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Mouvement démocratique et socialiste

Le Parti démocrate a été formé sur la base du mouvement radical d'opposition. Le principe fondamental pour les démocrates était le principe de la souveraineté populaire et la règle de la majorité. La souveraineté est une, elle est indivisible et réside dans le peuple. Seule une république incarne l'idée de souveraineté populaire, et non une monarchie, aussi restrictive soit-elle.

En outre, les démocrates ont mis l'accent sur le principe d'égalité. Ils ne cherchaient pas l'élimination complète des inégalités sociales, mais ils voulaient les limiter par des lois fiscales, des lois sur les successions et l'accès gratuit à l'éducation.

Ils mettent l'égalité au-dessus de la liberté ; en cas de conflit entre eux, les démocrates préfèrent l'égalité et, contrairement aux libéraux, n'y voient pas une menace pour la liberté.

Les démocrates ont investi un sens différent de celui des libéraux dans le concept de "peuple". Pour eux, le peuple est un petit peuple, dépendant et opprimé. Une telle compréhension du peuple et du principe de la souveraineté populaire parmi les démocrates a abouti à la revendication du suffrage universel.

Les démocrates n'étaient pas seulement contre le système existant, mais aussi contre la bourgeoisie - à la fois la "bourgeoisie de la richesse" (grands propriétaires) et la "bourgeoisie de l'éducation" (universitaires, médecins, avocats). Ils ont reproché aux libéraux de lier toutes leurs attentes au parlement. Le mouvement démocratique comprenait deux composantes.

L'un d'eux était une intelligentsia radicale - philosophes, écrivains, poètes, publicistes (Arnold Ruge, Joseph Bauer, Johann Jacobi). Le second était composé de représentants des couches inférieures de la population des régions d'Allemagne qui se trouvaient dans une situation particulièrement difficile, ainsi que des régions où émergeaient une grande industrie et de grandes villes.

Le radicalisme était le plus représenté à Baden. La proximité avec la France et la Suisse a également joué un rôle ici. dans le mouvement démocratique des années 1840. Friedrich Hecker et Gustav Struve ont laissé une grande marque.

Dans les années 1830-1840. L'Allemagne est le début du mouvement socialiste. Son apparition est associée aux changements sociaux qui ont accompagné la naissance de la grande industrie : la ruine de l'artisanat, la marginalisation de la population, le changement ou la perte des perspectives sociales. La révolution industrielle a posé de nombreuses questions auxquelles la théorie socialiste a tenté de répondre.

La classe ouvrière est placée au centre de ses projets pour un nouvel ordre social. C'était une théorie sur les travailleurs et pour les travailleurs. Les socialistes ont qualifié la liberté, l'égalité et la fraternité de droits de l'homme les plus importants. Ils se sont opposés à tout ce qui est conservateur, contre le système féodal et la monarchie, et à cet égard ils peuvent être qualifiés de partisans du mouvement libéral.

Mais les socialistes s'opposent en même temps au libéralisme, à la bourgeoisie et aux « privilèges bourgeois ». L'anticapitalisme les a rapprochés des radicaux, mais, contrairement aux démocrates, ils n'étaient pas partisans de la limitation, mais de la destruction de la propriété privée, principalement pour les moyens de production.

La partie la plus consciente et la plus mobile des couches ouvrières en Allemagne dans les années 1830-1840. étaient artisans. C'est à partir de leurs organisations issues de l'exil que se sont formés les premiers syndicats socialistes (« Union des justes », « Union des communistes »).

La figure de proue du socialisme allemand primitif était Wilhelm Weitling, un apprenti artisan itinérant, le seul non intellectuel parmi les premiers théoriciens socialistes. Weitling possédait plusieurs ouvrages, dont "Garanties d'Harmonie et de Liberté", qui devinrent, en fait, les documents du programme de "l'Union des Justes".

L'idéal de Weitling était le communisme égalitaire, dont la transition se produit à la suite de la révolution. Une révolution, selon Weitling, ne peut être faite que par les plus démunis et les plus désespérés, en particulier les lumpen des grandes villes. Dans une vive polémique avec Weitling et d'autres socialistes, Karl Marx et Friedrich Engels ont commencé à développer leur théorie.

Ainsi, dans la décennie précédant la révolution, la première phase de consolidation des forces politiques autour de plusieurs centres s'est terminée, aboutissant aux premiers partis politiques, encore amorphes sur le plan organisationnel, mais déjà idéologiquement formés.

La coopération dans les journaux, la correspondance, les rencontres personnelles des dirigeants de l'opposition ont accéléré le processus d'élaboration des programmes. Il a été formulé pour la première fois par les démocrates lors d'une réunion populaire à Offenburg (Bade) en septembre 1847. Bien que de nombreuses formulations du programme soient vagues, il s'agissait d'une tentative de prendre en compte les intérêts des couches inférieures de la société et de soulager la croissance sociale. tension.

En octobre 1847, au congrès de Geppenheim, le programme du parti libéral est adopté. Ses principaux points prévoyaient l'introduction d'une constitution et la création d'un État uni avec un gouvernement et un parlement uniques. Avec ces programmes, les partis démocrates et libéraux sont entrés dans la révolution.

En Russie même, presque en même temps que le groupe pour l'émancipation du travail, un étudiant de l'Université de Saint-Pétersbourg, Dimitar Blagoev, fonda en 1883 la première organisation social-démocrate. Réunissant principalement des étudiants des instituts universitaires, technologiques et forestiers afin de promouvoir les idées du socialisme parmi les travailleurs. Le groupe s'appelait "Parti des sociaux-démocrates russes". Dès 1885, elle établit des contacts étroits avec le groupe de l'émancipation du travail et annonce la reconnaissance de la deuxième ébauche de son programme. Pendant 3 ans de leur activité, les membres du groupe ont créé 15 cercles de travail pour animer des cours sur les bases des sciences naturelles, de l'histoire, de la culture, de l'économie politique et du socialisme scientifique. Dans le but d'éduquer les travailleurs en tant que combattants conscients pour la libération de l'oppression politique et économique, le groupe a publié deux numéros du journal Rabochy. Dans le deuxième numéro du journal, un article de G.V. Plekhanov "Tâches modernes des travailleurs russes" (une lettre aux cercles ouvriers de Saint-Pétersbourg) et d'autres documents imprégnés de l'idée de créer un seul Parti travailliste social-démocrate.

En 1885–1888 Saint-Pétersbourg, un autre groupe social-démocrate était également actif - "Association des artisans de Saint-Pétersbourg", créé par P.V.Tochissky pour élever le niveau matériel, intellectuel et moral des travailleurs. Les membres du groupe, y compris les travailleurs V.A. Shelgounov, E.A. Klimanov (Afanassiev), I.I. Timofeev, V.V. Buyanov et d'autres ont mené une propagande révolutionnaire dans les plus grandes entreprises de Saint-Pétersbourg au-delà de la Nevsky Zastava, sur l'île Vasilyevsky, dans les ateliers du chemin de fer Saint-Pétersbourg-Varsovie. S'intéressant principalement aux activités culturelles et éducatives, ils ont en même temps promu les idées socialistes, se disputant avec les populistes.

Le processus de création de groupes et de cercles sociaux-démocrates a englobé les centres industriels et un certain nombre de banlieues nationales de Russie. Au total, durant cette période, une soixantaine de cercles et d'organisations sociaux-démocrates opéraient dans 24 provinces (il y en avait plus de 50 au total). Parmi eux se trouvent les cercles de Fedoseev dans la région de la Volga, les cercles de Y. Melnikov en Ukraine, le parti du prolétariat en Pologne, dirigé par L. Varynsky, les cercles sociaux-démocrates de Vilnius, Minsk, Rostov-on-Don, Tiflis, Gomel et d'autres. .

MI. Brusnev. L'organisation était principalement composée de travailleurs et s'appelait "Syndicat des travailleurs" bien qu'il comprenne également des représentants de l'intelligentsia et des étudiants. Le groupe s'est fixé comme objectif principal la formation de sociaux-démocrates développés et conscients issus du monde du travail.

Les cercles sociaux-démocrates qui existaient en Russie dans les années 1980 et au début des années 1990, bien qu'ils aient eu des contacts les uns avec les autres, agissaient principalement de manière isolée, accordant l'attention principale aux études politiques et au développement culturel d'un cercle restreint de travailleurs conscients de la classe. Étant sous contrôle policier constant, ils n'ont pas pu travailler pendant longtemps. Et pourtant, ils ont joué un grand rôle dans la formation de la social-démocratie russe et d'autres mouvements sociaux en Russie. Les fondements de la théorie et du programme du parti social-démocrate étaient posés.

Vers les années 90. le populisme a essentiellement évolué de révolutionnaire-démocratique à modéré-libéral. Les narodniks ont proposé des programmes de réforme au cours de cette période, croyant toujours au destin historique particulier du peuple russe. Ils estimaient nécessaire d'améliorer la condition de la paysannerie, réclamaient la réorganisation de la Banque des paysans, l'introduction du crédit bon marché, etc.

L'activité théorique des marxistes russes était inséparable du travail pratique. Pour remplacer les cercles vaincus par la police secrète surgir nouvelles organisations sociales-démocrates : « Union ouvrière » à Moscou (1894), Saint-Pétersbourg "Union de lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière"(1895), organisations à Tula, Ivanovo-Voznesensk, Kostroma, Samara, Kyiv, Yekaterinoslavl, en Transcaucasie. A Vilna, en 1892, le Bund ("Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie") a été formé, à Varsovie - la social-démocratie du Royaume de Pologne (1893).

A cette époque, les sociaux-démocrates, dans leurs activités, passent de la propagande au sein d'une couche étroite de travailleurs actifs à l'agitation au sein des larges masses. Les premiers à commencer ce travail dans l'Empire russe ont été les sociaux-démocrates polonais, puis des organisations en Lituanie et en Biélorussie, à Moscou et à Saint-Pétersbourg. L'Union de lutte de Saint-Pétersbourg était l'une des organisations sociales-démocrates les plus puissantes et les plus influentes. Sa direction comprenait V.I. Lénine, Yu.O. Martov, A.N. Potresov, A.A. Vaneev, P.K. Zaporozhets, G.M. Krzhizhanovsky, A.L. Malchenko, S.I. Radchenko et d'autres Le sort de ces personnes était différent: certains sont allés avec Lénine jusqu'au bout, d'autres sont devenus des opposants idéologiques aux bolcheviks et n'ont pas accepté la révolution d'Octobre.

L '«Union» était une organisation strictement centralisée à l'échelle de la ville. A sa tête se trouvait le centre dirigeant - le comité de la ville. Il a dirigé le travail de trois districts liens et 20-30 cercles de travail. L'"Union de lutte" fonctionnait selon les principes du secret strict, de la discipline ferme et d'une répartition claire des fonctions. Les membres de l'Union de lutte ont tenu des discussions dans les cercles ouvriers, publié des tracts et mené des grèves. Il y avait des contacts constants avec les travailleurs de 70 entreprises. Des proclamations à contenu politique général sont publiées : « Vacances-travail le 1er mai », « Discours des ouvriers de Saint-Pétersbourg aux ouvriers français » (à l'occasion du 25e anniversaire de la Commune de Paris). Le journal Rabocheye Delo était prêt à être publié, bien qu'il n'ait pas été possible de le publier en rapport avec les arrestations.

L'ampleur croissante du mouvement ouvrier, les nouvelles tâches organisationnelles et les nouveaux phénomènes dans l'économie et la politique provoquèrent inévitablement de sérieuses discussions dans les rangs des marxistes russes. Ces querelles furent également stimulées par les discours d'un des dirigeants de la social-démocratie allemande, élève et allié de Marx et Engels, E. Bernstein. Il a appelé au développement de la société, à l'accumulation de nouvelles connaissances à son sujet, à "réviser" le marxisme, a promu une voie réformiste progressive du prolétariat vers l'avenir socialiste, mettant en avant le slogan "le mouvement est tout, le but ultime n'est rien". " La présence de différentes approches des questions de la relation entre spontanéité et conscience dans le mouvement ouvrier, la lutte économique et politique, le rôle de la théorie révolutionnaire, l'essence et le but du parti politique lui-même a été révélée. Commencé dans les années 80. la différenciation dans le mouvement social-démocrate russe s'approfondit de plus en plus. Deux directions principales ont été clairement identifiées : révolutionnaire et réformiste, bien que chacune d'elles ait ses propres nuances. Dans la seconde moitié des années 90. Trois tendances ont émergé parmi les marxistes russes : les « marxistes légaux », les « économistes » et les marxistes orthodoxes (révolutionnaires).

Les «marxistes juridiques» (Berdiaev, Boulgakov, Struve, Tugan-Baranovsky), acceptant la théorie économique du marxisme dans son ensemble, n'étaient pas d'accord avec ses positions politiques et philosophiques sur le rôle de la révolution, l'essence de l'État, l'inévitabilité de la révolution socialiste P.B. Struve au début du XXe siècle. déplacé vers les positions du libéralisme bourgeois, prenant progressivement des positions de plus en plus à droite. SUR LE. Berdiaev, S.N. Boulgakov est finalement venu à un rejet complet du marxisme dans sa coquille matérialiste et est devenu les idéologues du célèbre idéalisme russe.

Au milieu des années 90. "l'économisme" se forme. Ses idéologues étaient E.D. Kuskova, S.N. Prokopovitch et d'autres ont fortement défendu la priorité de l'agitation économique, des réformes. En tant que courant idéologique, l'économisme n'était pas homogène. Il se caractérisait par un large éventail de nuances: de l'enthousiasme de certains de ses partisans pour les idées du réformisme bourgeois à la fusion directe avec l'anarchisme. Dans la presse - le journal Rabochaya Mysl, le journal Rabocheye Delo, dans le document programme Credo - les « économistes » lancent des appels au soutien politique des libéraux, à la protection des intérêts professionnels des travailleurs.

Dans ces conditions, les sociaux-démocrates de Saint-Pétersbourg, Moscou, Nijni Novgorod, Kyiv, Ekaterinoslav, Kharkov, Vilna et l'Union des sociaux-démocrates russes à l'étranger ont commencé des préparatifs actifs pour la création d'un parti. Le groupe social-démocrate de Kyiv a pris l'initiative de convoquer le congrès du parti. L'objectif principal était d'unir les organisations sociales-démocrates individuelles en un parti. Les délégués au congrès étaient des représentants de quatre "Unions de lutte" (Saint-Pétersbourg, Moscou, Kyiv, Ekaterinoslav), des représentants du Bund et du "Journal ouvrier", créé pour préparer le congrès.

Le congrès s'est déroulé du 1er au 3 mars 1898 à Minsk. Une décision unanime a été prise de fusionner les Unions de Lutte, le groupe Rabochaya Gazeta et le Bund en une seule organisation. La discussion s'est déroulée sur la question du nom du parti. Les options "Parti social-démocrate de Russie", "Parti des travailleurs de Russie", "Union des travailleurs de Russie" ont été discutées. Par cinq voix contre quatre, le congrès a approuvé le nom - "Parti social-démocrate russe". Le terme «travailler» a été inclus dans son nom lors de la rédaction du manifeste du parti avec le consentement de deux membres du Comité central. Abordant la question des attitudes à l'égard du Parti socialiste polonais (PPS), le congrès s'est prononcé en faveur de la reconnaissance du droit des nations à l'autodétermination. Les délégués du congrès ont également écouté les rapports des localités, accordant une attention sérieuse aux questions de transition de la propagande de cercle à l'agitation de masse. Des principes organisés pour la construction d'un nouveau parti ont également été déterminés. Le congrès élit un comité central de trois membres : S.I. Radchenko, V.L. Eidelman, AI Kremer - et a déclaré Rabochaya Gazeta l'organe officiel. SI. Radchenko et A.I. Kremer a été chargé d'organiser la compilation, la publication et la distribution du Manifeste, qui décrivait les principes généraux des activités du parti et de ses tâches. D'après V. I. Lénine, tous les documents du congrès étaient basés sur le programme du groupe de l'émancipation du travail. Les travaux du Ier Congrès suscitèrent un intérêt considérable parmi les social-démocrates de presque tous les groupes de pays européens. Aux congrès socialistes internationaux et dans les organes exécutifs de la Deuxième Internationale, les sociaux-démocrates de Russie ont commencé à parler en tant que représentants du POSDR.

Le premier congrès du POSDR est devenu une étape importante dans l'histoire de la création du Parti social-démocrate, une étape naturelle dans le développement du mouvement ouvrier russe. Dans la littérature historique, il n'y a toujours pas d'évaluation univoque des résultats des travaux et de l'importance de ce congrès. Il était un produit de son temps. La social-démocratie à cette époque était encore en formation. Les tendances à la désunion idéologique et organisationnelle étaient assez fortes dans ses rangs. Il n'y avait pas de théoriciens reconnus du mouvement social-démocrate au congrès lui-même. En raison de ces circonstances, les décisions du congrès n'ont pas abordé les questions de l'attitude du parti à l'égard de la question nationale agraire, de la structure étatique de la Russie et des futurs alliés du prolétariat. Le congrès n'adopta ni programme ni charte du parti. La désunion idéologique et organisée dans les rangs de la social-démocratie persista après le congrès.

Début du 20ème siècle en Russie marquée par un puissant essor du mouvement ouvrier. En 1900-1903 une vague de grandes manifestations et de grèves de travailleurs a balayé de nombreux centres industriels. Ces événements ont montré que le prolétariat en Russie était devenu une force sociale importante et indépendante, dirigée par l'intelligentsia. Pendant cette période, le journal Iskra a joué un rôle important. Elle est sortie sous la direction de V.I. Lénine, a été publié à l'étranger et transporté illégalement en Russie, où il a été distribué dans les milieux clandestins et parmi les travailleurs. En 1903, le deuxième congrès du POSDR se réunit (d'abord à Bruxelles, puis à Londres). Il a adopté le programme du parti, qui définissait les tâches immédiates - le renversement de l'autocratie, l'établissement d'une république démocratique (programme minimum), et indiquait également le but ultime de la lutte - la révolution socialiste et l'établissement de la dictature du prolétariat (programme maximum). Lors de la discussion de la clause du statut sur l'adhésion au parti, une scission s'est produite. La majorité des voix ont été reçues par la proposition de L. Martov sur la suffisance de "l'assistance personnelle" à l'organisation du parti, par opposition au libellé de V.I. Lénine à propos de la "participation personnelle" obligatoire au travail de l'organisation du parti. Lors des élections aux organes centraux du parti, les partisans de Lénine ont obtenu la majorité des voix, qui à partir de ce moment ont commencé à être appelés "bolcheviks", et leurs opposants idéologiques au sein du RSDLP - "mencheviks".

Ainsi, la structure socio-économique complexe de la Russie a conduit à un extraordinaire alignement des forces dans l'arène socio-politique. En Europe occidentale, lors du remplacement du féodalisme par le capitalisme, la lutte nationale contre l'absolutisme était menée par la bourgeoisie avec ses mots d'ordre de libertés politiques, d'établissement d'une république ou de limitation du pouvoir du monarque par des actes législatifs. Quelque chose d'autre s'est passé en Russie. Trois principaux camps politiques y ont engagé une lutte irréconciliable : libéral, gouvernemental et révolutionnaire-démocratique. L'incapacité de leurs idéologues à faire des compromis menaçait à l'avenir le pays de graves chocs. Révolution russe 1905-1907 fait référence au nombre de révolutions bourgeoises tardives. Ainsi, de la révolution anglaise du XVIIe siècle. il a été séparé par plus de 250 ans, de la Grande France - plus d'un siècle, et des révolutions européennes de 1848-1858. - Plus de 50 ans. De plus, la révolution bourgeoise en Russie était différente de ses prédécesseurs en Occident. Cela était principalement dû au fait que le niveau de son développement au début du XXe siècle, l'acuité des contradictions de classe et le degré de maturité du prolétariat étaient plus élevés que dans les pays occidentaux à la veille des premières révolutions bourgeoises. Bourgeoise dans son contenu objectif, la révolution russe de 1905-1907. unis deux guerres sociales - la lutte contre les vestiges du féodalisme et la lutte entre le travail et le capital. Dans le même temps, la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie dans les révolutions européennes était plutôt épisodique, alors qu'en Russie, la classe ouvrière en 1905 était une force politique complètement indépendante.

L'objectif principal du mouvement est la réorganisation de la société de manière révolutionnaire. A l'idéal libéral de réforme s'oppose l'idéal démocratique de révolution. Le principal soutien social du mouvement était le raznochintsy - la jeunesse étudiante, en partie des officiers et des fonctionnaires, ainsi que des enseignants et des médecins. Des représentants d'autres couches de la société ont également participé au mouvement révolutionnaire-démocratique.

Dans la seconde moitié des années 1920 et la première moitié des années 1930, les petits cercles apparus à Moscou et dans les provinces, où la surveillance policière et l'espionnage n'étaient pas aussi forts qu'à Saint-Pétersbourg, sont devenus une forme organisationnelle caractéristique de l'anti- mouvement gouvernemental. Leurs membres partagent l'idéologie des décembristes et condamnent les représailles à leur encontre. En même temps, ils essayaient de surmonter les erreurs de leurs prédécesseurs, diffusaient des poèmes épris de liberté et critiquaient la politique gouvernementale. Les œuvres des poètes décembristes ont acquis une grande popularité. Toute la Russie a lu le célèbre message à la Sibérie par A.S. Pouchkine et les décembristes lui répondent. Étudiant de l'Université de Moscou A.I. Polezhaev pour le poème épris de liberté "Sashka" a été expulsé de l'université et remis aux soldats.

Organisations secrètes de la première moitié des années 30 du XIXe siècle. étaient essentiellement pédagogiques. Autour de N.V. Stankevitch, V.G. Belinsky, A.I. Herzen et N.P. Ogarev, des groupes ont été formés, dont les membres ont étudié les travaux politiques nationaux et étrangers, ont promu la dernière philosophie occidentale. En 1831, la "Société Sungur" a été formée, du nom de son chef, diplômé de l'Université de Moscou N.P. Sungurova. Les étudiants, membres de l'organisation, ont accepté l'héritage idéologique des décembristes. Ils se sont opposés au servage et à l'autocratie, ont appelé à l'introduction d'une constitution en Russie. Ils se sont non seulement engagés dans des activités éducatives, mais ont également élaboré des plans pour un soulèvement armé à Moscou. Tous ces cercles ont fonctionné pendant une courte période. Ils n'ont pas grandi dans des organisations capables d'exercer une influence sérieuse sur le changement de la situation politique en Russie.

Dans les années 40 du XIXème siècle. dans une direction radicale, il y a eu une nouvelle recrudescence. Il était associé aux activités de V.G. Belinsky, A.I. Herzen, N.P. Ogareva, M.V. Butashevich-Petrachevsky et autres.

Critique littéraire V.G. Belinsky, révélant le contenu idéologique des œuvres évaluées par des pairs, a inculqué aux lecteurs la haine de l'arbitraire et du servage, l'amour du peuple. Le système politique idéal pour lui était une société dans laquelle "il n'y aura ni riches, ni pauvres, ni rois, ni sujets, mais il y aura des frères, il y aura des gens". V.G. Belinsky était proche de certaines des idées des Occidentaux, mais il voyait aussi les aspects négatifs du capitalisme européen. Sa "Lettre à Gogol" était largement connue, dans laquelle il reprochait à l'écrivain son mysticisme et son refus de se battre publiquement. V.G. Belinsky a écrit: "La Russie n'a pas besoin de sermons, mais de l'éveil du sens de la dignité humaine. La civilisation, l'illumination, l'humanité devraient devenir la propriété du peuple russe." La Lettre, qui fut distribuée en centaines de listes, fut d'une grande importance pour l'éducation d'une nouvelle génération de radicaux.

Le renouveau du mouvement social dans les années 40 s'est traduit par la création de nouveaux cercles. Au nom du chef de l'un d'entre eux - M.V. Butashevich-Petrashevsky - ses participants s'appelaient "Petrashevsky". Le cercle comprenait des fonctionnaires, des officiers, des enseignants, des écrivains, des publicistes et des traducteurs (F.M. Dostoevsky, M.E. Saltykov-Shchedrin, A.N. Maikov, A.N. Pleshcheev et autres).

M.V. Petrashevsky, à égalité avec ses amis, a créé la première bibliothèque collective, composée principalement d'essais sur les sciences humaines. Non seulement les pétersbourgeois pouvaient utiliser des livres, mais aussi les habitants des villes de province. Pour discuter des problèmes liés à la politique intérieure et étrangère de la Russie, ainsi qu'à la littérature, à l'histoire et à la philosophie, les membres du cercle ont organisé leurs réunions - les "vendredis" bien connus à Saint-Pétersbourg. Pour la large promotion de leurs vues, les Petrashevites en 1845-1846. a participé à la publication du "Dictionnaire de poche des mots étrangers inclus dans la langue russe". Dans ce document, ils ont exposé l'essence des enseignements socialistes européens, en particulier de Sch. Fourier, qui a eu une grande influence sur la formation de leur vision du monde.

Les Pétrachévites condamnaient fermement l'autocratie et le servage. Ils ont vu l'idéal d'un système politique dans la république et ont esquissé un programme de vastes réformes démocratiques. En 1848, M.V. Petrashevsky a créé le "Projet d'émancipation des paysans", leur offrant une libération directe, gratuite et inconditionnelle avec l'attribution des terres qu'ils cultivaient. La partie radicale des petrachevistes est arrivée à la conclusion qu'il y avait un besoin urgent d'un soulèvement, dont la force motrice devait être les paysans et les mineurs de l'Oural.

Cercle M.V. Petrashevsky a été découvert par le gouvernement en avril 1849. Plus de 120 personnes ont participé à l'enquête. La Commission a qualifié leurs activités de "complot d'idées". Malgré cela, les membres du cercle ont été sévèrement punis. Un tribunal militaire a condamné 21 personnes à mort, mais à la dernière minute l'exécution a été remplacée par des travaux forcés à durée indéterminée. (La mise en scène de l'exécution est très expressivement décrite par F.M. Dostoïevski dans le roman L'Idiot.)

Les activités du cercle M.V. Petrashevsky a marqué le début de la diffusion des idées socialistes en Russie.

Dans sa jeunesse, A.I. Herzen partageait de nombreuses idées des Occidentaux et reconnaissait l'unité du développement historique de la Russie et de l'Europe occidentale. Cependant, connaissance approfondie de l'ordre européen, déception face aux résultats des révolutions de 1848-1849. l'a convaincu que l'expérience historique de l'Occident ne convient pas au peuple russe. À cet égard, il a commencé à rechercher un ordre social fondamentalement nouveau et juste et a créé la théorie du socialisme communautaire. L'idéal du développement social A.I. Herzen a vu dans le socialisme, dans lequel il n'y aura pas de propriété privée et d'exploitation. Selon lui, le paysan russe est dépourvu d'instinct de propriété privée, habitué à la propriété publique de la terre et à sa redistribution périodique. Dans la communauté paysanne A.I. Herzen a vu la cellule achevée du système socialiste. Par conséquent, il a conclu que le paysan russe était pleinement préparé au socialisme et qu'en Russie il n'y avait pas de base sociale pour le développement du capitalisme. La question des voies de transition vers le socialisme a été tranchée par A.I. Herzen est contradictoire. Dans certains ouvrages, il a écrit sur la possibilité d'une révolution populaire, dans d'autres, il a condamné les méthodes violentes de changement du système étatique. La théorie du socialisme communautaire développée par A.I. Herzen, à bien des égards, a servi de base idéologique aux activités des radicaux des années 60 et des populistes révolutionnaires des années 70 du XIXe siècle.

Conclusion

Résumer les mouvements sociaux des années 30-50. 19ème siècle nous avons tiré les conclusions suivantes :

L'ensemble des opinions des slavophiles montre que les problèmes russes étaient pour eux d'une importance primordiale, mais, évaluant la position de la Russie dans la communauté des autres civilisations, ils ne pouvaient que prêter attention à la question slave. Les slavophiles considéraient la Russie comme le centre du monde slave. Les anciens slavophiles prônaient la libération nationale des peuples slaves. La Pologne n'a pas fait exception.

Les Occidentaux ne se sont pas opposés aux voies historiques de développement de la Russie et de l'Occident. Ils ont défendu des modèles communs dans les destinées de tous les peuples européens. Les Occidentaux étaient guidés par le modèle européen de l'État, ils croyaient que l'influence européenne était bénéfique pour la Russie, ils évaluaient positivement le parlementarisme, le considérant comme un bon exemple pour réformer l'autocratie russe. Ils ont défendu les valeurs fondamentales d'une société libérale : liberté d'expression et de la presse, indépendance de l'individu, justice civile équitable. Comme les slavophiles, ils prônent l'abolition du servage et la création d'une société civile en Russie.

Les Petrashevites ont été parmi les premiers en Russie à montrer un profond intérêt pour les théories économiques. Ils ont défendu la thèse de la démocratie bourgeoise selon laquelle l'administration de l'État devrait être commerciale et servir les intérêts économiques du peuple. Comme l'écrivaient les pétrachévistes, les citoyens, en payant des impôts, s'assurent le niveau nécessaire de liberté et de sécurité ; si le gouvernement ne l'assure pas, alors il « vend cher un mauvais produit », et le peuple a le droit de le remplacer.

Dans les années 30-50. les idées de libération ont pénétré profondément non seulement dans les couches instruites de la société russe. Un phénomène remarquable a été la diffusion des utopies folkloriques écrites parmi la paysannerie. En règle générale, les auteurs ont suivi un parcours de vie extraordinaire et leur philosophie s'est développée à la suite de circonstances particulières qui les ont obligés à rompre avec le mode de vie patriarcal paysan.

Le mouvement décembriste est un événement qui retient depuis longtemps l'attention des historiens. Cela est dû au fait que les événements d'il y a plus de 170 ans ont eu un impact significatif sur le développement ultérieur de la Russie et correspondent de manière frappante à ce qui se passe dans notre pays à l'heure actuelle.

Le mouvement décembriste possède une vaste bibliographie, qui comprend plus de 10 000 livres, articles, monographies, mémoires, etc. Les premiers chercheurs de ce mouvement étaient les décembristes eux-mêmes, qui dans leurs mémoires et articles ont analysé les causes, l'essence et les objectifs du discours du 14 décembre 1825. Les scientifiques éminents qui ont étudié ce problème étaient l'académicien M.V. Nechkina, V.A. Fedorov, A.V. .Semenova L'une des dernières études scientifiques sur cette question est la thèse de doctorat de Larisa Grigorievna Bavina sur le thème « Analyse historique de la théorie et de la pratique militaires des décembristes (aspect humanitaire) », qu'elle a défendue en 1998 à l'École militaire Université.

Alors, à quoi ressemblait la Russie dans le premier quart du XIXe siècle ?

Premier quart du XIXe siècle devient une période de formation en Russie du mouvement révolutionnaire et de son idéologie. Les premiers révolutionnaires russes étaient les décembristes.

Leur vision du monde s'est formée sous l'influence de la réalité russe dans le premier quart du XIXe siècle. La partie progressiste de la noblesse attendait d'Alexandre Ier qu'il poursuive les transformations libérales entamées dans les premières années de son règne. Cependant, la politique du gouvernement tsariste après la guerre patriotique de 1812 a suscité leur indignation (la création de colonies militaires par A. Arakcheev, la politique réactionnaire dans le domaine de l'éducation et de la culture, etc.). La connaissance du développement des pays occidentaux a renforcé le désir de la noblesse de mettre fin aux causes du retard de la Russie. Le principal est le servage, qui a entravé le développement économique du pays. Le servage était perçu par les décembristes comme une insulte à la fierté nationale du peuple vainqueur. La participation du gouvernement tsariste à la répression des mouvements révolutionnaires et de libération nationale en Europe a également suscité l'indignation. En même temps, ces mouvements ont servi d'exemple, inspirés pour se battre. Le journalisme et la littérature russes, la littérature éducative d'Europe occidentale ont également influencé les opinions des futurs décembristes.

La première société politique secrète - "l'Union du Salut" - est née à Saint-Pétersbourg en février 1816. UN. Mouraviev, S.I. et M.I. Muraviev-Apostol, S.P. Trubetskoï, I.D. Yakushkin, P.I. Pestel (total 28 personnes). Ses membres se fixent pour objectif l'abolition du servage, l'adoption d'une constitution. Cependant, les forces limitées ont incité les membres de «l'Union» à créer une nouvelle organisation plus large.

En 1818, l '«Union du bien-être» a été créée à Moscou, comptant environ 200 membres et ayant une charte avec un vaste programme d'action («Livre vert»). Le travail de l'Union était dirigé par le Conseil indigène, qui avait des conseils locaux dans d'autres villes. Les objectifs de l'organisation restent les mêmes. Les décembristes ont vu les moyens de les atteindre dans la propagande de leurs opinions, dans la préparation de la société (pendant 20 ans) à un coup d'État révolutionnaire sans douleur par les militaires. Les désaccords entre les membres radicaux et modérés de la société, ainsi que la nécessité de se débarrasser des personnes au hasard, ont conduit en janvier 1821 à la décision de dissoudre l'Union de la protection sociale.

En mars 1821, la Société du Sud est née en Ukraine, dirigée par P.I. Pestel, en même temps à Saint-Pétersbourg à l'initiative de N.M. Muravyov a jeté les bases de la Société du Nord. Les deux sociétés ont interagi l'une avec l'autre et se considéraient comme faisant partie de la même organisation. Chaque société avait son document de programme. Nord - "Constitution" N.M. Muravyov et Yuzhnoye - "Russian Truth", écrit par P.I. Pestel.

Russkaya Pravda a exprimé la nature révolutionnaire des transformations. Il prévoyait la destruction de l'autocratie, du servage, des domaines. Il était censé créer une république avec séparation des pouvoirs : législatif (Conseil du peuple), exécutif (Douma soviétique) et « de contrôle » (Conseil suprême - organe de contrôle par rapport au Conseil et à la Douma). Pestel considérait l'État comme unifié, centralisé. Les paysans ont été libérés du servage avec l'attribution de terres.

La « Constitution » de N. Mouraviev exprime le caractère libéral de la transformation. Elle abolit le servage, proclama les libertés civiles, introduisit la séparation des pouvoirs, mais conserva une monarchie constitutionnelle. Les paysans sont libérés du servage, mais la terre reste la propriété des propriétaires terriens. Une qualification foncière a été établie pour occuper des postes supérieurs. La Russie devait devenir un État fédéral, qui comprenait 14 puissances et 2 régions.

En ce qui concerne la tactique de la lutte, les membres des sociétés avaient la même vision : la révolte de l'armée contre le gouvernement.

Dès 1823, les préparatifs du soulèvement, prévu pour l'été 1826, commencent. Cependant, la mort d'Alexandre Ier en novembre 1825 incite les conspirateurs à passer à l'action. Le jour de la prestation de serment à Nicolas Ier, les membres de la Société du Nord ont décidé de présenter les exigences de leur programme. Le 14 décembre 1825, 3 000 rebelles se rassemblent sur la place du Sénat. Cependant, leurs plans se sont effondrés. Nicholas, qui était au courant du complot, a prêté serment au Sénat à l'avance.

S.P. Trubetskoy - le chef des conspirateurs - n'est pas apparu sur la place. Les troupes fidèles au gouvernement ont été attirées sur la place du Sénat et ont commencé à bombarder les rebelles. Le discours a été supprimé.

Le 29 décembre, le soulèvement du régiment de Tchernigov a commencé sous le commandement de S.I. Mouraviov-Apostol. Cependant, le 3 janvier 1826, il est réprimé par les troupes gouvernementales.

Dans le cas des décembristes, 579 personnes ont été impliquées, 289 ont été reconnues coupables. Cinq - Ryleev, Pestel, Kakhovsky, Bestuzhev-Ryumin, S. Muravyov-Apostol - ont été pendus, plus de 120 personnes ont été exilées pendant diverses périodes en Sibérie pour les travaux forcés ou l'établissement.

Les principales raisons de la défaite du soulèvement étaient l'incohérence des actions et le manque de préparation, le manque de soutien actif dans les différents secteurs de la société, le manque de préparation de la société aux transformations radicales. Cependant, cette performance était la première manifestation ouverte en Russie, qui se fixait pour tâche une réorganisation radicale de la société.

Article de Youri Lotman

DÉCABRISTE AU QUOTIDIEN

Les décembristes étaient avant tout des gens d'action. Cela s'est également reflété dans leur attitude sociopolitique à l'égard d'un changement pratique dans la vie politique de la Russie, et dans l'expérience personnelle de la plupart d'entre eux en tant qu'officiers de combat qui ont grandi à l'ère des guerres paneuropéennes et valorisaient le courage, l'énergie, l'esprit d'entreprise , fermeté, persévérance pas moins que capacité à composer tel ou tel document politique ou à tenir un débat théorique. Les doctrines politiques les intéressaient, en règle générale (bien sûr, il y avait des exceptions - par exemple, N. Turgenev), non pas en elles-mêmes, mais en tant que critères d'évaluation et de choix de certaines lignes de conduite. L'orientation vers l'activité se fait sentir dans les mots moqueurs de Lunin selon lesquels Pestel propose "d'écrire l'Encyclopédie à l'avance, puis de procéder à la Révolution". Même les membres des sociétés secrètes les plus habitués au travail d'état-major ont souligné que "l'ordre et les formulaires" sont nécessaires pour "l'action la plus réussie" (mots de S. Trubetskoy)

Les premiers événements révolutionnaires en France (1789) suscitent l'enthousiasme de la partie avancée de la société anglaise.

Majorité du parti Whig et leur chef Charles Renard La prise de la Bastille était considérée comme "le grand et noble événement qui ait jamais eu lieu dans le monde". La révolution a également été saluée par de célèbres écrivains et poètes anglais et écossais : R. Burns, R. Sheridan, U. Wordsworth, S. Coleridge, qui a écrit le poème épris de liberté "La prise de la Bastille", etc.

Fervent opposant à la Révolution française, Edmond Burke l'un des anciens chefs des Whigs. En 1790, il écrivit une brochure "Réflexions sur la Révolution française", dans laquelle il qualifia la révolution "d'affaire satanique". Au cours des années suivantes, ce livre a été lu dans toute l'Europe. Burke a opposé la doctrine des droits humains naturels avec la sagesse des âges, et les projets de réorganisation rationnelle avec un avertissement sur le coût élevé du changement révolutionnaire. Il a prédit la guerre civile, l'anarchie et le despotisme et a été le premier à attirer l'attention sur le conflit d'idéologies à grande échelle qui avait commencé. Cependant, les opinions politiques de Burke ont suscité des critiques, y compris de la part d'amis du parti, et en 1791, il a cessé toute activité politique. Le travail de Burke a provoqué une vive réprimande de la part de T. Payne, un participant à la guerre d'indépendance en Amérique du Nord et à la Révolution française, qui a défendu l'idée de la souveraineté du peuple et son droit à un soulèvement révolutionnaire.

L'écrivain W. Godwin son roman "Caleb Williams" a marqué la transition de l'illumination à l'orientation sociale du travail des écrivains romantiques. Son traité "Discours sur la justice politique" a influencé les vues du grand utopiste, l'un des premiers réformateurs sociaux.

19ème siècle R.Owen, qui cherchait à améliorer la condition des travailleurs et à mettre en œuvre l'idée des communes de travail.

Depuis les années 1790, les masses populaires ont commencé à prendre une part active au mouvement démocratique. Ainsi, au début de 1792, il a été créé Société des correspondants de Londres, qui était dirigée par un cordonnier Thomas Hardi, politicien, combattant pour la réforme parlementaire. La société s'est fixé comme objectif l'obtention du suffrage pour l'ensemble de la population masculine. L'agitation de masse déclenchée par la Société, l'envoi d'une délégation en France, alarma sérieusement le gouvernement britannique, dirigé par William Pitt Jr. et déjà à la fin de 1792, des répressions commencèrent contre les partisans du mouvement démocratique, qui s'intensifièrent en 1793, lorsque la guerre entre l'Angleterre et la France révolutionnaire commença.

En 1793, la Convention britannique des légats du peuple, réunie à Édimbourg, qui s'est unie pour obtenir le suffrage universel et des parlements annuels, a été dispersée et ses dirigeants ont été exilés en Australie.

William Pitt Jr.

Les dirigeants de la London Correspondent Society ont été arrêtés et jugés, bien que le tribunal ait acquitté ses dirigeants - T. Hardy et d'autres.Les lois adoptées par le gouvernement sur les assemblées rebelles ont en fait aboli la liberté d'expression dans le pays.

Malgré les mesures contre-révolutionnaires prises, le mécontentement envers le gouvernement de W. pita, qui s'est étendu à la marine. La révolte des marins est écrasée (1797). Marin chef du soulèvement Richard Parker a été exécuté sur décision de justice.

En 1798, tous les membres de la London Correspondent Society furent arrêtés. Les dirigeants des United Irishmen ont également été arrêtés et un soulèvement armé dans certaines parties de l'Irlande a été brutalement réprimé.

Mais ce n'est pas la répression qui a contribué à consolider la nation anglaise, mais la guerre avec la France qui a commencé en 1793. La peur d'une invasion de la France a uni la nation. À l'automne 1799, le Parlement anglais a adopté une loi interdisant les activités des syndicats, des sociétés politiques et des associations en Angleterre (qui était en vigueur jusqu'en 1834).

• Dans sa filature près de Glasgow, Robert Owen a organisé un village modèle pour les travailleurs, la journée de travail a été réduite à 10,5 heures, le travail des enfants de moins de 10 ans a été interdit, des magasins proposant des produits bon marché ont été ouverts.

Le début de la formation de la direction radicale-démocratique de la pensée sociale en Russie remonte aux années 40-50. XIX siècle, ses représentants les plus éminents étaient V.G. Belinsky, A.I. Herzen, N.P. Ogarev. Le développement de la théorie démocratique révolutionnaire, qui s'appuyait sur les derniers enseignements philosophiques et politiques (principalement socialistes) qui s'étaient répandus en Europe occidentale, remonte également aux mêmes années. La tendance révolutionnaire-démocratique dans le mouvement de libération russe au milieu des années 60 et au début des années 70. Le XIXe siècle était représenté par les activités de divers cercles de l'intelligentsia raznochintsy à Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans un certain nombre de villes provinciales, pour la plupart universitaires.

Le plus important d'entre eux était le cercle des "Ishutins", qui fonctionnait en 1863-66. à Moscou et à Pétersbourg. Son fondateur était N.A. Ishutin. Les "Ishutins" se considéraient comme des élèves de N.G. Chernyshevsky et à l'instar des héros de son roman Que faire ? a essayé d'organiser divers types d'artels de production et de ménage. Cependant, en 1865, les "Ishutins" ont eu l'idée de la nécessité d'une activité plus vigoureuse. En février 1866, ils formèrent une société secrète appelée "Organisation", et l'un des fondateurs du cercle, D.V. Karakozov, de sa propre initiative, a tenté Alexandre II, après l'échec duquel Karakozov a été exécuté, d'autres membres du cercle ont été envoyés aux travaux forcés ou exilés.

L'attentat contre le tsar servit de prétexte à un virage sensible vers la réaction politique. Par un décret du 13 mai 1866, le pouvoir des gouverneurs a été renforcé, la persécution de la censure de la presse démocratique a commencé - les journaux Sovremennik et Russkoye Slovo ont été fermés. Des écarts par rapport aux réformes ont suivi, en particulier, les droits des zemstvos ont été limités et la préparation de la réforme de la ville a été retardée. . Cependant, la réaction n'a pas pu arrêter le développement du mouvement révolutionnaire-démocratique. A l'automne 1868-1869. une vague d'émeutes étudiantes a balayé les établissements d'enseignement supérieur de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Il y avait de nouveaux cercles d'étudiants. L'un d'eux a été organisé dans la capitale du S.P. Nechaev, qui a ensuite créé l'organisation secrète "People's Reprisal", qui prévoyait d'utiliser la terreur à grande échelle dans ses activités. Les activités de Nechaev ont attiré l'attention de la police et l'organisation a été découverte. Afin de discréditer le mouvement révolutionnaire, en 1871, le gouvernement organisa un procès-spectacle contre les "Nechayevites".

Les représentants de la clandestinité révolutionnaire ont pour la plupart condamné les méthodes de "nechaevshchina", des cercles ont été créés qui pratiquaient d'autres méthodes de lutte (propagande et éducation parmi les ouvriers et l'intelligentsia). Le plus célèbre de ces cercles était le cercle des "Chaikovites", du nom de l'étudiant de l'Université de Saint-Pétersbourg N.V. Tchaïkovski, l'un des fondateurs. L'organisation était engagée dans la promotion des idées socialistes, prévoyait la création d'une "organisation unique des travailleurs". En 1874, il a été découvert par la police et détruit, certains membres du cercle ont ensuite rejoint les organisations populistes Land and Freedom et Narodnaya Volya.

Dès le début des années 70. Au XIXe siècle, le populisme est devenu la principale direction du mouvement de libération. En tant que direction publique, elle a commencé à prendre forme au tournant des années 60-70. XIXe siècle, lorsque ses fondateurs se sont donné pour tâche de passer à la lutte pour les intérêts du peuple, alors qu'ils étaient convaincus qu'une solution radicale à tous les problèmes sociaux pouvait être obtenue par des moyens révolutionnaires et par les forces des masses, dirigées par une organisation révolutionnaire (populiste).

Anarchisme(du grec apagshia - anarchie, anarchie) - la doctrine de la société, qui est basée sur l'idée d'anarchie, d'apatridie.

Dans un sens large - théorie de la liberté illimitée et de l'égalité des personnes. La façon de penser anarchiste se retrouve déjà dans le monde antique. La théorie scientifique de l'anarchisme est née à l'époque moderne. Le père de cette théorie s'appelle P. J. Proudhon, bien qu'elle ait été créée dans les écrits du philosophe anglais William Godwin. Les grands principes de cette théorie étaient les dispositions sur l'élimination des classes, l'égalisation des droits de tous, l'absence de gouvernement, le remplacement de la propriété privée par la possession, ce qui signifie que chacun aura une propriété qui ne peut être transférée ou attribué à qui que ce soit. Comme principe directeur, cette théorie ne reconnaît que la volonté d'un individu. En tant que mouvement politique, l'anarchisme vise à détruire l'État et à le remplacer par une association volontaire de citoyens.

Les penseurs russes M.A. ont joué un rôle important dans le développement de cette tendance idéologique. Bakounine et P.A. Kropotkine. Avec la croissance des sentiments révolutionnaires en Europe, l'idée de l'anarchisme collectiviste se forme, dont le théoricien était M.A. Bakounine. C'est lui qui a préconisé la destruction immédiate de l'État par des moyens révolutionnaires. Il a défini la liberté personnelle d'une personne comme un dérivé de la liberté collective de toute la société. Il a vu la liberté de la société dans l'auto-gouvernement du peuple à travers la fédération libre et l'union des associations paysannes et ouvrières. Les idées de Bakounine ont été développées dans les travaux de P.A. Kropotikna : « Discours d'un rebelle », « La conquête du pain », « Sa philosophie, son idéal », « L'État et son rôle dans l'histoire ». Kropotkine est devenu le fondateur de la doctrine de l'anarcho-communisme, un mouvement anarchiste qui s'est le plus répandu en Russie à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Les communistes anarchistes considéraient la grève et la terreur individuelle comme un moyen universel de lutte, la grève générale comme une révolution sociale. Ils ont imaginé la société future comme une union ("fédération") de communautés libres ("communes"), unies par un contrat libre, où l'individu reçoit des possibilités illimitées de développement.

Le mouvement anarcho-communiste a dominé la Russie jusqu'au milieu de 1905, et la première organisation anarchiste du pays est née en 1903 dans la ville de Bialystok. En 1904, il y avait 15 organisations anarchistes en Russie, et pendant les années de la révolution de 1905-1907 . leurs rangs se sont considérablement accrus. Au cours des années de son existence, presque toutes les associations anarchistes russes ont soutenu la lutte des classes et la révolution sociale. Ils se sont déclarés opposants et destructeurs de toute propriété étatique et privée. Les anarchistes ont fondamentalement refusé toute coopération avec les partis politiques. Les courants suivants ont été les plus influents dans l'anarchisme russe : anarcho-communiste, « Chernoznamenskoye » (du nom de l'organe de presse Black Banner, qui prêchait les méthodes de lutte terroristes les plus actives), anarcho-syndicaliste (modéré, qui proposait de s'appuyer sur les travailleurs sans parti dans la lutte contre les syndicats d'État. Le mouvement anarchiste connut un véritable essor en 1917, lorsque se manifestèrent surtout deux tendances, les anarcho-syndicalistes et les anarcho-communistes. Beaucoup d'anarchistes se retrouvèrent plus tard dans les rangs. En pratique, l'anarchisme n'a pas conduit à la mise en œuvre des principes énoncés dans sa base, les dispositions .

"Ishutins"(1863 - 1866) - un cercle révolutionnaire-démocratique, fondé en 1863 par N. Ishutin et opérant en 1863-1866. à Moscou. Il comprenait D. Karakozov, qui a fait une tentative sur Alexandre II en 1866, après quoi l'organisation a été écrasée par la police.

Populisme- la direction principale du mouvement révolutionnaire russe dans la seconde moitié du XIXe siècle. Son fondement idéologique était la théorie du "socialisme communautaire", développée par A.I. Herzen et N.G. Tchernychevski. La formation idéologique du populisme a lieu au tournant des années 1860-1870. La période de sa plus grande influence est tombée sur les années 1870 - début des années 1880. DANS ET. Lénine (un ardent adversaire du populisme) a décrit ses caractéristiques essentielles comme suit :

1. reconnaissance du capitalisme en Russie comme un déclin, une régression ;

2. reconnaissance de l'originalité du système économique russe en général et du paysan avec sa communauté, artel, etc. en particulier;

3. ignorer le lien entre "l'intelligentsia" et les institutions juridiques et politiques du pays avec les intérêts matériels de certaines classes.

Les populistes croyaient que la force politique la plus puissante était le peuple travailleur (principalement la paysannerie), qui devait mener une révolution socialiste. Ils voyaient leur mission dans l'organisation des masses et dans leur mobilisation dans une lutte qui permettrait à la Russie de contourner l'étape du capitalisme et d'établir un nouveau système basé sur les principes d'égalité et de justice sociale. Malgré le fait que le populisme révolutionnaire était une tendance unifiée de la pensée socio-politique, au tournant des années 1860-1870. trois grandes tendances se dégagent.

La propagande. Son créateur et principal idéologue était un professeur de mathématiques PL. Lavrov(1823 - 1900). Il a exposé ses vues dans les Lettres historiques. L'idée principale de P.L. Lavrov réside dans le fait qu'une "société éduquée" est redevable aux gens ordinaires, puisque ces derniers, vivant dans la pauvreté et l'ignorance, avec leur travail pendant des siècles, assurent une vie décente aux classes privilégiées. Les "individus à l'esprit critique" doivent être imprégnés d'un sens des responsabilités envers le peuple. Il n'y a qu'un seul moyen pour eux de rembourser la dette, en préparant le peuple à la révolution. Cependant, pour cela, la jeunesse révolutionnaire elle-même doit être prête à se battre. Il doit acquérir les connaissances appropriées et développer son caractère, et seulement ensuite "aller vers le peuple" afin de propager les idées socialistes et un nouveau mode de vie, afin d'éveiller ainsi la "conscience révolutionnaire des masses".

Rebelle. Son créateur était le fondateur de l'anarchisme scientifique MA Bakounine(1814 - 1876) - un compagnon d'armes de K. Marx dans la Première Internationale et ... un farouche opposant au marxisme. Dans l'ouvrage "Statehood and anarchy" M.A. Bakounine développe l'idée que tout État (même socialiste) est fondé sur la violence. Il a catégoriquement rejeté l'idée marxiste d'une dictature prolétarienne et déclaré que toute gestion « par le haut » de la société est préjudiciable au peuple. MA Bakounine a proposé de créer à la place de l'État une fédération libre ("de bas en haut") des communautés paysannes, des syndicats ouvriers, des associations professionnelles, des régions et des peuples. Dans une telle société, la propriété privée est inacceptable et elle est basée sur le travail collectif. Il n'est possible d'accéder à cette structure sociale qu'à la suite d'une révolte populaire spontanée. La Russie est un pays traditionnellement rebelle et donc idéalement placé pour déclencher une révolution mondiale. Seuls les lumpen (mendiants, vagabonds, etc.) peuvent devenir l'hégémon de la révolte, et non la classe ouvrière, comme le croyait K. Marx. Ce sont les parias qui n'ont vraiment "rien à perdre" dans la vie publique et sont toujours prêts à se rebeller. La tâche principale des révolutionnaires est de coordonner les actions du peuple et, après la révolution, d'empêcher un retour à l'ancien ordre étatique.

conspirateur (Blanquist - du nom du révolutionnaire français O. Blanqui). Son idéologie a été développée par un avocat et un publiciste de talent P. N. Tkatchev(1844 - 1885). Contrairement à P.L. Lavrov, lui, ne voulait pas s'occuper uniquement de la "préparation" de la révolution, mais a élaboré des moyens de la mettre en œuvre. P. N. Tkachev s'est également opposé à l'anarchisme de M.A. Bakounine, estimant que l'État doit jouer un rôle crucial dans le renouveau de la société. P. N. Tkachev a déclaré qu'une "révolution sociale" ne pouvait être menée que par un petit groupe de conspirateurs bien entraînés et cohérents. Ils prendront le pouvoir, effectueront les transformations nécessaires au peuple, après quoi ils se retireront, transférant les rênes du gouvernement entre les mains de la société elle-même. D'après P.N. Tkachev, une conspiration révolutionnaire est tout à fait réalisable, car l'État russe n'a pas bénéficié du soutien de la population en général depuis longtemps. Cependant, pour être complètement sûr du succès, le pouvoir doit être affaibli. L'un des moyens les plus efficaces pour "assouplir" l'ancien régime du P.N. Tkachev considérait la terreur politique.

Nihilisme (de lat. nihil - rien, rien) - l'idée de déni total, une forme de conscience de soi d'une partie importante de l'intelligentsia russe dans les années 1860 et 70. Le terme, qui s'est répandu en Russie dans les années 1860, signifiait tout d'abord le déni des valeurs sociales, des normes, des principes, des traditions créées par l'humanité, un pur scepticisme. Deuxièmement, la direction parmi les roturiers russes des années soixante, qui étaient fortement négatifs envers les traditions et les coutumes bourgeoises-nobles. Le représentant le plus éminent du nihilisme en Russie dans les années 1860. est considéré comme un publiciste et critique littéraire D.I. Pisarev. Il a vu la force principale de la réorganisation de la société dans les activités des "réalistes à la pensée critique" armés des dernières réalisations de la science. Pisarev a eu une influence significative sur la formation de l'idéologie du populisme, bien qu'il ne soit pas lui-même un populiste. Il ne se disait pas nihiliste. Pour la première fois, ce terme a été mis en circulation par I.S. Tourgueniev dans le roman "Pères et fils", qui incarne l'image du "nihiliste russe" du début des années 60.

"Tchaïkovski" (1869 - 1874) - membres du cercle de propagande et d'éducation, créé en 1869 à Saint-Pétersbourg par l'étudiant M. Natanson.

Le nom de l'organisation a été donné à l'un des membres actifs du cercle, l'étudiant N. Tchaïkovski. L'objectif des participants est « de contrecarrer les méthodes d'activité non chaev ». Des succursales ont été créées à Moscou, Kyiv et Odessa. À l'avenir, il était prévu de créer une "organisation de travail unique". Le programme du cercle a été écrit par P.A. Kropkine. Au total, l'organisation comptait jusqu'à 60 personnes. Divulgué par la police et a cessé d'exister en 1874. Par la suite, de nombreux membres du cercle sont devenus des participants actifs au "aller au peuple" et ont rejoint les organisations populistes "Terre et liberté" et "Narodnaya Volya".

"Terre et Liberté"(1878-1879) - société populiste révolutionnaire secrète des années 1870 ., a été formée à Saint-Pétersbourg, le nom de la société a été donné en 1878 par analogie avec la société des années 1860.

La «Terre et Liberté» comprenait le «Groupe populiste révolutionnaire du Nord», la «Société Narodnik», les survivants des arrestations des participants au «passage au peuple», l'ancienne génération de jeunes révolutionnaires. A.D. a participé à la fondation de la société. Mikhaïlov, G.V. Plekhanov, A.D. Oboleshev, M.A. et O.A. Natansons, A.A. Kvyatkovsky, O.V. Aptekman, V.A. Osinsky, D.A. Lizogub, S.M. Kravchinsky, N.A. Morozov, S.L. Perovskaya, M.F. Frolenko, L.A. Tikhomirov, tous les membres du cercle N.V. Tchaïkovski. Selon la composition sociale, la société était raznochinskiy. Contrairement aux premiers cercles populistes, il s'agissait déjà d'une organisation plus large et bien cachée. Avec ses branches, il comptait jusqu'à 200 membres. Il était dirigé par le "Centre", ou "l'Administration". Il a été élu par le "cercle principal", qui, au nombre de 30 personnes, formait le noyau de l'organisation. La Société avait ses propres éditions imprimées: "Leaf of" Land and Freedom "" et " Land and Freedom ".

Les fondateurs de l'organisation ont pris en compte l'expérience "d'aller vers le peuple", il a donc été prévu de créer des "installations" permanentes de révolutionnaires dans les villages pour préparer la "révolution populaire". Les membres de "Terre et Liberté" se sont donné pour tâche d'unir les cercles révolutionnaires opérant en Russie centrale, en Ukraine, en Biélorussie, en Pologne, en Transcaucasie et dans la région de la Volga. Ils ont réussi à créer un centre de Saint-Pétersbourg bien organisé (O.V. Aptekman, D.A. Lizogub, A.D. Mikhailov, V.A. Osinsky, G.V. Plekhanov, etc.), qui a rassemblé autour de lui plusieurs groupes remplissant diverses fonctions.

Lors de la formation de la société, un programme a été adopté, dont le point le plus important était "le transfert de toutes les terres entre les mains de la classe ouvrière rurale", et un certain nombre de revendications démocratiques ont été avancées, qui ne pouvaient être satisfaites "que par une révolution violente. Pour préparer un coup d'Etat, selon les "propriétaires", suivi d'une propagande et d'une agitation constantes dans les campagnes, la création de fiefs sur place. La structure de l'organisation supposait l'existence de plusieurs groupes, divisés par la nature de leurs activités. Le groupe des "villageois", le plus nombreux, fait de la propagande auprès des paysans. Une attention particulière a également été accordée au travail dans des "centres d'accumulation de travailleurs industriels, d'usine et d'usine" - pour cela, un groupe "de travail" a été créé. Cependant, les ouvriers n'étaient considérés que comme une force capable de soutenir le soulèvement des paysans. L'activité d'agitation des "propriétaires" a également été menée parmi les étudiants mécontents et l'intelligentsia, des tentatives ont été faites pour attirer des officiers et des fonctionnaires progressistes conscients.

En plus de la propagande, les «propriétaires» se livraient à la «désorganisation de l'État», en particulier à la destruction des «membres les plus nuisibles ou les plus éminents du gouvernement». Les principales forces et moyens de "Terre et Liberté" ont été dirigés vers la création de "colonies" dans les campagnes (colonies à Samara, Saratov, Tambov et d'autres provinces), qui n'ont pas apporté de succès notable. La tentative de déclencher la « terreur agraire » dans les campagnes, d'inciter les paysans à des actions armées, n'a pas non plus donné de résultats. Dans un environnement de désespoir, de procès politiques de masse et de représailles brutales, l'attitude des "propriétaires" vis-à-vis des méthodes permettant d'atteindre des objectifs immédiats a commencé à changer. Il y avait une conviction croissante que les méthodes terroristes pour combattre le gouvernement étaient nécessaires.

Peu à peu, deux tendances ont émergé dans la société - les propagandistes et les terroristes. En juin 1879, lors d'un congrès à Voronej, une scission eut lieu dans la "Terre et Liberté", mais les participants trouvèrent un compromis temporaire pour la coexistence des deux directions. En août 1879, lors d'un congrès à Lipetsk, "Terre et Liberté" se scinde en "Narodnaya Volya" et "Black Repartition" (voir le schéma "Le mouvement révolutionnaire en Russie dans les années 60 et 70 du 19ème siècle").

"Volonté du peuple" (1879-1887) - organisation populiste révolutionnaire (1879-1887), formée en août 1879 à la suite de la scission de la Terre et de la Liberté.

Le programme de l'organisation contenait des revendications de réformes démocratiques, l'introduction du suffrage universel, la représentation permanente du peuple, la liberté d'expression, la presse, la conscience, le remplacement de l'armée par une milice et le transfert de terres aux paysans. A la tête de la "Narodnaya Volya" se trouvait Comité exécutif, qui comprenait : A. D. Mikhailov, N. A. Morozov, A.I. Zhelyabov, A. A. Kvyatkovsky, S. L. Perovskaya, V. N. Figner, M. F. Frolenko, L. A. Tikhomirov, M. N. Oshanina, A. V. Yakimova et d'autres et des groupes situés dans cinquante villes. En 1879 - 1881. l'organisation réunissait jusqu'à 250 cercles (plus de 2000 personnes), comptait 10 imprimeries clandestines. "Narodnaya Volya" était une organisation bien cachée, avait son propre organe d'impression - le journal "Narodnaya Volya", publié du 1er octobre 1879 à octobre 1885.

Les Volontaires du Peuple faisaient la distinction entre une "organisation" - une communauté disciplinée de révolutionnaires, soumise à un programme et à une charte, elle comprenait environ 500 personnes - et un parti - un cercle de personnes partageant les mêmes idées et non liées aux obligations de "l'organisation", il y avait jusqu'à 2 mille personnes. Dans le contexte de la montée démocratique de la fin des années 70 du XIXe siècle, l'organisation s'est activement impliquée dans la lutte politique. Les dispositions du programme de l'organisation comprenaient la prise du pouvoir par le parti révolutionnaire et la mise en œuvre de réformes démocratiques dans le pays. Selon les idées de la Narodnaya Volya, le gouvernement russe n'avait aucun soutien et pouvait facilement être désorganisé à la suite d'une série d'attentats terroristes. En 1880-1881. Narodnaya Volya a effectué un certain nombre de tentatives d'assassinat sur Alexandre II (le 5 février 1880, S. Khalturino a effectué une explosion dans le Palais d'Hiver). Au total, 8 tentatives infructueuses ont été faites sur l'empereur.

La lutte de la Narodnaya Volya contre l'autocratie russe, qui s'est terminée par l'assassinat d'Alexandre II (1er mars 1881), était d'une grande importance politique, mais a conduit aux résultats opposés - l'autocratie a abandonné ses tentatives de réforme de la société et est passée à réaction. Les représentations publiques attendues n'ont pas suivi. Bientôt, la plupart des membres du Comité exécutif ont été arrêtés, seuls quelques-uns ont pu se cacher à l'étranger. En avril 1881, les participants à la préparation du régicide sont exécutés. Les répressions dans le cas de la Narodnaya Volya se sont poursuivies en 1882, au total, jusqu'à 6 000 personnes ont été soumises à divers types de répressions. Malgré cela, "Narodnaya Volya" a poursuivi sa lutte jusqu'en 1887, le dernier acte de son activité terroriste a été une tentative infructueuse d'assassinat d'Alexandre III, après quoi de nouvelles répressions ont achevé sa défaite. Membres de l'organisation qui ont réussi à éviter la répression dans les années 1890. a joué un rôle de premier plan dans la formation du Parti socialiste-révolutionnaire.

"Massacre populaire" (1869) - une société secrète formée parmi les étudiants de Saint-Pétersbourg par S. Nechaev en 1869

Le soutien à l'organisation de la société lui a été fourni par M.A. Bakounine, avec Nechaev, ils ont publié le Catéchisme d'un révolutionnaire - une sorte de présentation de l'idéologie de l'extrémisme révolutionnaire. Nechaev a réussi en peu de temps à attirer plusieurs dizaines de personnes dans son organisation. Ses membres ont été divisés en cinq, chacun d'eux a agi de manière indépendante, ne connaissant pas l'existence de l'autre, et a obéi au "Centre", c'est-à-dire en fait à Nechaev. Il a agi comme un dictateur, exigeant une obéissance inconditionnelle envers lui-même. À l'été 1870, Nechaev prévoyait de lancer des "activités destructrices": créer des détachements de combat, impliquant des éléments "voleurs", détruire les représentants des autorités par la terreur, confisquer le "capital privé". Cependant, l'expansion des activités de l'organisation a été empêchée par le meurtre en novembre 1869 d'un étudiant Ivanov, membre actif du "Massacre", qui n'a pas voulu obéir aux exigences de Nechaev et commis sur ordre de S. Nechaev. À la suite de l'enquête, l'organisation est découverte par la police à l'hiver 1869-1870, 80 personnes sont impliquées dans l'affaire. Nechaev a réussi à s'échapper à l'étranger. Afin de discréditer le mouvement révolutionnaire sur les "Néchaïvites" en 1871, un procès-spectacle fut organisé, ses documents furent largement publiés dans la presse gouvernementale. Le "cas" Nechaev a servi d'intrigue au roman de F.M. Dostoïevski "Démons".

"Union du Nord des travailleurs russes" (1878 - 1880) - une organisation ouvrière illégale d'obédience socialiste, née à la fin de 1878 en réunissant plusieurs cercles ouvriers disparates à Saint-Pétersbourg. Les leaders sont V. Obnorsky et S. Khalturin. A jusqu'à 200 membres. En janvier 1879, son document de programme sort de la presse illégale, soulignant l'importance de gagner la liberté politique pour les prolétaires. Le but ultime a été proclamé "le renversement du système politique et économique existant de l'État comme extrêmement injuste". Parmi les revendications figuraient la liberté d'expression, de presse, de réunion, l'élimination des distinctions de classe, etc. Il était également envisagé "d'établir une fédération populaire libre de communautés sur la base du droit coutumier russe" et de remplacer la propriété foncière par le régime foncier communal . En 1880, le Soyouz a publié le seul numéro du journal illégal Rabochaya Zarya, qui a conduit à l'arrestation de membres de l'organisation et à la fin de son existence.

Dans les milieux ouvriers et "syndicaux" dans les années 70-80. un cercle très restreint de travailleurs était également impliqué. Le mouvement de grève n'avait pas encore dépassé les limites des revendications économiques. Cependant, les entrepreneurs et le gouvernement étaient déjà obligés de compter avec un tel phénomène dans la vie du pays que le mouvement ouvrier.

Mouvement ouvrier. On peut parler de son émergence en tant que phénomène social dans la Russie post-réforme par rapport aux années 70. 19ème siècle

Dans les années 1860 seulement 51 représentations d'ouvriers ont été enregistrées et le nombre de grèves n'a pas dépassé dix, le reste des représentations différant peu des troubles paysans ordinaires. Mais déjà dans les années 70. le nombre de grèves est passé à 326, la presse a commencé à parler de l'émergence d'une "question ouvrière". Les performances les plus significatives ont été les grèves à la Neva Paper Spinning Mill (1870) et à la Manufacture de Krenholm (1872). Les longues heures de travail, les bas salaires, un système d'amendes et l'absence de législation du travail ont conduit à des conflits de plus en plus nombreux entre les travailleurs et la direction de l'usine. Dans la seconde moitié des années 1870. le nombre de grèves augmenta sensiblement, ce qui était associé aux manifestations de la crise industrielle qui avait englouti toute l'Europe depuis 1873.

Le régime tsariste s'est avéré incapable de développer des normes juridiques de législation du travail adaptées à l'époque et au désir naturel des travailleurs de s'organiser et de défendre leurs intérêts, comme cela se faisait dans les pays industriels d'Europe et des États-Unis. Réformes bourgeoises des années 1860 et 70 peu d'impact sur la classe ouvrière. C'était une conséquence du fait que la formation des relations capitalistes était toujours en cours dans le pays, la formation des principales classes capitalistes de la bourgeoisie et du prolétariat n'était pas achevée. Mais les principaux éléments de la future politique de protection et de tutelle du travail ont pris forme précisément au cours de ces années, dans le processus du début du développement de la législation du travail. Déjà alors, dans les années 1870, le principe libéral-bourgeois de la liberté des relations entre le travail et le capital et la liberté associée des grèves et des organisations ouvrières, de la représentation des travailleurs dans des organisations élues, était résolu à être abandonné.

Et pourtant dans les années 70. les tentatives de formation des premières organisations indépendantes de travailleurs commencent. En 1875, à Odessa, E. Zaslavsky crée le "Syndicat des travailleurs russes du sud", et en 1878 à Saint-Pétersbourg, S. Khalturin et V. Obnorsky ouvrent le "Syndicat du nord des travailleurs russes" en regroupant les cercles ouvriers. Les deux organisations n'ont pas existé très longtemps, ont été découvertes par la police et les membres ont été arrêtés. Les performances de travail se sont poursuivies dans les années 80, et à cette époque les plus ambitieuses ont eu lieu, en particulier la grève Morozov de 1885. C'est sous l'influence de cette grève et du procès ultérieur des ouvriers qu'une loi spéciale sur les usines de 1886 a été promulguée. , qui réglementait les relations des travailleurs avec l' administration .

A la fin du XIXe siècle, le prolétariat russe devient le principal moteur du mouvement de libération. Le nombre d'ouvriers augmenta rapidement, de 1870 à 1900 il tripla et atteignit 3 millions de personnes. Dans les années 90. les revendications des ouvriers sont encore dominées par des revendications économiques (réduction de la journée de travail, augmentation des salaires, suppression du système des amendes, limitation du travail des mineurs), mais peu à peu des revendications politiques apparaissent également. Cela était dû à la diffusion, grâce à la formation du groupe de l'émancipation du travail à Genève, des idées du marxisme, ainsi qu'à l'apparition dans les années 1880. Cercles marxistes : Brusnev à Moscou, Blagoev à Saint-Pétersbourg. Les membres de ces cercles étaient pour la plupart des étudiants. Ils ont étudié la littérature marxiste et ont essayé d'expliquer les idées de lutte des classes et de révolution sociale aux ouvriers. Cependant, ils accomplissaient mal cette tâche : la propagande était lente, les cercles n'existaient pas longtemps et étaient ouverts par la police. Pour renforcer l'œuvre en 1895, l'"Union de lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière", fondée par V.I. Lénine avec l'aide de L. Martov. Il a uni 20 cercles marxistes et a établi des contacts avec les travailleurs des entreprises de Saint-Pétersbourg. En décembre 1896, les dirigeants sont arrêtés, mais les membres ordinaires de l'organisation qui restent en liberté poursuivent leurs activités.

À la fin des années 1890 Des syndicats sociaux-démocrates apparaissent sous la forme de cette organisation à Ivanovo-Voznesensk, Odessa et Nikolaev. Au tournant des XIX - XX siècles. la formation de partis sociaux-démocrates. Tout d'abord, ils apparaissent dans la périphérie nationale de la Russie - en Finlande, en Arménie, en Pologne. Une tentative de création d'un parti social-démocrate russe - le POSDR - est faite au début de 1898 à l'initiative des membres de l'Union de lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière de Saint-Pétersbourg, qui restent en liberté. Mais l'officialisation définitive du POSDR en tant que parti n'a eu lieu qu'en 1903.

En refusant à la classe ouvrière et à la bourgeoisie la liberté des relations dans le domaine des contrats de travail, le tsarisme a inévitablement emprunté la voie de la tutelle de l'État, de l'ingérence "par le haut" dans les relations de travail entre ouvriers et industriels. L'une des directions d'une telle politique était la création d'organisations ouvrières contrôlées par le gouvernement. La création de telles associations a été associée aux activités du chef du département de sécurité de Moscou S.V. Zubatov et s'appelait la politique du "socialisme policier".

"Question de travail" au sens classique - le conflit entre le prolétariat et la bourgeoisie, causé par diverses revendications économiques de la part de la classe ouvrière dans le domaine de l'amélioration de leur situation socio-économique.

En Russie, la question du travail était particulièrement aiguë, car elle était compliquée par une politique gouvernementale spéciale visant à réglementer par l'État les relations entre les travailleurs et les entrepreneurs. Réformes bourgeoises des années 1860 et 70 peu d'impact sur la classe ouvrière. C'était une conséquence du fait que la formation des relations capitalistes était toujours en cours dans le pays, la formation des principales classes capitalistes n'était pas achevée. Jusqu'au début du XXe siècle, le gouvernement a également refusé de reconnaître l'existence en Russie d'une "classe spéciale de travailleurs" et plus encore d'une "question ouvrière" au sens ouest-européen de celle-ci. Ce point de vue a trouvé sa justification dans les années 1980. XIX siècle dans les articles de M. N. Katkov sur les pages de la Gazette de Moscou, et depuis lors est devenu une partie intégrante de la doctrine politique générale.

"Marcher vers les gens" - la première grande action du populisme révolutionnaire dans les années 1870, entreprise à l'été 1874

C'était un mouvement spontané, même si auparavant on parlait de son organisation et de la coordination des forces. Plusieurs milliers de propagandistes ont pris part au mouvement. À la base, il s'agissait de jeunes étudiants, inspirés par l'idée de M.A. Bakounine sur la possibilité d'élever le peuple à une "révolte générale". L'impulsion pour le début de l'action fut la grave famine de 1873-1874. dans la Moyenne Volga. C'est là qu'une force importante de propagandistes a été envoyée. Comme les Narodniks eux-mêmes l'espéraient, les traditions de Razin et Pougatchev, les troubles majeurs des paysans en 1861, mécontents des conditions de la réforme, étaient toujours vivantes ici.

En fait, il s'est avéré que les paysans ne soutenaient pas l'idée d'une rébellion contre le tsar, ils ont eux-mêmes remis certains propagandistes à la police. Au total, plus de 4 000 personnes ont été arrêtées dans 26 provinces. Les populistes n'ont pas réussi à trouver un langage commun avec les paysans, qui étaient pour la plupart étrangers aux idées socialistes. Il a été conclu qu'une propagande planifiée et systématique devait être menée à la campagne, pour laquelle les populistes, sous le couvert d'enseignants, de médecins et d'artisans, se sont installés à la campagne. Ce "second passage au peuple" sous la forme d'établissements permanents a également échoué. Un certain résultat a été obtenu parmi les ouvriers venus temporairement de la campagne dans les usines. Il a donc été possible d'attirer A. Zhelyabov, S. Khalturin dans le mouvement populiste.

"Redistribution noire" (1879 - 1882) - organisation populiste dirigée par G.V. Plekhanov (il comprenait également P.B. Akselrod, P.G. Deutsch, Ya.V. Stefanovich et d'autres).

Elle a été formée après la scission de "Terre et Liberté" en 1879. Les membres de l'organisation ont déclaré leur rejet des tactiques de terreur individuelle et se sont fixé pour objectif la "propagande parmi le peuple" afin de préparer une "révolution agraire". Les points de vue des organisateurs de la "redistribution noire" à cet égard ne différaient pas fondamentalement des points de vue des paysans, et le programme répétait largement les dispositions du programme de "Terre et liberté". Le groupe a fait de la propagande principalement parmi les travailleurs, les étudiants et les militaires. Sur le plan organisationnel, il s'est construit sur le principe d'une « fédération de cercles ». La partie principale de l'organisation (jusqu'à 40 personnes) était située à Saint-Pétersbourg. Des cercles provinciaux existaient à Moscou, Kazan, Kyiv, Kharkov.

En 1879, l'organisation avait sa propre imprimerie, mais presque immédiatement la police en a pris connaissance et les arrestations ont commencé. Plekhanov a émigré à l'étranger avec un petit groupe de Peredélites noirs. Après l'assassinat d'Alexandre II et la défaite de Narodnaya Volya, la persécution s'est intensifiée. Les tentatives de poursuivre la propagande dans le village se sont soldées par un échec et ont conduit à de nouvelles arrestations. Après 1882, la "Répartition noire" se scinde en petits cercles indépendants. Certains d'entre eux ont rejoint la "Narodnaya Volya", les autres ont cessé d'exister. En général, la "Redistribution noire" n'a pas joué un rôle significatif dans le mouvement populiste, cependant, un certain nombre de ses membres, dirigés par G.V. Plekhanov en 1883 en exil, à Genève, ils ont organisé le groupe de l'émancipation du travail, qui a grandement contribué à la diffusion du marxisme en Russie.

"Union des travailleurs du sud de la Russie" (1875) - une organisation syndicale fondée en 1875 à Odessa par un ancien étudiant, un révolutionnaire professionnel E. Zaslavsky.

Les premières organisations de travailleurs prennent forme dans les années 1970. XIXème siècle. Le noyau de l'organisation était composé de 50 à 60 travailleurs, répartis en 5 à 7 cercles. Ils ont été rejoints par jusqu'à 200 travailleurs. La charte de l'association est adoptée. Il a envisagé l'idée de libérer les travailleurs de l'oppression du capital, la nécessité "d'unifier les travailleurs du territoire sud de la Russie". La révolution a en fait été déclarée comme un moyen d'atteindre ces objectifs. Le syndicat a duré moins d'un an, déjà en décembre 1875, il a été identifié par la police et tous les dirigeants ont été arrêtés, après un procès, 15 de ses dirigeants ont été condamnés aux travaux forcés.