Mobilité descendante. Mobilité horizontale
La société se développe à un rythme rapide ces jours-ci. Cela conduit à l'émergence de nouveaux postes, à une augmentation significative du nombre de mouvements sociaux, de leur rapidité et de leur fréquence.
Quoi
Sorokin Pitirim a été le premier à étudier un concept tel que la mobilité sociale. Aujourd'hui, de nombreux chercheurs poursuivent le travail qu'il a commencé, car sa pertinence est très élevée.
La mobilité sociale s'exprime dans le fait que la position d'une personne dans la hiérarchie des groupes, par rapport aux moyens de production, dans la division du travail et en général dans le système des rapports de production est considérablement transformée. Ce changement est associé à la perte ou à l'acquisition d'un bien, au passage à un nouveau poste, à l'éducation, à la maîtrise d'un métier, au mariage, etc.
Les gens sont en mouvement constant et la société évolue constamment. Cela signifie la variabilité de sa structure. La totalité de tous les mouvements sociaux, c'est-à-dire les changements d'un individu ou de groupes, est incluse dans le concept de mobilité sociale.
Exemples dans l'histoire
Depuis l'Antiquité, ce sujet est pertinent et suscite l'intérêt. Par exemple, la chute inattendue d'une personne ou son ascension est l'intrigue préférée de nombreux contes populaires : un mendiant sage et rusé devient un homme riche ; l'industrieuse Cendrillon trouve un prince riche et l'épouse, augmentant ainsi son prestige et son statut; le pauvre prince devient soudain roi.
Cependant, le mouvement de l'histoire n'est principalement pas déterminé par les individus, ni par leur mobilité sociale. Les groupes sociaux - c'est ce qui est le plus important pour elle. L'aristocratie terrienne, par exemple, a été remplacée à un certain stade par la bourgeoisie financière ; les personnes exerçant des professions peu qualifiées sont évincées de la production moderne par des « cols blancs » - programmeurs, ingénieurs, opérateurs. Les révolutions et les guerres ont été redessinées au sommet de la pyramide, élevant les unes et abaissant les autres. De tels changements dans la société russe ont eu lieu, par exemple, en 1917, après la Révolution d'Octobre.
Considérons divers motifs sur lesquels la mobilité sociale peut être divisée, et ses types correspondants.
1. Mobilité sociale intergénérationnelle et intragénérationnelle
Tout mouvement d'une personne entre ou couches signifie sa mobilité vers le bas ou vers le haut au sein de la structure sociale. A noter que cela peut concerner aussi bien une génération que deux ou trois. L'évolution de la position des enfants par rapport à celle de leurs parents témoigne de leur mobilité. Au contraire, la stabilité sociale a lieu lorsqu'une certaine position des générations est préservée.
La mobilité sociale peut être intergénérationnelle (intergénérationnelle) et intragénérationnelle (intragénérationnelle). De plus, il existe 2 types principaux - horizontal et vertical. À leur tour, ils se divisent en sous-types et sous-espèces, étroitement liés les uns aux autres.
La mobilité sociale intergénérationnelle signifie une augmentation ou, au contraire, une diminution du statut dans la société des représentants des générations suivantes par rapport au statut de la génération actuelle. C'est-à-dire que les enfants atteignent une position plus élevée ou plus basse dans la société que leurs parents. Par exemple, si un fils de mineur devient ingénieur, on peut parler d'ascension sociale intergénérationnelle. Une tendance à la baisse est observée si le fils d'un professeur travaille comme plombier.
La mobilité intragénérationnelle est une situation dans laquelle une même personne, sans comparaison avec ses parents, change plusieurs fois de position dans la société au cours de sa vie. Ce processus est autrement appelé une carrière sociale. Un tourneur, par exemple, peut devenir ingénieur, puis directeur d'atelier, puis il peut être promu directeur d'usine, après quoi il peut occuper le poste de ministre de l'industrie mécanique.
2. Verticale et horizontale
La mobilité verticale est le passage d'un individu d'une strate (ou caste, classe, domaine) à une autre.
Attribuer, selon la direction de ce mouvement, la mobilité ascendante (mouvement ascendant, ascension sociale) et la mobilité descendante (mouvement descendant, descente sociale). Par exemple, une promotion est un exemple de position ascendante, et une démolition ou un licenciement est un exemple de position descendante.
Le concept de mobilité sociale horizontale signifie qu'un individu passe d'un groupe social à un autre, qui se situe au même niveau. Les exemples incluent le passage d'un groupe religieux catholique à un groupe religieux orthodoxe, le changement de citoyenneté, le passage d'une famille d'origine à la sienne, d'une profession à une autre.
Mobilité géographique
La mobilité sociale géographique est une sorte d'horizontale. Cela ne signifie pas un changement de groupe ou de statut, mais un déménagement vers un autre lieu tout en conservant le même statut social. Un exemple est le tourisme interrégional et international, aller et retour. La mobilité sociale géographique dans la société moderne est aussi une transition d'une entreprise à une autre tout en conservant un statut (par exemple, un comptable).
Migration
Nous n'avons pas encore considéré tous les concepts liés au sujet qui nous intéresse. La théorie de la mobilité sociale met également en lumière la migration. On en parle lorsqu'un changement de statut s'ajoute à un changement de lieu. Par exemple, si un villageois vient en ville pour rendre visite à ses proches, alors il y a mobilité géographique. Cependant, s'il a déménagé ici pour la résidence permanente, a commencé à travailler dans la ville, alors c'est une migration.
Facteurs affectant la mobilité horizontale et verticale
Notez que la nature de la mobilité sociale horizontale et verticale des personnes est influencée par l'âge, le sexe, les taux de mortalité et de natalité et la densité de population. Les hommes, et aussi les jeunes en général, sont plus mobiles que les personnes âgées et les femmes. Dans les États surpeuplés, l'émigration est supérieure à l'immigration. Les lieux à forte natalité ont une population plus jeune et sont donc plus mobiles. Pour les jeunes, la mobilité professionnelle est plus caractéristique, pour les personnes âgées - politique, pour les adultes - économique.
Le taux de natalité est inégalement réparti entre les classes. En règle générale, les classes inférieures ont plus d'enfants, tandis que les classes supérieures en ont moins. Plus une personne monte dans l'échelle sociale, moins elle a d'enfants. Même dans le cas où chaque fils d'un homme riche prendrait la place de son père, dans la pyramide sociale, sur ses marches supérieures, des vides se forment encore. Ils sont occupés par des personnes issues des classes inférieures.
3. Mobilité sociale collective et individuelle
Il existe également des mobilités de groupe et individuelles. Individuel - est le mouvement d'un individu particulier vers le haut, vers le bas ou horizontalement sur l'échelle sociale, indépendamment des autres personnes. Mobilité de groupe - mouvement vers le haut, vers le bas ou horizontalement le long de l'échelle sociale d'un certain groupe de personnes. Par exemple, l'ancienne classe après la révolution est forcée de céder la place à la nouvelle position dominante.
Les mobilités collectives et individuelles sont liées d'une certaine manière aux statuts acquis et attribués. Dans le même temps, le statut atteint correspond davantage à l'individu et le statut attribué au groupe correspond.
Organisé et structuré
Ce sont les concepts de base du sujet qui nous intéresse. Considérant les types de mobilité sociale, la mobilité organisée est parfois également pointée du doigt, lorsque le mouvement d'un individu ou de groupes vers le bas, vers le haut ou horizontalement est contrôlé par l'État, à la fois avec le consentement du peuple et sans lui. La mobilité volontaire organisée comprend le recrutement organisationnel socialiste, les appels à projets de construction, etc. À la dépossession involontaire et à la réinstallation de petits peuples pendant la période du stalinisme.
La mobilité organisée doit être distinguée de la mobilité structurelle, provoquée par des changements dans la structure même de l'économie. Cela se produit en dehors de la conscience et de la volonté des individus. Par exemple, la mobilité sociale d'une société est grande lorsque des professions ou des industries disparaissent. Dans ce cas, de grandes masses de personnes se déplacent, et pas seulement des individus.
Pour plus de clarté, considérons les conditions d'élévation du statut d'une personne dans deux sous-espaces - professionnel et politique. Toute ascension d'un fonctionnaire dans l'échelle de carrière se traduit par un changement de rang dans la hiérarchie de l'État. Vous pouvez également augmenter le poids politique en augmentant le rang dans la hiérarchie du parti. Si le responsable est l'un des militants ou des responsables du parti qui est devenu au pouvoir après les élections législatives, il est alors beaucoup plus susceptible d'occuper un poste de direction au sein du gouvernement municipal ou de l'État. Et, bien sûr, le statut professionnel d'un individu augmentera après l'obtention d'un diplôme d'enseignement supérieur.
Intensité de la mobilité
La théorie de la mobilité sociale introduit un concept tel que l'intensité de la mobilité. C'est le nombre d'individus qui changent leurs positions sociales dans une direction horizontale ou verticale sur une certaine période de temps. Le nombre de ces individus dans est l'intensité absolue de la mobilité, tandis que leur part dans le nombre total de cette communauté est relative. Par exemple, si l'on compte le nombre de personnes de moins de 30 ans qui sont divorcées, alors il y a une intensité absolue de mobilité (horizontale) dans cette tranche d'âge. Cependant, si l'on considère le rapport du nombre de personnes divorcées de moins de 30 ans sur le nombre total d'individus, il s'agira déjà d'une mobilité relative dans le sens horizontal.
Le concept de mobilité sociale
La place principale dans l'étude de la structure sociale est donnée au thème de la mobilité sociale de la population, qui comprend le mouvement d'une personne d'une classe à une autre, d'un groupe intraclasse à un autre, ainsi que les mouvements sociaux entre les générations. Les mouvements sociaux ont traditionnellement un caractère de masse, et en termes de degré de formation de la société, ils deviennent plus intenses.
La mobilité sociale est aussi une modification par une personne ou un groupe de personnes de sa position sociale dans l'espace social. En termes simples, la mobilité sociale est le changement de statut social d'une personne. Le statut peut être réel, imaginaire et attribué. Chaque individu acquiert un statut spécifique dès sa naissance, et celui-ci dépend directement de son appartenance à une race, un sexe, un lieu de naissance, mais aussi de la place occupée par ses parents.
Remarque 1
Ce terme a été introduit dans la circulation scientifique par Pitirim Sorokin en 1927.
Les sociologues sont engagés dans l'étude de la nature des mouvements sociaux, de leur direction, de leur intensité, des mouvements qui se produisent entre les classes, les générations, des villes entières et des régions. Au fond, ils sont positifs ou négatifs, encouragés ou, au contraire, contenus. De plus, les sociologues étudient les grandes étapes d'une carrière professionnelle, ainsi que comparent le statut social des parents et des enfants. Dans la sociologie occidentale, le thème de la mobilité sociale est également assez activement exploré.
Parmi les principales raisons qui renforcent la mobilité sociale figurent les changements qui se sont produits pour une raison quelconque dans l'opinion publique en ce qui concerne le prestige de certaines professions et, par conséquent, un changement d'intérêts professionnels parmi une grande variété de groupes de personnes. Par exemple, un grand nombre de personnes montrent un grand intérêt pour les activités entrepreneuriales et beaucoup moins d'intérêt pour l'agriculture.
La mobilité verticale comme type de mobilité sociale
A ce jour, il existe deux grands types de mobilité sociale, à savoir :
- mobilité intergénérationnelle.
- Mobilité intragénérationnelle.
Par ailleurs, il est d'usage de distinguer deux grands types de mobilité sociale, ce sont :
- mobilité verticale.
- mobilité horizontale.
Ces types, à leur tour, sont divisés en sous-types et sous-types qui interagissent les uns avec les autres.
Nous nous attarderons plus en détail sur la mobilité verticale, qui contient les relations qui se nouent lorsqu'une personne ou un objet social passe d'une strate sociale à une autre.
En d'autres termes, la mobilité verticale implique le passage d'une strate (domaine, classe) à une autre.
Selon la direction d'un tel mouvement, il est d'usage de distinguer:
- Ascension sociale. Cela comprend l'élévation sociale ainsi que le mouvement ascendant;
- Mobilité descendante. C'est une descente sociale, aussi un mouvement vers le bas.
Comme exemple de mobilité ascendante, on peut citer une promotion, un licenciement ou une démolition est un exemple de mobilité descendante.
Ainsi, il est important de noter que l'étude des types de mobilité sociale est assez importante. Pour ce faire, il est nécessaire d'imaginer plus concrètement l'image réelle des mouvements sociaux, de déterminer leurs causes et leurs principales directions afin d'exercer un contrôle sur ces processus dans les limites nécessaires à la société, d'exercer consciemment une certaine influence sur eux afin de préserver à la fois la dynamique sociale et la constance de la société et améliorer la vie de chacun.
Les gens sont en mouvement constant et la société est en développement. La totalité des mouvements sociaux des personnes dans la société, c'est-à-dire le changement de statut s'appelle la mobilité sociale.
En dessous de la mobilité sociale fait référence au mouvement d'un individu ou d'un groupe vers le haut, le bas ou horizontalement. La mobilité sociale se caractérise par la direction, la variété et la distance des mouvements sociaux des personnes dans la société (individuellement et en groupe).
L'histoire humaine est faite non seulement de mouvements individuels, mais aussi de mouvements de grands groupes sociaux. L'aristocratie terrienne est remplacée par la bourgeoisie financière, les professions peu qualifiées sont évincées de la production moderne par des représentants des soi-disant «cols blancs» - ingénieurs, programmeurs, opérateurs de complexes robotiques. Les guerres et les révolutions ont refaçonné la structure sociale de la société, en élevant certaines au sommet de la pyramide et en abaissant d'autres.
Des changements similaires ont eu lieu dans la société russe après la révolution d'octobre 1917. Ils se produisent encore aujourd'hui, lorsque l'élite des affaires a remplacé l'élite du parti.
Le mouvement de haut en bas s'appelle mobilité verticale, il est de deux types : descendant (de haut en bas) et ascendant (de bas en haut). mobilité horizontale on appelle un tel mouvement, dans lequel un individu change sa position sociale ou sa profession en une équivalente. Une variété spéciale est intergénérationnel, ou intergénérationnelle, la mobilité. Il renvoie au changement de statut des enfants par rapport au statut des parents. La mobilité intergénérationnelle a été étudiée par A.V. Kirch, et dans l'aspect historique global - A. Pirenne et L. Febvre. P. Sorokin a été l'un des fondateurs des théories de la stratification sociale et de la mobilité sociale. Les sociologues étrangers relient généralement ces deux théories.
Les sociologues soviétiques utilisaient d'autres termes. Transition entre les classes qu'ils ont appelées interclasse mouvements, et la transition au sein d'une même classe - intraclasse. Ces termes ont été introduits dans la sociologie soviétique dans les années 1970. Les mouvements interclasses signifiaient une transition d'une classe à une autre, par exemple, si un natif du milieu de travail était diplômé de la Faculté de philosophie et devenait enseignant, passant ainsi dans la strate de l'intelligentsia. Si un ouvrier, un paysan ou un intellectuel élève le niveau d'instruction et passe d'un poste peu qualifié à un poste moyennement ou hautement qualifié, tout en restant ouvrier, paysan ou intellectuel, alors il effectue des mouvements verticaux intra-classes.
Exister deux types principaux la mobilité sociale - intergénérationnelle et intragénérationnelle, et deux types principaux - vertical et horizontal. Ils se divisent à leur tour en sous-espèces et sous-types.
Mobilité verticale implique le passage d'une strate à une autre. Selon le sens du mouvement, on parle de ascension sociale(montée sociale, mouvement vers le haut) et sur mobilité descendante(ascendance sociale, mouvement vers le bas). Il y a une certaine asymétrie entre l'ascension et la descente : tout le monde veut monter et personne ne veut descendre l'échelle sociale. Habituellement, ascension- phénomène volontaire un descente - forcé.
La promotion est un exemple de mobilité ascendante d'un individu, le licenciement, la rétrogradation est un exemple de mobilité descendante. La mobilité verticale est un changement par une personne au cours de sa vie d'un statut élevé à un statut inférieur, ou vice versa. Par exemple, le passage d'une personne du statut de plombier au poste de président d'une société, ainsi que le mouvement inverse, est un exemple de mobilité verticale.
Mobilité horizontale implique le passage d'un individu d'un groupe social à un autre, situé au même niveau. Un exemple est le passage d'un groupe religieux orthodoxe à un groupe religieux catholique, d'une citoyenneté à une autre, d'une famille (parentale) à une autre (la sienne, nouvellement formée), d'une profession à une autre. De tels mouvements se produisent sans changement notable de la position sociale dans le sens vertical. Mobilité horizontale implique un changement par une personne au cours de sa vie d'un statut à un autre, ce qui est à peu près équivalent. Disons qu'une personne a d'abord été plombier, puis est devenue menuisier.
Une forme de mobilité horizontale est mobilité géographique. Cela n'implique pas un changement de statut ou de groupe, mais un déplacement d'un lieu à un autre tout en conservant le même statut. Un exemple est le tourisme international et interrégional, se déplaçant d'une ville à un village et inversement, se déplaçant d'une entreprise à une autre.
Si un changement de statut s'ajoute à un changement de lieu, alors la mobilité géographique devient migration. Si un villageois vient en ville pour rendre visite à des parents, il s'agit de mobilité géographique. S'il a déménagé en ville pour la résidence permanente et a trouvé un emploi ici, alors c'est une migration.
La classification de la mobilité sociale peut être effectuée selon d'autres critères. Ainsi, par exemple, on distingue mobilité individuelle, lorsque des mouvements vers le bas, vers le haut ou horizontalement se produisent chez un individu indépendamment des autres, et mobilité de groupe, lorsque des mouvements se produisent collectivement, par exemple après une révolution sociale, l'ancienne classe dirigeante cède ses positions à la nouvelle classe dirigeante.
Pour d'autres raisons, la mobilité peut être classée, par exemple, en spontané ou alors organisé. Un exemple de mobilité spontanée est le déplacement des résidents de l'étranger proche vers les grandes villes de Russie dans le but de gagner de l'argent. La mobilité organisée (déplacer une personne ou des groupes entiers vers le haut, vers le bas ou horizontalement) est contrôlée par l'État. Ces déplacements peuvent être effectués : a) avec le consentement des personnes elles-mêmes, b) sans leur consentement. Un exemple de mobilité volontaire organisée à l'époque soviétique est le mouvement de jeunes de différentes villes et villages vers les chantiers de construction du Komsomol, le développement de terres vierges, etc. Un exemple de mobilité involontaire organisée est rapatriement(réinstallation) des Tchétchènes et des Ingouches pendant la guerre avec le nazisme allemand.
Elle doit être distinguée de la mobilité organisée mobilité structurelle. Elle est causée par des changements dans la structure de l'économie nationale et se produit contre la volonté et la conscience des individus. Par exemple, la disparition ou la réduction d'industries ou de professions entraîne le déplacement de grandes masses de personnes.
La mobilité sociale peut être mesurée à l'aide de deux mesures. Dans le premier système, l'unité de compte est individuel, dans le second - le statut. Considérons d'abord le premier système.
En dessous de mobilité fait référence au nombre d'individus qui ont gravi l'échelle sociale dans une direction verticale sur une certaine période de temps. Si le volume est calculé par le nombre d'individus déplacés, alors on l'appelle absolu et si le rapport de cette quantité sur l'ensemble de la population, alors relatif volume et est exprimé en pourcentage.
Total le volume, ou l'échelle, de la mobilité détermine le nombre de mouvements dans toutes les strates ensemble, et différencié - pour les strates individuelles, les couches, les classes. Le fait que dans une société industrielle les deux tiers de la population soit mobile renvoie au volume total, et 37 % des enfants d'ouvriers devenus salariés appartiennent au volume différencié.
Échelle de la mobilité sociale est défini comme le pourcentage de ceux qui ont changé, par rapport à leurs pères, leur statut social. Lorsque la Hongrie était capitaliste, c'est-à-dire dans les années 1930, l'ampleur de la mobilité était de 50 %. Dans la Hongrie socialiste (années 60), il est passé à 64% et en 1983 à 72%. À la suite des transformations socialistes, la société hongroise est devenue aussi ouverte que les pays capitalistes développés.
A juste titre, cette conclusion s'applique à l'URSS. Des chercheurs d'Europe occidentale et d'Amérique qui ont mené des études comparatives ont constaté que la mobilité dans les pays d'Europe de l'Est est plus élevée que dans les pays capitalistes développés.
L'évolution de la mobilité des couches individuelles est décrite par deux indicateurs. Le premier est coefficient de mobilité de sortie de la couche sociale. Elle montre, par exemple, combien de fils d'ouvriers qualifiés sont devenus des intellectuels ou des paysans. Seconde - coefficient de mobilité d'entrée dans la couche sociale, indiquant à partir de quelles couches, par exemple, la couche des intellectuels est reconstituée. Il révèle l'origine sociale des personnes.
Degré de mobilité dans la société est déterminée par deux facteurs : l'étendue de la mobilité dans la société et les conditions qui permettent aux personnes de se déplacer.
Gamme de mobilité(mobilité en quantité), qui caractérise une société donnée, dépend du nombre de statuts différents qui y existent. Plus il y a de statuts, plus une personne a la possibilité de passer d'un statut à un autre.
Dans la société traditionnelle, le nombre de postes de statut élevé est resté à peu près constant, de sorte qu'il y avait une mobilité descendante modérée des descendants de familles de statut élevé. La société féodale se caractérise par un très petit nombre de postes vacants pour des postes élevés pour ceux qui avaient un statut inférieur. Certains sociologues pensent que, très probablement, il n'y a pas eu de mobilité ascendante.
La société industrielle s'est élargie gamme de mobilité. Elle se caractérise par un nombre bien plus important de statuts différents. Le premier facteur déterminant de la mobilité sociale est le niveau de développement économique. Pendant les périodes de dépression économique, le nombre de postes de statut élevé diminue, tandis que les postes de statut inférieur augmentent, de sorte que la mobilité descendante domine. Elle s'intensifie dans les périodes où les gens perdent leur emploi et en même temps de nouvelles couches entrent sur le marché du travail. Au contraire, pendant les périodes de développement économique actif, de nombreux nouveaux postes de haut niveau apparaissent. La demande accrue de travailleurs pour les occuper est la principale cause de mobilité ascendante.
La principale tendance dans le développement d'une société industrielle est qu'elle augmente simultanément la richesse et le nombre de postes de haut niveau, ce qui entraîne à son tour une augmentation de la taille de la classe moyenne, dont les rangs sont reconstitués par des personnes des couches inférieures.
Le deuxième facteur de mobilité sociale est le type historique de stratification. Les sociétés de castes et de succession restreignent la mobilité sociale en imposant des restrictions sévères à tout changement de statut. De telles sociétés sont appelées fermé.
Si la plupart des statuts dans une société sont attribués ou prescrits, alors l'amplitude de la mobilité dans celle-ci est beaucoup plus faible que dans une société basée sur la réussite individuelle. Dans une société préindustrielle, la mobilité ascendante n'était pas grande, puisque les lois et les traditions juridiques fermaient pratiquement l'accès des paysans au domaine des propriétaires terriens. Il existe un proverbe médiéval bien connu : « Paysan un jour, paysan pour toujours ».
Dans une société industrielle, que les sociologues appellent un type sociétés ouvertes avant tout, les mérites individuels et le statut acquis sont valorisés. Dans une telle société, le niveau de mobilité sociale est assez élevé.
Les sociologues notent également le schéma suivant : plus les opportunités d'ascension sont larges, plus les gens croient en la disponibilité de canaux de mobilité verticale pour eux, et plus ils y croient, plus ils s'efforcent d'évoluer, c'est-à-dire. plus le niveau de mobilité sociale dans la société est élevé. A l'inverse, dans une société de classes, les gens ne croient pas à la possibilité de changer de statut sans avoir la richesse, le pedigree ou le parrainage du monarque. En 1986, l'Institut Gallup a mené une étude comparative des deux pays : 45 % des Britanniques ont déclaré que le principal moyen d'avancer dans la vie est d'hériter de la richesse et du statut de leurs parents ; tandis que 43% des Américains, en revanche, considéraient que "le travail acharné et l'effort personnel" étaient les seuls moyens de réussir. Les successions sont fortes en Angleterre. Dès l'enfance, l'Américain moyen est focalisé sur le fait qu'il doit faire son propre destin de ses propres mains.
Lorsqu'ils étudient la mobilité sociale, les sociologues prêtent attention aux caractéristiques suivantes:
Nombre et taille des classes et des groupes de statut ;
Le degré de mobilité des individus et des familles d'un groupe à l'autre ;
Le degré de différenciation des couches sociales par types de comportement (style de vie) et le niveau de conscience de classe ;
Le type ou la quantité de biens appartenant à une personne, la profession, ainsi que les valeurs qui déterminent l'un ou l'autre statut ;
Répartition du pouvoir entre les classes et les groupes de statut.
Parmi les critères énumérés, deux sont particulièrement importants : le degré (ou le montant) de la mobilité et la différenciation des groupes de statut. Ils sont utilisés pour distinguer un type de stratification d'un autre. Aux États-Unis et en URSS, comme dans la plupart des autres sociétés industrielles, il y avait une structure ouverte : le statut était basé sur la réussite et le mouvement vers le haut et vers le bas de l'échelle sociale. De tels mouvements se produisent assez souvent. En revanche, en Inde et dans la plupart des sociétés traditionnelles, le système de stratification est fermé : le statut est largement attribué et la mobilité individuelle est limitée.
Le mouvement vers le haut est principalement dû à l'éducation, à la richesse ou à l'appartenance à un parti politique. L'éducation joue un rôle important non seulement dans l'obtention d'un revenu plus élevé ou d'une profession plus prestigieuse : le niveau d'éducation est l'une des caractéristiques de l'appartenance à une strate supérieure. La richesse est une marque de statut dans les couches supérieures. La société américaine est un système stratifié avec des classes ouvertes. Bien que ce ne soit pas une société sans classes, elle conserve la différenciation des personnes selon le statut social. C'est une société de classe ouverte dans le sens où une personne ne reste pas toute sa vie dans la classe dans laquelle elle est née.
Passons à la considération deuxième tableau de bord mobilité, où l'unité de compte est prise en compte statut ou une étape dans la hiérarchie sociale. Dans ce cas, la mobilité sociale s'entend comme le passage par un individu (groupe) d'un statut à un autre, situé verticalement ou horizontalement.
Portée de la mobilité- c'est le nombre de personnes qui ont changé leur statut précédent en un autre vers le bas, vers le haut ou horizontalement. Les idées sur le mouvement des personnes vers le haut, vers le bas et horizontalement dans la pyramide sociale décrivent sens de la mobilité. Des variétés de mobilité sont décrites typologie mouvements sociaux. Mesure de la mobilité indiqué pas et volume mouvements sociaux.
Distance de mobilité- c'est le nombre de marches que les individus ont réussi à gravir ou ont dû descendre. La distance normale est considérée comme se déplaçant d'une ou deux étapes vers le haut ou vers le bas. La plupart des transitions sociales se déroulent ainsi. Distance anormale - une ascension inattendue vers le haut de l'échelle sociale ou une chute vers le bas.
Unité de distance de mobilité parle pas de mouvement. Pour décrire l'étape des mouvements sociaux, le concept de statut est utilisé : le passage d'un statut inférieur à un statut supérieur est une mobilité ascendante ; passer d'un statut supérieur à un statut inférieur - mobilité descendante. Le mouvement peut être d'un pas (état), de deux ou plusieurs pas (états) vers le haut, vers le bas et horizontalement. Une étape peut être mesurée en 1) statuts, 2) générations. Par conséquent, les types suivants sont distingués:
mobilité intergénérationnelle;
Mobilité intragénérationnelle ;
Mobilité interclasse;
Mobilité intraclasse.
Le concept de « mobilité de groupe » caractérise une société qui subit des changements sociaux, où l'importance sociale d'une classe, d'un domaine ou d'une strate entière augmente ou diminue. Par exemple, la Révolution d'Octobre a conduit à la montée des bolcheviks, qui auparavant n'avaient pas de position élevée reconnue, et les brahmanes de l'Inde ancienne sont devenus la caste la plus élevée à la suite d'une lutte acharnée, alors qu'auparavant leur caste était au même niveau. comme la caste Kshatriya.
Comme P. Sorokin l'a montré sur un énorme matériel historique, les facteurs suivants ont été les causes de la mobilité de groupe:
révolutions sociales;
Interventions étrangères, invasions ;
Guerres interétatiques ;
Guerriers civils ;
coups d'État militaires;
Changement de régimes politiques ;
Remplacer l'ancienne constitution par une nouvelle ;
Insurrections paysannes ;
Lutte intestine des familles aristocratiques ;
Création d'un empire.
La mobilité de groupe a lieu là où il y a un changement dans le système même de stratification, c'est-à-dire le fondement même de toute société.
La métaphore géologique utilisée par les sociologues pour décrire la stratification sociale explique beaucoup le mécanisme de la mobilité sociale. Cependant, établir une analogie mécanique entre les rochers et les groupes sociaux de la société est semé d'exagérations artificielles et d'incompréhension de l'essence du problème. Une analogie rigide avec des rochers fixés à un endroit ne permet pas d'expliquer, par exemple, la mobilité individuelle. Les particules de granit ou d'argile ne peuvent pas se déplacer d'elles-mêmes vers une autre couche de la terre. Cependant, dans la société humaine, les individus, ayant fait une mobilité ascendante, passent de temps en temps d'une strate à une autre. Plus la société est démocratique, plus le mouvement interstrate est libre.
À cet égard, les sociétés autoritaires ressemblent beaucoup à une hiérarchie géologique rigidement fixée. Les esclaves de la Rome antique devenaient rarement des citoyens libres et les paysans médiévaux ne pouvaient pas se débarrasser de leur servage. De même, en Inde, le passage d'une caste à une autre est pratiquement impossible. Et dans d'autres sociétés non démocratiques, le mouvement ascendant était même planifié et régulé par l'élite dirigeante. Par exemple, en URSS, il y avait un certain quota d'admission au parti et d'occupation de postes de direction pour les personnes issues des travailleurs et des paysans, tandis que l'avancement des représentants de l'intelligentsia était artificiellement restreint.
Ainsi, le concept de mobilité de groupe et individuelle révèle la différence la plus significative entre la stratification sociale et géologique. L'idée d'une hiérarchie rigide et immuable, empruntée au domaine des sciences naturelles, n'est applicable aux sciences sociales que dans une certaine mesure.
La mobilité sociale en URSS était quelque peu similaire à celle des États-Unis. La similitude s'explique par le fait que les deux pays sont des puissances industrialisées, et la différence s'explique par la particularité des régimes politiques. Ainsi, des études de sociologues américains et soviétiques, portant à peu près sur la même période (les années 70), mais menées indépendamment les unes des autres, ont donné les mêmes chiffres : jusqu'à 40 % des salariés aux États-Unis et en Russie sont issus d'un milieu de travail, en Aux États-Unis et en Russie, plus des deux tiers de la population sont concernés par la mobilité sociale.
Une autre régularité se confirme également : la mobilité sociale dans les deux pays est surtout influencée non pas par la profession et l'éducation des parents, mais par les propres réalisations du fils ou de la fille. Plus l'éducation est élevée, plus il y a de chances de gravir l'échelle sociale. Aux États-Unis comme en URSS, un autre fait curieux a été découvert : un fils d'ouvrier bien éduqué a autant de chances d'avancement qu'un individu peu éduqué issu des classes moyennes, en particulier des employés, bien que le second puisse être aidé par les parents. La spécificité des États-Unis est un afflux important d'immigrants. Travailleurs non qualifiés - les immigrants arrivant dans le pays de toutes les régions du monde occupent les échelons inférieurs, déplaçant ou accélérant l'avancement des Américains vers le sommet. Le même effet a été exercé par la migration des campagnes, et cela s'applique non seulement aux États-Unis, mais aussi à l'URSS.
Dans les deux pays, la mobilité ascendante était en moyenne supérieure de 20 % à la mobilité descendante. Mais les deux types de mobilité verticale étaient inférieurs dans leur niveau au niveau de mobilité horizontale. Cela signifie ce qui suit : dans les deux pays, le niveau de mobilité est élevé (jusqu'à 70-80 % de la population), mais 70 % est une mobilité horizontale, c'est-à-dire mouvement à l'intérieur des limites d'une même classe et même couche (strate).
Même aux États-Unis où, selon la croyance populaire, tout cireur de chaussures peut devenir millionnaire, la conclusion tirée par P. Sorokin en 1927 reste valable : la plupart des gens commencent leur carrière professionnelle au même niveau social que leurs parents, et seuls quelques-uns réussissent à progresser significativement. En d'autres termes, le citoyen moyen monte ou descend d'un échelon au cours de sa vie, et très peu parviennent à franchir plusieurs étapes à la fois.
Ainsi, 10 % des Américains, 7 % des Japonais et des Néerlandais, 9 % des Britanniques, 2 % des Français, des Allemands et des Danois, 1 % des Italiens passent de la classe ouvrière à la classe moyenne supérieure. Aux facteurs de mobilité individuelle, c'est-à-dire raisons qui permettent à une personne de réussir plus qu'une autre, les sociologues et les États-Unis et l'URSS ont attribué:
Le statut social de la famille;
Le niveau d'éducation;
Nationalité;
Capacités physiques et mentales, données externes ;
Éducation;
Emplacement;
Mariage rentable.
Les individus mobiles commencent leur socialisation dans une classe et finissent dans une autre. Ils sont littéralement tiraillés entre des cultures et des modes de vie dissemblables. Ils ne savent pas comment se comporter, s'habiller, parler selon les normes d'une autre classe. L'adaptation aux nouvelles conditions reste souvent très superficielle. Un exemple typique est le commerçant de Molière dans la noblesse. En règle générale, il est plus difficile pour une femme d'avancer que pour un homme. L'élévation du statut social passe souvent par un mariage avantageux. Cela vaut non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes.
Pendant soixante-dix ans, la société soviétique, avec la société américaine, a été la société la plus mobile du monde. L'éducation gratuite, accessible à toutes les couches, ouvrait à tous les mêmes possibilités d'avancement qui n'existaient qu'aux États-Unis. Nulle part ailleurs dans le monde l'élite ne s'est formée littéralement de tous les horizons.
Les sociologues ont depuis longtemps remarqué ce schéma : on a remarqué que pendant les périodes où la société connaît de profondes mutations, apparaissent des groupes avec un modèle accéléré de mobilité sociale. Ainsi, dans les années 1930, les anciens ouvriers et paysans devenaient des « directeurs rouges », alors qu'à l'époque pré-révolutionnaire, pour accéder au poste de « directeur », au moins 15 ans de formation et après cela bien d'autres années d'expérience en production étaient nécessaires. Une situation similaire a été observée au début et au milieu des années 90, ce qui est confirmé par les données de recherche de R. G. Gromov. Alors qu'un cadre du secteur public devait franchir, en moyenne, quatre ou cinq étapes de carrière pour accéder au poste de « directeur » (avant 1985, ce parcours était encore plus long), les cadres du secteur privé atteignaient cette position déjà dans la deuxième étape.
Cependant, le caractère de masse en 1985-1993. c'est la mobilité descendante qui s'est acquise et est devenue dominante, tant au niveau individuel qu'au niveau du groupe. Très peu ont réussi à obtenir une augmentation de statut, mais la majorité des Russes se sont retrouvés aux niveaux inférieurs de stratification sociale.
Les sociologues soviétiques des années 1960 et 1980 ont étudié assez activement la mobilité inter- et intra-générationnelle, ainsi qu'inter- et intra-classe. Les classes principales étaient la classe ouvrière et la paysannerie, et l'intelligentsia était considérée comme une couche de classe.
Mobilité intergénérationnelle suppose que les enfants atteignent une position sociale plus élevée ou descendent à un niveau inférieur à celui occupé par leurs parents. Exemple : Le fils d'un mineur devient ingénieur. La mobilité intergénérationnelle est un changement de statut des enfants par rapport au statut de leurs pères. Par exemple, le fils d'un plombier devient président d'une société ou, à l'inverse, le fils du président d'une société devient plombier. La mobilité intergénérationnelle est la forme la plus importante de mobilité sociale. Son échelle indique dans quelle mesure, dans une société donnée, les inégalités passent d'une génération à l'autre. Si la mobilité intergénérationnelle est faible, cela signifie que l'inégalité s'est enracinée dans cette société et que les chances d'une personne de changer son destin ne dépendent pas de lui-même, mais sont prédéterminées par la naissance. En cas de mobilité intergénérationnelle importante, les personnes accèdent à un nouveau statut par leurs propres efforts, quelle que soit leur origine. Le sens général de la mobilité intergénérationnelle des jeunes va du groupe des travailleurs manuels au groupe des travailleurs mentaux.
Au début des années 70, O.I. Shkaratan et V.O. Rukavishnikov a mené une analyse comparative des modèles structurels de la dynamique intergénérationnelle de la position sociale des pères et des fils dans des sociétés qui diffèrent par la structure sociale et le type de culture. La méthode d'analyse de « chemin » a été utilisée, qui est le plus souvent utilisée dans la recherche scientifique pour construire des modèles structurels. Les données de recherche pour l'URSS, la Tchécoslovaquie, les États-Unis, le Japon et l'Autriche ont été comparées. Il s'est avéré que les indicateurs de corrélation entre les caractéristiques sociales du père de l'enquêté et l'enquêté lui-même sont proches pour l'URSS et les USA. Ainsi, la relation entre l'éducation du père et du fils en URSS est de 0,49, aux États-Unis - 0,45; le statut socioprofessionnel du père et du fils (en début de carrière) en URSS - 0,24, aux USA - 0,42, etc. La jeune génération en URSS, aux États-Unis et dans d'autres pays se caractérise par une relation étroite entre sa propre éducation et son statut socioprofessionnel (URSS - 0,57 ; États-Unis - 0,60 ; Tchécoslovaquie - 0,65 ; Japon - 0,40 ; Autriche - 0,43) 411 .
Les données internationales montrent que les personnes de la classe moyenne inférieure, c'est-à-dire. les cols blancs et les couches inférieures de la classe ouvrière, c'est-à-dire les ouvriers (y compris les ouvriers agricoles non qualifiés) héritent le plus rarement des métiers de leur père et sont très mobiles. Au contraire, les membres de la classe supérieure et les professionnels héritent plus souvent de la profession de leurs parents 412 . Ainsi, un schéma assez évident peut être tracé, qui est confirmé par une analyse théorique des caractéristiques de la pyramide sociale : plus le rang social est élevé, plus la profession est souvent héritée, et plus elle est basse, moins souvent la profession des parents est hérité.
Peter Blau et Otis Dunken ont également découvert d'autres caractéristiques de la mobilité sociale dans la société américaine : le niveau de mobilité professionnelle s'y est avéré assez élevé (le coefficient de corrélation entre le statut socio-économique du père et du fils était de +0,38). Le statut du père influence le statut du fils principalement à travers l'éducation, mais la position socio-économique de la famille influence également les opportunités de carrière, indépendamment de l'éducation.
Il s'est également avéré que les jeunes ruraux qui ont déménagé en ville occupent une position plus élevée par rapport à leurs pères que les citadins natifs par rapport aux leurs. Dans le contexte de leurs pères, les jeunes urbains semblaient inactifs, comme une tortue. Mais seulement en comparaison avec leurs pères. Lorsque l'on compare les jeunes ruraux et urbains entre eux, c'est-à-dire lorsqu'on considère la mobilité intragénérationnelle, la situation s'avère plutôt inverse. Il s'est avéré que plus l'ancien lieu de résidence du migrant était grand, plus il avait de chances de réussir professionnellement dans la ville. En fait, une relation directe a été révélée entre la taille de la colonie et l'ampleur des réalisations professionnelles. Cela est compréhensible, car il y a plus d'écoles, d'écoles techniques et de collèges dans le centre industriel de grandes et moyennes tailles, il y a donc plus de possibilités d'obtenir une bonne spécialité. Qu'un résident de ces centres reste sur place ou déménage dans une autre ville, village ou village, ses chances de survie sont supérieures à 413 .
Mobilité intragénérationnelle a lieu où un même individu, sans comparaison avec le père, change plusieurs fois de position sociale au cours de sa vie. Sinon il s'appelle carrière sociale. Exemple : un tourneur devient ingénieur, puis chef d'atelier, directeur d'usine, ministre de l'industrie mécanique. Le premier type de mobilité concerne long terme et la seconde à court terme processus. Dans le premier cas, les sociologues s'intéressent davantage à la mobilité interclasse, et dans le second - au passage de la sphère du travail physique à la sphère du travail mental. La mobilité intragénérationnelle dépend moins des facteurs d'origine dans une société en mutation que dans une société stable.
La mobilité ascendante n'est pas unique à l'Amérique. Tous les pays industrialisés avec des gouvernements démocratiques, de faibles taux de natalité et une idéologie d'égalité des chances ont un taux élevé de mobilité ascendante dans la période 1945-1965. L'URSS appartenait à de tels pays, mais elle n'avait pas un faible taux de natalité, mais il y avait une construction industrielle extensive, il n'y avait pas de gouvernement démocratique, mais il n'y avait pas de barrières sociales, il y avait une idéologie de l'égalité des chances. Au cours de cette période, jusqu'à 30 % ont remplacé leurs activités manuelles par des activités non manuelles aux États-Unis, en Angleterre et dans d'autres pays européens 414 . La plupart des changements étaient liés à la mobilité intergénérationnelle - basée sur la comparaison du statut du père et du fils - plutôt qu'aux progrès réalisés au cours de la vie du fils.
La prédominance de la mobilité intergénérationnelle sur la mobilité intragénérationnelle indique que la structure de l'économie est déterminée par facteur de mobilité. En d'autres termes, le nombre principal de mouvements dans la structure professionnelle vers le bas, horizontalement, peut être expliqué en termes de variables sociétales, plutôt qu'en termes de différences individuelles entre les travailleurs.
Si le père est menuisier qualifié (ouvrier qualifié) et que son fils est employé d'une compagnie d'assurances (col blanc), alors le travail, l'éducation et le mode de vie du fils correspondent à un statut supérieur à celui de son père. Mais si la plupart des autres pairs du fils accèdent également au niveau des cols blancs, alors les positions du père et du fils, par rapport à tous les autres travailleurs, ne changeront pas de manière significative. Mobilité relative signifie que, bien que la structure professionnelle ait évolué dans le sens d'une augmentation de la part des professions de travail mental, les positions du père et du fils par rapport aux autres salariés n'ont pas changé de manière significative.
immobilité de classe se produit lorsque le rang d'une classe sociale est reproduit sans changement de génération en génération. Les chercheurs constatent un niveau élevé d'immobilité de classe dans la société moderne. L'essentiel de la mobilité - intra- et intergénérationnelle - se produit progressivement, sans changements dramatiques. Seuls certains individus montent ou chutent brusquement, par exemple, des athlètes exceptionnels ou des rock stars. Le succès aux États-Unis et dans d'autres sociétés modernes est déterminé principalement par le statut attribué - l'état matrimonial. Ceci est facilité par le soi-disant récompense différée - reporter la gratification immédiate afin d'atteindre des objectifs futurs significatifs 415 .
Les symboles de stratification diffèrent également par le degré d'ouverture des cellules professionnelles aux débutants. Dans une large mesure, le rang social d'une femme mariée est déterminé par le statut de son mari, et sa mobilité est mesurée par la différence entre le statut professionnel de son père et celui de son mari.
Étant donné que les traits attribués - sexe, race, classe sociale à la naissance - l'emportent sur le talent et l'intelligence individuels pour déterminer la durée de l'éducation et le type de premier emploi, les analystes estiment qu'il n'y a guère de raison de parler d'un système de classe véritablement ouvert.
Le terme « mobilité structurelle », ou mobilité basée sur la demande, les besoins sociaux, fait référence aux facteurs sociétaux qui affectent le coefficient de mobilité. Ainsi, les types et le nombre d'emplois disponibles dépendent de l'évolution du système économique, tandis que le type et le nombre de personnes qui souhaitent obtenir un emploi donné dépendent du taux de natalité d'une génération donnée. Sur cette base, nous pouvons estimer la probabilité de mobilité ascendante et descendante pour différents sous-groupes.
L'industrialisation ouvre de nouveaux postes vacants dans la mobilité verticale. Le développement de l'industrie, il y a trois siècles, exigeait la transformation de la paysannerie en prolétariat. À la fin de l'industrialisation, la classe ouvrière est devenue la plus grande partie de la population active. Le principal facteur de mobilité verticale était le système éducatif. L'industrialisation est causée non seulement par des changements interclasses mais aussi par des changements intraclasses. Au stade de convoyeur ou de production de masse au début du 20ème siècle. le groupe prédominant restait les travailleurs peu qualifiés et non qualifiés. La mécanisation puis l'automatisation ont nécessité un élargissement des rangs des ouvriers qualifiés et hautement qualifiés. Dans les années 1950, 40 % des ouvriers étaient peu ou pas qualifiés. En 1966, 20% d'entre eux sont restés.
Au fur et à mesure que la main-d'œuvre non qualifiée diminuait, le besoin d'employés, de gestionnaires et d'hommes d'affaires augmentait. La sphère du travail industriel et agricole se rétrécit, tandis que la sphère des services et de la gestion s'élargit. La mobilité structurelle s'observe le plus clairement aux États-Unis (tableau 11.1).
Table 11.1
Dynamique de la mobilité structurelle aux États-Unis : 1900-1980
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Des rues | ||
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Professionnels et gestionnaires | ||
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Commerçants, employés : "cols blancs" | ||
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Travailleurs manuels | ||
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Service des cols bleus | ||
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Agriculteurs et travailleurs agricoles |
La source: Hess R., Markson E., Stien F. sociologie. NY, 1991. P. 184.
Dans une société industrielle, la structure de l'économie nationale détermine la mobilité. En d'autres termes, la mobilité professionnelle aux États-Unis, en Angleterre, en Russie ou au Japon ne dépend pas des caractéristiques individuelles des personnes, mais des caractéristiques structurelles de l'économie, de la corrélation des industries et des changements qui s'opèrent ici. Comme indiqué dans le tableau. 11.1, le nombre de personnes employées dans l'agriculture aux États-Unis a diminué de 1900 à 1980 de 10 fois. Les petits agriculteurs sont devenus la classe petite-bourgeoise respectable et les ouvriers agricoles ont rejoint les rangs de la classe ouvrière. La strate des professionnels et des cadres a doublé au cours de cette période. Le nombre d'ouvriers et de commis a été multiplié par 4.
De telles transformations sont caractéristiques des sociétés modernes : de la ferme à l'usine dans les premiers stades de l'industrialisation et de l'usine au bureau dans les stades ultérieurs. Aujourd'hui, plus de 50 % de la main-d'œuvre est engagée dans un travail intellectuel, contre 10 à 15 % au début du siècle.
Au cours de ce siècle, dans les pays industrialisés, les postes vacants d'ouvriers ont diminué et les postes d'encadrement se sont développés. Mais les postes vacants de direction n'étaient pas pourvus par des représentants des travailleurs, mais par la classe moyenne. Cependant, le nombre d'emplois de gestion a augmenté plus rapidement que le nombre d'enfants de la classe moyenne capables de les occuper. Le vide formé dans les années 1950 a été en partie comblé par la jeunesse ouvrière. Cela est devenu possible grâce à la disponibilité de l'enseignement supérieur pour les Américains ordinaires.
Dans les pays capitalistes développés, l'industrialisation s'est achevée plus tôt que dans les anciens pays socialistes (URSS, Allemagne de l'Est, Hongrie, Bulgarie, etc.). Le décalage ne pouvait qu'affecter la mobilité sociale: dans les pays capitalistes, la part des dirigeants et de l'intelligentsia - les immigrants des ouvriers et des paysans, est d'un tiers, et dans les anciens pays socialistes - des trois quarts. Dans les pays longtemps industrialisés comme l'Angleterre, la part des ouvriers d'origine paysanne est très faible, il y a plus d'ouvriers dits héréditaires. Au contraire, dans les pays d'Europe de l'Est, il est très élevé et atteint parfois 50 %.
C'est en raison de la mobilité structurelle que les deux pôles opposés de la pyramide professionnelle se sont avérés les moins mobiles. Dans les anciens pays socialistes, les plus fermées étaient les deux couches - la couche des cadres supérieurs et la couche des auxiliaires situées au bas de la pyramide - les types d'activité les plus prestigieux et les moins prestigieux.
Le cours de politique économique proclamé en Russie fin 1991, appelé « thérapie de choc » et poursuivi en « bons » de privatisation et de reconversion du complexe militaro-industriel, a conduit le pays à une crise profonde, qui est caractère systémique, ceux. couvre tous les aspects de la société. En conséquence, la structure de l'industrie s'est détériorée. Les secteurs faisant partie du complexe militaro-industriel, où se concentrait la production de produits à forte intensité scientifique, ainsi que le génie civil, qui produisait notamment des machines-outils, des turbines, etc., ont plus souffert que d'autres. L'exploitation minière et leur première transformation (en métallurgie et en chimie) ont prévalu. Les industries légères et textiles sont en déclin complet en raison du remplacement de leurs produits par des biens importés. Parallèlement à la baisse de la production agricole et à la substitution des produits nationaux par les importations, un certain nombre de branches de l'industrie alimentaire se réduisent 416 .
Des masses énormes de personnes occupées ont été libérées des industries en crise, principalement des spécialistes moyennement et hautement qualifiés. Certains d'entre eux ont émigré à l'étranger, certains se sont lancés dans des affaires privées, ont ouvert leur propre petite entreprise, certains sont allés dans le "commerce des navettes", et beaucoup étaient au chômage. En 10 ans, le nombre de personnes employées dans les sciences et les services scientifiques est passé de 3,4 à 1,5 million de personnes ; la majorité s'est déplacée vers d'autres industries, jusqu'à 1/10 sont allés à l'étranger 417 .
Les équipes de production et de recherche s'affaiblissent, se désintègrent et beaucoup disparaissent tout simplement. En raison du manque de fonds pour l'achat de nouveaux équipements et la réparation des anciens équipements, l'achat d'engrais, etc. la couche d'opérateurs de machines à la campagne est en train de se réduire. La réduction des investissements dans l'économie a entraîné le vieillissement physique et moral des équipements dans tous les secteurs de l'économie nationale. L'arriéré de la Russie des pays développés en termes de niveau technique de production a augmenté. Le processus normal de reproduction des groupes sociaux correspondants a été perturbé, puisque les jeunes n'aspirent pas à la sphère de l'industrie et de l'agriculture.
Ainsi, l'ajustement structurel en Russie à la fin des années 1990 a conduit à une mobilité horizontale et verticale descendante.
En fait, aucune étude sur la mobilité sociale n'a été menée en URSS avant les années 1960, et le concept lui-même semblait assez douteux en raison de son origine « bourgeoise ». Il a fallu un courage scientifique extraordinaire pour faire de ce problème l'objet d'une analyse scientifique 418 . Au lieu du terme « mobilité sociale », d'autres ont été utilisés, à savoir « mobilité sociale », « mouvement social », « mouvements sociaux ». D'après M. I. Rutkevich et F.R. Filippova, le « déplacement social » est un concept plus large que la « mobilité sociale », puisqu'il caractérise non seulement la variabilité, mais aussi la stabilité du développement 419 . Dans leur livre Mouvements sociaux, ces sociologues ont révélé les spécificités de la mobilité sociale dans les régions industrielles et urbanisées de l'URSS, entre les générations et en leur sein.
L'étude de toute l'Union «Indicateurs du développement social de la société soviétique», réalisée par l'Institut de recherche sociologique de l'Académie des sciences de l'URSS (dirigée par G. V. Osipov), qui couvrait les travailleurs et l'intelligentsia d'ingénierie et de production dans les principaux secteurs de l'économie nationale de neuf régions, a enregistré des contradictions dans le développement de la société soviétique et de ses structures sociales. Jusqu'au début des années 1980, il y avait une dynamique assez élevée de changements sociaux et structurels, mais depuis la fin des années 1970, la société a perdu son dynamisme, commence à stagner et les processus de reproduction prédominent. Dans le même temps, la reproduction elle-même est déformée - le nombre de bureaucrates et d '«éléments non-travailleurs» augmente, les chiffres de l'économie souterraine se transforment en un facteur de structure latent, les travailleurs hautement qualifiés et les spécialistes effectuent souvent un travail en dessous du niveau de leur formation et leurs qualifications. Ces « ciseaux » variaient en moyenne sur l'ensemble du territoire de 10 à 50 % pour les différentes couches sociales 420 .
Une étude à grande échelle sur la mobilité sociale par l'Institut de recherche stratégique de l'Académie des sciences de l'URSS (1984-1988) a été réalisée dans 12 républiques et régions conjointement avec le département des statistiques sociales du Bureau central de statistique de l'URSS et de nombreux centres régionaux. La comparaison des données sur la carrière professionnelle des personnes entrées dans la vie active du début des années 1940 au début des années 1980 a permis de voir les tendances de la mobilité sociale sous un jour nouveau 421 . Il s'est avéré qu'une carrière dans les années 50 a commencé à l'âge de 18 ans, dans les années 70 - à l'âge de 20 ans. Les femmes, en règle générale, ont commencé à travailler plus tard que les hommes (ce qui s'explique par la naissance et l'éducation des enfants). Le groupe le plus attractif pour les jeunes était l'intelligentsia. Une enquête auprès des personnes et une analyse des cahiers de travail ont montré que 90% de tous les mouvements se produisent dans la première décennie d'emploi, 9% - dans la seconde, 1% - dans la troisième. La période initiale représente jusqu'à 95 % des mouvements dits de retour, lorsque les personnes reprennent le poste qu'elles ont quitté. Ces données n'ont fait que confirmer ce que tout le monde sait au niveau du bon sens : les jeunes se cherchent, essaient différents métiers, partent et reviennent.
Des données intéressantes ont été obtenues sur la composition démographique des personnes en déplacement. En général, les femmes se sont avérées plus mobiles que les hommes, et les jeunes étaient plus mobiles que les personnes âgées. Mais les hommes étaient plus susceptibles de sauter plusieurs étapes dans leur carrière que les femmes, qui progressaient progressivement. De travailleurs peu qualifiés à hautement qualifiés et spécialistes, les hommes se sont déplacés plusieurs fois plus souvent que les femmes, et les femmes sont souvent passées de travailleurs hautement qualifiés à des spécialistes.
Le passage des paysans et des ouvriers à l'intelligentsia s'appelle mobilité interclasse verticale. Elle était particulièrement active dans les années 1940 et 1950. La place de l'ancienne intelligentsia a été prise par des gens parmi les ouvriers et les paysans. Un nouveau groupe social s'est formé - "l'intelligentsia populaire". Le Parti bolchevique a nommé des gens ordinaires, les soi-disant « directeurs rouges », des « nominés » à des postes de direction dans l'industrie, l'agriculture et les organismes gouvernementaux. La classe supérieure, si l'on entend par là la nomenklatura du parti, qui ne représentait pas plus de 1,5% de la population totale, a continué à se reconstituer encore plus tard aux dépens des classes inférieures. Par exemple, dans le cadre du Politburo du Comité central du PCUS (la couche supérieure de la classe dirigeante) 1965-1984. les paysans représentaient environ 65%, les ouvriers - 17% et l'intelligentsia - 18% 422 .
Cependant, l'infiltration des classes inférieures dans la classe supérieure a eu lieu à une échelle limitée. Dans l'ensemble, la mobilité interclasse s'est ralentie dans les années 1960 et 1980, et les transitions de masse ont pratiquement cessé. Une période de stabilisation a commencé.
Lorsque les ouvriers, la paysannerie et l'intelligentsia sont reconstitués principalement par des gens de leur classe, ils parlent de auto-reproduction de la classe, ou la reproduire sur sa propre base. Selon des études à grande échelle (couvrant le pays, des régions entières ou des villes) menées à différentes années par F.R. Filippov, M.Kh. Titmoy, L.A. Gordon, V.N. Shubkin, les 2/3 de l'intelligentsia ont été reconstitués par des personnes de ce groupe. Cette proportion est encore plus élevée chez les ouvriers et les paysans. Les enfants d'ouvriers et de paysans passent plus souvent dans la catégorie des intellectuels que les enfants d'intellectuels ne deviennent paysans et ouvriers. Ce phénomène est également appelé auto-recrutement.
La mobilité intra-classe s'est imposée, représentant jusqu'à 80 % de l'ensemble des mouvements dans les années 1970 et 1980. La mobilité intraclasse est parfois qualifiée de passage du travail simple au travail complexe : le travailleur reste un travailleur, mais ses compétences ne cessent de croître.
Une étude menée par l'Institut de sociologie de l'Académie des sciences de Russie sur la base d'un échantillon territorial panrusse d'environ 2 000 personnes a permis de déterminer les principales trajectoires de mobilité collective et individuelle dans la société russe en 1986-1993. 423 Les données ont montré que la majorité des citoyens russes conservaient leur statut socioprofessionnel. La plupart des gérants sont restés à leur place. Le nombre de diplômés a diminué de façon insignifiante. La part de la population au chômage a augmenté. En plus de ceux qui sont devenus retraités, les chômeurs ont également été inclus dans le nombre de chômeurs. Certains postes se chevauchent : par exemple, un diplômé peut rester diplômé en évoluant dans un groupe d'entrepreneurs ou de chômeurs. Les cadres continuent de reconstituer leurs rangs aux dépens des diplômés. Une telle transition est traditionnelle pour le système soviétique.
Dans les années «pré-perestroïka», un nombre particulièrement élevé de personnes éduquées et qualifiées, en règle générale des spécialistes techniques, sont entrées dans le corps de direction. Au cours des huit dernières années, l'équipe technique est devenue de plus en plus autonome. Seuls les étudiants ont activement reconstitué sa composition, bien que parmi eux il y ait aussi des immigrants des travailleurs. Ici, nous devons tenir compte de la tradition du système d'enseignement soviétique, qui accorde certains avantages aux travailleurs dans la répartition des places dans les établissements d'enseignement supérieur, en particulier dans les départements du soir et par correspondance.
En URSS, la part des travailleurs dans la population occupée ne cesse d'augmenter. Cependant, dans des conditions de modernisation, le nombre d'emplois nécessitant du travail manuel, et avec lui la proportion de couches non qualifiées de la classe ouvrière, est généralement réduit. Les données montrent que la proportion de travailleurs dans la Russie moderne diminue, mais à un rythme extrêmement faible. L'un des groupes les plus immobiles, comme auparavant, reste la paysannerie. Comme auparavant, la transition des paysans vers les ouvriers se poursuit, bien que moins intensivement. La couche sociale des chômeurs est la plus mobile 425 .
La description la plus complète canaux de mobilité verticale a été donné par P. Sorokin, qui les a appelés « canaux de circulation verticaux ». Selon Sorokin, puisque la mobilité verticale existe dans une certaine mesure dans toute société, même dans les sociétés primitives, il n'y a pas de frontières infranchissables entre les strates. Entre eux, il y a divers "trous", "jeux", "membranes" à travers lesquelles les individus montent et descendent.
Sorokin a attiré une attention particulière institutions sociales - l'armée, l'église, l'école, la famille, les biens qui sont utilisés comme canaux de circulation sociale.
Armée fonctionne à ce titre non pas en temps de paix, mais en temps de guerre. D'importantes pertes parmi l'état-major de commandement entraînent le pourvoi de postes vacants dans les rangs inférieurs. En temps de guerre, les soldats avancent grâce au talent et à la bravoure. Une fois promus, ils utilisent le pouvoir qu'ils acquièrent comme canal d'avancement et d'accumulation de richesse. Ils ont la possibilité de voler, de piller, de s'emparer de trophées, de prendre des indemnités, d'enlever des esclaves, de s'entourer de cérémonies pompeuses, de titres, et de transmettre leur pouvoir par héritage.
Sur les 92 empereurs romains, 36 sont connus pour avoir atteint cet objectif, en commençant par les rangs les plus bas. Sur les 65 empereurs byzantins, 12 ont avancé dans la carrière militaire. Napoléon et son entourage, maréchaux, généraux et les rois d'Europe nommés par lui, sont issus de roturiers. Cromwell, Grant, Washington et des milliers d'autres commandants ont accédé aux plus hautes fonctions grâce à l'armée.
Dans la société soviétique, le travail dans la police au cours des dernières décennies a été l'un des canaux permanents de mobilité sociale, en particulier le passage de la campagne à la ville, et cela s'est produit en grande partie en raison de la pénurie de citadins prêts à servir dans la police. Ceux qui avaient servi ont été acceptés dans la police de Moscou. Dans l'armée, il y a des jeunes de moins de 35 ans qui n'ont pas de permis de séjour à Moscou. Il ne pouvait y avoir d'autre moyen de se rendre dans la capitale, dès que d'obtenir un emploi dans la police, par exemple, parmi les personnes de l'arrière-pays russe. Non seulement l'armée et la police, mais aussi les structures de pouvoir dans leur ensemble servaient et agissent maintenant comme un puissant canal de mobilité verticale, permettant aux gens de faire l'ascension des segments périphériques vers les segments centraux de la société.
Église en tant que canal de circulation sociale a déplacé un grand nombre de personnes du bas vers le haut de la société. Gebbon, archevêque de Reims, était un ancien esclave. Le pape Grégoire VII - le fils d'un charpentier. P. Sorokin a étudié les biographies de 144 papes catholiques romains et a constaté que 28 d'entre eux venaient des classes inférieures et 27 des couches moyennes. L'institution du célibat (célibat), introduite au XIe siècle. Le pape Grégoire VII a ordonné au clergé catholique de ne pas avoir d'enfants. Grâce à cela, après la mort de fonctionnaires, les postes vacants ont été pourvus par de nouvelles personnes.
L'église était un canal non seulement pour un mouvement ascendant, mais aussi pour un mouvement descendant. Des milliers d'hérétiques, de païens, d'ennemis de l'Église furent traduits en justice, ruinés et détruits. Parmi eux se trouvaient de nombreux rois, ducs, princes, seigneurs, aristocrates et nobles de haut rang.
L'école. Les institutions d'éducation et d'éducation, quelle que soit leur forme concrète, ont servi à toutes les époques de puissant canal de circulation sociale. Les États-Unis et l'URSS appartiennent à des sociétés où les écoles sont accessibles à tous ses membres. Dans une telle société, "l'ascenseur social" part du bas, traverse tous les étages et atteint le sommet.
Les États-Unis et l'URSS sont les exemples les plus frappants de la façon dont on peut obtenir des succès impressionnants, devenir les grandes puissances industrielles du monde, adhérant à des valeurs politiques et idéologiques opposées, mais offrant également à leurs citoyens des chances égales de recevoir une éducation.
La Grande-Bretagne représente l'autre pôle, où les écoles privilégiées ne sont accessibles qu'aux classes supérieures. L'« ascenseur social » est court : il se déplace uniquement le long des étages supérieurs du bâtiment social.
Un exemple de "long ascenseur" est la Chine ancienne. À l'époque de Confucius, les écoles étaient ouvertes à toutes les classes. Les examens avaient lieu tous les trois ans. Les meilleurs étudiants, quel que soit le statut de leur famille, étaient sélectionnés et transférés dans des écoles supérieures, puis dans des universités, d'où ils accédaient à de hautes fonctions gouvernementales. Sous l'influence de Confucius, le gouvernement des mandarins était réputé être le gouvernement des intellectuels chinois exaltés par le « mécanisme » scolaire. L'épreuve éducative remplissait le rôle du suffrage universel.
Ainsi, l'école chinoise élevait constamment les gens ordinaires et entravait l'avancement des classes supérieures si elles ne remplissaient pas les conditions. En conséquence, les fonctions officielles ont été exercées avec dignité et les postes ont été pourvus en fonction des talents personnels.
Les grandes compétitions pour les collèges et les universités dans de nombreux pays s'expliquent par le fait que l'éducation est le canal de mobilité verticale le plus rapide et le plus accessible.
Propres manifesté le plus clairement sous la forme de richesse et d'argent accumulés. Ils constituent l'un des moyens les plus simples et les plus efficaces de promotion sociale. Aux XV-XVIII siècles. La société européenne a commencé à gouverner l'argent. Atteint une position élevée que ceux qui avaient de l'argent, et non une origine noble. Les dernières périodes de l'histoire de la Grèce antique et de Rome étaient les mêmes.
Selon P. Sorokin, pas tous, mais seulement certains métiers et professions contribuent à l'accumulation de richesses. Selon ses calculs, cela permet l'emploi d'un industriel (29 %), d'un banquier et d'un agent de change (21 %) et d'un commerçant (12 %). Les professions d'artistes, d'artistes, d'inventeurs, d'hommes d'État, de mineurs et de quelques autres n'offrent pas de telles opportunités.
La famille et le mariage deviennent des canaux de circulation verticale si des représentants de différentes couches sociales rejoignent le syndicat. Dans la société européenne, le mariage d'un partenaire pauvre mais titré avec un riche, mais pas noble, était courant. En conséquence, tous deux ont gravi les échelons sociaux, obtenant ce qui leur manquait. Des exemples de mobilité descendante peuvent être trouvés dans les temps anciens. Selon le droit romain, une femme libre qui épousait un député pour un esclave devenait elle-même esclave et perdait le statut de citoyen libre.
Même les sociétés primitives étaient intéressées à être gouvernées par les plus doués. Mais comment découvrir des talents innés s'il n'y a pas de méthodes et de techniques particulières ? Les anciens ont trouvé un moyen très simple. Grâce à une observation empirique, ils ont découvert que les parents intelligents sont plus susceptibles d'avoir des enfants intelligents, et vice versa. La thèse sur l'héritage des qualités des parents était fermement ancrée dans l'esprit de nos ancêtres. C'est lui qui sous-tend l'interdiction des mariages inter-castes. Plus la position sociale est basse, moins les parents ont de vertus et leurs enfants en héritent. Et vice versa. Ainsi naquit peu à peu institution d'héritage du statut social parents par enfants : né dans une famille de haut rang social mérite aussi un haut rang.
La famille est devenue le principal mécanisme de sélection sociale, de détermination et d'héritage du statut social. L'origine d'une famille noble ne garantit pas automatiquement une bonne hérédité et une éducation décente. Les parents se souciaient de la meilleure éducation possible des enfants, ce qui devint une norme obligatoire pour l'aristocratie. Dans les familles pauvres, les parents ne pouvaient pas donner une éducation et une éducation adéquates. Toute société a besoin de garanties. Ils pouvaient être donnés par des familles nobles. Parmi ceux-ci, l'élite administrative a été recrutée. La famille est devenue une des institutions de répartition des membres de la société par strates.
Les sociétés anciennes étaient profondément préoccupées par la stabilité de la famille, car c'était à la fois une école, et un centre de formation professionnelle, et une association de production, et bien plus encore. Lorsque la famille a commencé à perdre son ancienne auréole de sainteté, que les mariages ont commencé à se rompre facilement et que les divorces sont devenus un événement quotidien, la société a dû assumer toutes ces fonctions. Les écoles ont émergé en dehors de la famille, la production en dehors de la famille, le service en dehors de la famille.
Les enfants ne restent dans la famille que tant qu'ils sont mineurs. En fait, ils grandissent en dehors de la famille. La signification de la pureté du sang, des qualités héritées a été perdue. Les gens commencent de plus en plus à être jugés non pas sur leur origine familiale, mais sur leurs qualités personnelles.
La caractéristique la plus importante de la société soviétique était un contrôle étroit des canaux de mobilité verticale. La capacité du canal, qui était large dans la période des années 20 aux années 50, a commencé à se rétrécir dans les années 60 et s'est transformée en un passage étroit dans la période « stagnante » des années 70 et 80 (Figure 11.1).
Autorisant une certaine liberté de mouvement en début de carrière, le système de contrôle se resserre au fur et à mesure que le promoteur se rapproche des postes à responsabilité. Le système de mobilité de style soviétique n'a pas été construit sur les principes de la sélection compétitive, du fait du fonctionnement des lois spontanées du marché, il a minimisé le rôle du hasard, des éléments, de la chance et de l'initiative. La promotion était déterminée par la décision des autorités supérieures. À l'époque soviétique, comme à l'époque de Pierre Ier, bien sûr, tout le monde n'était pas autorisé à gouverner l'État, mais seulement les élus. Mais ils ont été choisis non par des titres de noblesse et de pedigree, mais par des motifs politiques et idéologiques. Pour occuper des postes de direction dans l'État soviétique, il fallait être membre du Parti communiste, avoir une réputation sans tache, mener un travail social actif et observer les principes de la morale du parti.
Schéma 11.1. Capacité du canal
mobilité verticale - nomenclature carrière -
dans la société soviétique a diminué au fil des ans
Aux postes gouvernementaux sous Peter 1 et I.V. Staline a été nommé d'en haut - pour des services spéciaux à l'État. Peu à peu, une strate d'emplois spéciale a été formée - nomenclature, ceux. la strate la plus élevée des fonctionnaires du parti.
Les purges de Staline de la nomenklatura du parti ont conduit à un remaniement des groupes d'élite et ont fourni un déclencheur pour la mobilité sociale. Son inventeur n'était bien sûr pas Staline, mais Ivan le Terrible, dont l'oprichnina était un mécanisme très efficace de ce type. Si un tel mécanisme est lancé assez périodiquement, il entraîne la libération et, par conséquent, le remplacement de nombreux postes vacants.
Mais dès que les répressions ont commencé à s'estomper dans le passé et que l'ère stalinienne a été remplacée par le dégel de Khrouchtchev, puis la stagnation de Brejnev, cela a immédiatement entraîné un net ralentissement de la mobilité ascendante. Au cours de leurs recherches (1993), L. B. Kosova et T. Clark ont réalisé environ deux mille entretiens avec des personnalités de l'administration publique, de la science et de la culture de l'URSS qui occupaient des postes de nomenklatura, et avec des représentants de la nouvelle élite russe 426 . L'analyse des données obtenues a montré qu'au cours des 30 années de l'après-stalinisme, la longueur du cheminement vers une carrière de nomenklatura, seul moyen d'accéder à un statut élevé, a triplé.
Au milieu des années 1970, la mobilité verticale a finalement pris le caractère d'une progression lente le long d'une échelle de carrière strictement ajustée. Il n'y avait qu'un seul chemin vers le sommet, qui ne pouvait être atteint que par la position d'un cadre intermédiaire : directeur adjoint, ingénieur en chef, chef d'une subdivision d'une grande entreprise, employé d'un parti ou d'une organisation publique en position basse 427 . Dans le même temps, le taux d'ascension ralentit progressivement, la société devint de plus en plus fermée.
Quant aux carrières, 90% des répondants des groupes d'élite ont commencé leur carrière à partir de postes très modestes: 41% - spécialistes sans subordonnés, 12 - ouvriers techniques, 31 - ouvriers, 4 - employés du secteur des services, 2% - les travailleurs du secteur agricole. En moyenne, la montée - jusqu'à la première nomenklatura ou à un poste équivalent - a pris environ 17 ans, mais pour différents groupes d'élite, ce chiffre n'était pas le même. Ainsi, la carrière la plus rapide a été faite par les représentants de l'élite du parti, les travailleurs des organisations de masse. Ils ont reçu leur premier poste de nomenklatura après une moyenne de 12-13 ans. Les carrières les plus lentes concernent les représentants de l'élite économique scientifique, culturelle et ancienne - 19-20 ans. Dans les différentes périodes historiques, les taux de mobilité verticale différaient assez fortement : avant 1953, ils atteignaient 8 ans, en 1954-1961. - 9, en 1962-1968-11, en 1969-1973 - 14, en 1974-1984 - 18, en 1985-1988 - 23, en 1989-1991 - 22 ans.
Pratiquement personne n'occupait une position d'élite directement depuis la position de départ - il y avait un certain «vestiaire» (ou poste de contrôle) par lequel il fallait passer pour être admis à des postes de haut niveau. C'est la position d'un cadre intermédiaire, d'un directeur adjoint, d'un ingénieur en chef et d'un employé de l'organisation du parti. Les chances d'entrer immédiatement dans l'élite des ouvriers étaient pratiquement nulles. La croissance s'est faite par l'enseignement supérieur, l'adhésion au parti, la promotion 428 .
L'érection de barrières et de cloisons sociales, la restriction d'accès à un autre groupe ou la fermeture du groupe en lui-même est appelée clause sociale(fermeture sociale). Ce terme désigne à la fois le processus et le résultat du processus. Ce phénomène a été décrit par M. Weber 429 .
Sous la clause sociale, ou la fermeture sociale du groupe, M. Weber comprenait la restriction de l'accès à leurs rangs par un groupe privilégié et augmentant ainsi leurs chances dans la vie. Le mécanisme de clôture devient la transformation en norme, puis en critère de sélection des qualités rares (par exemple, talent, compétence, noblesse, origine digne) que possèdent les membres de ce groupe et que les autres ne possèdent pas. Un groupe de statut professant de tels principes peut éventuellement dégénérer en une clique. Weber a souligné que n'importe quel trait, même inventé, peut être utilisé comme critère de sélection, base pour s'identifier à un groupe ou éliminer les étrangers de ses rangs.
Les groupes fermés sont le lot de toutes les sociétés stratifiées fondées non seulement sur l'inégalité des revenus, mais aussi sur l'inégalité d'accès aux groupes privilégiés. Les marchands et artisans, qui étaient d'abord des groupes ouverts, sont finalement devenus tout aussi fermés et ne se reconstituaient que par héritage, comme les propriétaires d'esclaves ou les seigneurs féodaux.
Dans le cas où la transition entre les groupes - des artisans aux commerçants, des salariés aux employeurs - ne rencontre pas d'obstacles juridiques, la population urbaine, y compris ces groupes, devrait être considérée comme une seule strate. Mais dans le cas où il y aurait des obstacles à une telle transition (par exemple, les limites juridiques des groupes étaient clairement fixées et la transition était formalisée par des documents spéciaux ou une autorisation spéciale des autorités), ces groupes devraient être considérés comme des domaines différents.
La fermeture sociale, ou fermeture, est l'action d'un groupe de statut visant à protéger et à garantir certaines ressources et avantages au détriment d'autres groupes. Là où il y a beaucoup de groupes fermés, là où il y a un processus de restriction d'accès au groupe de statut, là le nombre de strates et de substrats augmente. Un exemple est le système des castes, qui a des milliers de strates et de substrats fermés.
La forme la plus frappante de clôture sociale est l'héritage de propriété et le principe de pedigree. Ils étaient largement utilisés dans les sociétés traditionnelles, principalement par les groupes dirigeants. Au fur et à mesure que nous passons de la société traditionnelle à la société moderne, les critères de fermeture changent. Le lieu de naissance noble est occupé par des concours dont l'accès est ouvert à tous. Même aujourd'hui, cependant, le système éducatif, selon Weber, conserve la fonction d'un outil sélectif, à l'aide duquel les nouveaux arrivants sont sélectionnés et contrôlés à l'entrée dans des groupes de haut niveau. Un diplôme d'études n'est aujourd'hui pas moins efficace qu'avant l'appartenance raciale ou religieuse, l'origine familiale. Les représentants des professions libérales restreignent l'accès à leurs rangs non seulement par un certificat ou une licence délivrés par l'État, mais aussi par la nécessité d'obtenir une reconnaissance dans leur entourage, des connaissances personnelles en son sein, des recommandations de ses membres, etc.
Comme exemple frappant de groupe de statut, Weber cite bureaucratie qui, comme tout autre groupe, se bat pour la préservation des valeurs, buts et intérêts intra-groupe, fait preuve de solidarité avec les siens, etc. Contrairement à un parti, il ne se bat pas pour le pouvoir et l'établissement de sa domination de manière révolutionnaire ou légitime, basée sur des élections. La bureaucratie est répartie dans la pyramide administrative et contrôle de manière invisible la répartition des ressources. Elle a le pouvoir nécessaire pour préserver sa vie en vertu de sa position officielle. L'ethnicité spécifique de la bureaucratie réside dans la culture du secret et de l'excellence professionnelle. Ce n'est pas un comité exécutif d'une autre classe, mais plutôt un groupe organisé de 430 statuts. Au sens technique, la bureaucratie n'est pas une classe et ne peut participer sur un pied d'égalité avec elle à la lutte pour le pouvoir. La bureaucratie est le plus puissant et le plus influent de tous les groupes de statut. Il contrôle la carrière des autres, la répartition des ressources de la société, sans posséder les privilèges du propriétaire et les avantages des monopoleurs du marché.
L'organisme social devient progressivement plus immobile et fermé au mouvement. Les postes supérieurs, qui à un stade précoce étaient électifs, deviennent ensuite héréditaires. Cette tendance peut être retracée dans l'histoire. Dans l'Égypte ancienne, ce n'est que dans les étapes ultérieures qu'une stricte coutume de succession aux postes officiels est apparue. À Sparte, dans les premières étapes, les étrangers étaient autorisés au rang de citoyens de sang pur, plus tard cela est devenu une exception. En 451 av. e. Périclès a introduit une loi selon laquelle le privilège de la citoyenneté libre n'était accordé qu'à ceux dont les deux parents étaient natifs de l'Attique et citoyens libres (à part entière).
A Venise en 1296 la couche de l'aristocratie était ouverte, et depuis 1775, ayant perdu son ancienne importance, elle se ferme. Dans l'Empire romain, avant son effondrement, toutes les couches et tous les groupes sociaux se sont fermés. Une place parmi la noblesse de cour au début de l'Europe féodale était accessible à tout noble, mais plus tard, cette couche devient impénétrable pour les nouvelles personnes. La tendance à l'isolement des castes a commencé à apparaître dans la bourgeoisie en Angleterre après le XVe siècle et en France après le XIIe siècle.
Les sociétés occidentales modernes sont caractérisées par les sociologues comme des structures sociales à la fois ouvertes et fermées. Par exemple, B. Schaefer, qui a comparé l'ampleur de la mobilité sociale en Allemagne dans les années 1930 et 1970, a noté, parallèlement au fait d'une mobilité verticale élevée, également une invariance étonnante, une similitude de la structure sociale de la société à différentes époques historiques 431 . Aux États-Unis et au Japon, seuls 7 à 10 % des travailleurs accèdent à la classe supérieure. Les enfants d'hommes d'affaires, de politiciens, d'avocats ont 5 à 8 fois plus d'opportunités de suivre les traces de leurs pères que si la société était complètement ouverte. Plus la classe sociale est élevée, plus il est difficile d'y pénétrer. Les riches envoient leurs enfants dans des écoles et des universités privilégiées, chères mais offrant une excellente éducation. Une bonne éducation est une condition nécessaire pour exercer une profession prestigieuse et obtenir le poste de diplomate, ministre, banquier, professeur. C'est la classe supérieure qui fait des lois qui sont bénéfiques pour elle-même et désavantageuses pour les autres. Selon les recherches de L. Duberman, pendant tout un siècle, la structure de classe américaine est restée relativement inchangée 432 . Les études empiriques du processus de formation des classes en Angleterre témoignent également de l'immobilité de la structure hiérarchique et de sa proximité 433 .
La mobilité sociale de la population, calculée sur la durée de vie d'une ou deux générations, confirme l'invariance rigide de la structure sociale en France, où prédomine l'héritage des professions de génération en génération. En France, dans la période 1945-1975, à chaque niveau de la structure sociale, il y a une tendance à l'invariance plutôt qu'au changement : les couches supérieures et inférieures de la hiérarchie restent isolées 434 . Ces conclusions sont confirmées par les études des biographies sociales de D. Berto, qui ont montré que seule une petite partie des salariés améliore leur statut social, et 41% des enfants de salariés deviennent ouvriers 435 .
Ainsi, la tendance à la proximité sociale est inhérente à toutes les sociétés. Il caractérise la stabilisation de la vie sociale, le passage d'un stade de développement précoce à un stade mature, ainsi qu'une augmentation du rôle du statut attribué et une diminution du rôle de l'acquis.
Dans une société jeune et en plein développement, la mobilité verticale est très intense. La Russie de l'ère de Pierre Ier, la Russie soviétique des années 20-30, la Russie de l'ère de la perestroïka (années 90 du XXe siècle) sont des exemples d'une telle société. Ceux qui viennent des classes moyennes et même des classes inférieures, par chance, capacité ou débrouillardise, montent rapidement. Il y a beaucoup de postes vacants ici. Mais lorsque toutes les places sont remplies, le mouvement ascendant ralentit. La nouvelle classe supérieure est isolée de la pénétration des demandeurs tardifs par de nombreuses barrières sociales. Le groupe social est fermé.
Selon les sociologues occidentaux, ce n'est que pendant la période d'industrialisation de l'URSS qu'il y a eu une société ouverte, ce qui s'explique par une pénurie aiguë de personnel d'encadrement. Ensuite, en URSS, bien sûr, à l'exception des ennemis de classe, tous les peuples avaient une position de départ égale et des chances égales d'ascension sociale. Un système de formation de masse de spécialistes a été créé dans le pays. Plus tard, les besoins en personnel ont été satisfaits - même avec une certaine marge : les personnes ayant fait des études supérieures ont commencé à prendre des emplois. Ainsi, il est apparu travailleurs intellectuels. Les spécialistes des sciences sociales soviétiques considéraient cela comme une autre réalisation du socialisme. Mais dans la période « stagnante », c'est-à-dire dans les années 70 et 80, commence auto-recrutement couches sociales. La société s'est stabilisée et la mobilité ascendante a diminué. Les couches sociales ont commencé à se reproduire principalement à leurs propres frais: les enfants d'ouvriers sont devenus des ouvriers, les enfants d'employés - des employés. Les études sociologiques de cette période révèlent une nette tendance à l'enseignement supérieur chez les enfants dont les parents ont également un niveau d'instruction élevé. Cette tendance était significativement plus faible dans les autres populations 436 . Les résultats des recherches sociologiques des années 1970 et 1980 témoignent du haut degré de proximité même de la classe ouvrière. Depuis 1986, il a été reconstitué principalement par des diplômés d'écoles professionnelles, de collèges techniques et d'autres établissements d'enseignement similaires 437 . La même structure de reproduction était également caractéristique du groupe des travailleurs du secteur des services. La stagnation et la stagnation qui ont englouti la société ont forcé les dirigeants du pays à commencer la perestroïka, qui s'est transformée en capitalisation.
Dans les sociétés capitalistes stables (États-Unis, Angleterre, France, Allemagne, etc.), la classe supérieure est depuis longtemps devenue héréditaire. L'accumulation de richesses a commencé au sein de clans apparentés, créés par des mariages mutuels, il y a plusieurs siècles. Aux États-Unis, la classe supérieure a maintenu une continuité dans le temps depuis le 18e siècle. et remonte aux colons d'Irlande du Nord. La socialisation des enfants dans les internats, puis la pratique dans les domaines parentaux, les sociétés et les entreprises isolent la classe supérieure du reste de la société.
Quels groupes de la population constituaient la nouvelle classe supérieure en Russie ? L'ossature principale est représentée par ceux qui en ont fait partie à l'époque soviétique, à savoir la nomenklatura (70 %) ; ces hommes d'affaires qui étaient engagés dans des affaires clandestines sous le régime soviétique et dans les nouvelles conditions ont pu légaliser leur fortune, c'est-à-dire éléments criminels (15%); des gens intelligents, des représentants de différents groupes - d'un employé d'un institut de recherche à un professeur d'université, qui se sont avérés utiles soit à la nomenklatura, soit aux criminels (15%). En général, la classe supérieure était achevée en 1994, tous les biens publics étaient essentiellement répartis entre des groupes et des clans puissants.
Une caractéristique spécifique de la nouvelle classe supérieure en Russie était son repli très rapide et le même rapide - dans un temps beaucoup plus court que dans les pays occidentaux - sa fermeture.
La fermeture sociale de la classe supérieure en Russie a commencé à être observée dès 1994. Avant cela, c'est-à-dire. dans la période de 1989 à 1993, les opportunités de progression pour tous les Russes étaient au moins formellement ouvertes, bien qu'inégales.
On sait que la capacité de la classe supérieure est objectivement limitée et ne représente pas plus de 3 à 5 % de la population. En 1989 - 1992 les grandes capitales "s'emboîtent" facilement. Aujourd'hui, l'accès à l'élite nécessite des capitaux et des capacités que la plupart des gens n'ont pas.
Dans le même temps, l'accès à la classe moyenne rurale et urbaine est ouvert. La strate des agriculteurs est extrêmement réduite et ne dépasse pas 1 %. Les couches urbaines moyennes ne se sont pas encore formées, mais leur reconstitution dépend de la rapidité avec laquelle les nouveaux Russes et les dirigeants du pays paieront le travail intellectuel qualifié non pas au niveau de subsistance, mais au prix du marché.
Dans la société russe moderne, la classe supérieure a une deuxième caractéristique - le luxe démonstratif, mais pas la première - l'hérédité. Mais il commence également à se former activement en raison de la fermeture de la strate la plus élevée.
Selon M. F. Chernysh, le processus de modernisation de la société russe moderne ne s'accompagne pas d'une augmentation de la mobilité sociale. L'« enfermement » des principaux groupes sociaux ne cesse de croître, quelles que soient les réformes de l'économie. En d'autres termes, quelle que soit la gravité des changements actuels, ils n'ont pas affecté les fondements de la structure sociale de la société russe 438 .
La modernisation de la société russe passe avant tout par la redistribution des ressources matérielles et sociales. La tentative actuelle de modernisation est similaire à ce qui s'est passé en Russie après octobre 1917. A cette époque, la « locomotive » de la transition vers la « modernité » était considérée comme une restructuration radicale des rapports sociaux. On a l'impression que les réformateurs actuels croient que la tâche principale est de créer à tout prix une classe entrepreneuriale qui prendra le contrôle des ressources économiques du pays et le sortira de la crise. Mais l'expérience d'autres pays montre que la classe entrepreneuriale qui a émergé à l'extérieur
activités de production, n'est pas en mesure de remplir ce rôle 439 .
La Russie a connu au moins deux grandes vagues de marginalisation. Le premier est venu après la révolution de 1917. Deux classes ont été chassées de force de la structure sociale - la noblesse et la bourgeoisie, qui faisaient partie de l'élite de la société. La nouvelle élite prolétarienne a commencé à se former à partir des classes inférieures. « Directeurs rouges » et ministres devenaient soudain ouvriers et paysans. En contournant la trajectoire habituelle d'ascension sociale pour une société stable - à travers la classe moyenne - ils ont sauté d'un pas et sont arrivés là où ils ne pouvaient pas aller auparavant et n'iraient pas dans le futur (schéma 11.2).
Schéma 11.2. La première vague de marginalisation. Après la révolution de 1917 en
la structure sociale de la société russe là-bas ont été sérieusement
métamorphoses. La noblesse et la bourgeoisie, qui constituaient la plus haute
classe (élite). Le siège vacant a été occupé par des représentants du bas
classes, qui se sont immédiatement retrouvées en situation marginale.
Essentiellement, les représentants de l'élite soviétique se sont avérés être ce qu'on peut appeler des marginaux montants. Ils se sont détachés d'une classe, mais ne sont pas devenus à part entière, comme il est requis dans une société civilisée, les représentants d'une nouvelle classe supérieure. Ils ont conservé les anciennes manières de se comporter, les valeurs, la langue, les coutumes culturelles caractéristiques des classes inférieures de la société, bien qu'ils aient sincèrement essayé de rejoindre les valeurs artistiques de la haute culture, appris à lire et à écrire, fait des voyages religieux, visité des théâtres et les studios de propagande.
Cette voie ascendante s'est poursuivie jusqu'au début des années 1970, lorsque les sociologues russes ont établi pour la première fois que toutes les classes et couches de la société soviétique se reproduisaient désormais sur leur propre base, c'est-à-dire uniquement aux dépens des membres de leur classe. Cela n'a duré que deux décennies, ce qui peut être considéré comme une période de stabilisation de la société soviétique et d'absence de marginalisation de masse.
La deuxième vague est survenue au début des années 1990 et également à la suite de changements qualitatifs dans la structure sociale de la société russe (schéma 11.3).
Le mouvement de retour de la société du socialisme au capitalisme a conduit à des changements radicaux dans la structure sociale. L'élite de la société était formée de trois reconstitutions: les criminels, la nomenklatura et les raznochintsy. Une certaine partie de l'élite a été reconstituée par des représentants de la classe inférieure - des serviteurs au crâne rasé de mafieux russes, de nombreux racketteurs et criminels organisés - étaient souvent d'anciens animaux de compagnie et à moitié éduqués. L'ère de l'accumulation primitive - la première phase du capitalisme - a fait naître des troubles dans toutes les couches de la société. La voie de l'enrichissement au cours de cette période, en règle générale, se situe en dehors de l'espace juridique. Parmi les premiers, ceux qui n'avaient pas une haute éducation, une haute moralité, mais qui personnifiaient pleinement le "capitalisme sauvage" ont commencé à s'enrichir.
L'élite comprenait, en plus des représentants des classes inférieures, raznochintsy, c'est-à-dire des gens de différents groupes de la classe moyenne soviétique et de l'intelligentsia, ainsi que la nomenklatura, qui au bon moment était au bon endroit, à savoir aux leviers du pouvoir lorsqu'il était nécessaire de diviser les biens publics. Au contraire, la partie prédominante de la classe moyenne a fait une mobilité descendante et a rejoint les rangs des pauvres. Contrairement aux vieux pauvres (éléments déclassés : alcooliques chroniques, mendiants, sans-abrismes, toxicomanes, prostituées) qui existent dans toute société, cette partie est appelée les « nouveaux pauvres ». Ils sont une spécificité de la Russie. Une telle catégorie de pauvres n'existe ni au Brésil, ni aux États-Unis, ni dans aucun pays du monde. La première caractéristique distinctive est un haut niveau d'éducation. Les enseignants, chargés de cours, ingénieurs, médecins et autres catégories d'employés de l'État ne faisaient partie des pauvres que sur la base d'un critère économique - le revenu. Mais ils ne sont pas amis avec des critères plus importants liés à l'éducation, à la culture et au niveau de vie. Contrairement aux anciens pauvres chroniques, les « nouveaux pauvres » sont une catégorie temporaire. Si la situation économique du pays s'améliore, ils sont prêts à retourner
Schème 11.3. La deuxième vague de marginalisation. À la suite de la transition
La société russe dans les années 90 du socialisme au capitalisme en
La structure sociale a subi des transformations majeures. Partie
les nouveaux Russes (élite) comprenaient des représentants des couches inférieures. Moyen
classe polarisée, se divisant en deux flux : partie (nomenclature et
raznochintsy) a rejoint l'élite, et l'autre partie ("nouveaux pauvres")
rejoint les rangs des pauvres.
classe moyenne. Et ils essaient de donner à leurs enfants une éducation supérieure, d'inculquer les valeurs de l'élite de la société, et non du «bas social».
Ainsi, les changements radicaux de la structure sociale de la société russe dans les années 1990 ont été associés à la polarisation de la classe moyenne, sa stratification en deux pôles, qui remplissaient les classes supérieures et inférieures de la société. En conséquence, le nombre de cette classe a été considérablement réduit.
Tombée dans la strate des « nouveaux pauvres », l'intelligentsia russe s'est retrouvée dans une situation marginale : elle ne voulait pas et ne pouvait pas abandonner les anciennes valeurs et habitudes culturelles, mais ne voulait pas en accepter de nouvelles. Ainsi, en termes de position économique, ces couches appartiennent à la classe inférieure, et en termes de mode de vie et de culture, à la classe moyenne. De la même manière, les représentants de la classe inférieure qui ont rejoint les rangs des « nouveaux Russes » se sont retrouvés dans une situation marginale. Ils se caractérisent par l'ancien modèle des "chiffons à la richesse": l'incapacité de se comporter décemment et de parler, de communiquer comme l'exige le nouveau statut économique. Au contraire, le modèle descendant qui caractérise le mouvement des employés de l'État pourrait être appelé « des riches à la saleté ».
Certains experts pensent que la marginalité est un phénomène d'une génération, un fantôme temporaire. Ceux qui viennent de la campagne vers les villes sont marginaux, mais leurs enfants n'héritent que partiellement de certains éléments de la sous-culture marginale par inertie. Et déjà dans la deuxième ou la troisième génération, ce problème disparaît et, ainsi, la marginalité est surmontée 440 .
R. Dahrendorf croyait que plus le niveau de vie de la population est élevé, plus la population a tendance à assimiler les valeurs bourgeoises de la civilisation occidentale et, dans une moindre mesure, les valeurs du socialisme. Le processus d'embourgeoisement est inhérent à une société sortant de la phase de développement socialiste et est associé à l'acquisition progressive de valeurs individualistes et d'orientations propriétaires.
Aux facteurs démographiques comprennent : le taux de natalité et le taux de mortalité de la population, sa migration, le mariage, le divorce, la fragmentation et l'élargissement des familles. Les processus démographiques transfèrent la structure de la population à un nouvel état: d'autres proportions se forment entre différentes catégories de la population, leur répartition sur le territoire, leur degré d'homogénéité et les paramètres moyens typiques changent.
L'influence des facteurs démographiques dans les statistiques est déterminée sur la base du calcul dans lequel l'augmentation totale (GG) de la population (de l'ensemble de la population ou de ses catégories individuelles) est divisée en naturel (NG) et migration (MP). Les indicateurs peuvent être présentés en termes absolus et pour 1 000 personnes. En tableau. 11.2 montre les résultats de ces calculs pour la Russie en dynamique (ATP - transformation administrative-territoriale).
Données du tableau. 11.2 indiquent une tendance stable à long terme de la migration de la population rurale vers les villes, ceci est indiqué par le solde négatif de la migration de la population rurale. En outre, il y avait un flux migratoire vers d'autres républiques. Les changements les plus spectaculaires des indicateurs se sont produits en 1993. Dans les années 1990, de nouvelles tendances sont apparues en raison des changements de la situation socio-économique et politique du pays. Ils sont causés principalement par des flux migratoires importants des anciennes républiques soviétiques vers la Russie. Toutes les proportions précédentes ont changé : le rapport de la croissance naturelle et migratoire, le rapport des indicateurs pour la population urbaine et rurale. La crise économique, qui a touché diverses régions avec une intensité variable, l'aggravation des relations interethniques et l'émergence de foyers d'hostilités, a radicalement modifié la situation démographique du pays et des territoires individuels, ce qui a entraîné des changements dans la composition de la population 441 .
Table 11.2
Composantes de la dynamique de la population résidente de la Fédération de Russie (par 1000 population annuelle moyenne)
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années |
Toute la population |
Population urbaine |
Population rurale |
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Sources: Population de la Russie. Rapport démographique annuel. M. : Eurasie, 1993. S. 73 ; Annuaire démographique de la Fédération de Russie. 1993. M. : Goskomstat de Russie. 1993 : pp. 10-12.
La mobilité verticale et horizontale est influencée par le sexe, l'âge, le taux de natalité, le taux de mortalité, la densité de population. En général, les jeunes et les hommes sont plus mobiles que les personnes âgées et les femmes. Les pays surpeuplés sont plus susceptibles de subir les effets de l'émigration que de l'immigration. Là où la natalité est élevée, la population est plus jeune et donc plus mobile, et inversement.
La mobilité professionnelle est caractéristique des jeunes, la mobilité économique des adultes et la mobilité politique des personnes âgées. Le taux de natalité est inégalement réparti entre les classes. Les classes inférieures ont tendance à avoir plus d'enfants, tandis que les classes supérieures ont tendance à en avoir moins. Il y a une tendance : plus une personne monte dans l'échelle sociale, moins elle a d'enfants.
Même si chaque fils d'un homme riche suit les traces de son père, des vides se forment toujours sur les marches supérieures de la pyramide sociale, qui sont comblés par des personnes issues des classes inférieures. Dans aucune classe, les gens ne prévoient le nombre exact d'enfants nécessaires pour remplacer les parents. Le nombre de postes vacants et le nombre de candidats à l'occupation de certaines positions sociales dans différentes classes est différent.
Les professionnels (médecins, avocats, etc.) et les employés qualifiés n'ont pas assez d'enfants pour occuper leur poste à la prochaine génération. En revanche, les agriculteurs et les ouvriers agricoles aux États-Unis, par exemple, ont 50 % d'enfants de plus qu'il n'en faut pour subvenir à leurs besoins. Il n'est pas difficile de calculer dans quelle direction la mobilité sociale devrait aller dans la société moderne.
Les taux de natalité élevés et faibles dans différentes classes ont le même effet sur la mobilité verticale que la densité de population dans différents pays a sur la mobilité horizontale. Les strates, comme les pays, peuvent être surpeuplées ou sous-peuplées.
La migration est une sorte de mobilité.Migration des populations- est le mouvement de personnes associé, en règle générale, à un changement de résidence (réinstallation de personnes de pays à pays, de district à district, de ville à village et retour, de ville à ville, de village à village). Elle se subdivise en irrévocable (avec changement définitif de résidence permanente), temporaire (réinstallation pour une durée suffisamment longue mais limitée), saisonnière (déplacement à certaines périodes de l'année), selon la période de l'année (tourisme, traitement, étude, travail agricole), pendule - mouvement régulier d'un point donné et retour à celui-ci (tableau 11.3).
Table 11.3
Quelques projections du solde migratoire annuel
vers la Russie (option moyenne ; mille personnes)
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une fois par an- travail |
Année de prévision |
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Goskomstat RF | ||||
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Centre de conjoncture économique sous le gouvernement de la Fédération de Russie | ||||
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Centre de conjoncture économique * | ||||
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Centre de démographie humaine et d'écologie Institut d'économie nationale Prévision RN (TSCECH) | ||||
*Évaluation à une seule variante.
Source : Iontsev V.A. Migration internationale de population : la Russie et le monde moderne // Recherche sociologique. 1998. N° 6. S. 46.
La migration est un concept très large qui couvre tous les types de processus migratoires, c'est-à-dire les mouvements de population à la fois à l'intérieur d'un pays et entre les pays - dans le monde entier (migration internationale). La migration peut être externe (hors du pays) et interne. L'externe comprend l'émigration, l'immigration et l'interne - le mouvement du village vers la ville, la réinstallation inter-districts, etc.
La migration ne prend pas toujours des formes massives. En période calme, elle affecte de petits groupes ou des individus. Leur mouvement se produit, en règle générale, spontanément. Les démographes identifient deux principaux flux migratoires au sein d'un même pays : ville-rural et ville-ville. Il a été établi que tant que l'industrialisation se poursuit dans le pays, les gens se déplacent principalement du village vers la ville. Après son achèvement, et c'est typique aux États-Unis et en Europe occidentale, les gens se déplacent de la ville vers les zones suburbaines et les zones rurales.
Une tendance intéressante se révèle : les flux de migrants sont dirigés vers les endroits où la mobilité sociale est la plus élevée. Et encore une chose : ceux qui se déplacent de ville en ville organisent leur vie plus facilement et réussissent mieux que ceux qui se déplacent de village en ville et vice versa.
Les sociologues distinguent plusieurs variétés historiques de migration, qui se distinguent par des caractéristiques sociologiques particulières 442 .
La première et la plus ancienne forme de mouvement de peuples entiers est considérée campagnes de conquête. Ils ont joué un rôle énorme dans l'histoire de l'humanité, son peuplement à travers le monde, dans la formation des races et des ethnies. Le plus important d'entre eux était la réinstallation des peuples sémitiques en Mésopotamie (IIIe millénaire avant J.-C.), la réinstallation des tribus aryennes des steppes du Sud. Sibérie (environ 4e millénaire av. J.-C.), la réinstallation des Celtes en Europe (1er millénaire av. J.-C.), etc. Plus loin, on peut noter les migrations maritimes des Normands (VIII-XI siècles), et des Magyars, la large migration des Arabes (VII-VIII siècles), et plus tard les Mongols (XIII siècle). Selon la théorie passionnelle de L. N. Gumilyov, l'impulsion à chacune de ces réinstallations a été donnée par une impulsion «passionnaire» (d'origine biologique et cosmique). Ces puissants processus s'accompagnent d'une assimilation active et conduisent à l'émergence de nouvelles ethnies, à la naissance et à la mort d'empires.
La grande migration des peuples aux IVe-VIIe siècles revêt une importance particulière. n.m. qui a écrasé l'empire romain. Ce fut sans aucun doute le plus grand processus de migration. C'est à la fois un processus ethnique et économique.
Grande Migration- le nom de l'ère des migrations massives des tribus hunniques, germaniques, slaves et autres aux IVe-VIIe siècles. On les appelle aussi tribus barbares qui vivaient pendant la période de décomposition du système communal primitif à la périphérie de l'Empire romain. Il est difficile de déterminer le nombre de personnes qui ont participé aux migrations en raison du manque de sources. Selon certaines sources, il y avait environ 15 000 Wisigoths ; vandales - de 200 à 400 mille; Slaves - jusqu'à 100 000 personnes. Le résultat de la grande migration a été la mort de l'Empire romain esclavagiste, la formation des premiers États et nationalités féodaux (barbares), ancêtres des peuples européens modernes.
Le deuxième type de mobilité horizontale est urbanisation - déplacement régulier de la population des villages vers les villes et (plus rarement) en sens inverse. L'intensité de ces mouvements dépend des conditions spécifiques du pays et de l'époque. Si au début du XIXème siècle. environ 30 millions de personnes (3%) de la population vivaient dans les villes du monde, puis au début du 20e siècle. - 224 millions (13,6%), et à la fin - plus de 2 milliards (plus de 40%). En Russie, la population urbaine est supérieure à 66 % 443 .
Le troisième type de migration est la colonisation. La colonisation- le développement de territoires vides et peu peuplés. La première grande colonisation est considérée comme grecque antique, la seconde - romaine, la troisième - européenne, dont le début a été posé par les grandes découvertes géographiques des XV-XVII siècles. et dont le résultat fut l'émergence de gigantesques empires coloniaux. La colonisation a toujours été l'un des moyens de résoudre les conflits internes dans les pays métropolitains par la migration d'une population "supplémentaire" ou insatisfaite de sa position. Cette migration pouvait être forcée (lorsque des criminels ou des criminels politiques étaient expulsés) ou volontaire. Les gens ont quitté des pays pour échapper à des catastrophes sociales chroniques et espérer commencer une nouvelle vie dans un nouvel endroit. Il s'agissait pour la plupart de personnes valides et énergiques, et leur exode massif a eu des conséquences catastrophiques pour certains pays européens. Retour au 17ème siècle. Sancho de Moncada a publié le livre "La pauvreté de l'Espagne est le résultat de la découverte de l'Amérique", dans lequel il soutenait que le déclin du pays, malgré l'afflux d'or et d'argent américains (l'Espagne monopolisait 83% de la production mondiale de métaux précieux), est associée à l'exode d'une partie importante de la population espagnole vers l'étranger. L'Espagne elle-même s'est avérée débordante de vagabonds paresseux, de voleurs, de mendiants et de moines mendiants.
Au début du XXe siècle. L'Italie s'est classée première en termes de nombre d'émigrants (jusqu'à 700 à 800 000 personnes l'ont quittée chaque année). L'Irlande est devenue le détenteur du record du nombre d'émigrants - pour la 2e moitié du 19e siècle. sa population a diminué de moitié (de 1846 à 1891, environ 5 millions de personnes ont quitté le pays). Depuis le début du XIXème siècle. avant 1914, environ 50 millions de personnes ont quitté l'Europe, qui ont émigré principalement aux États-Unis, au Canada, en Australie - États généralement créés par des émigrants. De 1918 à 1961, un autre flux d'immigrants en provenance d'Europe (principalement vers les États-Unis) s'élevait à 16 millions de personnes 444 .
L'émigration continue à ce jour. Par exemple, en 1981, 233 000 personnes ont quitté le Royaume-Uni (c'est une sorte de record d'émigration post-coloniale). Mais dans le même temps, on observe également le processus inverse : un afflux d'émigrants « de couleur » vers l'Angleterre, et principalement en provenance des anciennes colonies britanniques. En 1981, leur nombre atteignait 2 millions de personnes, c'est-à-dire représentaient 4 % de la population totale du pays. On prévoit que d'ici l'an 2000
la communauté « colorée » au Royaume-Uni devait représenter 6,7 % de la population 445 . Des processus similaires ont lieu dans presque tous les grands pays industriels du monde (à l'exception du Japon). Par exemple, environ 1 million d'émigrants sont arrivés aux États-Unis en 1992.
Le quatrième type de processus de migration est Exode, fuite ou exil. Ils sont causés par des circonstances extraordinaires - catastrophes naturelles, bouleversements politiques, persécutions religieuses, guerres et révolutions. Des exemples historiques sont l'exil au 17ème siècle. d'Espagne 500 000 Morisques (restes de la population arabe), l'exode des huguenots de France et des puritains d'Angleterre aux XVIIe et XVIIIe siècles, la réinstallation de 7 millions de musulmans de l'Inde au Pakistan en 1947.
À la suite de l'exode forcé ou volontaire d'importants groupes de population de leur patrie historique, des enclaves ethniques - des diasporas - se forment sur le nouveau territoire. Diaspora(du grec. Diaspora - dispersion) fait partie d'un groupe ethnique vivant dans un nouveau lieu d'installation, dans différents pays. Il s'agit d'une sorte de communauté socio-ethnique qui est née à la suite de processus migratoires complexes, parfois sur plusieurs siècles. Initialement, ce terme désignait les Juifs qui se sont installés hors de Palestine depuis l'époque de la captivité babylonienne (VIe siècle av. J.-C.). Plus tard, ce concept s'est étendu à d'autres groupes ethniques et religieux vivant en dehors de leur patrie historique. Maintenant, il y a de nouvelles diasporas, par exemple aux États-Unis - chinoises, irlandaises, arméniennes, polonaises, italiennes, grecques, russes, etc.
En Russie, au cours du dernier siècle et demi, il y a eu plusieurs vagues d'émigration associées à des persécutions politiques et religieuses (la Russie a été à plusieurs reprises abandonnée par des révolutionnaires populistes, des sociaux-démocrates, des libéraux mécontents, des socialistes-révolutionnaires et des anarchistes , et "vieux-croyants", et sectaires ) 446 . Le plus massif a été le flux d'émigrants qui a quitté la Russie après la Révolution d'Octobre et pendant la guerre civile. Une immense diaspora russe mondiale s'est formée, comptant plus de 2 millions de personnes 447 . En fait, tout un pays est né - la «Russie étrangère», très particulière dans sa structure et son mode de vie.
En Russie, il fut l'un des premiers à étudier les mouvements migratoires transhistoriques Andrey Alekseevich Isaev(1851-1924) - un éminent économiste, statisticien et sociologue russe. En comparant différents pays, résumant l'énorme matériel historique, il a trouvé quatre raisons principales qui ont incité les gens à se déplacer :
1) religieux - persécution par l'église dominante. Un exemple est les vieux croyants (schismatiques), qui ont fui par milliers dans les régions reculées du nord de la Russie, et la secte religieuse des mennonites a complètement quitté le pays pour ne pas faire son service militaire.
2) Politique - le mécontentement à l'égard de l'ordre social à la maison a incité la fondation de colonies grecques le long des rives de l'Asie Mineure, sur les îles de la mer Égée et en Italie. Les troubles qui eurent lieu en Angleterre au début du XVIIe siècle contribuèrent à la colonisation de la Nouvelle-Angleterre.
3) Criminel - la fondation de colonies passe souvent par la réinstallation de criminels. L'Australie, où l'Angleterre a déporté ses criminels, et la Sibérie, lieu d'exil des forçats dans la Russie pré-révolutionnaire, peuvent servir d'exemples.
4) Économique - le besoin et la cupidité chassent des centaines de milliers de personnes de leur patrie : les capitalistes sont attirés vers des pays lointains par le rêve d'obtenir des taux d'intérêt ultra-élevés (dans une nouvelle entreprise, comme vous le savez, ils sont toujours plus élevés que dans une ancienne maîtrisée ), et les chômeurs sont attirés par l'espoir de trouver un emploi. Ainsi, les capitalistes exportent d'énormes sommes d'argent, tandis que les gens ordinaires exportent leurs mains actives, leur capacité à travailler.
Ainsi, les mouvements migratoires des différentes époques historiques et des différents pays, qu'il s'agisse de la Grèce antique, de l'Allemagne moderne ou de l'Angleterre du début du XVIIe siècle, s'expliquent par les mêmes raisons.
Selon A.A. Isaev, les individus migrent d'une manière complètement différente de celle des nations entières. Les individus se séparent volontairement de leur logement, espérant trouver dans une autre ville ou un autre pays un travail plus intéressant, une vie plus satisfaisante, de meilleures conditions de vie. Et les peuples sont poussés par le besoin, c'est-à-dire une sorte de loi objective, disons, un sol épuisé ou d'innombrables hordes d'ennemis apparus de l'extérieur. Il ne s'agit pas d'une réinstallation volontaire, mais involontaire. Ce fut la Grande Migration des Peuples aux IV-V siècles. n.m. e. en Europe.
Deux types de migration occupent une place importante : l'immigration et l'émigration. Émigration- voyager à l'extérieur du pays pour la résidence permanente ou la résidence de courte durée. Immigration– l'entrée dans le pays pour la résidence permanente ou la résidence de longue durée. Ainsi, les immigrants s'installent et les émigrants quittent (volontairement ou involontairement). L'émigration réduit la population. Si les personnes les plus capables et les plus qualifiées partent, non seulement le nombre, mais aussi la composition qualitative de la population diminuent. L'immigration augmente la population. L'arrivée d'une main-d'œuvre hautement qualifiée dans le pays augmente la composition qualitative de la population, tandis que l'arrivée d'une main-d'œuvre peu qualifiée a l'effet inverse.
Grâce à l'émigration et à la migration, de nouvelles villes, pays et États sont apparus. On sait que dans les villes le taux de natalité est faible et en baisse constante. Par conséquent, toutes les grandes villes, en particulier les villes millionnaires, sont nées de l'immigration. Après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, des milliers et des millions d'immigrants venus d'Europe ont déménagé ici. L'Amérique du Nord, l'Amérique latine et l'Australie sont nées de grands processus de migration. La Sibérie a été maîtrisée par la migration.
Au total au XVIIIe siècle. deux courants migratoires puissants émanaient d'Europe - vers l'Amérique et vers la Russie. En Russie, la région de la Volga était particulièrement peuplée. En 1762, le célèbre décret de Catherine II est publié sur l'invitation des étrangers à la fonction publique et à l'établissement. La plupart des Allemands d'Autriche, de Hongrie, de Suisse et d'Allemagne ont répondu. Le premier flux de migrants était des artisans, le second des paysans. Ils ont formé des colonies agricoles dans la zone steppique de la Russie.
L'émigration est d'autant plus importante que la population a moins la possibilité de satisfaire ses besoins dans son pays, notamment par la réinstallation interne. Les proportions entre migration interne et migration externe sont déterminées par la situation économique, le milieu social général et le degré de tension dans la société. L'émigration se produit là où les conditions de vie se détériorent et les possibilités de mobilité ascendante se rétrécissent. Les paysans sont partis pour la Sibérie et le Don, où les cosaques s'étaient développés, à cause du resserrement du servage. Ce ne sont pas des aristocrates qui ont quitté l'Europe, mais des marginaux sociaux.
La mobilité horizontale dans de tels cas agit comme un moyen de résoudre les problèmes qui se posent dans le domaine de la mobilité verticale. Les serfs fugitifs qui fondèrent la classe marchande du Don devinrent libres et prospères ; ont élevé leur statut politique et économique en même temps. Dans le même temps, leur statut professionnel pouvait rester inchangé : les paysans continuaient à pratiquer l'agriculture arable sur les nouvelles terres.
Ce sont les pays à forte immigration qui déterminent la situation migratoire actuelle dans le monde. Il s'agit principalement des États-Unis, du Canada, de l'Australie, des pays d'Europe de l'Ouest et du Nord, des monarchies arabes au Moyen-Orient, du Venezuela, de l'Argentine, du Brésil en Amérique du Sud, de l'Afrique du Sud, du Zaïre et de la Côte d'Ivoire en Afrique, de Singapour, du Japon, de Hong Kong en Asie.
Compte tenu du phénomène de l'étranger dit proche, la Russie peut également être classée comme pays d'immigration, bien que si l'on se concentre sur l'étranger lointain, il serait plus correct d'en parler comme un pays d'émigration. Ce n'est pas un hasard si, selon la classification établie en 1994 par l'OIT, l'OIM et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la Russie, avec un petit nombre d'autres États, est caractérisée simultanément comme un pays d'émigration et d'immigration 449 .
Les chercheurs identifient quatre vagues d'émigration russe :
”noble post-révolutionnaire;
Mixte d'après-guerre ;
"dissident juif" des temps stagnants ;
"économique" post-soviétique.
Dans chacune de ces vagues, il y avait une grande composante intellectuelle, et chaque vague, dans une certaine mesure, peut être qualifiée de « fuite des cerveaux ». Dans la première vague, c'est-à-dire Après la Révolution d'Octobre, 1,5 à 2 millions de personnes ont émigré de Russie. Beaucoup se sont installés en France. Des représentants d'autres vagues ont également émigré ici. Cependant, selon le dernier recensement en France, seulement 5 000 personnes se disaient russes.
L'émigration «économique» est réalisable principalement pour les spécialistes de haut niveau, les travailleurs qualifiés. La "fuite des cerveaux" est typique de la partie européenne de la Russie, de la Sibérie et de l'Extrême-Orient. La population de ces régions est mieux préparée à s'adapter aux conditions de l'économie occidentale et du mode de vie occidental, et a une plus grande mobilité territoriale et professionnelle.
Une telle émigration présente les caractéristiques typiques d'une « fuite des cerveaux » d'un pays pauvre, qui dispose pourtant d'un potentiel culturel, scientifique et technique relativement élevé. Ce processus a commencé en 1989, lorsque 70 000 scientifiques ont quitté le pays. En 1990, un émigrant soviétique sur six était un scientifique, un ingénieur ou un médecin. Dans la seule année 1990, 534 personnes ont quitté les instituts de l'Académie des sciences de l'URSS pour de longues périodes à l'étranger.
A la fin du XXème siècle. il y a eu une augmentation significative et constante de l'ampleur des migrations, une implication dans le cycle migratoire global de presque tous les pays du monde, en d'autres termes, la mondialisation des migrations internationales. Début 1996, il y avait plus de 125 millions de migrants dans le monde, qui formaient essentiellement une sorte de « nation de migrants » 450 .
Les experts de l'ONU distinguent cinq catégories de migrants :
1) les étrangers admis dans le pays d'entrée pour l'éducation et la formation ;
2) les migrants entrant pour travailler ;
3) les migrants entrant par le regroupement des familles, la création de nouvelles familles ;
4) les migrants entrant dans un établissement permanent ;
5) les étrangers admis dans le pays d'entrée pour des raisons humanitaires (réfugiés, demandeurs d'asile, etc.) 451 .
La participation de la Russie aux flux migratoires mondiaux est devenue massive à la fin des années 1980 et dans les années 1990. Ainsi, la migration brute à court terme a presque triplé depuis 1988, tandis que la migration privée (c'est-à-dire à l'invitation de parents, connaissances, personnes morales, etc.) a été multipliée par plus de 15 452 . L'effondrement de l'URSS a eu un impact majeur sur le changement du schéma migratoire dans la société russe.
Environ 25 millions de Russes se sont soudainement retrouvés hors des frontières de la Fédération de Russie, c'est-à-dire 17,4% du nombre total dans l'ex-URSS. L'essentiel (près de 70 %) est concentré en Ukraine et au Kazakhstan. La proportion de la population russe en Lettonie, en Estonie et au Kirghizistan est très élevée. Les Russes qui vivaient auparavant dans les pays baltes, en Ukraine et en Asie centrale sont devenus des étrangers et ont été contraints soit de prendre la nationalité non russe, soit de devenir des réfugiés et de s'installer en Fédération de Russie. Au moment de l'effondrement de l'URSS, dans 10 des 15 anciennes républiques soviétiques, les représentants de nationalités non autochtones représentaient plus d'un quart de la population, et dans deux républiques - le Kazakhstan et le Kirghizistan - même plus de la moitié des la population. Après l'effondrement de l'Union soviétique, 6 millions d'Ukrainiens, plus de 2 millions de Biélorusses, etc. se sont également retrouvés hors de leurs États nationaux.
Avec l'avènement de l'étranger proche, une situation unique s'est présentée lorsque, dans le cadre de l'ex-URSS, la migration interne s'est transformée immédiatement en migration externe. Dans le même temps, la Russie reste pratiquement la seule des anciennes républiques soviétiques à n'avoir ni directement ni indirectement (par des lois sur la citoyenneté, la terre, la langue, etc.) fermé ses frontières à tous les anciens citoyens soviétiques qui souhaitent y entrer, non quelle que soit leur nationalité.
L'URSS avait une population de près de 300 millions d'habitants, composée de 130 groupes ethniques, un citoyen sur cinq vivant en dehors de sa région nationale.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (MOM), de 1990 à 1996, la population de la Russie a augmenté de 3,3 millions de personnes en raison de la migration (à titre de comparaison : dans la période 1976-1990 - de 2,4 millions de personnes). Selon les prévisions sociologiques, si la situation économique en Russie s'améliore, le nombre de migrants pourrait atteindre 1,2 à 1,5 million de personnes par an. Le principal flux de migrants en provenance des anciennes républiques soviétiques sont les Russes. En termes de nombre de migrants en 1996, le Kazakhstan, l'Ukraine et l'Ouzbékistan étaient en tête. Plus de 10 % de la population russophone a quitté les pays baltes ces dernières années et 17 % a quitté les républiques d'Asie centrale et de Transcaucasie. De 1990 à 1996, près de 2 362 000 Russes se sont installés en Russie 453 .
Après la Révolution d'Octobre, environ 2 millions de personnes ont émigré. Jusqu'au milieu des années 1980, jusqu'à 3 000 personnes en moyenne se rendaient chaque année à l'étranger pour y établir leur résidence permanente. En 1988, l'émigration des Juifs, des Allemands et des Grecs, ainsi que des visiteurs, était pratiquement autorisée. Si en 1987, 9 700 émigrants ont quitté la Russie, leur nombre a été multiplié par plus de 10 au cours des trois années suivantes et a atteint une valeur maximale en 1990 - 103 600. 454 Par la suite, le volume de l'émigration n'a pas augmenté.
Un trait distinctif de l'échange migratoire de la Russie est son caractère unilatéral : plus de personnes quittent la Russie qu'elles n'y viennent. Ainsi, en 1992, 34 fois plus de personnes sont parties vers des pays hors CEI pour la résidence permanente que 455 entrées. Mais en 1993-1998. la situation a changé. Plus sont venus en Russie qu'ils n'en sont partis. Des millions de colons russes ont afflué dans le pays depuis les anciennes républiques soviétiques. Ils étaient appelés réfugiés.
Depuis 1992, la migration de la population des pays voisins n'est pas seulement devenue l'une des principales composantes de la croissance globale de la population russe. En substance, il joue un rôle crucial dans le lissage de la crise démographique causée par le déclin naturel, qui s'est élevé de 1992-1997 à 1992-1997. plus de 4,1 millions de personnes. Le flux d'émigration vers les pays lointains au cours des mêmes années a atteint 623 000 personnes. Ainsi, le déclin global de la population de la Russie, qui s'élevait à 1992-1997. environ 4,2 millions de personnes, a été compensée à plus de la moitié par le solde migratoire des pays voisins (3 310 000) 456 (tableau 11.4).
Table 11.4
Composantes de l'évolution démographique en Russie
avec 1951 sur 1996 G.
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périodes, années |
Population d'insectes finir période, année (milliers de personnes) |
Moyenne annuelle taux élevés croissance(%) |
Général perte de profit) (milliers de personnes) |
Dont (milliers de personnes) |
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Naturel |
migratoire |
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1. Le concept de mobilité sociale ; ses formes
La mobilité sociale s'entend comme toute transition d'un individu ou d'un groupe social d'une position sociale à une autre. Il existe deux grands types de mobilité sociale : horizontal et vertical. La mobilité sociale horizontale désigne le passage d'un individu d'un groupe social à un autre, situé au même niveau. Le passage d'un individu d'un groupe religieux baptiste à un groupe religieux méthodiste, d'une nationalité à une autre, d'une famille à une autre, d'une usine à une autre, tout en conservant son statut professionnel, sont autant d'exemples de mobilité sociale horizontale. Dans tous ces cas, le "mouvement" peut se produire sans changement notable de la position sociale de l'individu dans le sens vertical. La mobilité sociale verticale fait référence aux relations qui surviennent lorsqu'un individu passe d'une couche sociale à une autre. Selon le sens de déplacement, il existe deux types de mobilité verticale : ascendant et descendant. En conséquence, il existe des courants descendants et ascendants de mobilité économique, politique et professionnelle. Les courants ascendants existent sous deux formes : la pénétration de l'individu de la strate inférieure dans la strate supérieure ; soit la création par de tels individus d'un nouveau groupe et la pénétration de tout le groupe dans une strate supérieure au niveau des groupes déjà existants de cette strate. Aussi les courants descendants ont-ils aussi deux formes : la première consiste dans la chute de l'individu d'une position sociale supérieure à une position inférieure, sans détruire le groupe originel auquel il appartenait ; une autre forme se manifeste dans la dégradation du groupe social dans son ensemble, dans l'abaissement de son rang par rapport aux autres groupes, ou dans la destruction de son unité sociale. Dans le premier cas, la "chute" nous rappelle une personne qui est tombée du navire, dans le second - l'immersion du navire lui-même avec tous les passagers à bord ou le naufrage.
Les cas de pénétration individuelle dans des couches supérieures ou de chute d'un niveau social élevé à un niveau inférieur sont familiers et compréhensibles, ils n'ont pas besoin d'être expliqués. La deuxième forme d'ascension sociale, de descente, d'ascension et de chute de groupes doit être considérée plus en détail.
Les exemples historiques suivants servent d'illustrations. Les historiens de la société des castes indiennes rapportent que la caste brahmane n'a pas toujours été dans la position de supériorité indéniable dont elle a joui au cours des deux derniers millénaires. Dans un passé lointain, les castes des guerriers, des dirigeants et des kshatriyas n'étaient pas classées en dessous des brahmanes, elles ne sont devenues la caste la plus élevée qu'après une longue lutte. Si cette hypothèse est correcte, alors la promotion du rang de la caste brahmane à tous les autres étages est un exemple du deuxième type d'ascension sociale. Le groupe entier s'est levé comme un tout. Avant l'adoption du christianisme par Constantin, le statut d'un évêque chrétien ou d'un ecclésiastique chrétien était bas parmi les autres rangs sociaux de l'Empire romain. Au cours des siècles suivants, la position sociale et le rang de l'Église chrétienne ont augmenté. En conséquence de cette élévation, les membres du clergé ont également atteint les plus hautes couches de la société médiévale. Inversement, le déclin de l'autorité de l'Église chrétienne au cours des deux derniers siècles a conduit à l'abaissement des rangs sociaux du haut clergé parmi les autres rangs de la société moderne. Le prestige d'un pape ou d'un cardinal est encore élevé, mais il est sans doute inférieur à ce qu'il était au Moyen Âge. Occuper une position élevée à la cour des Romanov ou des Habsbourg avant la révolution signifiait avoir le rang social le plus élevé. La « chute » des dynasties entraîne le « déclin social » des rangs qui leur sont associés. Les bolcheviks en Russie avant la révolution n'avaient aucune position élevée reconnue. Pendant la révolution, ce groupe a surmonté une énorme distance sociale et a occupé la position la plus élevée dans la société russe. En conséquence, tous ses membres ont été élevés au statut précédemment détenu par l'aristocratie royale. Des phénomènes similaires sont observés dans la stratification économique. Ainsi, avant l'avènement de l'ère « pétrolière » ou « automobile », être un industriel bien connu dans ces domaines ne signifiait pas être un magnat de l'industrie et de la finance. La large répartition des industries en a fait les zones industrielles les plus importantes. Ainsi, être un industriel de premier plan - pétrolier ou automobiliste - signifie être l'un des leaders les plus influents de l'industrie et de la finance.
2. Intensité (ou vitesse) et généralité de la mobilité sociale verticale
D'un point de vue quantitatif, il faut distinguer l'intensité et la généralité de la mobilité verticale. En dessous de intensité désigne la distance sociale verticale ou le nombre de couches - économiques, professionnelles ou politiques - parcourues par un individu dans son mouvement ascendant ou descendant dans un certain laps de temps.
En dessous de universalité la mobilité verticale fait référence au nombre d'individus qui ont changé leur position sociale dans le sens vertical sur une certaine période de temps. Le nombre absolu de ces individus donne universalité absolue mobilité verticale dans la structure d'une population donnée du pays ; la proportion de ces individus dans l'ensemble de la population donne universalité relative mobilité verticale.
En combinant l'intensité et la relative universalité de la mobilité verticale dans une sphère sociale particulière, on peut obtenir l'indicateur agrégé de la mobilité économique verticale d'une société donnée. En comparant une société à une autre, ou la même société à différentes périodes de son développement, on peut découvrir dans laquelle d'entre elles ou à quelle période la mobilité globale est la plus élevée. Il en va de même pour l'indicateur combiné de mobilité verticale politique et professionnelle.
Résumé
1. Les principales formes de mobilité sociale individuelle et de mobilité des objets sociaux sont les suivantes : horizontale et verticale. La mobilité verticale existe sous la forme de courants ascendants et descendants. Les deux ont deux variétés : 1) la pénétration individuelle et 2) l'ascension ou la chute collective de la position de l'ensemble du groupe.
2. Selon le degré de mouvement, il est juste de distinguer les types de sociétés mobiles et immobiles.
3. Il n'y a guère de société dont les strates soient absolument ésotériques.
4. Il n'y a guère de société dans laquelle la mobilité verticale serait libre.
5. L'intensité et la généralité de la mobilité verticale varient d'un groupe à l'autre, d'une période à l'autre (changements de temps et d'espace). Dans l'histoire des organismes sociaux, les rythmes des périodes relativement mobiles et immobiles sont capturés.
6. Dans ces changements, il n'y a pas de tendance constante vers une augmentation ou une diminution de la mobilité verticale.
7. Bien que les sociétés dites démocratiques soient souvent plus fluides que les sociétés autocratiques, cette règle n'est pas sans exceptions.
CANAUX DE CIRCULATION VERTICALE
Étant donné que la mobilité verticale est présente à des degrés divers dans toute société et qu'il doit y avoir des «trous», des «échelles», des «ascenseurs» ou des «chemins» entre les couches le long desquels les individus sont autorisés à monter ou descendre d'une couche à une autre, alors Il serait légitime de se poser la question de savoir ce que sont réellement ces canaux de circulation sociale. Les fonctions de circulation sociale sont assurées par diverses institutions. Parmi ceux-ci, qui existent à la fois dans différentes et dans la même société, mais à différentes périodes de son développement, il y a toujours plusieurs canaux qui sont les plus caractéristiques de cette société. Les plus importantes de ces institutions sociales sont : l'armée, l'église, l'école, les organisations politiques, économiques et professionnelles...
PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA MOBILITÉ VERTICALE
Première affirmation. Il est peu probable qu'il ait jamais existé des sociétés dont les couches sociales étaient absolument fermées ou dans lesquelles il n'y aurait pas de mobilité verticale sous ses trois formes principales - économique, politique et professionnelle.
Deuxième déclaration. Il n'y a jamais eu de société dans laquelle la mobilité sociale verticale serait absolument libre, et le passage d'une couche sociale à une autre se ferait sans aucune résistance.
Troisième affirmation. L'intensité et la généralité de la mobilité sociale verticale varient d'une société à l'autre, c'est-à-dire dans l'espace.
Quatrième déclaration. L'intensité et la généralité de la mobilité verticale - économique, politique et professionnelle - fluctuent au sein d'une même société à différentes périodes de son histoire.
Cinquième déclaration. Dans la mobilité verticale, sous ses trois formes principales, il n'y a pas de direction constante ni vers le renforcement ni vers l'affaiblissement de son intensité et de son universalité. Cette hypothèse est valable pour l'histoire de n'importe quel pays, pour l'histoire des grands organismes sociaux et, finalement, pour toute l'histoire de l'humanité.
L'inégalité sociale et la stratification sociale qui en résulte ne sont pas permanentes. Comme mentionné ci-dessus, ils fluctuent et le profil de stratification change constamment. Ces processus sont associés aux mouvements des individus et des groupes dans l'espace social - la mobilité sociale, compris comme le passage d'individus ou de groupes d'une position sociale à une autre.
L'un des premiers chercheurs de la mobilité sociale, qui a introduit ce terme en sociologie, était P. A. Sorokin. Il a consacré un ouvrage particulier aux processus de mobilité sociale : « Stratification sociale et mobilité ». Il distingue deux principaux types de mobilité sociale - horizontale et verticale.
En dessous de mobilité horizontale implique le passage d'un individu d'un groupe social à un autre, situé au même niveau social (remariage, changement d'emploi, etc.), tout en conservant le même statut social.
Mobilité sociale verticale - c'est le passage d'un individu d'un niveau social à un autre, avec changement de statut social. La mobilité verticale peut être soit ascendante, associée à une élévation de statut, soit descendante, impliquant une dégradation de statut.
Les mobilités verticale et horizontale sont interconnectées : plus le mouvement "le long de l'horizontale" est intense, mais sans augmentation notable du statut social, plus les opportunités (connexions, connaissances, expérience, etc.) s'accumulent pour gravir ultérieurement l'échelle sociale.
La mobilité, tant horizontale que verticale, peut être individuel, associée à une modification du statut social et de la position dans l'espace social d'un individu, et grouper, impliquant le déplacement de groupes entiers. Tous les types de mobilité peuvent survenir volontairement, lorsqu'un individu ou change délibérément de position dans l'espace social, et de force, lorsque des mouvements et des changements de statut se produisent indépendamment de la volonté des personnes ou même contraires à celle-ci. Habituellement, la mobilité volontaire individuelle ascendante est associée à des efforts résolus et à une activité vigoureuse pour améliorer le statut social. Cependant, il existe également une mobilité volontaire vers le bas due à la décision personnelle de l'individu de renoncer à un statut élevé pour les avantages que peut apporter un statut inférieur. Un exemple d'une telle mobilité dans la société moderne est rétrograder - un abaissement conscient et volontaire du statut professionnel et économique afin d'augmenter le temps libre pouvant être consacré aux loisirs, à l'épanouissement personnel, à l'éducation des enfants, etc.
Selon le degré d'accessibilité de la mobilité sociale et l'intensité des déplacements des individus, ils diffèrent ouvrir et fermé société. Dans les sociétés ouvertes, la mobilité est accessible à la plupart des individus et des groupes. L'intensité de la mobilité verticale peut être utilisée pour juger de la nature démocratique de la société - l'intensité de la mobilité verticale est moindre dans les pays fermés non démocratiques et vice versa. Dans la vraie vie, il n'y a ni sociétés absolument ouvertes ni sociétés absolument fermées - toujours et partout il y a à la fois des canaux et ascenseurs mobilité, et filtres, en restreignant l'accès. Les canaux de mobilité sociale coïncident généralement avec les motifs de stratification et sont associés à des changements de statut économique, politique, professionnel et de prestige. Les ascenseurs sociaux permettent de changer rapidement de statut social - son augmentation ou sa diminution. Les principaux ascenseurs sociaux comprennent des activités et des institutions sociales connexes telles que les activités entrepreneuriales et politiques, l'éducation, l'église, le service militaire. Le niveau de justice sociale dans les sociétés modernes est jugé par la disponibilité des canaux de mobilité et des ascenseurs sociaux.
Les filtres sociaux (P. A. Sorokin a utilisé le concept de « tamis social ») sont des institutions qui restreignent l'accès à la mobilité verticale ascendante afin que les membres les plus méritants de la société accèdent aux niveaux les plus élevés de la hiérarchie sociale. Un exemple de filtre est un système d'examen conçu pour sélectionner les personnes les mieux préparées et professionnellement aptes à la formation.
De plus, la pénétration dans les groupes sociaux de statut élevé est généralement limitée par divers filtres, et plus le statut du groupe est élevé, plus il est difficile et difficile à pénétrer. Il ne suffit pas de correspondre au niveau de la classe supérieure en termes de revenu et de richesse, pour en être membre à part entière, il faut mener une vie appropriée, avoir un niveau culturel adéquat, etc.
La mobilité sociale ascendante existe dans toute société. Même dans les sociétés dominées par un statut social prescrit, hérité et sanctionné par la tradition, comme la société de caste indienne ou le domaine européen, il existait des canaux de mobilité, même si leur accès était très limité et difficile. Dans le système indien des castes, considéré à juste titre comme l'exemple de la société la plus fermée, les chercheurs retracent les canaux de la mobilité verticale individuelle et collective. La mobilité verticale individuelle était associée à la sortie du système des castes en général, c'est-à-dire avec l'adoption d'une autre religion, comme le sikhisme ou l'islam. Et la mobilité verticale de groupe était également possible dans le cadre du système des castes, et est associée à un processus très complexe d'élévation du statut de toute la caste par la justification théologique de son charisme religieux supérieur.
Rappelons que dans les sociétés fermées les restrictions à la mobilité verticale se manifestent non seulement par la difficulté d'élever le statut, mais aussi par la présence d'institutions qui réduisent les risques de l'abaisser. Celles-ci incluent la solidarité communautaire et clanique et l'entraide, ainsi que les relations patron-client qui prescrivent le patronage aux subordonnés en échange de leur loyauté et de leur soutien.
La mobilité sociale a tendance à fluctuer. Son intensité varie d'une société à l'autre, et on note au sein d'une même société des périodes relativement dynamiques et stables. Ainsi, dans l'histoire de la Russie, les périodes de mouvements clairement exprimés ont été les périodes du règne d'Ivan le Terrible, du règne de Pierre Ier, de la Révolution d'Octobre. Pendant ces périodes, dans tout le pays, l'ancienne élite gouvernementale était pratiquement détruite et les personnes des couches sociales inférieures occupaient les postes de direction les plus élevés.
Les caractéristiques importantes de la société fermée (ouverte) sont mobilité intragénérationnelle et mobilité intergénérationnelle. La mobilité intragénérationnelle montre les changements de statut social (à la fois ascendants et descendants) qui se produisent au cours d'une génération. La mobilité intergénérationnelle traduit des changements de statut de la génération suivante par rapport à la précédente (« enfants » par rapport aux « pères »). Il est largement admis que dans les sociétés fermées avec de fortes traditions et une prédominance de statuts prescrits, les « enfants » sont plus susceptibles de reproduire les positions sociales, les professions et le mode de vie de leurs « pères », tandis que dans les sociétés ouvertes, ils choisissent leur propre chemin de vie, souvent associé à un changement de statut social. Dans certains systèmes sociaux, suivant le chemin des parents, la création d'une dynastie professionnelle est considérée comme une ligne de conduite moralement approuvée. Ainsi, dans la société soviétique, avec de réelles opportunités de mobilité sociale, un accès ouvert à des ascenseurs tels que l'éducation, une carrière politique (de parti) pour les personnes des groupes sociaux inférieurs, la création de «dynasties ouvrières» a été particulièrement encouragée, reproduisant l'affiliation professionnelle de génération en génération à la génération et assurer le transfert de compétences professionnelles spécifiques. Cependant, il convient de noter que dans une société ouverte, l'appartenance à une famille de statut élevé crée déjà les conditions préalables à la reproduction de ce statut dans les générations futures, et le statut inférieur des parents impose certaines restrictions aux possibilités de mobilité verticale des enfants. .
La mobilité sociale se manifeste sous diverses formes et, en règle générale, est associée à mobilité économique, ceux. fluctuations de la situation économique d'un individu ou d'un groupe. La mobilité socio-économique verticale est associée à une augmentation ou à une diminution du bien-être, et le canal principal est l'activité économique et entrepreneuriale, professionnelle. En outre, d'autres formes de mobilité peuvent également affecter la mobilité économique, par exemple, la croissance du pouvoir dans le contexte de la mobilité politique entraîne généralement une amélioration de la situation économique.
Les périodes historiques, accompagnées de la croissance de la mobilité socio-économique dans la société, coïncident avec des changements socio-économiques intenses, des réformes, des révolutions. Ainsi, en Russie au début du XVIIIe siècle, lors des réformes de Pierre Ier, la mobilité sociale en général s'est accrue et les élites ont tourné. Pour la classe commerciale et économique russe, les réformes ont été associées à des changements fondamentaux dans la composition et la structure, qui ont conduit à la perte du statut économique (mobilité descendante) d'une partie importante des anciens grands entrepreneurs, et à l'enrichissement rapide (vertical mobilité) d'autres, qui sont souvent venus à la grande entreprise à partir de petits métiers (par exemple, les Demidov) ou d'autres domaines d'activité. À l'ère des changements révolutionnaires au début du XXe siècle. il y a eu une forte mobilité descendante de presque toute l'élite économique de la société russe, causée par les actions violentes des autorités révolutionnaires - expropriations, nationalisation de l'industrie et des banques, confiscations massives de biens, aliénation de terres, etc. Dans le même temps, non entrepreneurs, mais appartenant à des élites professionnelles et possédant donc un statut matériel relativement élevé, des groupes de la population - généraux, professeurs, intelligentsia technique et créative, etc. - ont également perdu leurs positions économiques.
Des exemples ci-dessus, il ressort clairement que la mobilité économique peut être réalisée comme suit :
- individuellement, lorsque des individus individuels changent leur position économique indépendamment de la position du groupe ou de la société dans son ensemble. Ici, les "ascenseurs" sociaux les plus importants sont à la fois la création d'organisations économiques, c'est-à-dire l'activité entrepreneuriale, le développement professionnel et la mobilité sociale associés à la transition vers un groupe avec un statut matériel supérieur. Par exemple, pendant la période des réformes post-soviétiques de l'économie en Russie dans les années 90. 20ième siècle la transition d'officiers ou de scientifiques vers la gestion signifiait une augmentation du bien-être;
- sous forme de groupe en relation avec la croissance du bien-être matériel du groupe dans son ensemble. En Russie dans les années 1990 de nombreux groupes sociaux qui étaient considérés comme économiquement riches à l'époque soviétique - officiers, intelligentsia scientifique et technique, etc. - ont perdu leurs anciens salaires élevés et ont fait une forte mobilité économique vers le bas sans changer leur statut social, professionnel, politique. Un certain nombre d'autres groupes, en revanche, ont amélioré leur bien-être matériel sans réellement changer d'autres aspects de leur statut. Ce sont, tout d'abord, les fonctionnaires, les avocats, certaines catégories d'intelligentsia créative, les managers, les comptables, etc.
Les deux formes de mobilité économique s'intensifient pendant les périodes de réforme et de transformation, mais sont également possibles pendant les périodes calmes.
Comme nous l'avons déjà noté, il n'y a pas de sociétés absolument fermées, et il existe des opportunités de mobilité économique verticale même dans les sociétés totalitaires, cependant, elles peuvent être associées à des restrictions sur la stratification économique en général : il est possible d'augmenter le bien-être en connexion, par exemple, avec l'obtention d'une profession bien rémunérée, mais cette croissance sera faible par rapport à d'autres groupes professionnels. L'interdiction de l'activité entrepreneuriale, bien sûr, limite considérablement les opportunités absolues et relatives de mobilité économique verticale dans les sociétés de type soviétique. Cependant, la mobilité descendante sous forme de perte de moyens de subsistance, de logement, etc. ici est limitée en raison de la présence de garanties sociales et de la politique générale de nivellement. Les sociétés démocratiques dotées de libertés économiques développées offrent des possibilités d'enrichissement grâce à l'activité entrepreneuriale, mais placent la charge du risque et la responsabilité des décisions prises sur l'individu lui-même. Il existe donc également un risque de mobilité descendante associé aux risques de fluctuations économiques. Il peut s'agir à la fois de pertes individuelles et de mobilité descendante de groupe. Par exemple, le défaut de paiement de 1998 en Russie (ainsi qu'en Grande-Bretagne et dans un certain nombre de pays d'Asie du Sud-Est) a conduit non seulement à la ruine d'entrepreneurs individuels, mais aussi à une diminution temporaire du niveau matériel (mobilité descendante) de l'ensemble groupes professionnels.
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