Pour tout le monde et sur tout. Les mystères de l'île de Pâques résolus : vérification scientifique

L'île de Pâques est un petit morceau de terre dans les vastes étendues de l'océan Pacifique. Il appartient au Chili, sa superficie est légèrement supérieure à 165 kilomètres carrés et la forme de l'île ressemble à un triangle. La population, qui compte environ deux mille personnes, est engagée dans l'élevage de moutons et la pêche.

Récemment, le tourisme est devenu une source de revenus pour les résidents locaux. De plus en plus de gens veulent visiter l'île. Ce qui attire les touristes, c'est que l'île de Pâques est entourée de mystères non résolus.

Île mystérieuse

Ce morceau de terre a été découvert en 1772, lorsque des marins hollandais, menés par le capitaine Roggevan, y ont mis le pied pour la première fois. C'est arrivé le dimanche de Pâques, alors l'île est devenue connue sous le nom d'île de Pâques.

Les habitants ont accueilli les marins très amicalement. Et immédiatement, les Néerlandais ont posé des questions. Tout d'abord, comment ces sympathiques insulaires sont-ils arrivés ici en premier lieu. Deuxièmement, pourquoi sont-ils si différents : certains sont noirs, d'autres sont rouges et, parmi eux, des blancs. Troisièmement, comment et pourquoi les habitants défigurent ainsi leurs oreilles, dont les lobes sont coupés et fortement étirés. Mais le spectacle le plus étonnant attendait les voyageurs.

Statues géantes en pierre

Roggevan et ses marins ont été choqués de trouver des statues de pierre géantes sur l'île, que les habitants appelaient moai. La plupart de ces statues mesurent de 4 à 10 mètres de haut. Mais certains géants atteignent une hauteur de plus de 20 mètres. Les statues ont de grandes têtes avec des mentons proéminents et de longues oreilles. Il n'y a pas de jambes du tout. Certains d'entre eux portent des casquettes de redstone, d'autres sont sans casquettes. Certains se tiennent sur des piédestaux, d'autres sont enterrés jusqu'à la tête.

Aujourd'hui, 887 de ces statues ont été conservées. Ils sont toujours répartis sur toute l'île et continuent d'émerveiller les touristes. La question de savoir si les petits habitants impuissants de l'île pouvaient ériger de tels géants comme ils le faisaient au XVIIe siècle reste sans réponse.

Selon les récits de marins hollandais, les aborigènes trouvés sur l'île adoraient la divinité Mak-Mak. Des tablettes d'écriture en bois appelées rongo-rongo ont été trouvées sur l'île. Les lettres ont été appliquées de gauche à droite, puis vice versa. Personne ne pouvait déchiffrer les inscriptions. C'est dommage, car ce sont eux qui pourraient aider à percer le mystère des statues et l'origine des habitants de l'île de Pâques eux-mêmes.

Hypothèses de l'île de Pâques

En attendant, il n'y a que des hypothèses et des suppositions. Aucun autre document n'a été conservé sur l'île et les récits oraux de la culture des insulaires sont devenus de plus en plus obscurs et vagues au fil du temps. Il est prouvé que les indigènes ont dit au capitaine Cook que vingt-deux générations avaient changé depuis que le chef Hotu Matua avait amené des gens sur l'île, mais d'où, ils ne pouvaient rien dire.

Selon l'une des hypothèses des scientifiques, les habitants de l'île y ont navigué en canoës et ont commencé à fabriquer des statues, en utilisant les feuilles d'arbres géants pour leur transport, et les statues étaient soutenues par les troncs de ces arbres. Lorsque les Européens sont arrivés sur l'île, toute la forêt avait déjà été exterminée et une catastrophe écologique a entraîné l'extinction de la population. La preuve que les habitants de l'île pouvaient venir de l'autre côté de la mer est une ancienne image d'un bateau trouvé sur l'une des pierres.

Le célèbre voyageur norvégien Thor Heyerdahl était sûr que les habitants du Pérou se sont déplacés vers l'île, l'ayant atteint sur leurs radeaux en bois de balsa. Afin de prouver son point de vue, il a même fait un voyage incroyable, naviguant à travers l'océan avec son équipage sur un radeau de fortune appelé le Kon-Tiki. Mais même si, au début de notre millénaire, les habitants du Pérou actuel ont vraiment navigué jusqu'à l'île, pourraient-ils ériger des statues géantes ? Quelque chose de difficile à croire.

Qu'est-ce qui est le plus fiable - les extraterrestres ou l'Atlantide ?

Peut-être que ceux qui prétendent qu'il y avait des extraterrestres ici ont raison. Souvent, c'est l'incroyable qui devient soudainement apparent.

Il y a une autre hypothèse intéressante. Les statues ont été érigées par les habitants de l'Atlantide. Ils mesuraient jusqu'à 10 mètres de haut et leur ancienne civilisation s'est épanouie sur le vaste continent de l'Atlantide, dont il ne restait qu'un morceau - l'île de Pâques. Le reste a coulé dans l'océan. Et les habitants, qui ont été capturés par l'expédition hollandaise, sont apparus sur l'île après les Atlantes, peut-être ont-ils quitté le Pérou.

Le mystère de l'île de Pâques sera révélé lorsque les lettres sur les tablettes en bois seront déchiffrées. Ou, tout à coup, la légendaire Atlantide se retrouvera au fond de l'océan Pacifique.

A l'évocation de cette île, une association surgit généralement avec d'immenses idoles de pierre, installées par on ne sait qui, comment, quand et pourquoi. Cependant, sur un petit morceau de terre au milieu du vaste océan Pacifique, tant de mystères différents sont concentrés que ce serait plus que suffisant pour tout le continent.

L'amiral néerlandais Jakob Roggeveen, parti d'Amsterdam à la recherche de la mystérieuse Terre du Sud, n'a peut-être pas été le premier Européen à découvrir l'île de Pâques. Mais il fut le premier à le décrire et à en déterminer les coordonnées. Et c'est Roggeveen qui a donné le nom européen à l'île, dont les navires y ont amarré le 5 avril 1722. C'était le dimanche de Pâques.

Les marins ont été accueillis par des Noirs, des Peaux-Rouges et, enfin, des personnes complètement blanches qui avaient des lobes d'oreille inhabituellement longs. Le journal de bord notait que les habitants "allumaient des feux devant de très hautes statues de pierre avec ...>, ce qui nous étonnait, car nous ne pouvions pas comprendre comment ces gens, n'ayant ni bois ni cordes solides, pouvaient les ériger".

Le célèbre capitaine James Cook débarqua sur l'île un demi-siècle plus tard, en 1774, et fut aussi émerveillé que Roggeven, notant l'incroyable contraste entre les statues géantes et la vie sordide de la population indigène : « Il était difficile pour nous d'imaginer à quel point les insulaires, privés de technologie, pourraient installer ces figures frappantes et, en plus, hisser d'énormes pierres cylindriques sur leur tête », écrit-il.

Selon Cook et Roggeven, environ 3 000 indigènes y vivaient, qui appelaient leur île soit Mata-ki-te-Ragi, ce qui signifie "les yeux regardant le ciel", soit Te-Pito-o-te-henua, c'est-à-dire "nombril Terre." Grâce aux navigateurs tahitiens, l'île est souvent appelée Rapa Nui (traduit par "Grand Rapa") pour la distinguer de l'île de Rapa Iti, qui se situe à 650 km au sud de Tahiti.

C'est actuellement une île sans arbres avec un sol volcanique infertile et une population de moins de 5 000 habitants. Cependant, des forêts denses y poussaient auparavant et la vie bouillonnait, comme en témoignent les statues de pierre géantes - moai, comme les appelaient les indigènes. Selon les croyances locales, le moai contient le pouvoir surnaturel des ancêtres du premier roi de l'île de Pâques - Hotu-Matu'a.

Étranges, semblables les uns aux autres, avec la même expression faciale et des oreilles incroyablement allongées, ils sont dispersés dans toute l'île. Autrefois, les statues se tenaient sur des piédestaux, tournant les yeux vers le centre de l'île - cela a été vu par les premiers Européens qui ont visité l'île. Mais alors toutes les idoles, et il y en a 997, se sont avérées gisant sur le sol.

Tout ce qui existe aujourd'hui sur l'île a été restauré au siècle dernier. La dernière restauration de 15 moai, situés entre le volcan Rano Raraku et la péninsule de Poike, a été réalisée par les Japonais en 1992-1995.

Sur les pentes de ce volcan se trouve une carrière, où d'anciens artisans utilisaient des ciseaux à basalte et de lourds pics en pierre pour tailler des moai dans du tuf volcanique mou. La hauteur de la plupart des statues est de 5 à 7 m, la hauteur des sculptures ultérieures atteint 10 à 12 m.Le poids moyen des moai est d'environ 10 tonnes, mais il y en a aussi beaucoup plus lourds. La carrière regorge de statues inachevées, dont les travaux ont été interrompus pour une raison inconnue.

Les Moai sont situés sur des socles massifs d'ahu le long de la côte de l'île à une distance de 10 à 15 km des carrières. Ahu atteignait 150 m de long et 3 m de haut et se composait de pièces pesant jusqu'à 10 tonnes.Il n'est pas surprenant que ces géants aient étonné les marins européens, puis la communauté mondiale. Comment les anciens habitants de l'île ont-ils réussi à faire cela, dont les descendants ont vécu une existence misérable et n'ont pas donné l'impression de héros ?

Comment ont-ils traîné des statues complètement finies, traitées et polies au-dessus des montagnes et des vallées, tout en parvenant à ne pas les endommager pendant le voyage ? Comment les a-t-on entassés sur l'ahu ? Comment les "chapeaux" en pierre pesant de 2 à 10 tonnes ont-ils été mis sur la tête après cela ? Et enfin, comment ces sculpteurs sont-ils apparus sur l'île habitée la plus intérieure du monde ?

Mais ce ne sont pas tous les secrets de Rapa Nui. En 1770, il fut décidé de joindre le terrain abandonné sous le nom de San Carlos aux possessions de la couronne espagnole. Lorsque le chef de l'expédition espagnole, le capitaine Felipe Gonzalez de Haedo, a rédigé un acte d'annexion de l'île et l'a signé, les chefs des tribus locales ont apposé leur signature sous le texte - ils ont soigneusement dessiné des signes étranges sur papier. Aussi complexe que les tatouages ​​sur leurs corps ou les dessins sur les falaises côtières. Alors, il y avait une langue écrite sur l'île ?!

Il s'avère qu'il y en avait. Dans chaque habitation des indigènes, il y avait des tablettes en bois avec des signes gravés dessus. Les habitants de Rapa Nui appelaient leur écriture kohau rongo-rongo. Maintenant, dans les musées du monde, il y a 25 tablettes, leurs fragments, ainsi que des figures de pierre, parsemées des mêmes signes mystérieux.

Hélas, c'est tout ce qui reste après les activités éducatives des missionnaires chrétiens. Et même les habitants les plus anciens de l'île ne peuvent pas expliquer la signification d'un seul signe, encore moins lire le texte.

En 1914-1915. le chef de l'expédition anglaise à Rapa Nui, Mme Katherine Scoresby Rowgledge, a trouvé un vieil homme nommé Tomenika qui pouvait écrire quelques signes. Mais il ne voulait pas laisser l'étranger entrer dans le secret du rongo-rongo, disant que les ancêtres puniraient quiconque révélerait le secret de l'écriture aux extraterrestres. Dès que les journaux de Katherine Routledge ont été publiés, elle-même est décédée subitement et le matériel de l'expédition a été perdu ...

Quarante ans après la mort de Tomenica, le savant chilien Jorge Silva Olivares a rencontré son petit-fils, Pedro Pate, qui a hérité d'un dictionnaire rongo-rongo de son grand-père. Olivares a réussi à photographier un cahier avec les mots de la langue ancienne, mais, comme il l'écrit lui-même, «la bobine de film s'est avérée soit perdue, soit volée. Le cahier lui-même a également disparu.

En 1956, l'ethnographe et voyageur norvégien Thor Heyerdahl a découvert que l'insulaire Esteban Atan avait un carnet avec tous les signes de l'écriture ancienne et leur signification en lettres latines. Mais lorsque le célèbre voyageur a tenté d'examiner le carnet, Esteban l'a immédiatement caché. Peu de temps après la réunion, le natif a navigué dans un petit bateau fait maison à destination de Tahiti, et personne n'a plus entendu parler de lui ni du carnet.

Des scientifiques de nombreux pays ont essayé de déchiffrer les signes mystérieux, mais ils n'ont pas réussi jusqu'à présent. Cependant, la similitude de l'écriture de l'île de Pâques avec les hiéroglyphes de l'Égypte ancienne, l'écriture picturale chinoise ancienne et les écrits de Mohenjo-Aaro et Harappa a été découverte.

Un autre mystère de l'île est lié à... sa disparition régulière. Seulement au XXe siècle. plusieurs cas étonnants ont été documentés lorsqu'il s'est «caché» assez intelligemment des marins. Ainsi, en août 1908, le paquebot chilien Gloria, après un long voyage, allait y ravitailler en eau douce. Mais lorsque le navire atteignit le point marqué par le navigateur, il n'y avait plus d'île !

Le calcul montra que le paquebot avait traversé l'île de part en part et s'en éloignait maintenant. Le capitaine a ordonné de rebrousser chemin, mais les calculs ont montré que le Gloria était en plein centre de l'île !

Après 20 ans, le paquebot touristique était censé passer à quelques kilomètres de l'île de Pâques, mais il était introuvable même à travers les jumelles les plus puissantes. Le capitaine a immédiatement transmis un radiogramme sensationnel au Chili. Les autorités chiliennes réagissent rapidement : la canonnière quitte le port de Valparaiso vers le lieu mystérieux, mais l'île retrouve sa place habituelle.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux sous-marins allemands se dirigent vers l'île de Pâques, où un ravitailleur les attend. Mais ni le pétrolier ni l'île ne se trouvaient au lieu de rendez-vous. Pendant plusieurs heures, les bateaux ont sillonné l'océan dans une recherche infructueuse.Finalement, le commandant d'un des sous-marins a décidé de rompre le silence radio et a pris contact avec le pétrolier. Ils se sont rencontrés à seulement 200 milles de l'île de Pâques, et le deuxième sous-marin a disparu sans laisser de trace...

De nombreux chercheurs ont supposé que la population locale venait d'Inde, d'Égypte, du Caucase, de Scandinavie et, bien sûr, d'Atlantide. Heyerdahl a émis l'hypothèse que l'île était habitée par des colons de l'ancien Pérou. En effet, les sculptures en pierre rappellent beaucoup les figurines trouvées dans les Andes. Les patates douces sont cultivées sur l'île, commune au Pérou. Et les légendes péruviennes parlaient de la bataille des Incas avec le peuple des dieux blancs du nord.

Après avoir perdu la bataille, leur chef Kon-Tiki a conduit son peuple à l'ouest à travers l'océan. Sur l'île, il y a des légendes sur un puissant chef nommé Tupa qui est arrivé de l'est (c'était peut-être le dixième Sapa Inca, Tupac Yupanqui). Selon le voyageur et scientifique espagnol du XVIe siècle. Pedro Sarmiento de Gamboa, à cette époque, les Incas avaient une flotte de radeaux de balsa, sur lesquels ils pouvaient atteindre l'île de Pâques.

À l'aide de descriptions folkloriques, Heyerdahl a construit le radeau Kon-Tiki à partir de 9 rondins de balsa et a prouvé qu'il était possible de surmonter la distance entre l'Amérique du Sud et la Polynésie dans les temps anciens. Néanmoins, la théorie de l'origine péruvienne de l'ancienne population de l'île de Pâques n'a pas convaincu le monde scientifique. L'analyse génétique pointe plutôt vers son origine polynésienne, et la langue rapanui appartient à la famille polynésienne. Les scientifiques se disputent également sur la date de règlement, nommant le temps de 400 à 1200.

Une histoire possible de l'île de Pâques (selon les reconstructions ultérieures) ressemble à ceci.

Les premiers colons ont érigé des statues de petite taille, sans "chapeau" de pierre sur la tête, érigé des bâtiments cérémoniels et tenu des festivités en l'honneur du dieu Make-Make. Puis des étrangers sont venus sur l'île. En raison de leurs oreilles artificiellement allongées, ils ont été surnommés hanau-eepe - "aux longues oreilles" (Heyerdahl a fait valoir que les longs oreilles sont les Indiens péruviens qui se sont installés sur l'île vers 475, et que les indigènes sont des Polynésiens).

S'étant installés sur la péninsule de Poike, ils ont d'abord vécu paisiblement, se distinguant par leur culture particulière, la présence de l'écriture et d'autres compétences. Naviguant vers Rapa Nui sans femmes, les nouveaux arrivants ont épousé des représentants de la tribu indigène, qui ont commencé à s'appeler hanau-momoko - "aux oreilles courtes". Peu à peu, les hanau-eepe ont colonisé toute la partie orientale de l'île, puis ont subjugué les hanau-momoko, ce qui a provoqué la haine de ces derniers.

Depuis cette époque, la construction de géants de pierre aux visages rugueux, loin de l'ancienne manière réaliste, commence. Les plates-formes ahu sont construites avec moins de soin, mais maintenant des statues sont érigées dessus, le dos tourné à la mer. Peut-être ont-ils été transportés vers la côte sur des traîneaux en bois lubrifiés avec de l'huile de poisson. À cette époque, la majeure partie de l'île était couverte de palmiers, il n'y avait donc aucun problème avec les patinoires en bois.

Mais les habitants, à qui Thor Heyerdahl a demandé comment les figures de pierre géantes étaient transportées dans les temps anciens, lui ont répondu qu'ils marchaient seuls. Heyerdahl et d'autres passionnés ont trouvé plusieurs façons de transporter les idoles de pierre en position verticale.

Par exemple, à l'aide de cordes, les moai étaient inclinés, appuyés sur l'un des coins de la base, et tournés autour de cet axe à l'aide de leviers en bois. Dans le même temps, des groupes de gréeurs à l'aide de cordes ont empêché le bloc d'une inclinaison excessive.

De côté, il semblait vraiment que les moai eux-mêmes se déplaçaient le long des routes pavées qui étaient vraiment posées sur l'île. Le problème est que le relief de l'île volcanique est littéralement en retrait, et on ne sait pas comment déplacer des géants de plusieurs tonnes de haut en bas des collines entourant Rano Raraku.

Quoi qu'il en soit, les moai ont été créés, déplacés et érigés sur des socles hanau-momoko sous la direction de hanau-eepe. Un tel travail acharné ne pouvait se passer de victimes et la population de l'île, même dans le meilleur des cas, selon les scientifiques, ne dépassait pas 10 à 15 000 personnes. De plus, le cannibalisme était pratiqué à Rapa Nui.

Le peuple Rapanui était un peuple guerrier, ce qui est confirmé par les nombreux affrontements entre les habitants décrits dans les légendes. Et les vaincus devenaient souvent le plat principal lors de la célébration de la victoire. Compte tenu de la domination des longues oreilles, il n'est pas difficile de déterminer quel sort a été pire. Et les oreilles courtes se sont finalement rebellées.

Les quelques longues oreilles ont fui vers la péninsule de Poike, où ils se sont réfugiés derrière un large fossé de 2 km de long. Afin que l'ennemi ne puisse pas franchir la barrière, ils abattirent les palmiers environnants et les jetèrent dans le fossé pour y mettre le feu en cas de danger. Mais les oreilles courtes dans l'obscurité ont contourné les ennemis par l'arrière et les ont jetés dans le fossé en feu.

Tous les Hanau-eepe ont été exterminés. Les symboles de leur pouvoir - les moai - ont été jetés de leurs piédestaux, les travaux dans les carrières ont été arrêtés. Cet événement marquant pour l'île a eu lieu, probablement, peu de temps après la découverte de l'île par les Européens, car à la fin du 18ème siècle. les marins ne voyaient plus les idoles debout sur les piédestaux.

Cependant, à ce moment-là, la dégradation de la communauté était devenue irréversible. La plupart des forêts ont été détruites. Avec leur disparition, les gens ont perdu des matériaux de construction pour la fabrication de cabanes et de bateaux. Et depuis que les meilleurs artisans et agronomes ont été détruits avec l'extermination des longues oreilles, la vie sur l'île de Pâques s'est rapidement transformée en une lutte quotidienne pour l'existence, dont le compagnon était le cannibalisme, qui a recommencé à prendre de l'ampleur.

Cependant, les missionnaires ont combattu avec succès ces derniers, convertissant les indigènes au christianisme. Mais en 1862, des marchands d'esclaves péruviens ont envahi l'île, qui ont capturé et emmené 900 personnes, dont le dernier roi. Ils ont également détruit certaines des statues, après quoi de nombreux indigènes et les missionnaires qui y vivaient ont fui l'île.

Et les maladies apportées par les pirates - variole, tuberculose, lèpre - ont réduit la population déjà faible de l'île à des centaines de personnes. La plupart des prêtres de l'île sont morts, qui ont enterré avec eux tous les secrets de Rapa Nui. L'année suivante, les missionnaires qui ont débarqué sur l'île n'ont trouvé aucun signe de la civilisation unique récemment existante que les habitants ont placée au centre du monde.

Une petite île du Pacifique Sud, le territoire du Chili, est l'un des coins les plus mystérieux de notre planète. C'est à propos de île de Pâques. En entendant ce nom, on se souvient immédiatement du culte des oiseaux, des écrits mystérieux de kohau rongo-rongo et des plates-formes de pierre cyclopéennes ahu. Mais l'attraction principale de l'île peut être appelée moai, qui sont des têtes de pierre géantes…

Total des statues étranges sur île de Pâques il y en a 997. La plupart d'entre eux sont placés plutôt au hasard, mais certains sont disposés en rangées. L'apparence des idoles de pierre est particulière et les statues de l'île de Pâques ne peuvent être confondues avec rien d'autre.

Des têtes énormes sur des corps frêles, des visages aux mentons puissants caractéristiques et des traits comme sculptés à la hache - tout cela sont des statues moai.

Les Moai atteignent une hauteur de cinq à sept mètres. Il existe des spécimens individuels de dix mètres de haut, mais il n'y en a que quelques-uns sur l'île. Malgré de telles dimensions, le poids moyen de la statue ne dépasse pas 5 tonnes. Ce faible poids est dû au matériau à partir duquel tous les moai sont fabriqués.

Pour créer la statue, ils ont utilisé du tuf volcanique, qui est beaucoup plus léger que le basalte ou une autre pierre lourde. Ce matériau a la structure la plus proche de la pierre ponce, rappelle quelque peu une éponge et s'effrite assez facilement.

En général, il y a beaucoup de secrets dans l'histoire de l'île de Pâques. Son découvreur, le capitaine Juan Fernandez, craignant les concurrents, décida de garder secrète sa découverte, faite en 1578, et après un certain temps, il mourut accidentellement dans des circonstances mystérieuses. Bien que ce que l'Espagnol ait trouvé était l'île de Pâques n'est toujours pas clair.

Après 144 ans, en 1722, l'amiral hollandais Jacob Roggeveen est tombé sur l'île de Pâques, et cet événement a eu lieu le jour de Pâques chrétienne. Ainsi, tout à fait par accident, l'île de Te Pito o te Henua, qui dans le dialecte local signifie le centre du monde, s'est transformée en île de Pâques.

Dans ses notes, l'amiral a indiqué que les indigènes organisaient des cérémonies devant des têtes de pierre, allumaient des feux et tombaient dans un état de transe, se balançant d'avant en arrière.

Qu'est ce qui était moai pour les insulaires, ils ne l'ont jamais découvert, mais très probablement les statues de pierre servaient d'idoles. Les chercheurs suggèrent également que les statues de pierre pourraient être des statues d'ancêtres décédés.

Fait intéressant, l'amiral Roggeven avec son escadron n'a pas seulement navigué dans cette région, il a tenté en vain de trouver la terre insaisissable de Davis, un pirate anglais, qui, selon ses descriptions, a été découverte 35 ans avant l'expédition hollandaise. Certes, personne, à l'exception de Davis et de son équipe, n'a jamais vu l'archipel nouvellement découvert.

Au cours des années suivantes, l'intérêt pour l'île a diminué. En 1774, James Cook est arrivé sur l'île et a découvert qu'au fil des ans, certaines des statues avaient été renversées. Cela était probablement dû à la guerre entre les tribus des aborigènes, mais il n'a pas été possible d'obtenir une confirmation officielle.

Les idoles debout ont été vues pour la dernière fois en 1830. Une escadre française arrive alors sur l'île de Pâques. Après cela, les statues, installées par les insulaires eux-mêmes, n'ont plus jamais été revues. Tous ont été renversés ou détruits.

Des artisans lointains ont sculpté des "moai" sur les pentes du volcan Rano-Roraku, situé dans la partie orientale de l'île, à partir de tuf volcanique mou. Ensuite, les statues finies ont été descendues sur la pente et placées le long du périmètre de l'île, à une distance de plus de 10 km.

La hauteur de la plupart des idoles est de cinq à sept mètres, tandis que les statues ultérieures atteignaient jusqu'à 10 et jusqu'à 12 mètres. Le tuf, ou, comme on l'appelle aussi, la pierre ponce, à partir de laquelle ils sont fabriqués, ressemble à une éponge dans sa structure et s'effrite facilement même avec un léger impact dessus. de sorte que le poids moyen des "moai" ne dépasse pas 5 tonnes.

Stone ahu - plates-formes-piédestaux: atteint 150 m de long et 3 m de haut, et se composait de pièces pesant jusqu'à 10 tonnes.

Tous les moai qui se trouvent actuellement sur l'île ont été restaurés au XXe siècle. Les derniers travaux de restauration ont eu lieu relativement récemment - dans la période de 1992 à 1995.

À un moment donné, l'amiral Roggeven, rappelant son voyage sur l'île, a affirmé que les indigènes faisaient des feux devant les idoles moai et s'accroupissaient à côté d'eux, en inclinant la tête. Après cela, ils ont croisé leurs bras et les ont balancés de haut en bas. Bien sûr, cette observation n'est pas en mesure d'expliquer qui étaient vraiment les idoles pour les insulaires.

Roggeven et ses compagnons ne comprenaient pas comment, sans l'utilisation de rouleaux en bois épais et de cordes solides, il était possible de déplacer et d'installer de tels blocs. Les insulaires n'avaient pas de roues, pas d'animaux de trait et pas d'autre source d'énergie que leurs propres muscles.

D'anciennes légendes disent que les statues marchaient d'elles-mêmes. Il est inutile de demander comment cela s'est réellement passé, car il n'y a toujours aucune preuve documentaire.

Il existe de nombreuses hypothèses sur le mouvement des "moai", certaines sont même confirmées par des expériences, mais tout cela ne prouve qu'une chose - c'était possible en principe. Et les habitants de l'île ont déplacé les statues et personne d'autre. C'est pour ça qu'ils l'ont fait ? C'est là que commencent les divergences.

Il reste encore un mystère qui et pourquoi a créé tous ces visages de pierre, y a-t-il un sens dans le placement chaotique des statues sur l'île, pourquoi certaines statues ont été renversées. Il existe de nombreuses théories qui répondent à ces questions, mais aucune d'entre elles n'a été officiellement confirmée.

Il est également surprenant qu'en 1770 les statues soient encore debout, James Cook, qui visita l'île en 1774, mentionna les statues couchées, personne n'avait rien remarqué de tel avant lui.

La dernière fois que les idoles debout ont été vues, c'était en 1830. Puis l'escadre française est entrée dans l'île. Depuis lors, personne n'a vu les statues originales, c'est-à-dire celles érigées par les habitants de l'île eux-mêmes. Tout ce qui existe aujourd'hui sur l'île a été restauré au XXe siècle.

La dernière restauration de quinze "moai", situés entre le volcan Rano-Roraku et la péninsule de Poike, a eu lieu relativement récemment - de 1992 à 1995. De plus, les Japonais se sont engagés dans des travaux de restauration.

Les aborigènes locaux pourraient clarifier la situation s'ils survivaient à ce jour. Le fait est qu'au milieu du XIXe siècle, une épidémie de variole a éclaté sur l'île, qui a été importée du continent. La maladie et a fauché les insulaires sous la racine ...

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le culte de l'homme-oiseau s'éteint également. Cet étrange rituel, unique pour toute la Polynésie, était dédié à Makemake, la divinité suprême des insulaires. L'Elu est devenu son incarnation terrestre. De plus, fait intéressant, les élections se tenaient régulièrement, une fois par an.

En même temps, les serviteurs ou les guerriers y prenaient la part la plus active. Cela dépendait d'eux si leur maître, le chef du clan familial, Tangata-manu, ou un homme-oiseau deviendrait. C'est ce rite qui doit son origine au principal centre de culte - le village rocheux d'Orongo sur le plus grand volcan Rano Kao à la pointe ouest de l'île. Bien que, peut-être, Orongo existait bien avant l'émergence du culte Tangata-manu.

Les traditions disent que l'héritier du légendaire Hotu Matua, le premier chef arrivé sur l'île, est né ici. À leur tour, des centaines d'années plus tard, ses descendants eux-mêmes donnèrent le signal du début de la compétition annuelle.

L'île de Pâques était et reste une tache vraiment "blanche" sur la carte du globe. Il est difficile de trouver un morceau de terre comme celui-ci qui garderait autant de secrets qui ne seront probablement jamais résolus.

Au printemps, les messagers du dieu Makemake, hirondelles de la mer noire, s'envolaient vers les petites îles de Motu-Kao-Kao, Motu-Iti et Motu-Nui, situées non loin de la côte. Le guerrier qui a trouvé le premier œuf de ces oiseaux et l'a livré à la nage à son maître a reçu sept belles femmes en récompense. Eh bien, le propriétaire est devenu un chef, ou plutôt un homme-oiseau, recevant le respect, l'honneur et les privilèges universels.

La dernière cérémonie Tangata-manu a eu lieu dans les années 60 du 19e siècle. Après le désastreux raid de pirates des Péruviens en 1862, lorsque les pirates ont réduit en esclavage toute la population masculine de l'île, il n'y avait personne ni personne pour choisir un homme-oiseau.

Pourquoi les indigènes de l'île de Pâques ont-ils sculpté des statues "moai" dans une carrière ? Pourquoi ont-ils arrêté de faire ça ? La société qui a créé les statues devait être très différente des 2 000 personnes que Roggeveen a vues. Il devait être bien organisé. Que lui est-il arrivé?

Pendant plus de deux siècles et demi, le mystère de l'île de Pâques est resté entier. La plupart des théories sur l'histoire et le développement de l'île de Pâques sont basées sur la tradition orale.

Cela se produit parce que personne ne peut encore comprendre ce qui est inscrit dans les sources écrites - les fameuses tablettes "ko hau motu morongorongo", ce qui signifie en gros - un manuscrit à réciter.

La plupart d'entre eux ont été détruits par des missionnaires chrétiens, mais même ceux qui ont survécu pourraient probablement éclairer l'histoire de cette île mystérieuse. Et bien que le monde scientifique ait été agité plus d'une fois par des rapports selon lesquels des écrits anciens ont finalement été déchiffrés, lorsqu'ils ont été soigneusement vérifiés, tout cela s'est avéré n'être pas une interprétation très précise des faits et des légendes oraux.

Il y a quelques années, le paléontologue David Steadman et plusieurs autres chercheurs ont réalisé la première étude systématique de l'île de Pâques afin de découvrir à quoi ressemblait sa vie végétale et animale auparavant. En conséquence, des données sont apparues pour une interprétation nouvelle, surprenante et instructive de l'histoire de ses colons.

L'île de Pâques était habitée vers 400 après JC. e. Les insulaires cultivaient des bananes, du taro, des patates douces, de la canne à sucre et des mûres. En plus des poulets, il y avait aussi des rats sur l'île, qui sont arrivés avec les premiers colons.

La période de fabrication des statues fait référence à 1200-1500 ans. Le nombre d'habitants à cette époque variait de 7 000 à 20 000 personnes. Pour soulever et déplacer la statue, plusieurs centaines de personnes suffisent, qui utilisent des cordes et des rouleaux d'arbres disponibles à l'époque en nombre suffisant.

Idole en pleine croissance.

Le travail minutieux des archéologues et des paléontologues a montré qu'environ 30 000 ans avant l'arrivée des hommes et dans les premières années de leur séjour, l'île n'était pas du tout aussi déserte qu'aujourd'hui.

Une forêt subtropicale d'arbres et de sous-bois s'élevait au-dessus d'arbustes, d'herbes, de fougères et de gazon. Des marguerites poussaient dans la forêt, des arbres hauhau qui peuvent être utilisés pour fabriquer des cordes et du toromiro, qui est utile comme combustible. Il y avait aussi des variétés de palmiers, qui ne sont pas maintenant sur l'île, mais il y en avait tellement avant que le pied des arbres était densément recouvert de leur pollen.

Ils sont apparentés au palmier chilien, qui peut atteindre 32 m et un diamètre allant jusqu'à 2 m. Hauts, sans branches, les troncs étaient un matériau idéal pour les patinoires et les canoës. Ils ont également fourni des noix et du jus comestibles, à partir desquels les Chiliens fabriquent du sucre, du sirop, du miel et du vin.

Les eaux côtières relativement froides ne permettaient la pêche qu'à quelques endroits. Les principales proies marines étaient les dauphins et les phoques. Pour les chasser, ils allaient en pleine mer et utilisaient des harpons.

Avant l'arrivée des gens, l'île était un endroit idéal pour les oiseaux, car ils n'avaient pas d'ennemis ici. Albatros, fous, frégates, fulmars, perroquets et autres oiseaux nichés ici - un total de 25 espèces. C'était probablement le vivier le plus riche de tout le Pacifique.

Musée à Paris

Vers les années 800, la destruction des forêts a commencé. De plus en plus, des couches de charbon de bois provenant des incendies de forêt ont commencé à se former, il y avait de moins en moins de pollen de bois et de plus en plus de pollen est apparu à partir d'herbes qui ont remplacé la forêt.

Au plus tard en 1400, les palmiers ont complètement disparu, non seulement à cause de l'abattage, mais aussi à cause des rats omniprésents, qui ne leur ont pas laissé l'occasion de se rétablir : une douzaine de restes de noix conservés dans les grottes avaient des traces de morsures de rats. De telles noix ne pouvaient pas germer. Les arbres hauhau n'ont pas complètement disparu, mais il n'y en avait pas assez pour fabriquer des cordes.

Au XVe siècle, non seulement les palmiers ont disparu, mais toute la forêt dans son ensemble. Il a été détruit par des gens qui ont défriché des espaces pour les jardins, coupé des arbres pour la construction de canoës, pour faire des patinoires pour les statues, pour le chauffage. Les rats ont mangé les graines. Il est probable que les oiseaux se soient éteints à cause de la pollution des fleurs et de la réduction des rendements en fruits.

La même chose s'est produite qui se produit partout dans le monde où la forêt est en train d'être détruite : la plupart des habitants de la forêt disparaissent. Toutes sortes d'oiseaux et d'animaux locaux ont disparu sur l'île. Tous les poissons côtiers ont également été pêchés. De petits escargots ont été mangés. De l'alimentation des gens au 15ème siècle. les dauphins ont disparu : il n'y avait rien pour aller en mer, et il n'y avait rien pour fabriquer des harpons. C'est devenu du cannibalisme.

Le paradis, ouvert aux premiers colons, 1600 ans plus tard est devenu presque sans vie . Sols fertiles, abondance de nourriture, abondance de matériaux de construction, espace de vie suffisant, toutes les possibilités d'une existence confortable ont été détruites. Au moment où Heyerdahl a visité l'île, il y avait un seul arbre toromiro sur l'île; maintenant ce n'est plus.

Et tout a commencé avec le fait que quelques siècles après leur arrivée sur l'île, les gens ont commencé, comme leurs ancêtres polynésiens, à installer des idoles de pierre sur des plateformes. Au fil du temps, les statues sont devenues de plus en plus grandes; leurs têtes ont commencé à orner des couronnes rouges de 10 tonnes.

Une spirale de concurrence s'est déroulée; les clans rivaux ont tenté de se surpasser en faisant preuve de santé et de puissance comme les Égyptiens construisant leurs gigantesques pyramides. Sur l'île, comme dans l'Amérique moderne, il existait un système politique complexe pour la répartition des ressources disponibles et l'intégration de l'économie dans divers domaines.

La population sans cesse croissante harcelait les forêts plus vite qu'elles ne pouvaient se régénérer ; les potagers occupaient de plus en plus d'espace ; le sol dépourvu de forêt, de sources et de ruisseaux s'est asséché ; les arbres dépensés pour transporter et élever les statues, ainsi que pour la construction de canots et d'habitations, se sont avérés insuffisants même pour la cuisine.

Comme les oiseaux et les animaux ont été détruits, la famine s'est installée. La fertilité des terres arables a diminué en raison de l'érosion éolienne et pluviale. Les sécheresses ont commencé. L'élevage intensif de poulets et le cannibalisme n'ont pas résolu le problème alimentaire. Des statues préparées pour se déplacer avec les joues enfoncées et les côtes apparentes témoignent du début de la famine.

La nourriture étant rare, les insulaires ne pouvaient plus soutenir les chefs, la bureaucratie et les chamans qui dirigeaient la société. Les insulaires survivants ont raconté aux premiers Européens qui les ont visités comment le système centralisé a été remplacé par le chaos et la classe guerrière a vaincu les chefs héréditaires.

Sur les pierres apparaissaient des images de lances et de poignards fabriqués par les belligérants dans les années 1600 et 1700 ; ils sont encore dispersés dans toute l'île de Pâques. En 1700, la population était entre un quart et un dixième de son ancienne taille. Les gens se sont déplacés vers des grottes pour se cacher de leurs ennemis.

Vers 1770, les clans opposés ont commencé à renverser les statues des autres et à se couper la tête. La dernière statue a été renversée et profanée en 1864.

Alors que l'image du déclin de la civilisation de l'île de Pâques se présentait aux chercheurs, ils se demandaient : - Pourquoi n'ont-ils pas regardé en arrière, n'ont-ils pas réalisé ce qui se passait, ne se sont-ils pas arrêtés avant qu'il ne soit trop tard ? A quoi pensaient-ils en abattant le dernier palmier ?

Très probablement, la catastrophe ne s'est pas produite soudainement, mais s'est étalée sur plusieurs décennies. Les changements qui se produisaient dans la nature n'étaient pas perceptibles pendant une génération.

Seules les personnes âgées, repensant à leurs années d'enfance, pouvaient comprendre ce qui se passait et comprendre la menace posée par la déforestation, mais la classe dirigeante et les tailleurs de pierre, craignant de perdre leurs privilèges et leurs emplois, ont traité les avertissements exactement de la même manière que les bûcherons d'aujourd'hui. dans le nord-ouest américain : "Le travail est plus important que la forêt !".

Les arbres sont progressivement devenus plus petits, plus fins et moins importants. Une fois que le dernier palmier fruitier a été coupé, les jeunes pousses ont été détruites ainsi que les restes d'arbustes et de sous-bois. Personne n'a remarqué la mort du dernier jeune palmier.

Le climat doux et l'origine volcanique de l'île de Pâques auraient dû en faire un coin de paradis, loin des troubles qui affligent le reste du monde, mais la première impression de Roggeven sur l'île était celle d'une zone dévastée couverte d'herbes sèches et de végétation brûlée. Il n'y avait ni arbres ni buissons à voir.

Les botanistes modernes n'ont trouvé sur l'île que 47 espèces de plantes supérieures caractéristiques de cette région ; il s'agit principalement d'herbes, de carex et de fougères. La liste comprend également deux types d'arbres nains et deux types d'arbustes.

Avec une telle végétation, les habitants de l'île n'avaient pas de carburant pour se réchauffer pendant l'hiver froid, humide et venteux. Les seuls animaux domestiques étaient des poulets; il n'y avait pas de chauves-souris, d'oiseaux, de serpents ou de lézards. Seuls des insectes ont été trouvés. Au total, environ 2 000 personnes vivaient sur l'île.

Environ 3 000 personnes vivent actuellement sur l'île. Parmi ceux-ci, seulement 150 personnes sont des Rapanui de race pure, les autres sont des Chiliens et des métis. Bien que, encore une fois, il ne soit pas tout à fait clair qui peut être considéré comme de race pure.

Après tout, même les premiers Européens qui ont débarqué sur l'île ont été surpris de constater que les habitants de Rapanui - le nom polynésien de l'île - sont ethniquement hétérogènes. L'amiral Roggeven, qui nous est familier, a écrit que des gens blancs, basanés, bruns et même rougeâtres vivaient sur la terre qu'il a découverte. Leur langue était le polynésien, un dialecte isolé depuis environ 400 après JC. e., et caractéristique des îles Marquises et Hawaï.

Thor Heyerdahl

«Je m'intéresse aux sujets archéologiques - l'histoire des fouilles, les descriptions et les photographies des découvertes. V. Karelsky, Ivanovo.

Les sculptures au pied du volcan Rano Raraku sont à moitié enfouies dans le sol.

Les archéologues ont trouvé un type de statue jusqu'alors inconnu.

L'observatoire au sommet du volcan Rano Kao était entouré d'édifices religieux avec des images d'un homme-oiseau sculptées sur des sorties de lave.

Les premiers colons étaient excellents dans le traitement des blocs de basalte. Ce type de maçonnerie était le plus ancien de l'île de Pâques.

Statue agenouillée sur l'île de Pâques (Première période).

Statue agenouillée à Tiahuanaco (Pérou).

Les fouilles ont réfuté les hypothèses selon lesquelles il n'y a pas de couche de sol sur l'île.

Soulever la statue. La statue est presque droite.

"Je m'intéresse à l'histoire des peuples, à l'archéologie", écrit Camarade. Bessonov de Perm.

V. Pulatov (Odessa) demande à parler des anciennes structures cyclopéennes.

Il y a beaucoup de lettres dans lesquelles nos lecteurs demandent la publication systématique d'articles d'histoire et d'archéologie dans la revue. Nous plaçons un extrait d'un article du célèbre chercheur étranger T. Heyerdahl sur ses fouilles sur l'île de Pâques. L'article complet sera publié dans le livre "Science et humanité. 1963".

Les principales masses terrestres bordant l'océan Pacifique étaient habitées par d'anciens Asiatiques bien avant que les premiers navigateurs ne se rendent dans le Pacifique central à la recherche d'îles océaniques inconnues. Disposant des moyens de navigation les plus simples, un ancien homme du continent asiatique a pénétré à travers l'Indonésie au sud-est - en Australie et en Papouasie-Mélanésie, et à travers la région de la mer de Béring au nord-est - en Amérique du Nord, puis centrale et du Sud. Cela s'est produit plusieurs milliers d'années avant notre ère. Ainsi, les Asiatiques ont peuplé toute la côte Pacifique bien avant que des navires ne soient construits pour profiter ou résister aux vents et courants qui dominent les vastes étendues du gigantesque océan qui couvre la moitié de la circonférence du globe.

La dernière vaste zone habitée par l'humanité était le monde des îles océaniques au centre d'une vaste plaine d'eau. Peu avant notre ère, des navires aborigènes se sont précipités dans cette partie de l'océan, livrant les découvreurs à toutes les îles inhabitées, où ils vivaient en sécurité et isolés jusqu'à ce que les Européens découvrent le chemin de l'Amérique, puis avec le vent et les courants se sont précipités pour découvrir , ou plutôt , re-découvrez, les îles du Grand Océan.

Le plus isolé de ces îlots était celui que ses premiers habitants appelaient Te Pito-o-te-Henoa - "Le Nombril de la Terre", et Roggeveen, un Européen qui le redécouvert en 1722, baptisa l'île de Pâques - en l'honneur de la jour où navigué ici. En s'approchant du rivage, les Hollandais, à leur grande surprise, ont vu des gens considérés comme des représentants primitifs de la culture de l'âge de pierre. Ces personnes étaient allongées sur le sol, la tête tournée vers le soleil levant. Des feux de joie ont été allumés devant les immenses statues humanoïdes. De grandioses cylindres de pierre rouge étaient érigés sur la tête d'idoles majestueuses. Des centaines de ces sculptures dominaient une île sans arbres, où même les arbres n'étaient pas visibles et pouvaient être utilisés pour transporter et soulever les statues.

Autour de ces humbles idolâtres et de leurs monuments omniprésents se trouvait une plaine dépourvue de végétation, une plaine caillouteuse avec de rares parcelles de terres cultivées, où poussaient patates douces et bananes. Au-dessus d'eux s'élevaient les pentes de volcans éteints, envahis de chaluts et de fougères, dont les cratères morts étaient les seuls réservoirs d'eau douce de l'île. De tous les côtés de l'île, des falaises abruptes se brisaient dans la mer, sur laquelle tombaient les vagues; au-dessous d'eux, il y avait très peu d'endroits propices à l'atterrissage.

Créé avant l'apparition de l'homme sur Terre par une éruption volcanique sous-marine, ce morceau de terre s'est élevé seul des abysses de l'océan sur le chemin des courants se déplaçant à jamais de l'Amérique du Sud - à 2 000 milles à l'est, au-delà de l'île habitée la plus proche - 1 600 miles à l'ouest, et de là jusqu'aux côtes de l'Asie - encore 7 000 miles.

Naturellement, la question s'est posée devant les scientifiques et le grand public en général : comment la civilisation est-elle venue à l'origine sur cette île très isolée ?

Une manière indirecte de résoudre ce problème a commencé à la fin du siècle dernier, en commençant l'étude des traditions orales des insulaires. Dans la première moitié de notre siècle, la première enquête archéologique de l'île a eu lieu et l'étude de la population locale, de sa culture et de sa langue a commencé.

Au début de la seconde moitié de notre siècle, il n'y avait toujours pas de fouilles archéologiques systématiques sur l'île de Pâques, ni de collecte d'échantillons pour l'analyse pollinique. Une telle omission de la part des scientifiques s'explique par le fait qu'il s'agit d'une île exceptionnellement aride, sur laquelle, semble-t-il, pas assez d'humus ne pourrait s'accumuler pour cacher les traces des cultures anciennes. Les chercheurs pensaient qu'en raison du manque de terre, il n'y avait rien à creuser. De plus, la position éloignée de l'île de Pâques a conduit les scientifiques à conclure que les Asiatiques ne pouvaient être que les derniers à y pénétrer et que, par conséquent, sa durée de vie devrait être plus courte que celle de toute autre île du Pacifique.

Ces deux hypothèses ne semblaient pas raisonnables à l'auteur de l'article. En 1937-1938, alors que je menais des recherches aux Marquises, je remarquai comment, sous l'effet des activités de l'homme et de ses animaux domestiques, l'îlot de Motane était déjà historiquement passé de couvert de forêt tropicale dense à dépourvu de presque toute végétation sauf l'herbe. Jusqu'à ce que des études paléobotaniques soient menées sur l'île de Pâques, nous ne pouvions pas juger s'il y avait ou non une forêt sur l'île avant l'apparition des Européens.

De plus, les Asiatiques ayant colonisé tous les continents bordant l'océan Pacifique avant l'arrivée de l'homme sur l'île de Pâques, on ne pouvait affirmer avec certitude que le premier voyage transocéanique vers l'île de Pâques empruntait nécessairement la route la plus longue, contre les alizés et les courants d'ouest, et non la route la plus courte - depuis l'Amérique du Sud toute proche, avec des vents et des courants favorables. Si les gens ont quitté l'Amérique du Sud, il est très probable que l'île de Pâques les ait rencontrés plus tôt que les autres ; dans ce cas, il est habité depuis relativement longtemps.

Avant nos fouilles sur l'île de Pâques en 1955-1956, seules deux expéditions archéologiques avaient eu lieu ici. La première, une expédition anglaise privée en 1914 dirigée par Mme C. Routledge, ne comprenait pas d'archéologues professionnels et n'a pas tenté de mener des fouilles stratigraphiques. Néanmoins, le populaire livre de croquis de voyage de K. Routledge regorge d'observations importantes et était jusqu'à récemment la principale source d'informations sur l'archéologie des couches superficielles de l'île de Pâques.

En 1934, une expédition franco-belge arrive sur l'île, mais l'archéologue français meurt en chemin, et le seul archéologue restant A. Lavacherie concentre ses efforts sur l'étude des pétroglyphes. Parallèlement, l'ethnographe français A. Metro effectue des observations ethnographiques sur les insulaires modernes. Par ailleurs, le missionnaire capucin S. Englert, installé sur l'île de Pâques depuis 1935, étudie l'archéologie des couches superficielles et l'ethnographie.

Manquant de données pour la datation scientifique, les premiers explorateurs de l'île de Pâques ont conclu de manière purement spéculative qu'une personne n'aurait pu atteindre cet avant-poste isolé de l'est avant le 12ème siècle (Metro), le 13ème siècle (Lavasheri), le 14ème siècle (Routledge) ou le 16ème siècle (Englert ).

Il n'y a pas eu d'unanimité pour résoudre la fameuse énigme de l'île de Pâques. Routledge et Englert ont fait valoir qu'il y avait des traces de stratification culturelle (stratification) sur l'île et que les anciennes structures en pierre pouvaient être divisées en deux types. Ils sont arrivés à la conclusion que deux cultures différentes sont venues l'une après l'autre sur ce morceau de terre et en ont vu la confirmation dans les légendes locales. S'y opposant, Lavasheri et Metro ont déclaré qu'il n'y avait aucun signe de stratification sur l'île, que l'archéologie locale était homogène, qu'il n'y avait qu'une culture purement polynésienne sur l'île. Ils ont rejeté les légendes des Pâques, déclarant qu'elles avaient été délibérément composées pour expliquer l'origine du grand fossé - le même fossé que, selon la légende, les gens ont creusé pour un énorme feu défensif. Metro et Lavasheri considéraient les douves comme une formation naturelle.

L'énorme travail d'ingénierie effectué par les premiers habitants de l'île de Pâques a attiré l'imagination de Routledge, et elle a conclu que le problème restait mystérieux. Cependant, Metro a résolu le puzzle simplement. Il a suggéré que les Polynésiens, habitués à la sculpture sur bois, arrivés ici des îles boisées de l'ouest, n'ont pas trouvé d'arbre sur l'île de Pâques sans arbres et sont donc passés au traitement de la pierre, ont très rapidement développé la technique de maçonnerie mégalithique la plus avancée du monde (les mégalithes sont des structures anciennes faites de grosses pierres) et ont érigé les plus grandes sculptures de toutes créées par l'un des peuples néolithiques de la Terre.

Il n'y avait pas non plus de consensus sur la façon dont les anciens sculpteurs transportaient et élevaient des statues gigantesques, pourquoi ces idoles ont été créées et pourquoi les paschaliens n'adoraient pas les dieux polynésiens Tana et Tangaroa, mais professaient une religion complètement différente, et aussi pourquoi ils n'utilisaient pas Produits polynésiens.

Il était évident que la surface de l'île de Pâques ne pouvait pas raconter toute l'histoire des événements dramatiques et des conceptions ingénieuses réalisées sur l'île la plus isolée du monde. Afin d'approfondir le mystère et de rechercher des indices cachés sur le passé mystérieux des Paschaliens, j'ai décidé d'amener un groupe d'archéologues qualifiés sur l'île et de mener les premières fouilles stratigraphiques ; malgré la croyance répandue selon laquelle il n'y avait pas de couche de sol sur l'île, j'espérais trouver quelque chose sous la surface. Une tâche importante consistait à étudier la stratification de l'architecture, ainsi qu'à collecter des échantillons de charbon à des points clés de l'île pour une analyse au radiocarbone.

Il n'y a pas un seul ruisseau sur l'île de Pâques stérile, mais l'eau de pluie s'accumule dans trois volcans éteints - Rano Kao, Rano Raraku et Rano Oroi. Pendant de nombreux siècles, le vent a transporté le pollen de la végétation insulaire dans les lacs de cratère ouverts ; l'étude du pollen fossile bien conservé déposé ici aurait dû aider à reconstituer l'histoire de la flore pascale. Pour ce faire, le long des bords des lacs Rano Kao et Rano Raraku, un certain nombre de puits jusqu'à huit mètres de profondeur ont été posés. Par la suite, les spécimens ont été examinés et identifiés par le professeur W. H. Selling, chef du département paléobotanique du Musée national d'histoire naturelle de Stockholm.

L'étude du pollen a montré que lorsque - avant même notre ère - un homme posait le pied pour la première fois sur les rives locales, l'île de Pâques, désormais dénudée, était couverte d'arbres et d'arbustes de nombreuses espèces. Il y avait des ruisseaux sur l'île, et la surface des lacs de cratère frais n'était pas encore recouverte de végétation aquatique, des palmiers et des forêts vierges s'élevaient autour des lacs.

Mais voici un homme. En étudiant des échantillons de pollen, nous voyons comment la forêt primaire a été réduite et la surface du lac a progressivement commencé à être occupée par des plantes aquatiques qui n'apparaissaient que maintenant. Avec l'arrivée de l'homme, pour la première fois, un polygonum, une plante typique d'Amérique du Sud, a été planté le long des rives d'eau douce, que les habitants des Andes et des Pascals utilisaient comme plante médicinale. Avec lui, le roseau totora extrêmement important, également une plante d'eau douce typique d'Amérique du Sud, a été introduit sur l'île, inconnue ni dans l'Ancien Monde ni dans d'autres îles du Pacifique. Avec leur apparition, la flore de l'île a commencé à changer radicalement. Les deux plantes se sont propagées rapidement et ont rapidement recouvert partiellement la plupart des lacs de cratère d'un tapis flottant.

Au même moment, les gens ont commencé à allumer les premiers feux sur l'île et un peu plus tard, la végétation a commencé à disparaître. Pour la première fois, des particules de cendres sont mélangées à des résidus de terre et de pollen jusqu'alors propres. Ils témoignent des incendies de forêt limités que les extraterrestres ont mis en place pour dégager des zones pour les bâtiments résidentiels et les lieux de culte. La forêt d'origine disparaissait, des temples et des monuments bizarres en pierre durable ont pris sa place. Ces structures, plus tard détruites ou recouvertes par d'autres, nous ont fourni les indices les plus fiables pour étudier le niveau de culture des premiers insulaires et l'évolution locale ultérieure.

Les quatre archéologues de notre expédition - E. N. Furdon, W. Melloy, A. Shelsvold et C. S. Smith - ont commencé par fouiller des habitations et des plates-formes cultuelles. Et tous, indépendamment les uns des autres, ont trouvé l'alternance de deux cultures différentes avec une architecture différente et des croyances religieuses différentes. Ces cultures ont été remplacées par la guerre et une période de déclin - c'était juste avant l'arrivée des premiers Européens sur l'île de Pâques. La datation au radiocarbone a montré que l'homme est arrivé sur l'île de Pâques au moins mille ans plus tôt que ne le suggère la science moderne.

Trois périodes consécutives dans l'archéologie de l'île de Pâques ont été nommées : Early, Middle et Late.

Période au début

Les personnes qui ont atteint l'île de Pâques pour la première fois venaient clairement d'une région qui n'était pas tant la sculpture sur bois que le travail de la pierre. Ils ont abattu des arbres pour atteindre les rochers. Ces premiers colons étaient déjà des tailleurs de pierre qualifiés. Ils maîtrisaient la technique de traitement d'énormes blocs de basalte solide. Les dalles de la maçonnerie, qui avaient une forme carrée, triangulaire ou polygonale, s'emboîtaient néanmoins si étroitement qu'une lame de couteau ne pouvait pas être insérée entre elles. Les fouilles ont montré que ce type de maçonnerie était le plus ancien de l'île de Pâques, et non le plus récent, et non l'achèvement de l'évolution locale, comme le concluait spéculativement Metro.

Cette technique mégalithique parfaite n'était connue sur aucune des milliers d'îles du Pacifique plus à l'ouest. Nous ne voyons une telle perfection, une telle technique et un tel style que dans la culture spécialisée de taille de pierre de l'ancienne Perun, sur le continent, qui est le voisin le plus proche de l'île de Pâques à l'est. Le but des bâtiments de Pâques était plus esthétique ou cultuel que fonctionnel, et les générations suivantes d'insulaires ne pouvaient pas ou ne voulaient pas développer le grand art particulier du début de l'ère de Pâques.

Les premiers colons ont utilisé leurs compétences pour construire d'immenses plates-formes comme des autels nécessaires au culte solaire. La façade traditionnellement disposée et polie en douceur était très précisément orientée astronomiquement par rapport au point de lever du soleil au moment du solstice d'été ou de l'équinoxe.

L'intérêt pour le mouvement du soleil s'est également manifesté par le fait qu'au sommet du Rano Kao, le plus haut volcan de l'île, les premiers Paschaliens ont construit un observatoire solaire, spécialement adapté pour enregistrer le mouvement annuel du soleil. Cet observatoire était entièrement recouvert de terre, et nous l'avons découvert lors des fouilles dirigées par Ferdon. L'observatoire était entouré d'un bâtiment de culte avec des symboles solaires gravés sur des sorties de lave. Les rituels de Pâques étaient accompagnés de l'allumage de feux. On pense que le culte solaire et les observatoires solaires ne sont pas caractéristiques de la culture polynésienne - ils sont également les plus typiques de l'ancien Pérou, à la fois inca et pré-inca.

Dans l'observatoire solaire et dans les zones dégagées et nivelées derrière les larges plates-formes mégalithiques orientées astronomiquement, les premiers habitants de l'île de Pâques ont érigé de grandes sculptures de pierre humanoïdes. Ces sculptures étaient nettement différentes des bustes plus imposants qui rendirent plus tard l'île célèbre et étaient inconnues de la science jusqu'à ce que des fouilles révèlent leur existence. En voici un type : une petite tête quadrangulaire aplatie avec des traits du visage légèrement sculptés - d'énormes yeux exorbités, des joues gonflées, des sourcils arqués, se transformant en un nez en forme de Y. Le deuxième type, non moins traditionnel: une colonne rectangulaire, sur les côtés de laquelle une figure humaine en pied était dessinée en relief, avec des jambes courtes et des bras abaissés de sorte que les doigts se rejoignent sous le nombril. Le troisième type : une statue réaliste d'un homme agenouillé assis sur ses talons ; ses mains sont sur ses genoux, son visage ovale avec une barbichette est tourné vers le ciel.

Il n'y avait pas de telles sculptures sur aucune autre île, mais les trois types sont caractéristiques de Tiahuanaco, le centre de culte des adorateurs du soleil du Pérou pré-inca.

La quatrième et dernière variété servit de prototype aux grandes sculptures de la période pascale suivante. Cette variété représente un style et une évolution purement locaux, il n'y a pas de statues à proximité ni sur le continent ni sur d'autres îles.

Nous ne savons pas encore exactement quand l'homme a vu pour la première fois les rives boisées de l'île de Pâques. Mais la datation au carbone montre qu'environ 380, des ingénieurs militaires qualifiés ont dirigé des travaux approfondis, créant une puissante structure défensive à son extrémité orientale. Bordée de falaises abruptes, la péninsule de Poike était coupée du reste de l'île par un fossé spécialement creusé de 12 pieds de profondeur, d'environ 40 pieds de large et de près de 2 miles de long. Le gravier et la terre jetés hors du fossé formaient un rempart défensif avec des passages pour les contre-attaques. Si l'on écarte l'hypothèse que les premiers colons de l'île de Pâques s'apprêtaient à se défendre contre des ennemis qui pourraient les suivre à travers l'océan, on ne peut que conclure que l'île était habitée bien avant le début de ces travaux d'envergure.

Ce fossé rempli de sable était considéré par les expéditions antérieures, sans excavation, comme une dépression naturelle du terrain, bien que les légendes pascales aient indiqué avec insistance que le fossé avait été creusé par le légendaire « aux longues oreilles » pour la défense.

On sait encore très peu de choses sur ces premiers habitants de l'île de Pâques, mais on sait qu'ils ont apporté avec eux une culture très développée, qui s'est naturellement développée en dehors de l'île et qui a dû être retracée dans les régions environnantes. Comme nous l'avons déjà vu, cette culture de la Première Période apportée de l'extérieur était très particulière, différente des autres cultures insulaires du Pacifique que nous connaissons.

Moyenne période

Vers 1100, comme le montre la datation au carbone, la culture pascale originelle a soudainement pris fin. Certains des temples antiques et d'autres structures, y compris l'observatoire solaire, ont été abandonnés pendant longtemps et sont tombés en mauvais état. Mais ensuite, ils ont été à nouveau occupés par des personnes et reconstruits selon un plan différent, en utilisant une technique de maçonnerie complètement différente. La raison de cette rupture est encore inconnue. Peut-être que l'île entière a été abandonnée pendant cet interrègne, ou peut-être que les guerres locales ont réduit la population de la Première Période, de sorte qu'il ne restait qu'une poignée de personnes qui vivaient dans des régions éloignées. En tout cas, après une longue pause, les anciens bâtiments ont été occupés par une culture différente, avec des idées religieuses différentes ; a commencé ce que nous appelons la seconde période, ou Moyenne, dans l'histoire des cultures pascales.

Au début de cette période, d'énormes sculptures en pierre ont commencé à être réalisées, ce qui a ensuite attiré l'attention du monde entier sur une petite île du Pacifique. À cette époque, l'aspiration principale et la passion fanatique des paschaliens étaient la sculpture d'images gigantesques d'ancêtres, qui étaient érigées sur des tombes ancestrales élevées au-dessus du niveau du sol.

Les sculptures de la période moyenne se distinguent par des oreilles extrêmement longues et tombantes, ravivant le souvenir des légendaires "longues-oreilles" qui, selon les paschaliens, ont créé ces statues jusqu'à ce qu'elles soient presque entièrement brûlées dans le fossé défensif déjà mentionné lors de la guerre aux "oreilles courtes". Maintenant, un seul clan vit sur l'île, dont les membres se considèrent comme des descendants directs des "longues oreilles" - c'est le clan Atanov. Leur origine est confirmée par tous les insulaires, ainsi que par les recherches généalogiques d'Englert.

Les méthodes de travail des sculpteurs "aux longues oreilles" étaient un secret de famille secret, qui se transmettait de père en fils depuis douze générations. Grâce aux bonnes relations amicales entre notre expédition et le peuple pascal, le secret nous a été révélé. Il a été testé dans des expériences pratiques. Sur les instructions de l'aîné des frères Atanov, une statue a été sculptée, transportée et placée sur un piédestal. Les recherches archéologiques, combinées aux récits des pascals et à nos expériences, ont permis de recréer les méthodes de travail des sculpteurs de la période moyenne.

Les statues ont été taillées directement sur les pentes du cratère à l'aide de haches grossièrement faites d'andésite dure; pour faciliter le travail, la roche était arrosée avec de l'eau de courges séchées. Sous la couche de surface meuble et altérée, la roche était très dure et il a fallu environ un an pour fabriquer une statue de taille moyenne. Dans les carrières, les moindres détails du visage, des mains et du corps de la sculpture ont été traités, jusqu'au polissage des ornements d'oreille et des ongles longs et exquis. Mais l'arrière est resté inachevé jusqu'au dernier moment et était relié à un lit de pierre comme une quille.

Enfin, après avoir séparé son dos, le géant a été descendu sur une pente raide à l'aide de rouleaux et de cordes. Dans le même temps, il était souvent nécessaire de surmonter des terrasses abruptes et des niches résultant de travaux antérieurs. La statue a été temporairement installée quelque part au pied du volcan. Pour ce faire, dans la couche de gravats accumulés, un rebord ou une fosse a été creusé dans les carrières, où ils ont placé la statue avec leurs pieds, en la soutenant avec des cordes en position verticale. Maintenant, pour la première fois, les sculpteurs pouvaient commencer à travailler sur le dos. Il a été taillé et poli aussi soigneusement que le reste de la figure. Le devant de la statue n'était décoré d'aucun motif : juste un torse. Mais des symboles en relief étaient souvent appliqués au dos - un arc ressemblant à un arc-en-ciel, un ou deux anneaux.

La tradition dit que les sculpteurs pascaux, les découvreurs de l'île, étaient appelés hanau-epe - "aux longues oreilles" - pour leur coutume d'allonger le lobe de leurs oreilles en y suspendant de grands disques. Les ancêtres de la population actuelle, contrairement à eux, étaient appelés hanau-momoko - "oreilles courtes".

Pendant karau-karau, c'est-à-dire deux cents ans, les "oreilles courtes" ont humblement travaillé pour les "oreilles longues", participant à la construction d'immenses structures. De grands ahus sont apparus; des carrières de Rano Raraku, de plus grandes statues ont été apportées aux tombes, qui appartenaient principalement aux "longues oreilles". Bien que des mariages mixtes aient eu lieu entre les deux peuples, seules six des nombreuses centaines de sculptures sur l'ahu sont à oreilles courtes, toutes les autres ont des lobes allongés : elles représentent clairement « aux longues oreilles ».

La tradition dit en outre que la période de coopération pacifique de deux siècles s'est terminée lorsque les "oreilles longues" ont forcé les "oreilles courtes" à nettoyer toute la péninsule de Poike à l'est des pierres. Les travaux étaient déjà terminés et Poike, contrairement à toute l'île, noire de fragments de lave, était complètement recouverte d'herbe verte, puis les "oreilles courtes" ont reçu l'ordre de nettoyer le reste de la surface de l'île de la même manière. Mais alors leur longue souffrance a pris fin. Toute leur tribu, unie, se révolta et chassa les "oreilles longues" jusqu'à la péninsule de Poike, où ils se réfugièrent derrière un long fossé défensif, qu'ils comblèrent de broussailles afin de pouvoir allumer un feu si les "oreilles courtes" s'en allaient. à l'attaque.

Une trahison commise par une vieille femme de la tribu des Oreilles Courtes, mariée à l'une des Oreilles Longues, a permis à un détachement d'Oreilles Courtes de contourner le fossé, tandis que d'autres simulaient une attaque de face. Alors que les "longues-oreilles" mettaient le feu à un feu défensif, ils ont été soudainement attaqués par l'arrière et tout le monde a été jeté dans le feu. Parmi les hommes adultes, un seul, Ororoina, a été épargné; il a été autorisé à continuer le genre "à longues oreilles".

Selon la tradition, cela s'est passé il y a douze générations ; les généalogistes pensent que cela devait être vers 1680. Les noms des descendants d'Ororoina ont survécu jusqu'à ce jour, jusqu'à la famille vivante déjà mentionnée des Atans, que les Paschaux considèrent comme les seuls à descendre dans une lignée masculine directe du peuple « aux longues oreilles » auparavant si puissant.

Pendant ce temps, les Européens ont longtemps pris le fossé sablonneux de Poike pour une formation naturelle, et la légende du feu n'était pas fiable jusqu'à ce que notre expédition y creuse. L'étude a montré qu'il s'agit d'une construction habile des mains humaines. Du charbon et des cendres d'un immense incendie ont été trouvés le long de tout le fossé; l'analyse au radiocarbone a permis de dater les échantillons vers 1676, ce qui correspond parfaitement aux traditions vivantes des Paschaliens.