise qui a commencé le 8 février 1904. Qu'est-ce que le petit Japon et l'immense Russie ne partageaient pas ? Quelles en ont été les conséquences ? Les échos des batailles passées se font-ils entendre dans les relations actuelles entre les deux pays ? Essayons de comprendre. Le directeur adjoint de l'Institut d'histoire russe est avec nous Dmitri Pavlov et historien naval, membre de la société d'histoire militaire Nikolaï Manvelov.

Dmitry Borisovich, décrit brièvement la situation politique qui a précédé le conflit afin que nous comprenions ses causes.

Les relations entre le Japon et la Russie ont été assez chaleureuses tout au long du XIXe siècle. Ils se sont détériorés après la guerre sino-japonaise. La Russie a lancé des pressions sur le Japon - en termes de révision des termes de la paix suite aux résultats de cette guerre. Et c'était très réussi pour le Japon. Ce sont les événements de 1895. Depuis lors, le sentiment anti-russe est en hausse au Japon. Mais il y a toujours eu des craintes du grand voisin du nord dans la société japonaise. Et en général, ces événements reposaient sur un terrain fertile. Le point de discorde spécifique était l'influence de la Russie et du Japon en Corée et en Mandchourie. Le degré d'influence de tel ou tel empire était la cause ultime de cette guerre.

La guerre aurait-elle pu être évitée en divisant fraternellement la Chine et la Corée ? Corée - entièrement Japon, Mandchourie - Russie. Et c'était l'une des propositions du Japon.

- Ce n'est pas tout à fait vrai. Il y eut des négociations assez longues tout au long de la moitié de 1903. En juillet, ils ont commencé et au début de 1904, ils se sont terminés. Leur sens est marchand sur le degré d'influence des pays : le Japon en Corée et la Russie en Corée et en Chine. Et en Mandchourie. Il existe un point de vue - et il est courant chez les historiens japonais - selon lequel les parties ont surestimé l'agressivité de l'autre. Il serait possible de s'entendre pacifiquement. Mais autour de cela, il y a beaucoup de spéculations et beaucoup de mystères qui n'ont pas encore été résolus.

Nikolai Vladimirovich, comment les forces du Japon et de la Russie se sont-elles comparées en 1904 militairement et économiquement en Extrême-Orient ? Si vous le souhaitez, vous pouvez vous limiter aux flottes.

Si l'on considère le théâtre naval d'Extrême-Orient, alors en termes de nombre de cuirassés, la Russie et le Japon avaient des forces égales. Si nous prenons les forces de destroyers de croisière, alors les Japonais étaient en avance. De plus, les Japonais avaient un gros plus - il y avait des installations de construction directement sur le théâtre d'action. Les Russes, après l'attaque surprise japonaise sur Port Arthur, ont dû utiliser le seul quai qui se trouvait à Port Arthur. La situation ne permettait plus de conduire des navires à Vladivostok. Pour ce faire, il fallait passer la côte du Japon. C'est pourquoi les Russes ont dû utiliser les soi-disant caissons - quelque chose comme une doublure en bois sur les coques, afin de pouvoir ne pas entrer le navire endommagé dans le quai.

La Russie avait déjà le chemin de fer transsibérien, une armée puissante et 9 000 miles du théâtre des opérations, tandis que le Japon avait une flotte solide et la Mandchourie était à portée de main. Qui était dans une meilleure position ?

- Si nous parlons du chemin de fer transsibérien, alors tout n'était pas si simple avec lui. Le fait est que cette autoroute était à voie unique et ne permettait que quelques paires de trains de circuler par jour. Quant aux Japonais, oui, ils étaient à proximité, mais les toutes premières opérations de raid du détachement de croiseurs de Vladivostok ont ​​montré que le Japon était extrêmement mal protégé des opérations de croisière. Il y a eu des cas où les capitaines et les propriétaires de passages, qui ont livré tout le nécessaire au Japon, ont refusé de prendre la mer en raison du danger des croiseurs furtifs.

C'est l'historien Nikolai Manvelov. Nous parlons aujourd'hui de la guerre russo-japonaise de 1904. Dmitry Pavlov, s'il vous plaît, vous vouliez évidemment ajouter quelque chose

Oui je l'ai fait. Il s'agissait de la flotte, mais rien n'était dit des forces terrestres. Le chemin de fer transsibérien est entré en service au milieu des négociations russo-japonaises à l'été 1903. Puis vitesse moyenne le trafic sur le Transsibérien était de 27-28 km/h. Aller simple, beaucoup de détours. De plus, à cette époque, au début de la guerre, il n'y avait pas de chemin de fer Circum-Baïkal. Par conséquent, pendant le premier hiver de guerre, des trains ont été traînés sur la glace du lac Baïkal. Et en été, il y avait un ferry.

Quelle était la situation internationale ? En préparant le programme, j'ai de nouveau été convaincu que l'Angleterre essayait de toutes ses forces d'opposer le Japon à la Russie. Les États-Unis étaient du même côté. L'Allemagne à ce moment était notre alliée, la France occupait une position intermédiaire. Quel était le programme ?

La France est l'allié le plus proche de la Russie, l'Angleterre entretient des relations alliées avec le Japon depuis janvier 1902. Le traité nippo-britannique de 1902 ne prévoyait l'entrée en guerre que si un tiers intervenait dans la guerre. Je voulais dire la France. Et la France "embourbée" en Indochine - alors elle y avait des colonies. La probabilité que la France entre en guerre était extrêmement faible. La position de la Grande-Bretagne est à peu près la suivante : d'une part, faire du Japon un bouclier contre l'expansion russe vers la Chine, et d'autre part, tout faire pour ne pas se laisser entraîner dans les hostilités. L'Allemagne incitait la Russie contre le Japon. C'est le sens de sa politique. En général, cette légende bien connue sur la "menace jaune" est un timbre de propagande d'origine allemande.

Dmitri Borisovitch, comment le public russe a-t-il réagi à la guerre ? Est-il vrai que l'intelligentsia libérale russe envoyait des télégrammes de félicitations à l'empereur du Japon après chaque victoire japonaise ?

Je ne sais rien des félicitations du public libéral. C'est un fait que les élèves de plusieurs gymnases, inspirés par l'esprit du mouvement libéral, ont envoyé plusieurs fois de tels télégrammes. Le problème était que les Japonais essayaient avec succès de financer le mouvement révolutionnaire russe. Cela a été fait par le colonel Motojiro Akashi. Avant la guerre, il était attaché militaire du Japon à Saint-Pétersbourg, mais dès le début des hostilités, avec la mission diplomatique japonaise, il s'est installé en Scandinavie, à Stockholm. De là, se déplaçant constamment à travers l'Europe, il a réussi à établir des contacts avec des Russes, des révolutionnaires et des libéraux. La célèbre conférence interpartis de la paix de Paris en septembre 1904 s'est tenue avec de l'argent japonais. Mais la principale réalisation de cet homme, ce pire ennemi de l'Empire russe - c'est ainsi qu'on peut l'appeler, si l'on parle d'opérations secrètes -, c'est qu'il a reçu un million de yens de l'état-major japonais. Ensuite, le yen était très lourd - 98 kopecks. Et le rouble d'alors est d'environ un millier et demi de roubles modernes. Il est facile de calculer de quel type d'argent nous parlons. Cet argent est allé à l'achat de plusieurs navires, d'armes et d'explosifs. À l'été 1905, lorsque les hostilités sur le front de la Mandchourie ont effectivement cessé, ce bateau à vapeur a été envoyé dans la région de Saint-Pétersbourg pour fournir aux ouvriers ces fusils afin de déclencher un soulèvement armé en Russie.

Nikolai Vladimirovich, une question pour vous: vous êtes un expert des flottes, des armes de cette époque. Que s'est-il passé à Tsushima avec notre escadron ? La principale question de cette guerre et, probablement, la plus difficile. Ils citent diverses raisons : des explosifs de merde et de la faiblesse du blindage de nos navires à la médiocrité de l'amiral Rozhdestvensky. C'était une déroute complète.

Peu de gens se souviennent maintenant que la longue présence de notre escadron dans la région de Madagascar - dans la région de Nosy Be Bay - était liée à l'espoir de Rozhdestvensky qu'après la chute de Port Arthur, l'escadron serait refoulé. Rozhdestvensky a compris qu'il ne pouvait pas gagner la bataille. J'ai bien peur qu'il ait juste eu le désir de suivre les ordres. Et l'ordre était de percer jusqu'à Vladivostok. C'est là qu'il a percé.

Pourquoi les Japonais ont-ils gagné ?

À mon avis, les Japonais dans la guerre russo-japonaise ont toujours eu un peu plus de chance que les Russes. Si nous prenons les batailles de la mer Jaune - en juillet 1904, lorsque l'escadre russe du contre-amiral Witgeft combat avec l'escadre japonaise du Togo. Ensuite, l'escadre russe a pratiquement réussi à percer, seul le vaisseau amiral a été battu jusqu'à l'impossibilité - il s'est à peine maintenu à flot. Et à ce moment, alors que l'escadron a pratiquement percé, son commandement a été touché par un projectile perdu. Il est entré dans un groupe de personnes debout sur le pont supérieur. Vitgeft est mort, plusieurs autres personnes sont mortes - l'escadron s'est retrouvé sans leadership. Qu'est-ce que c'est ça? Ce petit coup de chance. Il est fort possible que le même Rozhdestvensky ait eu plus de chance dans cette situation.

- Pourrait être chanceux et Makarov.

Avec Makarov, l'histoire est très étrange. Il était sur l'un des navires de patrouille, il a été informé que les Japonais montraient une activité étrange dans le chenal. On aurait dit qu'ils minaient le passage à l'endroit même où l'escadron était censé se rendre le matin. Makarov s'est vu proposer de retarder la sortie de l'escadron, mais Port Arthur a une particularité très désagréable: il y a une marée assez courte et la profondeur n'a pas permis à l'ensemble de l'escadron de partir rapidement. Autrement dit, s'ils avaient perdu du temps pour le chalutage, ils auraient perdu de l'eau, comme on dit. Et Makarov a ordonné de ne pas chaluter le passage. Comment ça s'est terminé? Nous savons.

Oui, je suis tombé sur un tas de mines. La guerre russo-japonaise est appelée la répétition générale de la Première Guerre mondiale. Pour la première fois, des armes jusque-là inconnues ont été utilisées, pour la première fois des innovations militaro-techniques de cette époque ont été massivement appliquées. Pouvez-vous élaborer sur ce sujet?

C'est la première utilisation de sous-marins. De vrais sous-marins - non ramés, comme à l'époque ...

- Abraham Lincoln?

Oui. Plus une sixième mine. Il fallait s'approcher, poser une mine, avoir le temps de brancher les fils électriques dans le fusible et avoir le temps de s'enfuir. Il n'y avait qu'un seul cas connu lorsque le sous-marin Som a lancé une attaque contre des destroyers japonais. Considérant que sa vitesse était de 6 nœuds et que les Japonais en étaient à environ 30, les Japonais sont simplement partis. Mais il est devenu clair qu'il y a quelque chose à craindre. Soit dit en passant, toutes les wunderwaffes de Port Arthur étaient en quelque sorte liées à la refonte créative des armes navales. Par exemple, les Japonais ne pouvaient même pas penser que des mines marines seraient larguées sur leur tête depuis les montagnes. Ils ont retiré les fusibles de choc galvanique, attaché un cordon de fusible, puis l'ont jeté. Dans la flotte russe, il y avait un type d'arme très particulier, appelé mine à lancer. C'est quelque chose comme une torpille non automotrice, qui a été tirée depuis l'appareil et a volé à environ 40 mètres dans les airs, puis a traversé l'eau. Par inertie. Toute cette structure a été démantelée du navire, traînée à terre. Ensuite, ce cigare, dans lequel jusqu'à 40 kg de dynamite ont été investis, a simplement été tiré d'une colline. Et elle a volé sur une trajectoire inclinée.

- Qu'est-ce que le "shimosa japonais" qui a brûlé à travers l'armure russe ?

En Russie, on croyait que l'arme principale dans la lutte contre un tatou était l'artillerie, qui tirerait des obus perforants. Les obus russes avaient un fusible retardé qui perce un côté non blindé et explose à l'impact avec une armure. Mais le problème est que les cuirassés de cette époque n'avaient pas tout le côté blindé. Il y a des cas où, déjà pendant les négociations de paix, des officiers russes ont vu des navires japonais avec des trous clairs et rapiécés. Il s'avère que l'obus a transpercé le navire de part en part et n'a pas explosé. L'idée principale japonaise était que les explosifs hautement explosifs devraient fonctionner - l'explosion provient d'un coup. Mais le problème leur est venu plus tard. Shimosa s'est avéré extrêmement instable pendant le stockage. Il y a eu beaucoup d'explosions inattendues pendant et après la guerre. Cette substance nécessitait un stockage très délicat. Au fait, c'est ainsi que le vaisseau amiral Mikas a explosé, c'est déjà arrivé en 1906 ou 1907.

Ai-je bien compris que les sous-marins n'étaient pas sûrs au diesel, mais à l'essence ? Brûlaient-ils comme des allumettes ?

Ce n'était pas de l'essence, c'était du kérosène. De plus, plusieurs cas sont connus - soit des personnes ont allumé une cigarette, soit il y a eu une étincelle et le bateau a explosé. Le premier sous-marin "Dolphin" a péri 2 ou 3 fois à cause de l'explosion de vapeur de kérosène.

- Une salopette pour sous-mariniers, que l'impératrice aurait inventée?

En effet, il y avait des salopettes cousues en fourrure d'écureuil. On croyait qu'il faisait froid et très froid à bord. humidité élevée. Ils se tenaient à Vladivostok et, sur ordre de l'impératrice Alexandra Feodorovna, des salopettes en fourrure d'écureuil ont été cousues. C'était le seul sous-marin avec ce genre d'uniforme. On ne sait pas où ces combinaisons sont allées plus tard et si d'autres sous-marins avaient de telles combinaisons.

Dmitry Pavlov, comment évaluez-vous le don militaire de notre commandant en chef terrestre Kouropatkine? Le fait est qu'on en a beaucoup parlé : de sa médiocrité, de son indécision et même de pure lâcheté.

La défaite a peu d'amis, mais la victoire en a beaucoup. Trois méchants sont connus - trois médiocrités qui surgissent en mémoire lorsqu'il s'agit de la guerre russo-japonaise. Ce sont Anatoly Mikhailovich Stessel, Alexei Nikolaevich Kuropatkin et Zinovy ​​​​Petrovitch Rozhestvensky. Tout cela est un mythe absolu. Aucun d'eux n'est un méchant, un médiocre ou un lâche. Kuropatkin est un grand officier d'état-major sérieux, administrateur militaire. Mais pas un général. Il a écrit de magnifiques notes d'analyse, s'est plongé dans réforme militaire, sérieusement engagé dans le personnel. Mais ce n'était pas un général.

Y avait-il une haine mutuelle, Dmitry Borisovich? Les Japonais traitaient nos prisonniers exceptionnellement bien. Vous pouvez vous rappeler et comparer à quel point ils ont été cruels envers les Américains pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont admiré l'exploit de samouraï du "Varyag", se sont occupés de nos tombes. D'où vient cette sentimentalité, qui est complètement inhabituelle chez les Japonais ?

C'est assez caractéristique d'eux, si l'on parle des Japonais du XIXème siècle. En général, la guerre russo-japonaise dans l'esprit, dans cette chevalerie, dont sont saturés la plupart des épisodes de cette guerre, n'est certes pas une guerre du XXe siècle, mais précisément du XIXe. Soit dit en passant, l'attitude envers les prisonniers de guerre n'était pas moins humaine en Russie. En plus des prisonniers de guerre japonais, il y en avait incomparablement moins - seulement 2 500 personnes. Ils ont été détenus dans la province de Novgorod, ils y ont été détenus avec des Coréens pro-japonais. La seule préoccupation sérieuse de l'administration du camp était d'empêcher les Japonais et les Coréens de se rencontrer. Ils ont immédiatement commencé à se battre. Le régime était aussi libre que celui des prisonniers de guerre russes à Matsuyama et dans d'autres villes où se trouvaient des camps de prisonniers de guerre. Ils mouraient d'ennui, ils enseignaient langue japonaise, enseigné langue Anglaise, correspondait, se promenait dans la ville, avait des liaisons avec des jeunes femmes japonaises et se plaignait parfois de harcèlement. Et le harcèlement était absolument de nature domestique.

Au début de notre conversation, vous avez dit que la guerre était entourée de secrets, de mythes et de conjectures. Veuillez nommer les plus courants. Confirmez-les ou démystifiez-les.

Qui a tiré le premier coup de feu dans cette guerre ?

- Les Japonais.

Vous voyez, c'est aussi l'un des timbres que nous reproduisons constamment. La plupart des anglophones, et les Japonais eux-mêmes, pensent que le premier coup de feu a été tiré par les Russes. Cela a été fait par la canonnière "Koreets" dans l'après-midi du 8 février 1904, à environ 20 minutes de navigation de l'ancien Chemulpo, aujourd'hui coréen Incheon. C'est la porte maritime de Séoul. Le deuxième mythe est qu'en général, les parties pourraient s'entendre. Si le dernier télégramme gouvernemental très bienveillant était arrivé à Tokyo à temps, il n'y aurait pas eu d'hostilités. Le télégramme a été retardé par le télégraphe japonais, probablement avec intention. Cela a duré deux jours, bien que le temps de transmission habituel ne dépasse en aucun cas une journée. J'ai déjà mentionné le troisième mythe - le mythe des méchants évidents ou de la médiocrité du côté russe en la personne du commandement. Je peux répéter : Rozhdestvensky, Stessel et Kuropatkin. Pourquoi la Russie n'a-t-elle pas mis la pression sur le Japon après tout ? En effet, à l'été 1905, en Extrême-Orient, grâce à l'exploitation accrue du chemin de fer transsibérien, il était possible de concentrer un groupe d'environ un million de personnes. Le commandant a été remplacé, Linevich est devenu à la place de Kuropatkin. Autour de cela aussi, il y a beaucoup de spéculations. Peu de gens ici savent que le Japon était si mécontent des termes du traité de paix de Portsmouth qu'à Tokyo - un cas rare dans l'histoire du Japon - une émeute a eu lieu pendant deux ou trois jours. La célèbre émeute de Tokyo de début septembre 1905.

- Ils voulaient de l'argent ?

Pas seulement de l'argent, ils voulaient tout Sakhaline. Ils voulaient une indemnité sérieuse, ils voulaient le consentement de la Russie à l'influence exclusive du Japon sur la péninsule coréenne. La Russie ne pouvait pas le garantir.

- Bilan et conséquences de la guerre russo-japonaise ? Nikolaï Vladimirovitch.

Si nous prenons la flotte, la Russie perd complètement la base navale de Port Arthur. La Russie vit une sorte de honte associée à la mort héroïque du Varyag. "Varyag" a été vraiment inondé dans des eaux peu profondes, il a été incendié. Les Japonais le relèveront un an plus tard, après quoi il rejoindra la flotte japonaise. En 1916, le navire sera vendu à l'Empire russe. Mais la chose la plus intéressante est différente: lorsque le Varyag entrera en service en 1907, le commandant du Varyag, Vsevolod Fedorovich Rudnev, recevra l'Ordre du Soleil Levant de l'empereur japonais. Cela coïncidera avec le fait que Rudnev sera retiré de la flotte. Et c'est encore inconnu : Nicolas II lui a-t-il donné l'autorisation de porter cet ordre ?

- Avez-vous reçu la commande après la retraite ou avant ?

- Dmitry Borisovich, quels sont vos résultats de cette guerre ?

La Russie perd non seulement la flotte du Pacifique, elle se retire de l'Extrême-Orient. Le ministre des Affaires étrangères change, qui réoriente la politique russe vers l'ouest et le sud. La priorité n'est pas l'approbation sur les rives de l'océan Pacifique, mais une percée vers la mer Noire. Combattez pour le détroit de la mer Noire. Une combinaison complètement différente est en train d'émerger - l'Entente - dans laquelle la Russie entre dans la Première Guerre mondiale. Je voudrais rappeler aux auditeurs respectés que la Première Guerre mondiale a été une période de relations russo-japonaises d'une chaleur et d'une confiance sans précédent.

Avec nous se trouvaient: le directeur adjoint de l'Institut d'histoire russe Dmitry Pavlov et l'historien de la flotte, membre de la société d'histoire militaire Nikolai Manvelov. Nous avons parlé de la guerre de 1904 entre la Russie et le Japon. Nous complétons le programme aux sons de la célèbre valse "Sur les Collines de Mandchourie". Il a été écrit par le compositeur Ilya Shatrov pendant les années de la guerre russo-japonaise, commandant de la compagnie de musique du 214e régiment d'infanterie. Il a dédié cette mélodie à ses camarades morts près de Moukden.

GUERRE RUSSE-JAPONAISE(1904-1905), guerre entre la Russie et le Japon pour la domination du nord de la Chine (Mandchourie) et de la Corée.

La cause de la guerre était l'expansion russe en Mandchourie. En mai 1896, la Russie obtient de la Chine une concession pour la construction et l'exploitation du Chinese Eastern Railway (CER) de Harbin à Port Arthur, et en mars 1898, le bail de la partie sud de la péninsule de Liaodong (Kwantung) et Port Arthur , qui devint bientôt sa principale base navale en Extrême-Orient. En 1900, profitant du soulèvement du Yihetuan en Chine, les troupes russes occupent la Mandchourie. Cependant, la tentative de la Russie d'y maintenir sa présence militaire se heurte à l'opposition du Japon, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, qui ne souhaitent pas le renforcement de l'influence russe dans le nord de la Chine. En janvier 1902, le Japon et la Grande-Bretagne signent un traité d'alliance dirigé contre la Russie. Dans cette situation, en mars 1902, la Russie fut contrainte de conclure un accord avec la Chine, s'engageant à retirer ses troupes de Mandchourie dans un délai de dix-huit mois, mais retarda par tous les moyens sa mise en œuvre, ce qui entraîna une forte aggravation de ses relations avec le Japon. En mars 1903, la Russie exigea que la Chine fournisse des garanties qu'elle ne louerait aucune partie du territoire de la Mandchourie à une autre puissance sans son consentement ; le gouvernement chinois, soutenu par le Japon et la Grande-Bretagne, a refusé. En juillet 1903, le Japon proposa à la Russie un plan de partage des sphères d'influence dans le nord de la Chine, mais les négociations ultérieures échouèrent. 23 janvier (5 février) 1904 Le Japon rompt ses relations diplomatiques avec la Russie.

Dans la guerre à venir, le commandement japonais considérait que sa tâche principale était la destruction de la flotte russe du Pacifique, la capture de Port Arthur et la défaite de l'armée russe en Mandchourie (l'armée mandchoue du général A.N. Kuropatkin). Dans la nuit du 26 au 27 janvier (8-9 février) 1904, sans attendre la déclaration de guerre, des destroyers japonais attaquent subitement la flotte du Pacifique dans la rade de Port Arthur et neutralisent les meilleurs cuirassés russes Retvizan et Tsesarevich, ainsi que le croiseur "Pallada". Le 27 janvier (9 février), l'escadron du contre-amiral Uriu a attaqué le croiseur Varyag et la canonnière coréenne dans le port coréen de Chemulpo ; après une bataille courte mais acharnée, les navires russes sont sabordés par leurs équipages. Le même jour, la Russie déclare la guerre au Japon.

L'amiral Togo a bloqué la flotte du Pacifique à Port Arthur, dont le commandant, le vice-amiral O.V. Stark, a adhéré à des tactiques passives. Le vice-amiral SO Makarov, qui l'a remplacé le 24 février (8 mars), a procédé à des opérations actives, organisant un certain nombre de sorties réussies contre la flotte ennemie, mais le 31 mars (13 avril), son cuirassé phare Petropavlovsk a été détruit par une mine; S.O. Makarov est mort. Le nouveau commandant, le contre-amiral V.K. Vitgeft, a abandonné les tactiques offensives. Profitant de l'inactivité des Russes, le Togo tente dans la nuit du 19 au 20 avril (2-3 mai) de détruire la Flotte du Pacifique à l'aide de pare-feux, mais échoue. Dans le même temps, l'escadron de croiseurs Vladivostok du contre-amiral Jessen a mené plusieurs raids au large de la côte nord du Japon et a perturbé ses communications commerciales.

Les Japonais ont également lancé des hostilités actives sur terre. La 1ère armée japonaise du général Kuroka débarque en Corée, s'empare de sa capitale, Séoul, et se dirige vers la frontière sino-coréenne. Dans la nuit du 17 au 18 avril (30 avril-1er mai) 1904, elle traversa le fleuve Yalu et entra en Mandchourie, le 18 avril (1er mai) elle vainquit le corps de réserve consolidé du général MI Zasulich et le 23 avril (mai 6) occupait la ville de Fynhuangchen. MI Zasulich a conduit le corps à Liaoyang, où les principales forces russes étaient concentrées.

Les 21 et 22 avril (4 et 5 mai), à l'est de la péninsule de Liaodong, près de la ville de Biziwo, sans rencontrer aucune résistance, la 2e armée japonaise du général Oku débarque. Le 13 (26) mai, au cours de féroces batailles de six jours, elle a capturé les fortifications de Jinzhou et a bloqué Port Arthur de la terre. Capturant le port de commerce de Dalniy et la baie de Talien, il assure le débarquement de la 3e armée japonaise du général Nogi et, les 1er et 2 juin (14-15) à Vafangou, repousse une tentative du corps du lieutenant-général AF Shtakelberg de percer. à Port-Arthur.

Par décision du commandant en chef japonais, le maréchal I. Oyama, l'armée Nogi a commencé le siège de Port Arthur, tandis que les 1ère, 2ème et 4ème armées, qui avaient débarqué à Dagushan, se sont déplacées vers Liaoyang depuis le sud-est, le sud et sud-ouest. Du 12 au 14 juin (25 au 27), l'armée de Kuroki occupa les cols au sud-est de la ville et le 4 juillet (17) repoussa une tentative de contre-offensive russe. L'armée d'Oku après la bataille de Dashichao le 11 juillet (24) a capturé le port de Yingkou, coupant la connexion de l'armée mandchoue avec Port Arthur par voie maritime. Dans la seconde quinzaine de juillet, trois armées japonaises se sont jointes à Liaoyang ; leur force totaleétait plus de 120 000 contre 152 000 Russes. Lors de la bataille de Liaoyang du 11 au 21 août (24 août-3 septembre), les deux camps ont subi d'énormes pertes: les Russes ont perdu plus de 16 000 morts et les Japonais - 24 000; les Japonais n'ont pas pu encercler l'armée d'AN Kuropatkin, qui s'est retirée à Mukden dans un ordre parfait, mais ils ont capturé Liaoyang et les mines de charbon de Yantai.

La retraite des Russes à Moukden signifiait pour les défenseurs de Port Arthur l'effondrement des espoirs d'une aide efficace de forces terrestres. Le 17 juillet (30), la 3e armée japonaise s'empare des Montagnes du Loup et commence le bombardement intensif de la ville et le raid interne. Néanmoins, plusieurs assauts entrepris par elle du 1er au 12 août (14-25) ont été repoussés par la garnison sous le commandement du général de division R.I. Kondratenko ; les assiégeants ont perdu 16 000 morts. Dans le même temps, les Japonais réussissent en mer. Une tentative de percer la flotte du Pacifique jusqu'à Vladivostok le 28 juillet (9 août) a échoué; Le contre-amiral V.K. Vitgeft est décédé. Le 1er août (14), l'escadron du vice-amiral Kamimura réussit à dépasser et à vaincre le détachement de croisière du contre-amiral Jessen.

Début octobre, grâce aux renforts, le nombre de l'armée mandchoue atteignait 210 000 et les troupes japonaises près de Liaoyang - 170 000. Craignant qu'en cas de chute de Port Arthur, les forces japonaises n'augmentent considérablement en raison de la 3e armée libérée, AN Kuropatkin le 22 septembre (5 octobre) a lancé une offensive vers le sud, mais a été vaincue dans la bataille sur la rivière Shahe du 26 septembre au 6 octobre (9-19 octobre), perdant 46 000 tués (le ennemi - seulement 16 000), et est passé sur la défensive . La « Séance Shahei » de quatre mois a commencé. A cette époque, l'armée mandchoue est réorganisée en trois armées : la 1ère (N.P. Linevich), la 2e (O.-F.K. Grippenberg) et la 3e (A.V. Kaulbars) sous le commandement général d'A.M.Kuropatkina.

En septembre-novembre, les défenseurs de Port Arthur repoussent trois assauts japonais. Mais du 13 au 22 novembre (26 novembre au 5 décembre), la 3e armée japonaise a capturé le mont Vysokaya, qui dominait Port Arthur. Le 2 (15) décembre, R.I. Kondratenko, l'âme de la défense de la ville, est décédé. Le 15 (28) décembre, les Japonais prennent le fort Erlungshan et deviennent les maîtres de tout le front nord-est de la forteresse. Le 20 décembre (2 janvier 1905), le chef de la région fortifiée du Kwantung, le lieutenant-général AM Stessel, sans épuiser toutes les possibilités de résistance, rendit Port Arthur (au printemps 1908, un tribunal militaire le condamna à mort, commua à dix ans de prison).

La chute de Port Arthur a fortement aggravé la position stratégique des Russes ; le commandement a tenté de renverser la tendance et de prendre l'initiative en main. Cependant, l'attaque de la 2e armée mandchoue contre le village de Sandepa, lancée avec succès le 12 (25) janvier 1905, n'a pas été soutenue par d'autres armées et le 16 (29) janvier, elle a été arrêtée. Après avoir rejoint les forces principales de la 3e armée japonaise de Nogi, leur nombre était égal au nombre de troupes russes. Le 5 février (18), ils lancent une offensive sur le flanc gauche russe. Le 11 (24) février, l'armée de Kuroki a attaqué la 1ère armée mandchoue au sud-est de Mukden, et le 13 (26) février, l'armée de Nogi a commencé à contourner le flanc droit russe. Les contre-attaques d'AV Kaulbars les 20 et 21 février (5 et 6 mars) ont échoué. 24 février (9 mars) Kuroki a percé le front de l'armée de N.P. Linevich. Après avoir perdu plus de 90 000 tués et capturés, les troupes russes se sont retirées au nord de Telin dans le désordre. La plus grande défaite à Moukden signifiait la perte de la campagne en Mandchourie par le commandement russe, bien qu'il ait réussi à sauver une partie importante de l'armée. Le 2 (15) mars, A.N. Kuropatkin a été remplacé par N.P. Linevich, qui s'est fortifié à Sypingai.

Dernière chance Gouvernement russe de réaliser un tournant dans la guerre en envoyant en Extrême-Orient le 2e escadron du Pacifique de l'amiral ZP Rozhestvensky, créé à partir d'une partie de la flotte de la Baltique (le 30 avril (13 mai) 1905, le 3e escadron du Pacifique du contre-amiral NI Nebogatov rejoint), a été perdue après sa défaite écrasante les 14 et 15 (27 et 28) mai près de l'île de Tsushima dans le détroit de Corée ; seuls un croiseur et deux destroyers ont atteint Vladivostok. Au début de l'été, les Japonais ont complètement évincé les détachements russes de Corée du Nord, et le 25 juin (8 juillet) a capturé Sakhaline.

Malgré les victoires, les forces japonaises étaient épuisées et fin mai, grâce à la médiation du président américain T. Roosevelt, elle a invité la Russie à entamer des négociations de paix. La Russie, qui se trouvait dans une situation politique intérieure difficile, a accepté. Le 25 juillet (7 août) s'ouvre une conférence diplomatique à Portsmouth (New Hampshire, USA), qui se termine le 23 août (5 septembre) par la signature du traité de Portsmouth. Selon ses termes, la Russie a cédé au Japon la partie sud de Sakhaline, les droits de location de Port Arthur et de la pointe sud de la péninsule de Liaodong et la branche sud du chemin de fer oriental chinois de la gare de Chanchun à Port Arthur, a permis à sa flotte de pêche pêcher au large des côtes de la mer du Japon, de la mer d'Okhotsk et de la mer de Béring, a reconnu la Corée comme zone d'influence japonaise et a renoncé à ses avantages politiques, militaires et commerciaux en Mandchourie ; en même temps, elle était exemptée du paiement de toute indemnité ; les belligérants s'engagent à retirer leurs troupes de la Mandchourie.

À la suite de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, le Japon est devenu la première puissance d'Extrême-Orient. Les positions de politique étrangère de la Russie ont été sérieusement sapées. La défaite a également révélé les vices de son organisation militaire (le retard technique de la flotte, la faiblesse de l'état-major supérieur, les lacunes du système de contrôle et d'approvisionnement) et a contribué à l'approfondissement de la crise du système monarchique.

Ivan Kriouchine

Guerre russo-japonaise 1904 - 1905 Guerre russo-japonaise 1904‒1905, surgi dans le contexte de la lutte intensifiée des puissances impérialistes pour la division de la Chine semi-féodale et de la Corée ; était de nature prédatrice, injuste et impérialiste des deux côtés. Dans la rivalité des puissances en Extrême-Orient, le Japon capitaliste a joué un rôle particulièrement actif, s'efforçant de conquérir la Corée et le nord-est de la Chine (Mandchourie). A vaincu la Chine en Guerre nippo-chinoise 1894‒1895, Japon par Traité de Shimonoseki 1895 a reçu les îles de Taiwan (Formose), Penghuledao (Pescadores) et la péninsule de Liaodong, mais sous la pression de la Russie, soutenue par la France et l'Allemagne, elle a été forcée d'abandonner cette dernière, après quoi l'aggravation des relations russo-japonaises a commencé. En 1896, la Russie a reçu une concession du gouvernement chinois pour construire un chemin de fer à travers la Mandchourie et, en 1898, a loué la péninsule de Kwantung à la Chine avec Port Arthur ( Luishunem) avec le droit d'y créer une base navale. Pendant la suppression Soulèvement du Yihetuan en Chine, les troupes tsaristes ont occupé la Mandchourie en 1900. Le Japon a commencé des préparatifs énergiques pour la guerre avec la Russie, signant en 1902 Alliance anglo-japonaise. Le gouvernement tsariste, dont la politique agressive en Extrême-Orient était dirigée par des aventuriers "clique bezobrazovskaïa", comptait sur une victoire facile dans la guerre avec le Japon, qui permettrait de surmonter l'aggravation de la crise révolutionnaire.

Sur le plan économique et militaire, le Japon était beaucoup plus faible que la Russie, mais l'éloignement du théâtre d'opérations extrême-oriental du centre de la Russie réduisait les capacités militaires de cette dernière. Après la mobilisation, l'armée japonaise se composait de 13 divisions d'infanterie et de 13 brigades de réserve (plus de 375 000 personnes et 1 140 canons de campagne) ; au total, le gouvernement japonais a mobilisé environ 1,2 million de personnes pendant la guerre. La marine japonaise possédait 6 cuirassés neufs et 1 ancien, 8 croiseurs cuirassés (dont 2, construits à l'étranger, arrivés après le début de la guerre), 17 croiseurs légers (dont 3 anciens), 19 destroyers, 28 destroyers (seulement en partie de la soi-disant United Fleet), 11 canonnières, etc.

La Russie n'était pas prête pour une guerre en Extrême-Orient. Avec une armée de personnel de 1,1 million de personnes. et une réserve de 3,5 millions de personnes, en janvier 1904, il n'y avait ici qu'environ 98 000 personnes, 148 canons et 8 mitrailleuses; le garde-frontière comptait 24 000 personnes. et 26 canons. Ces forces étaient dispersées sur un vaste territoire allant de Tchita à Vladivostok et de Blagovechtchensk à Port Arthur. Bande passante Chemin de fer sibérien l'autoroute était très basse (au début, seulement 3 paires d'échelons militaires par jour). Pendant la guerre, environ 1,2 million de personnes ont été envoyées en Mandchourie. (la plupart en 1905). La marine russe en Extrême-Orient disposait de 7 cuirassés, 4 croiseurs cuirassés, 10 croiseurs légers (dont 3 anciens), 2 croiseurs miniers, 3 destroyers (dont 1 entré en service après le début de la guerre), 7 canonnières : la plupart les navires étaient basés à Port Arthur, 4 croiseurs (dont 3 blindés) et 10 destroyers - à Vladivostok. Structures défensives Port Arthur (surtout terrestre) n'était pas terminé. Poursuivant une politique aventuriste non assurée par les forces et les moyens, le gouvernement tsariste considère le Japon comme un adversaire faible et se laisse surprendre.

Le commandement russe a supposé que l'armée japonaise ne serait pas en mesure de lancer prochainement une offensive terrestre. Par conséquent, les troupes en Extrême-Orient ont été chargées de retenir l'ennemi jusqu'à l'arrivée de grandes forces du centre de la Russie (au 7e mois de la guerre), puis de passer à l'offensive, de jeter les troupes japonaises à la mer et de débarquer. troupes au Japon. La flotte était censée se battre pour la suprématie en mer et empêcher le débarquement des troupes japonaises.

Du début de la guerre jusqu'en août 1904, le détachement de croiseurs de Vladivostok mena des opérations actives sur les voies maritimes ennemies, détruisant 15 navires à vapeur, dont 4 transports militaires, et combattant héroïquement les forces supérieures des Japonais le 1er août (14) dans un bataille dans Détroit de Corée. La dernière étape de R. - I. dans. apparu Bataille de Tsushima 1905. 2ème et 3ème russe Escadrons du Pacifique sous le commandement du vice-amiral ZP Rozhestvensky, ils ont effectué une transition de 18 000 milles (32,5 mille km) depuis la mer Baltique autour de l'Afrique et le 14 (27) mai se sont approchés du détroit de Tsushima, où ils sont entrés en bataille avec les principales forces de la flotte japonaise. Au cours d'une bataille navale de deux jours, l'escadron russe a été complètement vaincu, ce qui signifiait "... non seulement une défaite militaire, mais un effondrement militaire complet de l'autocratie" (VI Lénine, Poln. sobr. soch., 5e éd. , volume 10, p. 252 ).

Malgré la victoire, le Japon était épuisé par la guerre, le sentiment anti-guerre y grandissait, la Russie était plongée dans la révolution et le gouvernement tsariste cherchait à faire la paix le plus tôt possible. Le 18 (31) mai 1905, le gouvernement militaire se tourna vers le président américain T. Roosevelt avec une demande de médiation dans les négociations de paix, qui commencèrent le 27 juillet (9 août) dans la ville américaine de Portsmouth. Le 23 août (5 septembre) a été signé Traité de Portsmouth 1905, selon laquelle la Russie a reconnu la Corée comme une sphère d'influence japonaise, a transféré au Japon les droits de bail de la Russie sur la région de Kwantung avec Port Arthur et la branche sud du chemin de fer oriental chinois, ainsi que la partie sud de Sakhaline.

Les causes profondes de la défaite de la Russie en R.-I. dans. étaient le tsarisme réactionnaire et pourri, l'incapacité du haut commandement militaire, l'impopularité de la guerre parmi le peuple, la faible qualité au combat des remplaçants occupés par les magasiniers, y compris les plus âgés, qui n'avaient pas une formation suffisante au combat, la mauvaise préparation d'une partie importante du corps des officiers, soutien matériel et technique insuffisant, mauvaise connaissance du théâtre d'opérations, etc. Le Japon a gagné la guerre avec un large soutien de la Grande-Bretagne et des États-Unis. D'avril 1904 à mai 1905, elle reçoit de leur part 4 prêts d'un montant de 410 millions de dollars, qui couvrent 40% des dépenses militaires. Le résultat le plus important de R.-I. dans. fut l'établissement de l'impérialisme japonais en Corée et en Mandchourie du Sud. Déjà le 17 novembre 1905, le Japon imposait un accord de protectorat à la Corée et, en 1910, l'incluait dans l'Empire japonais. Le renforcement de l'impérialisme japonais en Extrême-Orient a changé l'attitude des États-Unis envers le Japon, qui est devenu pour eux un concurrent plus dangereux que la Russie.

La guerre a eu une grande influence sur le développement de l'art militaire (cf. art opérationnel). C'était la première fois que des armes à tir rapide (fusils, mitrailleuses) étaient utilisées à grande échelle. En défense, les tranchées ont remplacé les fortifications complexes du passé. La nécessité d'une interaction plus étroite entre les branches des forces armées et l'utilisation généralisée des moyens techniques de communication sont devenues évidentes. Les tirs d'artillerie à partir de positions fermées se sont généralisés. Les destroyers ont été utilisés pour la première fois en mer. Basé sur l'expérience de la guerre dans l'armée russe, réformes militaires 1905‒12.

R.-i. dans. a apporté aux peuples de la Russie et du Japon une détérioration de leur situation financière, une augmentation des impôts et des prix. La dette publique du Japon a été multipliée par 4, ses pertes se sont élevées à 135 000 tués et morts de blessures et de maladies et à environ 554 000 blessés et malades. La Russie a dépensé 2347 millions de roubles pour la guerre, environ 500 millions de roubles ont été perdus sous forme de biens qui sont allés au Japon et ont coulé des navires et des navires. Les pertes de la Russie se sont élevées à 400 000 tués, blessés, malades et capturés. L'aventure extrême-orientale du tsarisme, qui a entraîné de lourdes défaites accompagnées de lourdes pertes, a suscité l'indignation des peuples de Russie et a précipité le début de la première révolution démocratique bourgeoise de 1905-1907.

Lit.: Lénine V.I., Au prolétariat russe, Collection complète soch., 5e éd., vol.8; son même, premier mai. Projet de dépliant, ibid. ; son, La Chute de Port Arthur, ibid., volume 9 ; son, premier mai, ibid., volume 10 ; le sien, Rout, ibid., tome 10 ; Yaroslavsky E., La guerre russo-japonaise et l'attitude des bolcheviks à son égard, M., 1939 ; Guerre russo-japonaise 1904‒1905 Les travaux de la commission militaro-historique sur la description de la guerre russo-japonaise, volumes 1–9, Saint-Pétersbourg. 1910; Guerre russo-japonaise 1904‒1905. Les travaux de la commission historique sur la description des actions de la flotte pendant la guerre de 1904‒1905. à l'état-major de la marine, Prince. 1–7, Saint-Pétersbourg, 1912–18 ; Kuropatkin A.N., [Rapport...], volumes 1‒4, Saint-Pétersbourg - Varsovie, 1906 ; Svechin A., Guerre russo-japonaise 1904‒1905, Oranienbaum, 1910 ; Levitsky N. A., Guerre russo-japonaise de 1904‒1905, 3e éd., M., 1938 ; Romanov B. A., Essais sur l'histoire diplomatique de la guerre russo-japonaise. 1895‒1907, 2e éd., M. ‒ L., 1955 ; Sorokin A.I., La guerre russo-japonaise de 1904‒1905, M., 1956 : Luchinin V., La guerre russo-japonaise de 1904‒1905 Bibliographique index, M., 1939.

Grande Encyclopédie soviétique. - M. : Encyclopédie soviétique. 1969-1978 .

Voyez ce qu'est la "guerre russo-japonaise de 1904 - 1905" dans d'autres dictionnaires :

Cette page est proposée pour être combinée avec les raids de Crimée Nogai sur la Russie ... Wikipedia

Dans la seconde moitié du XIXe siècle les relations commerciales entre la Russie et l'Allemagne étaient régies par un accord commercial conclu entre la Russie et l'Allemagne. union douanière en 1867. L'industrialisation rapide de l'Allemagne a entraîné une augmentation de ses exportations ... ... Dictionnaire diplomatique

Guerre- GUERRE. I. La guerre, le moyen de coercition le plus puissant par lequel l'État atteint ses objectifs politiques (ultima ratio regis). Dans son essence, V. est une application dans la vie humaine. commun dans le monde. loi de lutte pour ... ... Encyclopédie militaire

Bataille 11 21 août. (24 août. 3 septembre) dans la région de la ville de Liaoyang (Mandchourie) pendant la guerre russo-japonaise de 1904 05. Commandant de la Rus. Armée de Mandchourie, Gen. A. N. Kuropatkin avait l'intention de donner une décision à Liaoyang. combattre l'ennemi et l'arrêter ... ... Encyclopédie historique soviétique

Le Japon et la Russie n'étaient incomparables ni en termes de potentiel humain - la différence était presque triple, ni en termes de capacités des forces armées - les Japonais eux-mêmes craignaient qu'un "ours" en colère ne puisse mettre en place une trois millionième armée en cas de la mobilisation.

La thèse, familière depuis l'époque soviétique, selon laquelle le conflit avec les samouraïs a été perdu en raison de la pourriture du tsarisme, «le retard général de la Russie» coïncide complètement avec les conclusions contenues dans de nombreuses publications occidentales. Leur essence se résume à une simple - disent-ils, "le tsarisme corrompu ne pourrait pas efficacement faire la guerre". Les points de vue de nos historiens et de ceux de l'Occident ne coïncident pas souvent, quelle est la raison d'une telle unité d'opinion ?

Presque tous les chercheurs s'accordent à dire que le travail acharné, l'abnégation, le patriotisme, les compétences de combat élevées des soldats, la compétence des chefs militaires et une discipline exceptionnelle ont aidé les Japonais à gagner - les éloges peuvent être poursuivis indéfiniment. Essayons de tout comprendre.

Dans quelle mesure les officiers et soldats du Pays du Soleil Levant étaient-ils prêts à se sacrifier, comme ils aiment à le dire maintenant ? Dans quelle mesure leur esprit combatif a-t-il surpassé le patriotisme de nos soldats et marins ? Après tout, les Russes sont crédités d'une tendance à la rébellion non seulement à l'arrière - il s'agit du cuirassé Potemkine, mais même à l'avant - rappelons la description d'une petite rébellion sur le cuirassé Eagle avant la bataille de Tsushima. Quel contraste avec la description de la vie des marins japonais rendue publique grâce à la plume de journalistes français : les membres d'équipage d'un croiseur cuirassé japonais tissaient pendant leur temps libre des chaussettes de laine pour leurs collègues de l'armée !

Afin de mettre les points sur les "i", tournons-nous vers les sources japonaises. Il s'agit de sur les longs métrages créés au Pays du Soleil Levant même. Et loin d'être dans le but d'instiller des sentiments pacifistes parmi les sujets de l'empereur, mais, comme on dit, aux descendants à titre d'exemple.

Parlant de la vie des marins ordinaires sur le vaisseau amiral de l'escadron japonais "Mikasa", les cinéastes montrent tous ses tenants et aboutissants - combats de masse, vols, désobéissance aux ordres, bizutage.

Il y a aussi un élément qui nous est étranger : les contremaîtres prêtent de l'argent aux marins à un pourcentage élevé. L'armée et la marine russes, Dieu merci, n'ont jamais connu un tel "bouquet" de violations. On comprend donc pourquoi, malgré la discipline extérieure, l'équipage du Mikasa s'est rebellé immédiatement après son arrivée d'Angleterre en 1902.

Maintenant - sur la préparation au sacrifice de soi. Nous, comme, en effet, la majorité du monde, avons une idée complètement fausse de tous les Japonais en tant que pilotes kamikazes. Il faut également tenir compte de ce qui suit: le courage des Japonais a été époustouflé dès qu'ils ont commencé à échouer dans les batailles. Comme le rappellent les historiens, en 1904, après plusieurs tentatives infructueuses de prendre d'assaut Port Arthur, en pleine ligne de front, le 8e régiment d'infanterie refuse d'obéir aux ordres, et de nombreux officiers japonais vont déserter, fuir vers Shanghai de peur de mourir.

Un autre argument en faveur de l'exclusivité des Japonais est le suivant: ils ont agi avec une compétence exceptionnelle au combat, grâce à quoi ils ont gagné. Rappelons-nous même la rime bien connue de l'époque : « En Mandchourie, Kuroki donne en pratique des leçons de tactique à Kuropatkine. Cette qualité aurait permis aux Japonais de l'emporter. En fait, ce n'est qu'un mythe gonflé avec zèle. De quel type d'alphabétisation pouvons-nous parler lorsque les fortifications russes de Port Arthur ont été prises d'assaut à plusieurs reprises dans une zone bien ciblée. Et le même amiral Heihatiro Togo, proclamé presque le génie militaire de cette guerre, ne put expliquer à ses admirateurs pourquoi, en août 1904, il n'attaqua pas l'escadre russe, qui s'était regroupée après l'échec du vaisseau amiral Tsesarevich. Une autre question: pourquoi a-t-il soudainement exposé son vaisseau amiral au feu concentré des navires russes les plus puissants au stade initial de la bataille de Tsushima, mourant presque lui-même?

Les actions de nos ennemis ne différaient pas dans la cohérence particulière des différentes unités.

Selon un Anglais, le capitaine de premier rang William Pakinham, détaché auprès de l'escadron de l'amiral Togo, après la fin de la première journée de Tsushima, lorsque les Japonais donnèrent l'ordre d'attaquer les restes du deuxième escadron du Pacifique à leurs destroyers, l'un d'eux, évitant une collision avec un navire d'une autre formation qui a soudainement émergé de l'obscurité , a fait un virage serré et s'est renversé. Probablement, ceux qui disent que la racine de toutes les fantastiques victoires des Japonais dans la chance exceptionnelle de l'amiral ont raison.

Nous étions quelque peu inférieurs aux Japonais dans la conception des systèmes d'artillerie, cependant, les Japonais étaient également loin d'être bons en tout: leur fusil Arisaka a sensiblement perdu face au fusil russe de Sergei Mosin dans un certain nombre de caractéristiques importantes. Les samouraïs sont tout simplement incapables de rivaliser avec la meilleure cavalerie russe du monde et, plus important encore, nos adversaires ne pourraient pas rivaliser en force physique avec nos guerriers.

Eh bien, qu'est-ce qui a aidé les Japonais à gagner? Je pense qu'il s'est fait sentir toute une série de facteurs - à la fois subjectifs et objectifs. L'un des principaux est la manipulation extrêmement prudente des secrets militaires par les Japonais, nos rivaux ont pu classer même la mort de deux des six cuirassés dont ils disposaient. Que pouvons-nous dire des petits destroyers - ils sont allés au fond en «packs», mais les Japonais ont obstinément tout nié, et après un certain temps, ils ont commandé le même type, c'est-à-dire le même navire sous le même nom. Le monde et le public russe ont cru, et le mythe de l'invincibilité des ennemis est né. Naturellement, tout cela a affecté l'humeur de nos militaires. Les Japonais, en revanche, ont puisé toutes les informations sur nos pertes, les mouvements de troupes et la nomination de nouveaux commandants dans les journaux russes.

Notre gendarmerie, qui était alors chargée de la fonction de contre-espionnage, ne pouvait tout simplement pas faire face aux nouvelles conditions pour elle - beaucoup de ses employés étaient tout simplement incapables de distinguer un Japonais d'un Chinois.

Les choses sont arrivées au point qu'à l'été 1904, comme il ressort des rapports de première ligne du magazine Niva, l'ordre le plus strict a été donné de tirer sur tous les Asiatiques qui apparaissaient sur les positions de combat de nos troupes.

Ne négligeons pas la sous-estimation de l'ennemi: au début, le tsar ne voulait pas transférer une seule formation de la partie européenne de la Russie, et le deuxième escadron du Pacifique n'a commencé à être équipé sur la route qu'après la mort de l'amiral Stepan Makarov.

Une autre raison est la particularité de l'esprit russe. Après tout, nous sommes habitués à faire la guerre dans l'attente d'un rassemblement progressif des forces pour un coup écrasant ultérieur contre l'ennemi. Un exemple est la guerre patriotique de 1812, lorsque nous nous sommes retirés à Moscou, et la Grande Guerre patriotique. Comme on dit, les Russes attelent lentement, mais conduisent vite. Ainsi, au cours de ces années, des déclarations ont été entendues comme "Les Japonais seront inévitablement vaincus, sinon près de Luoyang, puis près de Mukden, pas près de Mukden, puis près de Harbin, pas près de Harbin, puis près de Chita". L'histoire ne nous a pas donné cette chance.

Mais il y avait aussi le manque de volonté de la diplomatie russe. Le bureau de Pevchesky n'a pas pu utiliser le fait de l'attaque de Port Arthur sans déclarer la guerre pour isoler Tokyo au niveau international.

Les diplomates ont également été incapables de résoudre le problème du passage des cuirassés les plus puissants de la flotte de la mer Noire à travers le détroit contrôlé par la Turquie. Au lieu de cela, le ministère des Affaires étrangères a préféré écrire des histoires d'horreur sur une éventuelle guerre avec l'Angleterre, l'Afghanistan et la Turquie en cas de passage de nos navires.

Les mauvaises langues ont alors accusé le ministre des Affaires étrangères Vladimir Lamzdorf d'une faiblesse de caractère, voyant la raison dans son orientation sexuelle non conventionnelle...

La raison principale était la mauvaise décision initiale de placer la base navale principale à Port Arthur. Il se trouve à plus de neuf cents kilomètres du détroit de Corée, qui était et est toujours la plaque tournante des routes maritimes entre la Russie, la Chine, la Corée, le Japon et les pays d'Asie du Sud-Est. Pas étonnant que les marins n'aient pas aimé cette ville, la qualifiant de "trou". Par conséquent, le commandement naval, afin d'adoucir la pilule, a formellement considéré l'ensemble de la flotte du Pacifique ... l'escadron du Pacifique de la flotte de la Baltique. La situation de la base principale était aggravée par le fait qu'elle était reliée à la métropole par un mince «fil» de chemin de fer, dont la partie finale traversait la Mandchourie, un territoire qui avait alors un statut incompréhensible - il semblait qu'il n'était pas chinois, mais pas tout à fait russe non plus. Mais les stratèges navals ont persisté - nous avions besoin d'un port libre de glace dans le Pacifique, point final.

La position la plus réaliste sur cette question a été prise, curieusement, par le ministre de la guerre de l'époque, le général Alexei Kuropatkin. A la toute fin de l'année 1903, il adresse une note aux autorités, dans laquelle il écrit notamment que Port Arthur, « étant éloigné de notre ligne défensive naturelle longeant la côte de la mer du Japon, et étant à à une distance d'elle de 600 à 1000 milles, elle ne peut servir d'appui à nos opérations navales le long de cette côte, la laissant complètement ouverte aux attaques ennemies ; en particulier, toute la côte sud-est de la Corée avec l'avant-poste japonais de Fusan existant ici reste ouverte à une saisie impunie, et, étant à une distance de 600 à 1200 milles des ports du nord de notre principal ennemi - le Japon, notre flotte à Port Arthur serait complètement privé de la possibilité d'empêcher et même de menacer l'avancée de la flotte japonaise vers la Corée ou nos côtes. Cette base ne couvre même pas la côte ouest de la Corée et les abords de Séoul, car elle est située à une distance de 350 km devant l'entrée de la mer Jaune, c'est-à-dire devant le front de l'offensive ennemie, qui, de plus, s'appuiera solidement sur tous les ports de la côte sud et sud-ouest de la Corée. Enfin, étant à une distance de 1080 milles de notre base principale - Vladivostok, Port Arthur en reste complètement coupé, car la ligne de communication, d'une part, n'a pas de bastions intermédiaires, d'autre part, elle est soumise à attaque par la flotte japonaise sur toute sa longueur.

Le déclenchement de la guerre confirme alors pleinement ses craintes.

De plus, dans sa note, A. Kuropatkin est allé beaucoup plus loin - il a proposé de quitter non seulement Port Arthur, mais l'ensemble de la Mandchourie du Sud, se référant aux arguments - nous n'avons peut-être tout simplement pas assez de force pour défendre simultanément Port Arthur et mener à grande échelle hostilités avec les Japonais en Mandchourie et en Corée. Anticipant d'éventuelles objections, le général a fait valoir que entreprises industrielles il n'y en a pas trop dans ces parages, et donc les frais d'un éventuel départ ne seront pas trop élevés. Au total, il cite plus d'une douzaine d'arguments en faveur de notre départ de la Mandchourie du Sud.

Bien au fait de toutes les subtilités du fonctionnement de l'appareil d'État, A. Kouropatkine était bien conscient que son plan novateur avait peu de chances d'être mis en œuvre. Par conséquent, il l'a envoyé "fan", dans l'espoir d'obtenir un soutien au moins quelque part. Mais tout le monde était silencieux.

Et ainsi la guerre commence. Kouropatkine est nommé au poste de commandant de l'armée mandchoue. Et puis des choses étranges commencent à se produire - l'armée russe subit une défaite humiliante après l'autre et, comme il semble à un observateur extérieur, complètement lieu vide. Par exemple, près de Luoyang, nous, après nous être retirés devant les Japonais paniqués, qui s'apprêtaient à battre en retraite, nous avons tout simplement renoncé à la victoire. Presque la même chose s'est produite près de Moukden au début de 1905 : Kouropatkine a refusé d'envoyer des réserves russes au combat à un moment critique pour les Japonais, ce pour quoi il a été publiquement insulté par un autre commandant russe. Cela ne parle-t-il pas du désir obstiné et fatal de Kouropatkine de réaliser encore son plan de quitter la Mandchourie du Sud ? Après tout, c'est ce qui s'est finalement produit. Il s'avère que le commandant s'attendait à ce qu'en cas de défaite, il reste aux plus hauts échelons du pouvoir - ce qui s'est produit.

Enfin, encore une question qui revient souvent : la Russie pourrait-elle continuer la guerre après la bataille de Tsushima ? Le même Vladimir Linevich, nommé au poste de commandant de l'armée russe après le retrait de Kuropatkin, a déclaré plus tard qu'il pouvait vaincre les Japonais. Il est repris dans ses mémoires par le futur chef du mouvement blanc dans le sud de la Russie, Anton Denikin, affirmant que nous pourrions mettre la pression sur les Japonais. Mais ce sont des opinions de généraux qui ne représentent pas très bien le rôle de la flotte.

Il faut comprendre: après la défaite de l'escadre russe, les Japonais possédaient la mer. Et cela signifiait qu'ils pouvaient débarquer librement et rapidement des troupes où bon leur semblait - par exemple, ils testaient déjà le terrain pour une invasion du Kamtchatka.

Nous n'avons rien pu faire en réponse - nous n'avons pu concentrer les troupes qu'aux derniers points de nos voies ferrées.

Bien sûr, la guerre russo-japonaise, malgré les allégations selon lesquelles tous les faits à son sujet sont connus, n'est toujours pas entièrement comprise. Pour clarifier plus ou moins la situation, il faut travailler à la fois sur les archives russes et sur les archives japonaises, chinoises et coréennes. Et ce n'est pas la tâche d'une génération de chercheurs.

Une chose est claire - les assurances sur l'invincibilité de l'armée japonaise et le génie de ses chefs militaires ne sont qu'un mythe.